Critique littéraire et esthétique
316 pages
Français

Critique littéraire et esthétique , livre ebook

-

316 pages
Français

Description

Issues de la philosophie, les théories de la littérature contemporaines ne sauraient être comprises indépendamment de leurs origines historiques. L'auteur se propose de reconstruire les fondements philosophiques et esthétiques des principaux courants de la critique littéraire à travers Kant, Croce, Jakobson, Barthes, Adorno, Eco, Richard, Nietzsche, etc. Le livre renseigne le public francophone sur des aspects peu connus par exemple sur les affinités entre le formalisme russe, le structuralisme tchèque et l'esthétique de la réception allemande.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2004
Nombre de lectures 108
EAN13 9782296348387
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CRITIQUE LITTÉRAIRE
ET ESTHÉTIQUE(Ç)Cet ouvrage est une traduction augmentée de
The Philosophy of Modern Theory, Londres, Athlone, 1999.
@ L'Hannattan, 2003
ISBN: 2-7475-5810-X
AEN: 9782747558105Pierre V. ZIMA
CRITIQUE LITTÉRAIRE
ET ESTHÉTIQUE
Les fondements esthétiques
des théories de la littérature
L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan ltalia
5-7, rue de l'École-Polytechnique Hargita u. 3 Via Bava, 37
75005 Paris 1026 Budapest 10214 Torino
FRANCE HONGRIE ITALlEOuverture Philosophique
Collection dirigée par Bruno Péquignot
et Dominique Chateau
Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux
originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques.
Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions
qu'elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n'y
confondra donc pas la philosophie avec une discipline acadélnique ;
elle est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser,
qu'ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences
humaines, sociales ou naturelles, ou... polisseurs de verres de lunettes
astronolniques.
Déjà parus
Magali PAIL LIER, La katharsis chez Aristote, 2004.
Philippe LAURIA, Cantor et le transfini, 2003.
Caroline GUIBET LAF AYE, Kant. Logique du jugement
esthétique, 2003.
Manola ANTONIOLI, Géophilosophie de Deleuze et Guattari,
2003
Régis LECD, L'idée de perfection chez Giordano Bruno, 2003
Guillaume ZORGBIBE, Les paradoxes de la loi, Saint Augustin
etKierkegaard,2003
Ulrich STEINVORTH, Ethique classique et éthique moderne,
2003.
Mohamed Kamel Eddine HAOUET, Can1us et l'hospitalité,
2003.
Patricio RODRIGUEZ-PLAZA, La peinture baladeuse.
Manufacture esthétique et provocation théorique
latinoaméricaine, 2003.
DCCIANI Louis, La peinture des concepts, 2003
Renaud DENUIT, Articulation entre ontologie et centralisme
politique de Héraclite à Aristote: L'aube de l'Un (vol.I) et Le
cercle accompli (vol. II), 2003
Paul DUBOUCHET, Commons et Hayek, défenseurs de la
théorie normative du droit, 2003.
Bernard HONORE, Pour une philosophie de la formation et du
soin, 2003.Préface
Le but principal de ce livre est une reconstruction des
fondements esthétiques de la critique littéraire et de l'interprétation.
Son argument central peut être résumé en quelques mots: les
théories modernes de la littérature ne peuvent être comprises de
manière adéquate que lorsqu'elle sont situées par rapport aux
contextes philosophiques de leur origine. Tant qu'elles sont
tenues à l'écart de ces contextes et considérées comme des discours
spontanés sur la littérature, leurs intentions spécifiques et leurs
constructions du phénomène littéraire restent opaques.
Toujours régies par la dernière mode et des aspirations
idéologiques de plus en plus éphémères, les théories de la littérature
apparaissent, surtout à l'heure actuelle, comme des produits d'une
culture commercialisée dans laquelle les lois du marché semblent
dicter la concaténation de nos pensées. La sociologie et la
sémiotique, deux disciplines qui jouissaient d'un prestige sans bornes
parmi les intellectuels des années soixante, ont dû céder le pas à
des courants plus puissants au niveau commercial et politique
comme la déconstruction, le féminisme et le postmodemisme.
Malgré ce diagnostic sociologique qui peut facilement aboutir
au relativisme, on devrait se garder de suivre le mouvement de la
mode en affirmant, par exemple, que la déconstruction est
supérieure au « structuralisme» parce que - pour l'instant - elle
occupe le centre de la scène théorique internationale. Mais il serait
aussi faux de réagir avec rancune et de déclarer que la
déconstruction doit être inférieure parce qu'elle est à la mode. Car
heureusement, la sociologie et la sémiotique ont survécu aux modes
intellectuelles du siècle passé sans perdre leur caractère de systèmes
théoriques complexes qu'aucun théoricien contemporain ne
voudrait traiter à la légère. De même, la déconstruction sera
considérée un jour à la lumière de son potentiel théorique: comme une
critique du langage qui a lancé un défi sérieux au logocentrisme
idéaliste et aux préjugés les plus tenaces de la linguistique
structurale.
Dans tous les chapitres de ce livre, il s'agit de montrer que,
dans le domaine de la critique littéraire, la dialectique entre le
préjugé idéologique et le défi théorique ne peut être comprise de
manière concrète que lorsqu'elle est projetée sur le plan des
débats philosophiques et esthétiques. Des rapports dialogiques sontCritique littéraire et esthétique8
établis entre les différents courants théoriques: entre le
formalisme russe et le marxisme, le structuralisme et les théories de la
lecture, la sémiotique et la déconstruction.
Ainsi les thèses radicales de la déconstruction ne sont ni
révolutionnaires ni incompréhensibles si elles sont considérées
comme des réactions nietzschéennes à des préjugés rationalistes
ou hégéliens qui n'ont jamais été mis en question par les
sémioticiens et les marxistes. Ainsi l'opinion qu'un texte littéraire est un
tout cohérent univoque, partagée par un sémioticien rationaliste
comme Algirdas J. Greimas avec un marxiste hégélien comme
Lucien Goldmann, perd une partie de sa plausibilité lorsque nous
nous rendons compte que tous les textes que ces deux théoriciens
ont interprétés peuvent être interprétés différemment et que les
commentaires divergents prolifèrent avec le temps.
Cela ne signifie pas pourtant que la sémiotique structurale de
Greimas et l'esthétique marxiste de Goldmann (sa sociologie de
la littérature) sont « vieux jeu» et que la multiplicité du sens
découverte par les théories de la lecture et la déconstruction se
substitue désormais à la pierre philosophale d'antan. Car même les
déconstructivistes, les post-structuralistes et les théoriciens de la
lecture semblent être d'accord sur un point décisif: à savoir que
certaines interprétations sont plus plausibles que d'autres et que
l'interprétation en tant que mouvement herméneutique a des
« limites », comme dirait Umberto Eco. Ces limites, ajouterait
Greimas, ne sauraient être tracées sans une référence claire à des
structures phonétiques, sémantiques et syntaxiques.
On verra que les controverses esquissées ici ne sont pas
nouvelles à tous les égards, étant donné qu'elles renouent avec
certaines controverses philosophiques et esthétiques des siècles
passés. Bien avant la déconstruction franco-américaine, Nietzsche
s'attaqua à l'idée platonicienne et hégélienne qu'un texte
philosophique recèle un sens univoque qu'il s'agit de découvrir au
niveau conceptuel. Enfin, on constatera que la connaissance de
l'origine kantienne, hégélienne ou nietzschéenne de certains
concepts de la critique littéraire comme autonomie,
auto-réflexivité, vision du monde, totalité, structure ou signifiant (Barthes)
est indispensable à la compréhension des théories de la littérature
contemporaines.
Dans le dernier chapitre, une théorie dialogique et
constructiviste de l'interprétation littéraire sera ébauchée qui fait la na-Préface 9
vette entre l'idée kantienne que le beau (l'art) ne peut être défini
par des concepts et l'idée hégélienne (marxiste) que les œuvres
d'art sont accessibles à l'analyse conceptuelle. On constatera
d'une part que les textes littéraires plaisent «sans concept »,
comme dirait Kant; on constatera d'autre part que l'interprétation
et la réception littéraires ne sont pas arbitraires, parce qu'elles
sont guidées par des structures phonétiques, syntaxiques et
sémantiques dont l'existence ne saurait être niée.
Pourtant, leur présence dans le texte ne peut être ni affirmée
intuitivement ni postulée dans le cadre de discours monologiques
(marxistes, phénoménologiques ou psychanalytiques). Partant des
analyses sociologiques et épistémologiques présent

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