Des femmes "s "écrivent
238 pages
Français

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Des femmes "s'"écrivent , livre ebook

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Description

Pourquoi choisir de s'écrire et de diffuser son récit ? A quelles motivations répondent les auteures ? Annemarie Trekker a posé ces questions à six femmes ayant écrit et publié un récit autobiographique ? Elle analyse les propos recueillis en lien avec l'histoire de l'écriture, le courant autobiographique et celui des Histoires de vie en formation. Elle ré-interroge ainsi les articulations entre travail réflexif, question du genre et processus de formation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 79
EAN13 9782336260037
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoire de Vie et Formation
Collection dirigée par Gaston Pineau avec la collaboration de Bernadette Courtois, Pierre Dominicé, Guy Jobert, Gérard Mlékuz, André Vidricaire et Guy de Villers
Cette collection vise à construire une nouvelle anthropologie de la formation, en s’ouvrant aux productions qui cherchent à articuler “histoire de vie” et “formation”. Elle comporte deux volets correspondant aux deux versants, diurne et nocturne, du trajet anthropologique.
Le volet Formation s’ouvre aux chercheurs sur la formation s’inspirant des nouvelles anthropologies pour comprendre l’inédit des histoires de vie. Le volet Histoire de vie , plus narratif, reflète l’expression directe des acteurs sociaux aux prises avec la vie courante à mettre en forme et en sens.
Dernières parutions
Volet : Formation
D. BACHELART et G. PINEAU, Le Biographique, la RéfTexivité et les temporalités , 2009.
Franco FERRAROTTI, Les Miettes d’Epulon , 2009.
Isabelle GRAITSON, L’Intervention Narrative en Travail Social. Essai méthodologique à partir des récits de vie, avec la collaboration d’Elisabeth Neuforge, 2008.
Daniel le NOLIN, L’art comme proeessus de formation de soi, 2008.
Elizeu Clementino de Souza (coord.), (Auto)biographie. Ecrits de soi et formation au brésil, 2008.
Ronald MÜLLER, Jean Rouppert, un dessinateur dans la tourmente de la Grande Guerre, 2007.
Christian GÉRARD, Une histoire de prise de conscience. Modélisation d’une intelligence en action, 2006.
Josette LAYEC, Auto-orientation tout au long de la vie : le portfolio réflexif, 2006.
Ha Vinh Tho, De la transformation de soi. L’éducation des adultes au défi des histoires de vie, 2006.
Martine LANI-BAYLE (dir.) et Marie-Anne MALLET (coord.), Evénements et formation de la personne, 2006.
Anne MONEYRON (coord.), La Méthode Jean Moneyron, 2006.
Des femmes "s'"écrivent

Annemarie Trekker
Du MÊME AUTEUR
Femmes de la terre, récit, Bruxelles, Bernard Gilson, 1999.
Saga paysanne, entre Moselle et Semois, récit historique, Bruxelles, Labor, 2000.
La Table d’écriture, contes et nouvelles, Bruxelles, Memor, 2001.
La Mémoire confisquée , autofiction, Paris, L’Harmattan, 2003.
George Sand, une femme qui s’invente , essai, Tellin, Traces de Vie, 2004.
Les Mots pour s’écrire. Tissage de sens et de lien, essai, Paris, / L’Harmattan, 2006.. 2 e et 3 e éditions : Scortecci Ed. São Paulo. 2007 / 2008.
© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296101623
EAN : 9782296101623
Sommaire
Histoire de Vie et Formation Page de titre Du MÊME AUTEUR Page de Copyright Dedicace Préface Introduction CHAPITRE 1 - Les auteures, leurs récits de vie et les motivations à l’origine de l’écriture CHAPITRE 2 - Origine, histoire et enjeux symboliques de l’écriture dans notre société CHAPITRE 3 - Enjeux de l’écriture mémorielle dans les entretiens avec Marcelle et Gabrielle - mise en ordre et clarification de l’arbre généalogique CHAPITRE 4 - Naissance et développement de l’écriture autobiographique dans le cadre de la modernité - présence et enjeux de l’Ecriture de soi au féminin CHAPITRE 5 - Enjeux de l’Ecriture de soi dans les entretiens avec Louisa et Caroline - I’écriture comme rituel de passage du silence à l’expression de soi CHAPITRE 6 - Les récits de vie dans le contexte des sciences humaines et des sciences sociales CHAPITRE 7 - Enjeux de l’écriture d’un récit de vie dans les entretiens avec Irène et Réjane — réflexivité et émergence du sujet CHAPITRE 8 - Histoire de vie et construction identitaire par l’écriture CHAPITRE 9 - Retours des lecteurs et effets de changement Conclusion Annexe 1 : Annexe 2 : Bibliographie
A toutes les femmes d’ici et d’ailleurs, privées de la liberté de parole, d’écriture et d’action.
La liberté s’enracine dans une part reçue et, dans l’énigme que chacun est à lui-même, elle ne se confond pas avec une autonomie censée poser un sujet comme origine de ce qu’il pense et dit.
Catherine Chalier
« Transmettre, de génération en génération »
Buchet Chastel, 2008
Préface
Comment penser le mouvement de « formation de soi » associé au processus « d’expression de soi » ? Annemarie Trekker aborde cette délicate question en proposant un texte particulièrement fécond, centré sur les effets du recours à l’écriture autobiographique en tant que mode d’accès privilégié à la réflexivité. Ce faisant, elle ré-interroge de manière très érudite les articulations entre travail réflexif et processus de formation, problème qui fonde par ailleurs une partie des interrogations récurrentes du champ de la recherche biographique depuis plus de trois décennies.
On sait désormais combien le récit biographique, en balisant les épisodes à partir desquels le narrateur et son environnement ont façonné son individualité, lui permet de configurer son expérience, de la « mettre en intrigue » selon la belle formule de Paul Ricœur 1 . L’adresse qui en est faite à autrui, que celui-ci soit réel ou imaginaire, participe ainsi de la conquête de l’identité du sujet et parfois de l’orientation ou de la ré-orientation de son existence. Les travaux menés dans le champ de la recherche biographique en éducation 2 ont ainsi largement démontré les potentialités formatives du récit de soi 3 . Mais, ce qu’expose très bien Annemarie Trekker au fil des pages qui suivent, c’est que la fonction instituante de l’énonciation, c’est-à-dire la fonction « d’advenue du sujet à lui-même » 4 que favorise la narration va se trouver renforcée par le travail d’écriture en tant que celui-ci permet de faire plus clairement encore l’expérience de la division fondamentale de notre être, c’est-à-dire l’expérience de la séparation de soi d’avec soi, élément fondateur de notre identité personnelle.
Or, pour advenir, précise Gilles Herreros, « Le sujet n’a pas besoin de se lisser, de s’unifier en se magnifiant ou en se niant. Il convient qu’il repère ce avec quoi, en lui et hors de lui, il devra pactiser. L’auire soi-même en soi-même, souvent difficile à contrôle, imprévisible ex-ante, dissimulé, ne peut être vécu comme un étranger indésirable qu’il faudrait expulser ou enfouir pour qu’il ne surgisse plus jamais. Au contraire, le sujet qui advient, après avoir identifié cet autre lui-même, au moins dans ses formes, si ce n’est dans l’histoire de sa formation, passe une convention avec lui. » 5 A l’évidence, Annemarie Trekker insiste sur la place du biographique dans ce processus et suggère l’hypothèse selon laquelle l’écriture contribuerait à aider le sujet à « passer convention » avec lui-même. Parce qu’elle laisse une trace sur laquelle il est facile de revenir pour travailler à nouveau, parce qu’elle favorise une mise à distance « physique » du texte d’avec soi, l’écriture permet en effet de mesurer sans doute de manière plus aiguë l’inadéquation foncière de notre production langagière à notre être et de repérer sans doute plus aisément cet énigmatique « autre en soi ». Ainsi, le décalage entre « ce que j’écris de ce que je suis » et « ce que je suis » apparaît alors de façon privilégiée et participe d’une meilleure connaissance de soi. En outre, le travail de mise en intrigue de l’existence éloigne progressivement le sujet de la seule perspective « constatative ». Il ne s’agit plus de seulement décrire, mais également de « s’écrire » en choisissant des événements, en les organisant en créant des liens de sens entre eux. Au fil des pages, l’écriture biographique va ainsi contribuer à la construction d’un énoncé performatif auto-référentiel où le « je », se référant à une réalité nouvelle qu’il contribue à façonner lui-même, s’assure plus sûrement. Le narrateur pourra alors accéder plus aisément au statut de sujet analytique mais aussi critique à l’égard de sa propre histoire 6 .
Cependant, à aucun moment Annemarie Trekker ne limite son questionnement aux seuls effets autopoïétiques de l’usage du récit de vie de formation. Faisant judicieusement recours au domaine des sciences sociales, elle montre combien la montée de l’individualisme et l’idéologie de la réalisation de soi-même constituent un arrière-fond socio-historique qu’il convient de ne pas mésestimer. En effet, si un narrateur est à l’évidence un « Sujet », le terme se révèle éminemment polysémique.
A la fois Sujet « libre » , responsable de ses choix et de ses engagements, le sujet est également « celui qui est placé d

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