Ecrire l urgence
287 pages
Français

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Ecrire l'urgence , livre ebook

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Description

Ecrire l'urgence, c'est, sous la pulsion des vagues de violence qui ont secoué l'Algérie en période coloniale et postcoloniale, interroger les possibles de la littérature dans la marche de l'histoire. Ce livre examine en quoi les écrits d'Assia Djebar ainsi que ceux de Tahar Djaout réévaluent les modes de représentation des discours historiques et littéraires, les uns dans le tragique, les autres exploitant les ressources de l'outrance et de la dérision.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2007
Nombre de lectures 92
EAN13 9782336258003
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Maquette de couverture : Hafid Gafaïti
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296040526
EAN : 9782296040526
Sommaire
Page de Copyright Page de titre « Études transnationales, francophones et comparées » Transnational, Francophone and Comparative Studies - Collection dirigée par / Book Series Directed by Hafid Gafaïti DÉJÀ PARUS INTRODUCTION Première Partie : - ASSIA DJEBAR
CHAPITRE I - VERS UNE ÉCRITURE DE L’URGENCE CHAPITRE II - PAROLES SPECTRALES : DOCUMENT ET ÉCRITURE DE L’ÉCOUTE
Deuxième Partie : - TAHAR DJAOUT
CHAPITRE III - HISTOIRE DE SIMULACRE CHAPITRE IV - L’EXPROPRIATION DU DIRE ET DE LA MÉMOIRE
CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE
Ecrire l'urgence :
ASSIA DJEBAR ET TAHAR DJAOUT

Dominique D. Fisher
« Études transnationales, francophones et comparées » Transnational, Francophone and Comparative Studies
Collection dirigée par / Book Series Directed by Hafid Gafaïti
Les mouvements migratoires dans le monde ont donné naissance à des diasporas et des cultures immigrées qui simultanément transforment les sociétés et les immigrés et contribuent à la formation d’identités et de cultures globales ou transnationales. Le but de cette collection est d’explorer les processus à partir desquels ces phénomènes ont donné naissance à des cultures nationales et transnationales ainsi que d’analyser les modalités selon lesquelles les diasporas contribuent à la production de nouvelles identités et discours qui défient les modes de pensée traditionnels sur l’identité, la nation, l’histoire, la littérature, l’art et la culture dans le contexte postcolonial. Elle vise à contribuer aux débats sur ces phénomènes, leurs problématiques et discours à partir d’une perspective interdisciplinaire et plurilingue au-delà des cloisonnements idéologiques, politiques ou théoriques. Elle a également pour but de renforcer les liens entre la théorie critique et les études culturelles ainsi que de développer les relations entre les études francophones, anglophones et comparées dans un cadre transnational.
Cette collection tente de multiplier les échanges entre les universitaires et étudiants francophones, anglophones et autres et de transcender les barrières culturelles et linguistiques qui caractérisent encore nombre de publications.

Migratory movements in the world have led to the formation of diasporas and immigrant cultures that transform both societies and immigrants themselves, while contributing to global or transnational identities and cultures. The aim of this book series is to explore the processes by which these phenomena led to the constitution of national and transnational cultures. In addition, it studies how diasporas contribute to the construction of new identities and discourses that challenge traditional ways of thinking about identity, nation, history, literature, art and culture in the postcalonial context. It aims to contribute to the discussion of these issues from an interdisciplinary and multilingual perspective beyond ideological, political and theoretical exclusions. Its objective is to reinforce the links between critical theory and cultural studies and to develop the relations between Francophone, Anglophone and comparative studies in a transnational framework.
This book series attempts, on the one hand, to enhance the communication and to strengthen the relations between Francophone, Anglophone and other scholars and students and, on the other hand, to transcend the cultural and linguistic barriers that still characterize many publications.
DÉJÀ PARUS
Hafid Gafaïti (sous la direction de), Cultures transnationales de France : des “beurs ” aux ... ? (2001).
Hafd Gafaïti, Anne Mairesse et Michèle Praëger (sous la direction de), Recyclages culturels/Recycling Culture (2003).
Alec G. Heargreaves (sous la direction de), Minorités poscoloniales anglophones et francophones : études culturelles comparées (2004).
Charles Bonn (sous la direction de), Migrations des identités et des textes entre l’Algérie et la France dans les littératures des deux rives (2004).
Charles Bonn (sous la direction de), Échanges et mutations des modèles littéraires entre Europe et Algérie (2004).
Christiane Chaulet-Achour (sous la direction de), Les 1001 Nuits et l’imaginaire du XXe siècle (2004).
Richard Jacquemond (sous la direction de), Écrire l’histoire de son temps (Europe et monde arabe). L’écriture de l’histoire I. (2005).
Richard Jacquemond (sous la direction de), Histoire et fiction dans les littératures modernes (Europe, France, monde arabe). L’écriture de l’histoire Il. (2005).
Hafid Gafaïti, Patricia M. Lorcin et David G. Troyansky (sous la direction de), Migrances, diasporas et transculturalités francophones : littératures et cultures d ‘ Afrique , des Caraïbes , d’Europe et du Québec (2005).
Daniel Chartier, Véronique Pepin et Chantal Ringuet (sous la direction de), Littérature, immigration et imaginaire au Québec et en Amérique du nord (2006).
Mireille Rosello, France-Maghreb : Poétique d’une encontre méditerranéenne (2006).
Najib Redouane (sous la direction de), La Francophonie du sud (2006).
Hafid Gafaïti et Armelle Crouzières-Ingenthron (sous la direction de), Femmes et écriture de la transgression (2006).
INTRODUCTION
La littérature maghrébine contemporaine s’est penchée avec une telle insistance sur les multiples vagues de violence et leurs origines dans l’Algérie de la décennie quatre-vingt-dix, qu’il serait difficile de faire abstraction des conditions dans lesquelles un champ socio-culturel et historique soumis à la violence peut affecter une écriture et ses modes de représentation. Loin d’annoncer la réémergence d’une littérature engagée, cette littérature travaille bien aux niveaux lingual, textuel, structurel et générique. En particulier elle met en œuvre une hybridité générique qui rend les frontières établies entre les disciplines, notamment entre la littérature et l’histoire, extrêmement labiles. Ce faisant, elle n’en revendique pas moins une urgence de dire la violence en Algérie dans son rapport à la question identitaire et à la mémoire historique et elle interroge les possibles de la littérature face à la marche de l’histoire
Nombres d’auteurs ont dénoncé dans des colloques ou dans leurs œuvres les termes de cette violence. Écrire en langue française ou marcher dans la rue sans voile, c’est-à-dire « nue », comme insiste si souvent à le dire Assia Djebar dans son œuvre, dans une Algérie où le français aussi bien que le dévoilement de la femme symbolisent l’acculturation et l’hégémonie culturelle occidentale, expose à toutes les formes de violence. L’année 1993 aura ainsi été marquée par une série d’assassinats d’auteurs, le dramaturge Abdelkader Alloula, le romancier et journaliste Tahar Djaout, le poète Youssef Sebti, auxquels Assia Djebar rend hommage dans Le Blanc de l’Algérie (1995) et dans son discours lors de la remise du Prix de la paix en octobre 2000 à Francfort. En 1994, Nabile Farès s’est également élevé avec force contre la frappe aveugle de cette violence qui place les écrivains francophones dans la situation du mort en sursis :

Je croyais avoir échappé à la mort par l’écriture et l’écriture m’a envoyé à la mort. On découvre que la langue est meurtrière pour les siens. Nous ne sommes pas des orphelins mais des héritiers fragmentaires, désolidarisés de nous-mêmes, en quête d’un lieu de reconnaissance, au-delà d’une situation d’otages et d’enjeux politiques 1 .
Cette déclaration de Nabile Farès peut résumer les positions des écrivains maghrébins et éclairer un certain nombre de problèmes auxquels ceux-ci se heurtent constamment. Ces écrivains travaillent une langue (française) à partir de laquelle un héritage culturel s’est construit dans la négation de la pluralité des cultures et des langues d’origine. Pourtant la langue française est porteuse de duplicité. Dans le discours de Francfort, Assia Djebar, revenant sur les raisons pour lesquelles sa position sur les femmes et la situation algérienne est inséparable de sa langue d’écriture, précise les termes de cette duplicité 2 . En effet, si son œuvre attache tant d’importance à la venue à l’écriture en langue française pour une femme musulmane, c’est que cette langue est à la fois symbole de libération et d’oppression. Symbole de libération, car elle a permis l’accès à l’éducation, à l’écriture et surtout en tant que femme, à la sortie hors de l’espace du dedans ou des patios. Symbole d’oppression, car elle est la langue de l’ancien colonisateur, la langue de l’exil, la langue usurpatrice de l’arabe, du berbère et de la mém

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