Kafka
228 pages
Français
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Description

En suivant le chemin solitaire et silencieux au fond de lui-même, afin d'exprimer et de donner forme à ce qu'il perçoit, ressent et pense, Kafka descend en fait dans les galeries souterraines du réel dont le commun des mortels n'aperçoit hâtivement que le déroulement superficiel. Dans les profondeurs nocturnes où il a vécu plus que tout autre, prend naissance le rêve, tel que la psychanalyse l'a explicité. Cependant, les contenus des rêves de Kafka débordent de toutes parts les schémas psychanalytiques.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2014
Nombre de lectures 20
EAN13 9782336350158
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

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Extrait

et silencieux au fond de lui-même, aîn d’exprimer et de donner forme à ce qu’il perçoit,
des mortels n’aperçoit hâtivement que le déroulement superîciel. Il descend dans les
psychanalytiques. Réduire les images signiîantes des textes de Kaf ka à l’explication de conits d’ordre strictement individuel et intime (Kaf ka et le Père, ou Felice, ou
c’est-à-dire traversée des sens qu’il en a perçus avec une acuité impitoyable dans les
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L A P H I L O S O P H I E E N C O M M U N Collection dirigée par Stéphane Douailler, Jacques Poulain et Patrice Vermeren
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Rosemarie FERENCZI
KAFKA
Subjectivité, histoire et structures
Préface de Béatrice FerencziGomes
KAFKA Subjectivité, histoire et structures
La Philosophie en commun Collection dirigée par Stéphane Douailler, Jacques Poulain, Patrice Vermeren  Nourrie trop exclusivement par la vie solitaire de la pensée, l'exercice de la réflexion a souvent voué les philosophes à un individualisme forcené, renforcé par le culte de l'écriture. Les querelles engendrées par l'adulation de l'originalité y ont trop aisément supplanté tout débat politique théorique.  Notre siècle a découvert l'enracinement de la pensée dans le langage. S'invalidait et tombait du même coup en désuétude cet étrange usage du jugement où le désir de tout soumettre à la critique du vrai y soustrayait royalement ses propres résultats. Condamnées également à l'éclatement, les diverses traditions philosophiques se voyaient contraintes de franchir les frontières de langue et de culture qui les enserraient encore. La crise des fondements scientifiques, la falsification des divers régimes politiques, la neutralisation des sciences humaines et l'explosion technologique ont fait apparaître de leur côté leurs faillites, induisant à reporter leurs espoirs sur la philosophie, autorisant à attendre du partage critique de la vérité jusqu'à la satisfaction des exigences sociales de justice et de liberté. Le débat critique se reconnaissait être une forme de vie.  Ce bouleversement en profondeur de la culture a ramené les philosophes à la pratique orale de l'argumentation, faisant surgir des institutions comme l'École de Korcula (Yougoslavie), le Collège de Philosophie (Paris) ou l'Institut de Philosophie (Madrid). L'objectif de cette collection est de rendre accessibles les fruits de ce partage en commun du jugement de vérité. Il est d'affronter et de surmonter ce qui, dans la crise de civilisation que nous vivons tous, dérive de la dénégation et du refoulement de ce partage du jugement. Dernières parutions María Beatriz GRECO,Une autorité émancipatrice, Un parcours de la pensée de l’égalité chez Jacques Rancière, 2014. Auguste EYENE ESSONO,Le mythe, l’écriture et la technique, 2014. Michaela FIŠEROVÁ,Partager le visible, Repenser Foucault, 2013. Marc LE NY,Hannah Arendt ; le temps politiques des hommes, 2013. Geoffroy MANNET,L’impureté politique. La sociologie de Pierre Bourdieu au miroir de la pensée politique de Jacques Rancière, 2013. In-Suk CHA,Essais sur la mondialisation de notre demeure : Vers une éthique transculturelle, 2013. Jean-Claude BOURDIN (dir.),Les politiques de réconciliation. Analyses, expériences, bilans, 2013.
Rosemarie FERENCZIKAFKA * Subjectivité, histoire et structures L’HARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Pariswww.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-03351-8 EAN : 9782343033518
L’éclat précurseur de l’art est lui-même ce signe saisissable, parce que le métier de l’artiste, qui est d’achever l’inachevé, s’exerce dans un espace dia-lectiquement ouvert, où chaque objet se prête à une représentation esthé-tique, c’est-à-dire à une représentation immanente plus réussie, plus parfaite dans ses formes, plus conforme à sa réalité, que son apparence im-médiate, qu’elle soit sensible ou historique. Cette mise en forme est encore apparence, même lorsqu’elle devient signe précurseur, mais elle n’est plus illusion… L’art demeure virtuel, mais au sens où l’image reflétée par le miroir est virtuelle, c’est-à-dire renvoyée sur la surface réfléchissante avec ses dimensions profondes, tout en étant exté-rieure à elle-même. Ainsi, l’art est non-illusion. Il agit dans le prolongement de ce qui est déjà devenu, en cherchant à lui donner des formes plus conformes. Ernst Bloch,L’Homme est tendu en avant(Traduit de l’allemand par Rosemarie Ferenczi)
PRÉFACE Rééditer le livre de ma mère Rosemie,Kafka, subjectivité, histoire et structures(éditions Klincksieck 1975, coll. « Critères »), revêt beaucoup de sens, représente beaucoup de temps et tant d’amour. J’ai grandi avec Kafka, j’aimais bien son nom avec deux k et deux a et sur les photos, ce visage à la fois sombre et lumineux me rassurait, il faisait partie de la famille. Kafka était jeune et je l’aimais bien d’autant que Rosemie « l’étudiait ». J’essayais de partager ce qu’elle aimait, mais pour une enfant comme moi qui ne savait pas encore lire, Kafka c’était la bibliothèque avec plein de livres dont les noms m’étaient déjà familiers : Max Brod, Karel Capek, Masaryk, Politzer, Marthe Robert, Robert Musil, Hermann Broch, Klaus Wagenbach, Martin Walser, Robert Walser, Kierkegard, Jean Wahl, Alexandre Koyré, Ernst Bloch, pour moi ils étaient tous de la famille Kafka, et j’aimais leurs noms pleins de lettres si jolies, j’étais fière d’avoir des amis comme ça. Mon amie inséparable d’enfance s’appelait Frédé-rique Baltaksé, avec les lettres de mes amis, j’étais bien entourée. Quand je tombe sur une photo de Kafka, je plonge dans mon enfance et dans la bibliothèque de Rosemie. À Prague, j’ai rencontré Véra (la fille d’Ottla) et ses enfants. Rosemie s’était liée d’amitié avec elle au cours de ses recherches à Prague, elles riaient ensemble, parlaient de Kafka, des kafkologues, et Véra devait toujours aller acheter du lait pour les nombreux enfants de la maison. De nouveau, je me retrouvais dans une bibliothèque avec Kafka au centre. Je n’étais plus une enfant et avec Véra, le soir autour d’une tasse de café, nous parlions. Avec ses enfants, je me promenais dans Prague, avec l’impression étrange d’être déjà venue. Ma mère travaillait beaucoup, elle était chef de travaux à la cinquième section, à l’école pratique des hautes études et l’institutrice, quand nous devions inscrire la profession de nos parents, s’étonnait qu’une femme puisse conduire des camions ou des tracteurs sur un chantier.
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