La langue plurielle
338 pages
Français

La langue plurielle , livre ebook

-

338 pages
Français

Description

De la fin du XIX siècle jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, plus d'une dizaine d'auteurs hispano-américains de nationalités très diverses ont adopté le français comme langue littéraire sans pour autant renoncer à l'espagnol. A partir de la domination symbolique de la France exerçait sur les jeunes républicains hispano-américains, l'auteur trace les principaux éléments historiques et littéraires qui permettent d'établir l'existence d'une véritable tradition bilingue, insistant sur la double réception des auteurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 154
EAN13 9782296461826
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lalangueplurielle
Lebilinguismefranco-espagnol
danslalittératurehispano-américaine
(1890-1950)RecherchesAmériqueslatines
Collection dirigée par Denis Rolland
et Joëlle Chassin
La collection Recherches Amériques latines publie des travaux de recherche de toutes
disciplines scientifiques sur cet espace qui s’étend du Mexique et des Caraïbes à
l’ArgentineetauChili.
Dernièresparutions
Pauline RAQUILLET, Alfred Ebelot. Le parcours migratoire d’un Français en
eArgentine au XIX siècle, 2011.
PierretteBERTRAND-RICOVERI, Mitología shipibon2010.
GermanA.delaREZA, Les nouveaux défis de l’intégration en Amérique latine, 2010.
João Feres Júnior, Histoire du concept d'Amérique latine aux Etats-Unis, 2010.
Marie-Cécile BENASSY-BERLING, Sor Juana Inés de la Cruz. Une femme de lettres
exceptionnelle. Mexique XVIIe siècle, 2010.
Florencia Carmen TOLA, Les conceptions du corps et de la personne dans un contexte
amérindien, 2009.
Marcio Rodrigues PEREIRA, Le théâtre français au Brésil de 1945 à 1970 : un outil de
la diplomatie française contre le recul de son influence culturelle, 2009.
Alain KONEN, Rites divinatoires et initiatiques à La Havane, 2009.
Montserrat VENTURA i OLLER, Identité, cosmologie et chamanisme des Tsachila de
l’Équateur, 2009.
HenriFAVRE, Le mouvement indigéniste en Amérique latine, 2009.
Thomas CALVO, Vivre dans la Sierra zapotèque du Mexique (1674-1707), 2009.
Paola DOMINGO et Hélène VIGNAUX (dir.), Arts et sociétés en Amérique latine : la
transgression dans tous ses états, 2009.
HéctorDANTECINCOTTA, Ricardo Molinari ou la solitude de la Pampa, 2009.
Monesty Junior FANFIL, Haïti: le maintien de la paix en Amérique centrale et dans les
Caraïbes, 2009
L. AUBAGUE, J. FRANCO, A. LARA-ALENGRIN (dir.), Les littératures en
eAmérique latine au XX siècle : une poétique de la transgression ?, 2009.
IsmailXAVIER, Glauber Rocha et l’esthétique de la faim, 2008.
HenriFAVRE, Changement et continuité chez les Mayas du Mexique, 2008.
eCarmen Ana PONT, L’autobiographie à Porto Rico au XX siècle : l’inutile, l’indocile
et l’insensée, 2008.
Françoise MOULIN CIVIL (sous la dir.), Cuba 1959-2006. Révolution dans la culture.
Culture dans la Révolution, 2006.
Jahyr-Philippe BICHARA, La privatisation au Brésil : aspects juridiques et financiers,
2008.
Idelette MUZART-FONSECA DOS SANTOS et Denis ROLLAND, Le Brésil des
gouvernements militaires et l’exil. 1964-1985, 2008.
BernardGRUNBERG, Le contrôle de la vie religieuse en Amérique, 2008.
Nadine SUSANI, Le règlement des différends dans le Mercosur, 2008.MarcosEymar
Lalangueplurielle
Lebilinguismefranco-espagnol
danslalittératurehispano-américaine
(1890-1950)
Préface de Daniel-Henri Pageaux© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54951-7
EAN : 9782296549517SOMMAIRE
PREFACE............................................................................................9
INTRODUCTION..............................................................................15
PREMIÈREPARTIE.LALANGUEPARTAGÉE.............................23
Chapitre I. Unepatrie mentale:La France et laformationde l’identité
hispano-américaine......................................................................................25
Chapitre II.Latraditiondubilinguismelittérairefranco-espagnol........49
DEUXIÈMEPARTIE.LALANGUEDIVISÉE...............................109
Chapitre III.Lechangement delangue.................................................111
Chapitre IV.Le dramede l’écrivainbilingue.......................................145
TROISIÈMEPARTIE.LALANGUEPLURIELLE.........................199
ChapitreV. Le rêved’unité: la troisièmelanguefranco-espagnole....201
ChapitreVI.L’écriturebilingue...........................................................261
CONCLUSION................................................................................311
BIBLIOGRAPHIE...........................................................................315
REMERCIEMENTS.........................................................................331PREFACE
On ne choisit pas son sujet : on est choisi par lui. La proposition que l’on cite
parfois lors d’une soutenance de thèse n’est en fait (tout vrai chercheur le sait)
qu’un faux paradoxe. Je n’hésite pas à la reprendre pour ouvrir la préface que j’ai
le plaisir de donner au beautravail que présente MarcosEymar : une version, plus
abrégée que remaniée, de sa thèse de doctorat, brillamment soutenue il y a déjà
quelques années.
Non point que Marcos Eymar soit venu de la lointaine Amérique dite latine.
Simplement, il a franchi lesPyrénées et vit, àsamanière,lepassage d’une langueà
l’autre, espagnol et français, ce que l’on va appeler le dialogue entre langues et
cultures. Et je revois encore ce jeune étudiant madrilène, parfaitement bilingue,
débarquant un jour à la Sorbonne pour me proposer un sujet dont l’intérêt et
l’ampleur me plongèrent d’emblée dans la joie et l’inquiétude. Ajoutons: un sujet
dont l’évidence s’imposait à quiconque connaît les grands mouvements
intellectuels entre Amérique latine et Europe, mais que personne n’avait encore
osé investir defaçonsystématique.
Marcos Eymar a montré très vite qu’il avait les qualités pour mener à bien un
travail d’envergure, couvrant un demi-siècle et nécessitant d’innombrables
enquêtes, moins sur leterrain que dans des recoins de bibliothèques : lesérieux, la
parfaite aptitude à la recherche, son sens de l’organisation, qu’il s’agisse du temps
à accorder aux lectures, aux investigations, ou de la capacité à distribuer une
matière dont la richesse et la diversité auraient dérouté ou découragé plus d’un
jeune chercheur.
***
Il se peut que le lecteur français d’aujourd’hui, même de bonne culture, ait
quelques difficultés à prendre l’exacte mesure de ce que fut, à partir des dernières
edécennies du XIX siècle, la présence hispano-américaine à Paris.Tout au plus,se
souviendra-t-il de ce Brésilien cocasse, tout couvert d’or, imaginé par Offenbach
pour donner une touche exotique (mais réelle) à la « vie parisienne» d’alors. Ou
de ces « rastacouères», non moins riches, venus de Buenos Aires, à l’élégance
voyante et parlant haut, fiers de leur fortune acquise dans le commerce de la
viande ou de la laine (en raclant des peaux de bêtes, rastra cueros….). Ces types
d’une comédie humaine qui embrasse les deux rives de l’Atlantique ne doivent
pas faire oublier l’extraordinaire galerie de poètes et de critiques qui partirent, à
leur manière, «ivres d’un rêve héroïque» mais non « brutal»… pour la ville
lumière.Je viens de faire allusion à un vers des Trophées de JoséMaria de Heredia (on le
dira franco-cubain) que tous les petitslycéens de France ont récité, pendant de
longues décennies de véritable enseignement secondaire, vers tiré d’un sonnet à la
gloire (douteuse) des conquistadores, de ces «routiers et capitaines», partispour…
«des courses lointaines». Et je cite ce poème, non par nostalgie d’adolescence,
mais parce qu’au moment même où il était écrit, un phénomène d’une ampleur
insoupçonnée avait commencé : aux convois atlantiques qui étaient allés pendant
des siècles conquérir des terres et s’emparer de l’or des Indes, l’Amérique
e
espagnole, en cette fin de siècle (le XIX …), par la voix de ses poètes, traçait un
chemin inverse, envoyant à la «vieille Europe» des œuvres dans une langue
espagnole rajeunie, enrichie, méconnaissable pour beaucoup. Ce n’est pas un
hasard si un critique de Saint Domingue/SantoDomingo, Max Henríquez Ureña
(moins connu que son frère Pedro) a donné au bilan de cette prodigieuse
inversion de tendance, esthétique, culturelle et linguistique, nommée Modernismo,
un titre proprement symbolique : Le retourdes galions/El retornodelos galeones
(Madrid, 1930).
J’aime inscrire et présenter le travail de Marcos Eymar comme encadré par ces
faits, ces deux repères, les débordant

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents