La résistance africaine face à la colonisation dans le roman camerounais
159 pages
Français

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La résistance africaine face à la colonisation dans le roman camerounais , livre ebook

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Description

La résistance africaine face à la colonisation fait penser à une vaste opération. Elle change de camp et sans doute de signification. Ne renvoie-t-elle pas à un mouvement de quelques Africains "fanatiques" et "intégristes" qui défendent leurs droits mais qui acceptent quand même de s'ouvrir aux Européens ? Ce questionnement donne l'occasion d'explorer d'autres voies.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 185
EAN13 9782296449800
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA RÉSISTANCE AFRICAINE
FACE À LA COLONISATION
DANS LE ROMAN CAMEROUNAIS
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa

Dernières parutions

Cédric ONDAYE-EBAUH, Vous avez dit développement ? , 2010.
Mahamadou ZONGO (sous dir.), Les enjeux autour de la diaspora burkinabè , 2010
Jean-Claude MBOLI, Origine des langues africaines Essai d’application de la méthode comparative aux langues africaines anciennes et modernes , 2010.
Ngimbi KALUMVUEZIKO, Sur les traces d’Ota Benga, 2011.
Lambert NICITIRETSE, Charge pastorale du curé et coresponsabilité dans l’église du Burundi , 2010.
Jean Maurice NOAH, Le makossa. Une musique africaine moderne , 2010.
Brice Armand DAVAKAN, Repenser les nations africaines , 2010.
René N’Guettia KOUASSI, Comment développer autrement la Côte d’Ivoire ?, Des suggestions concrètes pour soutenir la dynamique du développement de ce pays , 2010.
Jean-Pierre BODJOKO Lilembu, Développement de la radio catholique en RDC , 2010.
Auguste ILOKI, Le droit des parcelles de terrain au Congo. Tome 1 : Droits fonciers coutumiers. Acquisition des parcelles de terrain , 2010.
Abdoulay MFEWOU, Migrations, dynamiques agricoles et problèmes fonciers , 2010.
Maurice ABADIE, Afrique centrale. La colonie du Niger , 2010 (reprint de l’édition de 1927).
Michèle CROS et Julien BONDAZ (dir.), Sur la piste du lion. Safaris ethnographiques entre images locales et imaginaire global , 2010.
Apollinaire NTAMABYALIRO, RWANDA, Pour une réconciliation, la miséricorde chrétienne. Une analyse historico-théologique du magistère épiscopal rwandais (1952-1962) , 2010.
Élieth P. ÉYÉBIYI, Gérer les déchets ménagers en Afrique. Le Bénin entre local et global , 2010.
Zygmunt L. Ostrowski, Soudan. Conflits autour des richesses , 2010.
Sylvain Atangana Essomba


LA RÉSISTANCE AFRICAINE
FACE À LA COLONISATION
DANS LE ROMAN CAMEROUNAIS
Le pauvre Christ de Bomba de Mongo Béti
Un sorcier blanc à Zangali et Bedi-Ngula, l’ancien maquisard
de René Philombe


Préface du Pr André-Marie Ntsobé
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13630-4
EAN : 9782296136304

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
À mes parents,
feu Clément Essomba
et feue Antonia Mbazoa.
Au chef de la famille Thomas Atangana,
Joseph Nkoa Atangana.
La vie est un devoir quotidien et passionnant
que tout élève doit écrire directement au propre,
sans brouillon.
Gare aux ratures et aux pâtés.
Ils déparent la copie et diminuent la note.
Pour réussir, travaillez avec opiniâtreté
et ne croyez pas à l’objectivité du jury.
Lucien ANYA NOA
Mes remerciements :

À tous les enseignants de la faculté de Lettres de l’Université Paris 12 Val de Marne, en particulier, Monsieur Papa Samba Diop.
Au département de français de Yaoundé I (Cameroun).
À mon père, feu Clément Essomba, pour tout.
À ma mère, feue Antonia Mbazoa, pour la vie qu’elle m’a donnée.
À mes frères et sœurs, feu Simon Essomba, feu Prosper Atangana, Madeleine Eyenga, Benoit Essomba Nkouli, Claire Essomba Mebe, feu Daniel Atangana Essomba, feu Abbé Clément Essomba, Marie-Jeanne Mengue, feu Philippe Bessala Essomba et leurs enfants.
À l’ensemble de la famille Thomas Atangana.
À ma famille diocésaine de Yaoundé et particulièrement à Monseigneur Victor Tonye Bakot, archevêque de Yaoundé.
À Monseigneur Christophe Zoa, évêque de Sangmelima.
À mes confrères dans le sacerdoce ministériel et particulièrement à Monseigneur Jérôme Belinga et Monsieur l’Abbé Lucien-Bède Nama (mon camarade d’épreuves).
À la communauté paroissiale de Notre-Dame du Rosaire à Paris 14 e , et particulièrement à Marie-Thérèse Neillo et son mari.
À Evelyne Thouvenot, agrégée des Lettres modernes.
À vous tous, mes amis, mes camarades du Cameroun et d’ailleurs.
PRÉFACE
On peut dire d’emblée que le phénomène de la résistance africaine a partie liée avec la littérature coloniale et la raison en est fort simple : face à l’invasion et à la colonisation, la plupart des personnages ont adopté un repli identitaire. Il ne s’agit nullement d’une attitude narcissique, mais plutôt d’une prise de position ferme et radicale contre l’asservissement et la colonisation. Qu’il s’agisse de Mongo Béti ou de René Philombe, le phénomène est le même : il est question de rendre compte des évènements socio-historiques d’un peuple en détresse. Ce thème dont la dimension est multiforme et même universelle est donc une question complexe et d’actualité, surtout en cette année de grâce 2010 où les pays africains, pour la plupart, fêtent le cinquantième anniversaire de leurs indépendances. C’est pour cela que cet essai de Sylvain Atangana Essomba arrive à point nommé dans le cadre d’une réflexion sur la résistance africaine.

Dans le contexte du présent ouvrage, la résistance a pour cadre l’Afrique, un grand espace géographique en même temps qu’un macro-espace littéraire, source de réflexions et d’inspiration. L’espace temporel, quant à lui, sous-tend la résistance aussi bien dans la réalité que dans la fiction ; trois romans ( Le pauvre Christ de Bomba, Un sorcier blanc à Zangali et Bedi-Ngula, l’ancien maquisard ) racontent la colonisation et la résistance avec beaucoup de points de convergence dont l’essentiel est qu’il s’agit de trois œuvres de fiction dans lesquelles les personnages, « êtres de papier », selon l’expression de Philippe Hamon, évoluent dans un cadre romanesque dominé par l’influence coloniale. Sur un plan général, il convient de dire que Mongo Béti et René Philombe mettent en scène, selon la typologie de Sylvain Atangana Essomba, des personnages mus par quatre types de résistances face à la colonisation : la résistance passive et pacifique, la résistance passive et violente, la résistance active et pacifique et enfin la résistance active et violente. La vraie résistance, la seule qui vaille la peine d’être prônée, s’il faut en croire les réactions des uns et des autres, c’est la résistance active et violente. En effet, il faut combattre la colonisation jusqu’à ce que coule la dernière goutte de sang du dernier combattant. C’est ainsi que Bedi-Ngula, l’ancien maquisard de Zangali est le prototype même du bon et vrai résistant, c’est pour cela que le narrateur dit de lui qu’« il leva lentement sa tête et s’aperçut qu’au bout de son bras dressé en l’air telle la hampe d’un drapeau de victoire brillait la lame d’un poignard ensanglanté ». Il en est de même d’un autre personnage, Azombo. Celui-ci incarne le courage, l’effort, la résistance comme l’indique son nom dans sa langue d’origine. La résistance africaine comporte de multiples facettes qui ne sont pas sans rendre compte du fait colonial, de l’environnement et de la réalité quotidienne.

Au bout du compte, à quoi cela sert-il d’opposer une quelconque résistance à la colonisation ou à l’asservissement ? C’est à vrai dire l’intérêt majeur de cette recherche de Sylvain Atangana Essomba qui dit ne pas beaucoup s’intéresser à l’art parnassien, à « l’art pour l’art », à l’art gratuit. L’auteur de cet essai pense que l’ère de la colonisation est révolue et il appartient à l’Africain d’aujourd’hui de prendre conscience de sa situation et d’assumer lui-même son propre destin : le colon étant parti, les Africains sont placés face à eux-mêmes et condamnés à agir sans détour ni complaisance. Telle est la posture actuelle des Africains qui ne peuvent plus prétexter l’influence du colon et de l’étranger. Ce nouveau contexte social, il faut bien le dire, impose plus de détermination, plus d’imagination, plus de savoir, plus d’enthousiasme. Voilà, me semble-t-il, le message que véhicule cet essai – et bien d’autres sont certainement en route – de Sylvain Atangana Essomba qui en est à son premier essai et à son coup de maître !

Professeur André-Marie NTSOBÉ,
Université de Yaoundé I.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Lorsqu’on parle de résistance, généralement, on ne pense qu’à la Résistance européenne. Pourtant, presque tous les continents ont vécu d’une manière ou d’une autre le phénomène de l’invasion ou de la colonisation. Les personnages comme Toussaint Louverture en Haïti, l’Almamy Samory Touré en Guinée Conakry, Chaka en Afrique du Sud sont réputés au

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