Le roman français et l histoire du Brésil
275 pages
Français

Le roman français et l'histoire du Brésil , livre ebook

-

275 pages
Français

Description

Plusieurs romans publiés depuis les années 1980 ont pour cadre le Brésil, non seulement sur le plan géographique, mais aussi historique. Quels sont les épisodes de l'histoire brésilienne retenus par ces romanciers, et pourquoi ? Quelle est l'image qu'ils nous donnent du Brésil ? Les oeuvres étudiées dans ce livre ont pour auteur Serge Elmalan, Gilles Lapouge, Erik Orsenna, Gilbert Pastor, Daniel Pennac, Jean-Christophe Rufin, Jean Soublin, Jean-Marie Touratier... Chacun d'eux a fait de l'histoire du Brésil l'objet d'une fiction.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2007
Nombre de lectures 142
EAN13 9782296186163
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE ROMAN FRANÇAIS
ET L'HISTOIRE DU BRÉSILcg L'Harmattan, 2007
5-7, rue de l'Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan 1@wanadoo. fr
ISBN: 978-2-296-04481-4
EAN : 9782296044814Régis TETTAMANZI
LE ROMAN FRANÇAIS
ET L'HISTOIRE DU BRÉSIL
Essai sur l'exotisme littéraire
L'HarmattanRecherches Amériques latines
Collection dirigée par Denis Rolland
et Joëlle Chassin
La collection Recherches Amériques latines publie des travaux de
recherche de toutes disciplines scientifiques sur cet espace qui s'étend
du Mexique et des Caraïbes à l'Argentine et au Chili.
Dernières parutions
Rodrigo CONTRERAS OSORIO (coord.), La Gauche au
pouvoir en Amérique latine, 2007.
José PINEDA QUEVEDO, Espace et archéologie au Pérou.
Lecture spatiale des sociétés préhispaniques, 2007.
Porfirio MAMANI-MACEDO, La société péruvienne du XX
siècle dans l 'œuvre de Julio Ramon Ribeyro, 2007.
J. GONZALES ENRIQUEZ, Les Yaqui. Mexique septentrional.
Un manuel d'ethnographie appliquée, 2007
Rodrigo CONTRERAS OSORIO, Une révolution capitaliste et
néoconservatrice dans le Chili de Pinochet, 2007.
Renée Clémentine LUCIEN, Résistance et cubanité. Trois
écrivains nés avec la révolution cubaine: Eliseo ALBERTO,
Léonardo PADURA et Zoé VALDES, 2006.
Alexis SALUDJIAN, Pour une autre intégration
sudaméricaine. Critiques du Mercosur néo-libéral, 2006.
Philippe FRIOLET, La poétique de Juan GELMAN. Une
écriture à trois visages, 2006.
André HERACLIO DO RÊGO, Littérature et pouvoir. L'image
du coronel et de lafamille dans la littérature brésilienne, 2006.
Marguerite BEY et Danièle DEHOUVE (sous la dir.), La
transition démocratique au Mexique. Regards croisés, 2006.
Marie-Carmen MACIAS, Le commerce au Mexique à l'heure
de la libéralisation économique, 2006.
Idelette MUZART-FONSECA DOS SANTOS et Denis
ROLLAND, La terre au Brésil: de l'abolition de l'esclavage à
la mondialisation, 2006.
Miriam APARICIO (sous la direction de), L'identité en Europe
et sa trace dans le monde, 2006.La relation qu'entretiennent la société et la
littérature n'est pas un rapport de cause à
effet. Le lien qui les unit est, à la fois,
nécessaire, contradictoire et imprévisible. La
littérature exprime la société; en l'exprimant,
elle la modifie, la contredit ou la nie. En la
décrivant, elle l'invente; en l'inventant, elle la
révèle.
Octavio pazREMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer ma plus sincère gratitude aux écrivains
qui ont bien voulu m'accorder un entretien ou réppndre à mes
questions: MM. Jean-Paul Delfino, Gilles Lapouge, Erik Orsenna,
Daniel Pennac, Jean Soublin, Jean-Marie Touratier.
Je remercie également Mme Claudia Giudice et M. Michel
Delpech, qui m'ont fourni de précieuses informations sur Adrien
Delpech; ainsi que M. Frank Lestringant, pour son amabilité, et
Gérard Panthier, qui a bien connu Didi da Casa.
Je n'aurais garde enfin d'oublier Jean-Paul et Muriel, et leurs
amis lecteurs.
Abréviations des éditions utilisées:
AE: Gabriel de La Landelle, Aventures et embuscades, R. Raton,
1883.
BR : Jean-Marie Touratier, Bois rougff, Galilée, 1993.
CO : Jean-Paul Delfino, Corcovado, Editions Métailié, 2005.
DH : Daniel Pennac, Le Dictateur et le hamac, Gallimard, 2003.
OC : Jean-Paul Delfino, Dans l'ombre du condor, Éditions Métailié,
2006.
EC : Érik Orsenna, L'Exposition coloniale, Seuil, 1988, rééd. coll.
Points, 1990.
ID : Adrien Delpech, L'Idole, R. Brumauld éditeur, 1930.
JS : Jean Soublin, Je suis l'empereur du Brésil, Seuil, 1996.
MF: Gilles Lapouge, La Mission des frontières, Albin Michel,
2002.
NV: Serge Elmalan, Nicolas de Villegagnon ou l'utopie tropicale,
Lausanne, Favre, 2002.
RB: Jean-Christophe Rufin, Rouge Brésil, Gallimard, 2001,
rééd. Folio, 2004.
ST : Jean-Paul Delfino, Samba triste, Éditions Métailié, 2007.
VA : Gilbert Pastor, Le Valet d'aventure, Balland, 1990.ROMAN HISTORIQUE ET ROMAN EXOTIQUE:
UNE DISTANCE REDOUBLÉE
« Le roman historique est un mauvais genre:
vous trompez l'ignorant, vous dégoûtez
l'homme instruit, vous gâtez l'histoire par la
fiction et la fiction par l'histoire. »
Diderot
N'en déplaise à Diderot, le roman historique est encore un genre
à la mode. Rien ne semble devoir entamer l'attrait qu'il exerce sur
un public friand d'aventures, soucieux d'échapper au présent et au
quotidien. Il suffit d'entrer dans n'importe quelle librairie pour s'en
convaincre. La consultation des chiffres de vente conflfmera, le cas
échéant. Mauvais genre peut-être, mais bonne affaire.
De fait, le roman historique demeure également toujours un peu
suspect. Non pas d'être un mauvais genre, au sens où l'entend
Diderot, mais d'avoir mauvais genre, comme le dit le langage
familier. Assurément et fatalement, il est hybride: entre l'histoire et
la fiction, la réalité et l'imaginaire, le sérieux et la facilité,
l'exigence et la désinvolture, il encourt tout une série de reproches.
Reprenons le dossier.
Le premier défaut qu'on lui impute est de flirter avec la
littérature de grande consommation, d'être en quelque sorte un peu
trop populaire. Le grand nombre de best-sellers qu'on y rencontre
serait un indice accusateur: roman historique égale roman de gare,
ou roman à lire sur la plage... En témoigneraient, par exemple, les
erreurs de détail sur tel ou tel aspect de la période considérée, ou,
pire encore, les anachronismes dont on peut s'amuser à dresser la
liste. En réalité, si beaucoup de romans historiques tombent
effectivement dans la médiocrité d'une littérature jetable après
usage, on n'aurait aucune difficulté à montrer (on le fera d'ailleurs
dans ce livre) que certains manifestent au contraire un souci
d'exigence tout à fait remarquable. En réalité, il y a de bons et de
mauvais romans historiques comme il y a de bons et de mauvais
romans; sur ce point, Gyôrgy Lukacs avait raison de ne pas séparer
les deux genres. Les meilleurs étant bien entendu ceux quiparviennent à conjoindre esthétique romanesque et réflexion sur
l'histoire.
En fait, ce reproche de facilité, ou de désinvolture, s'explique par
l'ambiguïté constitutive du syntagme roman historique. On a dit et
répété à son sujet (ce à juste titre) qu'il associe deux notions en
partie contradictoires: d'un côté l'histoire, c'est-à-dire un discours à
prétention scientifique, fondé sur la vérification des faits et la
véridicité du récit. L'hypothèse historique est par défmition
réfutable, elle tend à bannir l'imagination de son propos, à réduire le
champ qui sépare celle-ci du réel. L'histoire quantifie, recherche les
causes, met à nu les structures. Pour ce faire, elle argumente,
produit des preuves, énonce ses postulats. L'histoire, enfin, est
toujours plus ou moins Histoire, elle renvoie à un collectif de
référence; ajoutons qu'elle s'occupe le plus souvent des grands
hommes, des populations, des événements déterminants. De l'autre,
nous avons le roman, c'est-à-dire une fiction qui échappe à
l'alternative vrai/faux et donc à toute réfutation. Fondé sur la fable,
donc sur l'affabulation, l'invention, l'imagination, le roman délaisse
souvent (pas toujours) les grands hommes pour s'intéresser à des
personnages singuliers ou anonymes, décrire des actions dont les
conséquences donneront lieu à une analyse psychologique. A la
vocation unitaire et collective de l'Histoire, le roman substitue des
histoires plurielles, qui renvoient à l'univers d'un individu singulier,
l'auteur. Mais, bien évidemment, si le roman historique prête le
flanc à la critique de la façon qu'on vient de voir, c'est parce qu'en
lui, in fine, la Fiction prévaut inéluctablement sur l'Histoire, parce
que l'Histoire qui s'y reflète est en permanence susceptible de
dériver vers une Fiction qui la nie. C'est bien pourquoi, à dire vrai,
on parle de roman historique. L'expression histoire romancée
existe, mais elle n'a jamais véritablement servi à désigner un genre
(ni même u

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