Le théâtre populaire francophone au Cameroun
259 pages
Français

Le théâtre populaire francophone au Cameroun , livre ebook

259 pages
Français

Description

Le théâtre populaire francophone au Cameroun, nouvelle forme de littérature orale naît de la rencontre du français et des langues camerounaises. Il est le produit de l'imagination des auteurs dont les pionniers sont : Daniel Ndo (Oncle Otsama), Dieudonné Afana Ebogo (Jean Miché Kankan), Dieudonné Kemseu (Dave K. Moktoï) et Essindi Mindja. L'imagination de ces auteurs et l'imagination collective constituent le langage de ce théâtre à travers lequel se révèle la société camerounaise.


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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 1 175
EAN13 9782296448704
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait









Le théâtre populaire
francophone au Cameroun
(1970-2003)

Marie-Thérèse AMBASSA BETOKO






Le théâtre populaire
francophone au Cameroun
(1970-2003)


Langage – Société – Imaginaire







Préface du Professeur Arlette Chemain-Degrange














































© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13339-6
EAN : 9782296133396






À toute ma famille et plus particulièrement à mes quatre filles (Carole,
Christiane, Charlène et Claudel) et à mon fils Charlemagne, à mon époux Louis
François Betoko.

À mes parents, Monsieur et Madame Omgbwa Ndi, à qui j’aimerais tant faire
honneur. PRÉFACE
Théâtre populaire de langue française au Cameroun
Approche pluridisciplinaire
Une étude scrupuleuse aboutit à la création d’un document fondamental pour
la connaissance de la culture urbaine actuelle en Afrique subsaharienne. Un tel
contact entretenu avec la culture populaire est rare. Le lecteur sera reconnaissant à
Mme Marie-Thérèse Ambassa Betoko pour ce travail aux multiples dimensions.
L’étude proposée s’impose comme a-typique et ostensiblement
pluridisciplinaire. Le caractère pluriel des différents types de recherche dont
l’étude rend compte, contribue à sa richesse. Le document pourrait être perçu
comme fragmentaire à cause des trois axes retenus: «Langage, Société,
Imaginaire». Mais le chercheur parvient à harmoniser les orientations développées,
à les rendre compatibles pour un meilleur éclairage du théâtre camerounais. La
recherche aboutit à la réalisation d’un document apprécié, au moment où les
tendances de la pensée actuelle sont au respect d’‘une hétérogénéité positive.
Une triple postulation, une tension entre l’approche linguistique et
sociologique et la mise en évidence d’un imaginaire spécifique, correspondent aux
acquis personnels de l’auteur entraînée aux recherches sur la langue, ces acquis
étant confrontés aux exigences plus larges des Sciences Humaines. Des séjours
d’études à l’Université de Nice Sophia Antipolis entre autres, aux marges de
l’hexagone, ont permis de combler cet écart. Il appartient au chercheur d’intégrer
les études en linguistique aux significations littéraires, et de situer le corpus
observé dans les grandes lignes des littératures francophones au Cameroun.
Concernant le troisième axe de l’étude, il conviendrait également de se référer
aux ouvrages « L’image de la ville dans le roman africain » (R.Chemain, éd.
L’Harmattan, 1980), à « L’imaginaire du roman africain » (Préface Gilbert Durand,
idem, 1986), qui interrogent des oeuvres porteuses d’une culture locale, plusieurs
décennies après les Indépendances, oeuvrent elles aussi issues du compromis,
éléments d’une littérature née comme le théâtre décrit, de la rencontre des cultures
et du contact de langues entre l’ancienne métropole et la société dite
antérieurement « indigène ».
L’approche sociologique des créations théâtrales observées, rapportées à des
milieux spécifiques, fait que l’étude reconnaît à chaque scène, un enracinement
dans un substrat culturel précis et différent. L’analyse appuyée sur des cartes
géographiques par régions, fonde la dimension ethnologique et linguistique de
l’étude. Le cadre géo-culturel mis en place, la répartition des cultures selon les
régions permet de mieux comprendre les pièces qui s’y réfèrent. En complément,
l’inventaire des lieux de théâtre de la capitale camerounaise, enquête précise,
s’inscrit dans une démarche qui se veut exhaustive. L’attention au contexte reste
déterminante ; l’intitulé « Littérature et contextes culturels » (colloque de 2001 à
Nice) ne saurait être ignoré du chercheur. Cependant au-delà des informations transmises, une pensée personnelle se construit, aux dimensions parfois
philosophiques et morales en arrière plan.
Le travail s’enrichit des tensions méthodologiques. Mais les antinomies sont
résolues si l’on considère que « l’imaginaire s’inscrit dans le langage, tandis que le
langage génère l’imaginaire ». La notion de transfert d’imaginaire, allusion aux
programmes du Groupement d’Études Coordonnées des Centres de Recherche sur
l’Imaginaire et au colloque « Éclipse et surgissement de constellations mythiques –
Littératures et contextes culturels – champ francophone » (Actes Université de
Nice, 2002), cette problématique faisait l’objet de débats lors des rencontres
auxquelles participa l’auteur.
Une dimension esthétique implicite, une forme littéraire actualisée sur scène,
donnent à penser qu’il se crée un genre métisse : un théâtre de l’entre-deux,
création entre la langue française « normée » et les réappropriations locales
réadaptées, moyen terme entre la culture francophone et le substrat bantou. Un
genre émergent est ainsi saisi à sa naissance, dans sa gestation populaire, art en
devenir. L’art scénique se veut spontané - moins qu’il n’y paraît, car déjà travaillé,
dans sa forme naissante, héritage des conditions historiques, conséquence de
l’enseignement scolaire en français, converti en une expression locale. Ce théâtre
se révèle à mi-parcours entre une langue vehiculaire sinon académique et le
français parlé dans la rue (nommé en Côte d’Ivoire «français moussa »). Un
exemple mis en valeur serait le Franco-Malinke repris par l’écrivain Ahmadou
Kourouma. Un « Inventaire du Français d’Afrique » propre à chaque région a été
édité, donnant une visibilité aux phénomènes linguistiques observés.
Les transcriptions que propose Marie Thérèse Ambassa Betoko suggèrent des
richesses linguistiques, voire poétiques. La recherche met en évidence la créativité
certaine des dramaturges. Traits de moeurs, coutumes rémanentes traitées avec
humour, les jeux de mots fusent : les expressions fermer l’accouchement,
c'est-àdire être le dernier enfant à naître de cette mère-là, passer en plein champ c’est-à
dire déflorer sans scrupules une jeunesse, font partie du répertoire. Les
transcriptions sont émaillées de « trouvailles », au sens où ce mot a les mêmes
racines que le mot « trouvères » désignant ceux qui récitèrent et inventèrent un
langage jadis en Occident. Un lexique des termes et expressions africains cités, en
fin de volume, est pertinent.
Le corpus d’une immédiate actualité concerne la tranche des trente dernières
e eannées du XX siècle et l’entrée dans le XXI siècle, époques de crises, fertiles en
mutations. L’étude relie la situation et l’expression populaire en ville, plutôt qu’au
village et évite le culte du passé. La recherche concerne une oralité contemporaine
et non seulement archaïque, première, réservée aux ethnologues. Cependant l’étude
effectue un recentrement sur le pays d’origine des créateurs mis à l’honneur. Le
détour par les instances parisiennes reste indirect, commandé par les observations
sur le bilinguisme ou la consultation des théories produites en nos pays. Le
chercheur en tient compte sans résilier sa spécificité camerounaise (fût-elle
conventionnellement dite périphérique).
8 L’appareil scientifique riche : index des noms d’auteurs, lexique d

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