Lexique de Grégoire Biyogo (Volume 1)
70 pages
Français

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Lexique de Grégoire Biyogo (Volume 1) , livre ebook

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Description

Ce lexique vise le champ des lettres, de la théorie et de la philosophie dans l'œuvre de Grégoire Biyogo.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 21
EAN13 9782296455191
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lexique
de Grégoire Biyogo
Brice Levy Koumba


Lexique
de Grégoire Biyogo


V OLUME I
Littérature , théorie et philosophie


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54107-8
EAN : 9782296541078

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
« le poète qui écrivait en fuyant {1} »
« Son dessein était d’écrire l’aventure d’un regard
cherchant éperdument le grand large {2} »
« car tu écris d’abord pour résister à la mort {3} »
Adieu : Ouverture du dialogue avec le parti dans l’optique de chercher le secret irréductible de son œuvre et la façon dont il s’est laissé habiter par la question de la mort qui traverse, de façon différentielle, de part en part son œuvre. L’adieu « invite à revisiter ce qu’à dit l’absent et dont le sens déterminerait pour ainsi dire le destin de ce qu’il nous est donné de lire et d’écrire {4} ». Relecture de l’œuvre d’un auteur motivée par l’espoir d’en ressortir les lieux de rupture, de déplacements vis-à-vis des enjeux de la tradition. « L’Adieu est un appel à revenir à l’œuvre, à son examen lucide, à ses lectures et à ses relectures {5} »
Ailleuiraliser : « Porter au-delà de soi, de la limite ultime des choses. Au-delà du déjà-là ». S’ouvrir « à l’autre côté […] des êtres et des choses. Aller au-delà du possible pour pénétrer l’Au-delà du monde {6} ».
Ailleuraliser : Plier et déplier la langue et la pensée, « les libérer de leurs idoles, les porter au bout de leur Dehors, de l’autre côté du Logos, les menant vers une suppléance infinie {7} »
Ailleurs : Posture de l’être se tenant toujours derrière les choses, se tenant toujours de l’autre côté des choses. « Au point qu’aucune réduction ne peut l’affecter pas plus qu’on ne peut le connaître. Il est toujours de l’autre côté du sens qu’on voudrait lui prêter {8} ».
Alphabet de brume : De la même façon qu’Arthur Rimbaud fixe la perception chromatique des voyelles issues de l’alphabet français, de même Grégoire Biyogo capte-t-il les arrières bruits des consonnes, et à partir d’elles, il a écrit un nouvel alphabet. Les consonnes modulent les mots et sont pour ainsi dire garantes du mouvement, de la fuite intrinsèque à la poétique des brumes. La nouvelle grammaire des consonnes que développe Grégoire Biyogo, se présente comme suit : « B comme bilabiale sourde et musicale (bruire , blues). C , consonne d’autodissolution comme dans le verbe écrire. D comme dentale sourde , exténué (dire). F , fricative enflammée dissipant son chant (fa , flots de la mer). G comme gutturale originelle et sainte (Gospel). H comme aspiration vers les contraires , vers l’insondable (humour , humer). K comme gutturale féroce (Killer). L comme liquide de l’ivresse (dé-lire). M , N , nasales en prière (Nuit). P , implosion nucléique (exploser). Q , gutturale grave (qui). R , roulante étirée qui apaise l’amertume (étirer). S , sifflante qui dit ce qui se dérobe (signe , silence). T , apico-dentale féroce (torero , tuer). V , w , fricative sourde qui apaise la terreur (voyage , visage). X , infinie sifflante nommant l’inconnu (Malcom X). Z , mystère , malaise (« azur , azur , azur {9} » , zeugma {10} ).
Anaptrétique (expérience) : Expérience paradoxale du sens par laquelle il « affirme et nie aussitôt son affirmation {11} », par laquelle il s’affirme et se nie dans l’instant même de son affirmation.
Apophanticité : Capacité du poème à connaître.
Aporie : Forme radicale de la complexité du vrai (conception derridienne), non une impasse logique, non plus un obstacle au progrès de la vérité et de la science (conception classique) {12} , « figure complexe de suspension interne du raisonnement {13} ».
Apotropaïque : usage obsessionnel de la parole dont la particularité devient la difficulté à discerner le vrai du faux. « Baudelaire et Benjamin n’ont-ils pas acclamé leur charme apotropaïque , c’est-à-dire celui qui naît de l’usage obsessionnel du mensonge chez les prostitués. Mensonge devenu ici un art somptueux, sympathique, flatteur {14} ».
Appropriation : Volonté autoritaire qui entend posséder et totaliser le sens, niant son altérité et son énigme infinie {15} .
Asymétrique : Capacité que le poème a d’échapper aux lois mathématiciennes, aux règles, au mètre, à la métrique et d’introduire une subversion profonde. C’est le « deux et deux font cinq » chez Césaire. C’est « la nuit est plus véridique que le jour » chez Senghor. C’est la capacité de dépasser le rythme régulier et d’introduire grâce à l’improvisation, la liberté rythmique. Le dire asymétrique est celui qui a la capacité de se déporter sans horizons fixes. Déportation permanente des poussières de paroles, des poussières des verbes, des poussières portant le souvenir de l’eut été. Ce que le sens doit dire n’est plus, seuls demeurent des poussières de significations {16} .
Atlantide : « le pays ancien qui a vu naître la vie et les hommes, et qui a été enseveli dans des bas-fonds marins impénétrables. C’est le pays oublié, le pays englouti et dont l’histoire est demeurée cachée, insoupçonnée même. Et ce que l’on en dit reste toujours éloigné de ce qu’elle est réellement. Car, on n’en parle que sur la base des suppositions. C’est le pays englouti, le pays secret, et toujours mystérieux. C’est le pays inaccessible {17} ».
Atlantide : « L’Atlantide, comme dans le mythe platonicien, se caractérise par un ensemble de séismes, de secousses, ayant précipité un monde fabuleux. C’est le monde dans sa puissance antérieure, les grandeurs du commencement jamais aperçu. On se fait une idée de ce que cela a pu être, mais on ne sait pas exactement ce que cela a pu être. Le mythe de l’Atlantide est celui des grandeurs du commencement. Ces grandeurs sont, on se l’imagine, fortes, mais c’est toujours après elles que l’on court. Mais comme on dit dans la tragédie grecque, le cadavre de la grandeur soumet toute chose, parce que toute chose tourne autour de la grandeur perdue. Et Orphée Négro est la première victime de cette grandeur perdue parce qu’on n’arrive pas à « être » justement après cette perte. D’où aussi cette espèce de jeu du bateau ivre parce que son transport est altéré, sa vie est altérée et tout en lui est comme en train de tituber. La question majeure qui est pointée ici, c’est celle de la possibilité même du langage comme chez Blanchot. Peut-on parler après une telle perte ? Peut-on être homme après une telle perte ? Peut-on exister après une telle perte ? Est-il possible seulement d’être après l’Atlantide ? C’est la grande question qui est posée et qui constitue la trame de cette trilogie romanesque. Comment être après ce qui devait-être et qui détermine toute chose ? On comprend qu’il soit à la fois frappé d’une espèce de maladie, puisqu’il n’arrive pas à se tenir debout. Le choc de ne plus voir Atlanta est-elle qu’il tourne autour d’elle comme le cadavre de César. Ceux qui le prenaient pour la déité ne trouvent plus César, tournent autour de Rome. Ce qui se passe dans le roman, c’est que les personnages tournent autour d’Atlanta sans pouvoir retrouver Atlanta. Il y a la fumée, il y a encore la fumée, il y a des cendres, ce sont ces cendres qui sont là. Les personnages sont recouverts par des cendres. Le monde est réduit en cendre sans Atlanta. Cependant, Orphée Négro a l’intuition forte d’aller chercher le sens de cette perte monumentale. Et c’est la qu’il a l’idée que tout est livre et que tout se cache dans le livre et que l’on peut retrouver les anciens secrets dans les livres. Orphée Négro va chez les sages. Il s’enfonce, il va au tréfonds de la connaissance des sages, des prêtres qui lui révèlent la possibilité lointaine de ramener cette espèce de révolution culturelle qui doit être aussi forte parce que le désir d’Atlanta est tout aussi fort. On note une espèce de parallé

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