Lou Andreas-Salomé
144 pages
Français

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Lou Andreas-Salomé , livre ebook

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Description

Qui a lu ou déjà voulu lire Lou Andreas-Salomé ? Célébrée en tant que muse ou égérie des hommes les plus illustres (Nietzsche, Rilke ou encore Freud), cette grande inspiratrice n'en a pas moins été une femme de lettres prolixe autant qu'une intellectuelle des plus recherchées au sein de l'intelligentsia européenne du début du XXe siècle. Aussi, cet essai invite le lecteur à découvrir la démarche intellectuelle et intime de Lou Andreas-Salomé dans son rôle d'écrivain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 20
EAN13 9782296487222
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lou Andreas-Salomé
ou le paradoxe de l’écriture de soi
Approches littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet

Dernières parutions

Florence CHARRIER, Le Procès de l’excès chez Queneau et Bataille , 2012.
Mansour DRAME, Poésie de la négritude , 2012.
Mamadou Abdoulaye LY, La Théâtralité dans les romans d’André Malraux , 2012.
Dominique VAL-ZIENTA, Les Misérables, l’Évangile selon "saint Hugo" ?, 2012.
Yannick TORLINI, Ghérasim Luca, le poète de la voix , 2011.
Camille DAMÉGO-MANDEU, Le verbe et le discours politique dans Un fusil dans la main, un poème dans la poche d’Emmanuel Dongala , 2011.
Agnès AGUER, L’avocat dans la littérature de l’Ancien Régime , 2011.
Christian SCHOENAERS, Écriture et quête de soi chez Fatou Diome, Aïssatou Diamanka-Besland, Aminata Zaaria , 2011.
Sandrine LETURCQ, Jacques Sternberg, Une esthétique de la terreur , 2011.
Yasue IKAZAKI, Simone de Beauvoir, la narration en question , 2011.
Bouali KOUADRI-MOSTEFAOUI, Lectures d’Assia Djebar. Analyse linéaire de trois romans : L’amour, la fantasia, Ombre sultane, La femme sans sépulture, 2011 .
Daniel MATOKOT, Le rire carnavalesque dans les romans de Sony Labou Tansi , 2011.
Mureille Lucie CLÉMENT, Andreï Makine, Le multilinguisme, la photographie, le cinéma et la musique dans son œuvre , 2010
Maha BEN ABDELADHIM, Lorand Gaspar en question de l’errance , 2010.
A. DELMOTTE-HALTER, Duras d’une écriture de la violence au travail de l’obscène , 2010.
M. EUZENOT-LEMOIGNE, Sony Labou Tansi. La subjectivation du lecteur dans l’œuvre romanesque , 2010.
CALISTO


Lou Andreas-Salomé
ou le paradoxe de l’écriture de soi
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96173-9
EAN : 9782296961739

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Je suis éternellement fidèle aux souvenirs ;
je ne le serai jamais aux hommes.


Lou Andreas-Salomé,
Ma Vie, p 149.
AVERTISSEMENT AU LECTEUR
L’essai « Lou Andréas-Salomé ou le paradoxe de l’écriture de soi » fut rédigé il y a une dizaine d’années alors que j’entamais une maîtrise de Lettres modernes. Passionnée par la vie et la puissance intellectuelle de cette femme, je me plongeai avec avidité au cœur des rares biographies et articles la concernant. Un constat relatif à l’absence d’études littéraires consacrées à son œuvre m’avait alors frappée. Intriguée tant par la diversité des textes saloméens que par la discrétion éditoriale dont ils faisaient l’objet (car le grand public connaît bien cette figure féminine mais qui a vraiment lu Lou Andreas-Salomé ?), je décidai de m’intéresser à l’ensemble de ses écrits pour tenter d’en révéler au mieux le fil directeur et la teneur.
A ma grande surprise, j’aboutis à un paradoxe pour le moins étonnant et révélateur d’une écriture de soi tout à fait singulière. Depuis 2001, une dizaine de livres consacrés à la vie, aux relations et plus rarement aux écrits de la psychanalyste-femme de lettres a été publiée. Des traductions de romans ou autres nouvelles en français ont vu le jour ; son livre consacré à Nietzsche a été réédité, sa correspondance avec Anna Freud fut publiée. L’œuvre et la vie de Lou Andreas-Salomé ne cessent de se dévoiler suscitant nouvelles pistes d’analyse et curiosité. Aussi, au regard de l’engouement sans cesse renouvelé des lecteurs et chercheurs, au vu du peu (voire de l’inexistence) d’essais consacrés au genre autobiographique et à l’écriture de soi au sein des écrits de Lou Andreas-Salomé, je souhaiterais désormais faire partager au grand public ce mémoire, demeuré jusqu’alors exclusif au cadre universitaire. Bien-sûr et malgré une reprise scripturale effective, ce dernier demeure lacunaire. Ecrit au début des années 2000, il ne fait l’exégèse des biographies et autres écrits consacrés à Lou Andreas-Salomé ces dernières années. Il ne fait état non plus des incroyables avancées de la critique littéraire dans le champ de l’autobiographie et de l’écriture de soi, notamment de la problématique relative à l’autofiction. Car le propos se situe ailleurs et demeure pérenne à ce jour. Cet essai convie le lecteur à découvrir la démarche intellectuelle et intime de Lou Andreas-Salomé dans son rôle d’écrivain. Chacun est invité à démêler les fils de l’écriture autobiographique et romanesque saloméenne afin d’appréhender les jeux de non-dits et les révélations subtiles que la femme se charge de tisser tout au long de son existence. Cet essai, en tant qu’enquête consacrée aux processus de création littéraire conduit à un paradoxe latent et récurrent de l’œuvre saloméenne. Il a pour ambition de mettre en lumière une écriture de soi moderne et nuancée, révélatrice tant de la pensée que de la personnalité de Lou Andreas-Salomé.
Vouloir connaître Lou Andreas-Salomé répond à un désir de pluralité. Cette femme déterminée, située tel un ange protecteur dans l’ombre de personnes illustres comme Nietzsche, Rilke ou encore Freud, a excellé de prime abord et sans conteste, dans l’art de la maïeutique {1} . Muse, égérie ou encore fidèle disciple, son destin est (par trop) souvent associé aux hommes auxquels elle a offert la plupart de ses expériences littéraires, philosophiques et psychanalytiques. Vouloir connaître Lou Andreas-Salomé nécessite une approche toute particulière, mêlant dicible et indicible, intuition et déduction, creusant au plus profond d’une écriture toute naturelle, presque anodine, pour aboutir sur une rive peu visitée encore, celle de l’intériorité. Cette approche de l’intime par l’écriture conduit inévitablement à la lecture de nombreux de ses travaux mais nous pousse également à la connaissance des faits essentiels de sa vie. Née à Saint-Pétersbourg le 12 février 1861, elle est le sixième enfant et l’unique fille du général Gustav von Salomé {2} – descendant de huguenots d’Avignon, exilés en Allemagne puis en Russie et convertis au protestantisme – et de Louise Wilm (dite Mouchka), originaire d’Allemagne et d’obédience luthérienne. Le couple accompagne l’évolution du pays russe, le général est au service du Tsar Alexandre II puis Alexandre III, en 1861. La jeune Liolia (c’est le prénom que lui donnèrent ses parents), grandit dans un milieu essentiellement masculin, aux côtés de frères adorés et d’un père qu’elle vénère comme un Dieu.

Très tôt, elle fait preuve d’une imagination débordante – voire démesurée {3} – qui la mène vers la première découverte douloureuse et fondamentale de sa vie : la perte de la foi en Dieu. Refusant de faire sa confirmation, elle contacte, à l’âge de 17 ans, le pasteur Hendrick Gillot, homme éminemment cultivé, très grand orateur de surcroît, afin qu’il lui vienne en aide. Séduit par l’intelligence et la vivacité d’esprit de la jeune fille, il s’empresse d’étancher la soif et le désir de connaissances de Liolia (qu’il prénomme désormais Lou, prénom qu’elle conservera toute sa vie). Les études qu’elle suit auprès du pasteur la dirigent dans le domaine d’un savoir et d’une connaissance encyclopédiques, mais aussi dans l’expérience première de l’amour qu’elle rejette violemment et irrémédiablement. En 1880, Lou Salomé se rend à Zurich pour étudier la théologie, la philosophie et l’histoire de l’art.

A l’âge de vingt-deux ans, alors qu’elle ne possède qu’une expérience limitée de l’art poétique, elle entreprend ses premiers véritables travaux d’écriture et publie par la suite pas moins de vingt nouvelles, huit romans et une pièce de théâtre (d’autres écrits étant toujours méconnus du public à ce jour {4} ). La jeune Lou se fait écrivain et noue dès lors une relation durable avec l’écriture. Avec sa mère, elle parcourt l’Europe et attire peu à peu la curiosité de la société intellectuelle. Elle rencontre à Rom

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