Michel de Ghelderode
134 pages
Français

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Michel de Ghelderode , livre ebook

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Description

Pour comprendre l'apport de Ghelderode au théâtre, il faut bien sûr tenir compte des caractériqtiques du champ littéraire à l'époque, connaître quelque peu le travail de ses contemporains, s'intéresser aux théories futuriste et expressionniste... Cependant, l'observateur passerait à côté d'une part essentielle de l'oeuvre s'il n'attachait un instant ses pas à cette culture belgo-flamande ayant servi de ferment au travail de l'écrivain (d'où notre intérêt pour le carnaval et la peinture de Ensor).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 57
EAN13 9782296800397
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Michel de Ghelderode

Un tragique de l’identité
Critiques Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet


Dernières parutions

Connie Ho-yee KWONG, Du langage au silence , 2011.
V. BRAGARD & S. RAVI (Sous la direction de), Ecritures mauriciennes au féminin : penser l’altérité, 2011.
José Watunda KANGANDIO, Les Ressources du discours polémique dans le roman de Pius Ngandu Nkashama , 2011.
Claude HERZFELD, Thomas Mann. Félix Krull, roman picaresque , 2010.
Claude HERZFELD, Thomas Mann. Déclin et épanouissement dans Les Buddenbrook, 2010.
Pierre WOLFCARIUS, Jacques Borel. S’écrire, s’écrier : les mots, à l’image immédiate de l’émotion , 2010.
Myriam BENDHIF-SYLLAS, Genet, Proust, Chemins croisés , 2010 .
Aude MICHARD, Claude Simon, La question du lieu , 2010.
Amel Fenniche-Fakhfakh, Fawzia Zouari, l’écriture de l’exil , 2010.
Maha BADR, Georges Schehadé ou la poésie du réel , 2010.
Robert SMADJA, De la littérature à la philosophie du sujet , 2010.
Anna-Marie NAHLOVSKY, La femme au livre. Itinéraire d’une reconstruction de soi dans les relais d’écriture romanesque (Les écrivaines algériennes de la langue française), 2010.
Marie-Rose ABOMO-MAURIN, Tchicaya ou l’éternelle quête de l’humanité de l’homme , 2010.
Emmanuelle ROUSSELOT, Ostinato, Louis-René des Forêts. L’écriture comme lutte , 2010.
Constantin FROSIN, L’autre Cioran , 2010.
Jacques VOISINE, Au tournant des Lumières (1760-1820) et autres études , 2010.
Karine BENAC-GIROUX, L’Inconstance dans la comédie du XVIIIe siècle , 2010.
Christophe Désiré Atangana Kouna, La symbolique de l’immigré dans le roman francophone contemporain , 2010.
Agata SYLWESTRZAK-WSZELAKI, Andreï Makine : l’identité problématique , 2010.
Fabrice Schurmans


Michel de Ghelderode


Un tragique de l’identité


Essai


L’H ARMATTAN
Du même auteur

Sampaio, Jaime Salazar (2003), L’Illustre Génération. Paris : L’Harmattan, Théâtre des Cinq Continents (Traduction).
Sampaio, Jaime Salazar (2009), La Bataille Navale. Paris : L’Harmattan, Théâtre des Cinq Continents (Traduction).
Letria, José Jorge (2010), Croquemitaine et le rêve. Paris : L’Harmattan, Théâtre des Cinq Continents (Traduction).
« Pour une poignée de cerises » (2009), Balises 11-12. Dire le mal 3 . Bruxelles : Didier Devillez & Archives et Musée de la Littérature, 137-151 (Nouvelle).


Je tiens à remercier Madame Françoise Kerff pour sa relecture attentive du manuscrit.


© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54117-7
EAN : 9782296541177

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Introduction
Lorsque l’historien se penche sur le siècle passé, il ne peut que constater l’importance de la question identitaire pour les artistes occidentaux. L’époque de troubles et de guerres qui s’ouvrit en 1914 porta bon nombre d’écrivains à travailler sur les fondements de l’identité de l’homme mais aussi de leur art. Aucune des assises morales du monde d’avant la grande guerre civile européenne ne parvint à éviter le pire : toutes les certitudes s’effondrèrent en quelques années. Pour les artistes, il fallait repenser l’homme et la société dans le cadre d’une pratique également bouleversée par les événements. Parmi d’autres, Michel de Ghelderode participa au mouvement de remise en cause des codes en vigueur dans le théâtre.

Nous proposons ici d’analyser la question de l’identité dans quelques-uns de ses textes. Dans un premier temps, il s’agira de montrer qu’elle rejoint les préoccupations d’autres dramaturges de l’époque. Dans la première partie, nous parcourrons rapidement quelques pièces d’Apollinaire, Maïakovski, Cocteau et Pirandello questionnant, entre autres, la notion de personnage. L’essai de Robert Abirached consacré à la crise du personnage dans le théâtre moderne nous servira alors de guide afin de mieux mettre en évidence la prégnance de cette question chez les auteurs de la modernité théâtrale.

Pirandello comme Ghelderode utilisèrent souvent les ambiguïtés du carnaval afin de déstabiliser le personnage et partant l’homme. Le carnavalesque, par ses renversements des valeurs, ses mascarades, ses travestissements interroge de fait l’identité de l’individu. Dans la seconde partie, nous tenterons de voir pourquoi ce concept cher à Bakhtine sert bien une lecture du théâtre ghelderodien. Après avoir passé en revue quelques ouvrages consacrés à la fête et aux masques, nous montrerons que l’une des pièces tardives de l’auteur ( Masques Ostendais ) peut servir de paradigme à une théorie du festif. Comme Ghelderode nous y invite d’ailleurs, il a bien fallu lire dans un même mouvement ses Masques Ostendais et une certaine peinture de James Ensor. L’artiste belgo-anglais fascinait en effet un Ghelderode qui tenta à plusieurs reprises de traduire dans ses pièces quelque chose de cet univers pictural étrange. Cette lecture croisée en induisit une autre en cours d’exploration. L’écrivain belge commerça profondément dans sa jeunesse avec les romans de Jean Lorrain. L’un d’entre eux, Monsieur de Phocas , attira particulièrement notre attention parce qu’il mettait en scène une figure également hantée par les masques.

Dans la dernière partie de ce travail, nous nous attacherons à poursuivre la question identitaire dans la première grande pièce du répertoire ghelderodien : La Mort du Docteur Faust (1925). Ghelderode y questionne tous les codes, déstabilise constamment le récepteur, pose – au-delà du côté music-hall – des questions tragiques sur l’identité du personnage. Elle intéressa peu les exégètes. Cependant, elle constitue peut-être l’une des rares pièces alliant les apports du futurisme et de l’expressionnisme relativement au théâtre. Nous essayerons de montrer ce que ce Faust doit aux mouvements en question et comment il utilise leur esthétique scénique pour travailler la problématique identitaire. Si la critique ne manqua pas de relever la parenté entre le premier théâtre de Ghelderode et l’expressionnisme, elle ne s’intéressa guère au genre auquel elle ressortit clairement : la tragédie. C’est que, fondamentalement, ce théâtre-là constitue un jalon important dans ce qu’Omesco appelle la métamorphose de la tragédie. Or, on sait l’importance de la question de l’identité pour un pan essentiel du nouveau théâtre. Nous étudierons donc certaines pièces de Ghelderode à l’aide de concepts – tragique, tragédie – définis, entre autres, par Omesco et Domenach. Cependant, il nous semblait que la crise du personnage ghelderodien renvoyait à quelque chose de plus fondamental ayant trait à l’identité humaine. Confrontant les intuitions de Ghelderode aux observations de Morin sur L’identité humaine , il apparut en cours de recherche que son premier théâtre posait aussi des questions ontologiques essentielles.

On le voit déjà la question de l’identité du personnage et de l’homme semble innerver une partie importante du théâtre de Michel de Ghelderode. En l’occurrence, on gagne quelque clarté à analyser le théâtre de l’écrivain belge par le biais de la théorie de l’institution. Avec Bourdieu, nous croyons que la position d’un écrivain dans le champ peut souvent déterminer en partie le sens de l’œuvre. L’instabilité constitutive de ses Faust, Christophe Colomb, Don Juan… renvoie en ce cas à la position instable qu’occupe Ghelderode dans le champ littéraire belge : au gré des mouvements des instances de légitimation, il adopte des postures diverses, voire opposées, afin de gagner quelque reconnaissance. Comme nous le verrons, Ghelderode et son œuvre conviennent assez bien à ce genre d’exercice critique.

Nous entendons donc avancer lesté de quelques solides références et muni des garanties de l’esprit scientifique. Nous savons néanmoins que tout travail de lecture implique un certain degré de sympathie par rapport à l’œuvre. Le chercheur ne peut s’éviter lorsqu’il entreprend de fréquenter un éc

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