Théâtre poétique et / ou politique ?
109 pages
Français

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Théâtre poétique et / ou politique ? , livre ebook

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Description

La question que pose le tire de ce volume est celle de la place du théâtre, ou de la poésie dramatique, dans ce qu'on appelle "société". En cette époque où tout ce qui se sur-nomme art et culture oscille comme un pendule entre l'institutionnel et la démonstration égoïque, il est peut-être temps de se demander ce que peut faire le théâtre pour ranimer, réinventer, égayer le sens et de la poésie et de la politique : la vocation du théâtre serait de dépasser la question formelle et de donner la réplique à la rhétorique dominante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 448
EAN13 9782296448896
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Théâtre poétique et/ou politique ?
Espaces Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet


Dernières parutions

René AGOSTINI, Théâtre poétique et/ou politique ?, 2011.
Joëlle BONNIN-PONNIER, Les Goncourt à table, 2010.
Christine LARA, Pour une réflexion xommuno-culturelle de la lecture , 2010.
Bernard POCHE, Une culture autre, La littérature à Lyon, 1890-1914, 2010.
Lalie SEGOND, De la déficience : représentations, imaginaire, perceptions du handicap dans la littérature contemporaine , 2010 ;
Claude FRIOUX, Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 1 : écrits 1957-1968, 2010


Ce volume est publié dans le cadre des recherches du Laboratoire Identités Culturelles, Textes et Théâtralité (E4277) de l’Université d’Avignon. Les textes sont ceux d’une journée de travail informelle qui a eu lieu à La Maison Jean Vilar, en Avignon, le 18 Novembre 2008.
Deux volumes de ce Laboratoire ont déjà été publiés par les Editions de L’Harmattan :
- Théâtre des Minorités, mises en scène de la marge à l’époque contemporaine, Brasseur Patrice et Madelena Gonzalez (dirs), 2008 ;
- Autour du texte théâtral, analyses de spectacles et témoignages du travail de mise en scène, Esposito Edoardo (ed.), 2009.
Textes réunis par René AGOSTINI


Théâtre poétique et/ou politique ?
Publications récentes de René Agostini :

■ « Ubu Roi, notre Dieu », in Rire et Sourire au Théâtre, Revue Théâtres du Monde n° 20, Maurice Abiteboul (dir.), Association ARIAS, Avignon, 2010 ;
■ « Le Tribunal de Minuit de Brian Merriman ou la théâtralité d’un poème intemporel… » in Autour du texte théâtral, analyses de spectacles et témoignages du travail de mise en scène, Edoardo Esposito (ed.), L’Harmattan, coll. Espaces Littéraires, Paris, 2009 ;
■ « Les métamorphoses du Féminin dans Les Errances de Sweeney » ( Sweeney Astray, trad. anglaise du texte gaélique de Seamus Heaney), in La insistente/L’insistante, Michèle Ramond (dir.), ADEHL et Rilma 2, Mexico/Paris, 2008 ;
■ « Recherche de filiation(s) », in Les Femmes et la Filiation, Michèle Ramond (dir.), Béatrice Rodriguez (ed.), Editions Indigo et Côté Femmes, Paris, 2008 ;
■ Nature Morte à Kiawah / A Stillness at Kiawah, poèmes de Maurice Harmon », edition bilingue, N° 3 des Numéros Spéciaux de la revue Mythes Croyances et Religions, Université d’Avignon, 2006 ;
■ « Le personnage Féminin de Beckett » in Femmes Savoirs Créations, Michèle Ramond (dir.), Editions Indigo et Côté Femmes, Paris, 2006 ;
■ « John Millington Synge le féministe -ou féminisme et révolution… », in Féminisme et Féminité au Théâtre , Revue Théâtres du Monde, Maurice Abiteboul (dir.), Association ARIAS, Avignon, 2006 ;
■ « Variations sur le pouvoir » in Femmes, pouvoirs, créations, Michèle Ramond (dir.), Editions Indigo et Côté Femmes, Paris, 2005 ;
■ « Le personnage de Belacqua chez Beckett », in Le Personnage, Anne Bouvier-Cavoret (dir.), OPHRYS, Paris, 2004 ;
■ « L’irreprésentable dans La Danse des Moissons ( Dancing at Lughnasa ) de Brian Friel », in L’Irreprésentable , Anne Bouvier-Cavoret (dir.), OPHRYS, Paris, 2003.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13362-4
EAN : 9782296133624

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Pour tout changer, il ne faut rien changer. Les choses restent.
Ce sont les mots qui changent. Nous perfectionnerons le mensonge.

Eugène Ionesco


…mon mépris du littéraire, s’il doit trouver son motif le plus
péniblement contemporain, est bien que « l’écrivain » est devenu
une fin en soi, une valeur dans la bourse et la civilisation
des représentativités. Ce qu’il écrit importe moins que le type
d’individuation démocratique qu’il représente ; son « style »,
un rafistolage de procédés identitaires, de névroses prothétiques,
de logistique misérabiliste et géopolitique du nombril.
Même chose avec le cinéma, la musique blanche etc.

… vouloir que la pensée soit au service des gens …

Mehdi Belhaj Kacem
AVANT-PROPOS {1}
Lorsque James Joyce, à l’aube du 20 ème siècle, reprochait aux membres de la Renaissance Celtique et du Mouvement Dramatique Irlandais {2} (champions d’un « nationalisme culturel » où la tradition « celtirlandaise » revivifiée était censé ranimer ou consolider le sentiment de l’identité irlandaise -sans pouvoir remplacer, hélas, le combat réel ni même en compenser sérieusement l’absence ou l’insuffisance) d’être devenus des démagogues, ou, comme certains disent aujourd’hui, des « pédagogues »…, séparés de la réalité historique, politique ou sociale, enfermés dans les brumes de leur tour d’ivoire et n’offrant aux gens que de douces rêveries peu susceptibles de les libérer du joug britannique, il leur reprochait en fait de créér un théâtre, poétique et mythologique, certes, mais privé, à ses yeux, de cette ouverture sur la vie politique que lui-même, comme d’autres avant et après lui, avait su trouver -ne serait-ce que par cette sorte de colonisation de la langue anglaise à laquelle James Joyce s’est livré {3} et qui, selon Seamus Heaney, est « un acte de vengeance » {4} .
Le combat s’est souvent porté, en Irlande et ailleurs, sur le terrain de la langue, à défaut de pouvoir vaincre sur le terrain politique…
Une « révolution poétique » {5} n’est jamais une révolution sociale, certes, mais elle n’est quand même pas pure et simple compensation dénuée de sens ou de valeur.
A un niveau plus simple, ces panneaux en deux langues qu’on voit en pays Catalan ou en Provence, au pays de Galles ou en Irlande, ont beau paraître risibles, dérisoires, ils n’en restent pas moins symboles de la langue comme véhicule d’une Culture ou d’une Tradition –et d’une idéologie (dans le sens le moins vulgaire et le plus large possible de ce mot).
Les colonisateurs se sont toujours attaqués, en priorité, aux structures religieuses (comme César en Gaule) et à la langue ou aux langues des indigènes –à leur Culture, dont la langue est le premier symbole. Par exemple, dès le 17 ème siècle, en Irlande, l’enseignement du gaélique et la transmission de la culture indigène se faisaient dans la clandestinité -ce qui nous a valu un grand nombre de poèmes d’un contenu émotionnel très fort, d’une beauté formelle indiscutable et qui n’en étaient pas moins, ou n’en étaient que plus, politiques. Ce n’est pas un hasard non plus si la ou les langue(s) des anciennes colonies ainsi que les langues régionales, font l’objet d’un travail de conservation, voire d’un culte, ce dans un effort de résistance au séisme de l’œuvre colonisatrice et à ses répliques –ou à son rayonnement nucléaire et à ses retombées. Cette valorisation marque bien une importance d’ordre culturel, traditionnel, et donc politique.
L’Irlande a aujourd’hui une poétesse de très haut niveau, de très grande portée, d’une notoriété comparable à celle d’un Yeats, et qui écrit exclusivement en gaélique ; il s’agit de Nuala ni Dhomnhaill, qui se fait traduire en anglais par ses amis poètes irlandais…

Autre exemple (loin du théâtre, peut-être, mais central du point de vue de la problématique) : quand René Char écrit les Feuillets d’Hypnos, dans le maquis de la résistance, situation à haut risque, il a des pensées ou des visions (« pensées-visions » ou « visions-pensées ») qui lui font transcender le contexte même de la Résistance et voir loin devant, jusqu’à nos jours – extraire du point d’intersection et de friction entre un contexte grave et d’urgence et la lucidité de son esprit ce que Beckett appelle « des pépites ». De la même manière que certains auteurs irlandais en une situation de démesure, Char émet des vérités universelles et prophétiques sur le devenir d’un monde. L’extrême tension d’un contexte particulier génère des visions, une forme d’aphorisme poétique, une pensée, un mouvement de dépassement de tout le contexte et qui d’abord se crispe en chant rentré pour ensuite devenir fleur qui émet de manière omnidirectionnelle –c’est une « poésie-pensée », ou une pensée poétique, éminemment politique. Le lyrisme inapparent de l’aphorisme, ou de la forme b

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