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Tours et détours : Le mythe de Babel dans la littérature contemporaine , livre ebook

167

pages

Français

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2012

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Tours et détours examine l’inscription du mythe de Babel dans la littérature contemporaine de langue française. Le mythe s’avère une source d’inspiration pour les auteurs examinés qui évoquent justement des phénomènes sociaux actuels, tels que le multiculturalisme, l’immigration, l’exil, la pluralité des langues, la traduction et l’identité. Les ouvrages étudiés, tous écrits en français mais issus de différents contextes linguistiques et culturels, mettent en lumière de nouvelles interprétations du mythe de Babel. Pendant longtemps le mythe de Babel et la pluralité linguistique et culturelle qui s’ensuivent ont été considérés une malédiction pour l’humanité, mais les romans à l’étude remettent en question cette vision négative. Sans exalter les bienfaits de la multiplicité, ils considèrent comment la pluralité linguistique et culturelle enrichit et façonne la production littéraire ainsi que le monde contemporain.

Les auteurs et œuvres étudiés sont • Monique Bosco, Babel-Opéra • Hédi Bouraoui, Ainsi parle la tour CN • Francine Noël, Babel, prise deux ou Nous avons tous découvert l’Amérique • Ernest Pépin, Tambour-Babel • Jorge Semprun, L’Algarabie.

Publié en français


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Date de parution

13 juin 2012

EAN13

9782760319936

Langue

Français

Tours et détours : Le mythe de Babel dans la littérature contemporaine



Tours et détours : Le mythe de Babel dans la littérature contemporaine
Catherine Khordoc




© Les Presses de l’Université d’Ottawa, 2012
Les Presses de l’Université d’Ottawa reconnaissent avec gratitude l’appui accordé à leur programme d’édition par le Département du Patrimoine canadien en vertu de son programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition, le Conseil des Arts du Canada, la Fédération canadienne des sciences humaines en vertu de son Programme d’aide à l’édition savante, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et l’Université d’Ottawa.
Nous remercions aussi l’Office du Doyen de la Faculté des arts et sciences sociales de l’Université Carleton pour l’appui financier apporté à la publication de cet ouvrage.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Khordoc, Catherine, 1967-
Tours et détours [ressource électronique] : le mythe de Babel dans la littérature contemporaine / Catherine Khordoc.
Comprend des réf. bibliogr. et un index.
Publ. aussi en formats électroniques.
ISBN 978-2-7603-1994-3 (PDF).--ISBN 978-2-7603-1983-7 (HTML)
1. Roman francophone--20e siècle--Thèmes, motifs. 2. Tour de Babel dans la littérature. I. Titre.
PQ673.K48 2012---843'.91409382---C2012-903147-X
Développement numérique/eBook: www.wildelement.ca



Remerciements
C e projet qui m’accompagne depuis bon nombre d’années a beaucoup voyagé avec moi. De Toronto où il a vu le jour, en passant par Neuchâtel, en Suisse, et Limerick, en Irlande, où il a évolué constamment, à Ottawa, où la boucle a finalement été bouclée lorsque je suis revenue au Canada. Il me revient donc de remercier les professeurs, les amis, la famille qui, au fil des années, m’ont aidée d’une façon ou d’une autre à mettre en place les briques de ma propre tour de Babel.
Je dois remercier en premier lieu la professeure Janet Paterson, qui a dirigé la thèse de doctorat à l’origine de cette étude. Madame Paterson a su avoir confiance en moi et m’a encouragée à poursuivre cette piste babélienne. Je remercie la professeure Mariel O’Neill-Karch, qui a toujours trouvé le mot juste pour me donner le courage de continuer lorsque, parfois, j’avais l’impression que la tour allait s’effondrer. Je dois aussi toute ma reconnaissance à la professeure Julie LeBlanc, mentor et amie, qui est d’une générosité incomparable et qui, depuis le début de mes études littéraires, est une source d’inspiration. Le professeur François Paré doit aussi être remercié ici, car depuis sa propre lecture minutieuse de ma thèse de doctorat, il m’encourage et m’inspire dans mes lectures, mes réflexions et mon écriture.
Je tiens à remercier mes collègues et amis qui ont lu des chapitres, entamé des discussions, suscité des réflexions et qui m’ont suggéré de précieuses pistes et des lectures : Charles Doutrelepont, Robert Fournier, Pascal Gin, David Parris et tout particulièrement ma chère amie et collègue, Christine Duff, qui a consacré de nombreuses heures à la lecture du manuscrit. Je remercie également mes amies et cofondatrices du Centre d’analyse culturelle transnationale à l’Université Carleton, Sarah Casteel et Ming Tiampo, de leur appui et de leur encouragement.
À mes amis, au Canada, en Suisse et en Irlande, je dois ma profonde gratitude, car sans qu’ils en soient nécessairement conscients, ils m’ont soutenue, inspirée et aidée à mener à bien ce projet. Trop nombreux pour tous les nommer, je me dois tout de même de mentionner Valérie Bietlot, Yvonne Cleary, Sophie Demers, Erika Friesen, Barbara Geraghty, Carol Payne, Nicole Schulman et Margaret Williams (qui a aussi très aimablement lu certains chapitres). Et je remercie du fond du cœur ma très chère cousine, Marie Carrière, qui m’écoute parler depuis tant d’années de l’inachèvement de ma tour de Babel.
Aux étudiants et étudiantes de l’Université de Limerick et de l’Université Carleton à qui j’ai eu le privilège d’enseigner des cours de littérature dans lesquels nous avons abordé le plurilinguisme, la migrance et l’exil entre autres, et tout particulièrement à ceux et celles qui ont suivi mon séminaire de maîtrise sur le mythe de Babel, je les remercie de leur enthousiasme, de leur intérêt et de leurs nombreuses réflexions sur ces questions. Je remercie spécialement mes deux assistantes de recherche, Morgan Faulkner et Aleksandra Gvero.
Finalement, c’est à ma famille que je dois ma plus profonde gratitude, pour son appui infatigable et son amour inconditionnel. Une famille qui est elle-même babélienne par ses lieux de naissance, les langues qu’elle parle et ses origines toutes confondues : Samir Khordoc, Maryse Khordoc, Magda Khordoc et tout particulièrement Gordon B. Davis, et bien sûr, Léo Khordoc-Davis – qui construit, détruit et reconstruit déjà depuis longtemps de très belles tours très hautes.



À Samir et Maryse



Tour de Babel
1 Toute la terre avait un seul langage et un seul parler. 2 Or il advint, quand les hommes partirent de l’Orient, qu’ils rencontrèrent une plaine au pays de Shinear et y demeurèrent. 3 Ils se dirent l’un à l’autre : « Allons ! Briquetons des briques et flambons-les à la flambée. » La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier. 4 Puis ils dirent : « Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour, dont la tête soit dans les cieux et faisons-nous un nom, pour que nous ne soyons pas dispersés sur la surface de toute la terre ! » 5 Iahvé descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes, 6 et Iahvé dit : « Voici qu’eux tous forment un seul peuple et ont un seul langage. S’ils commencent à faire cela, rien désormais ne leur sera impossible de ce qu’ils décideront de faire. 7 Allons ! Descendons et ici même confondons leur langage, en sorte qu’ils ne comprennent plus le langage les uns des autres. » 8 Puis Iahvé les dispersa de là sur la surface de toute la terre et ils cessèrent de bâtir la ville. 9 C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel. Là en effet, Iahvé confondit le langage de toute la terre et de là Iahvé les dispersa sur la surface de toute la terre. (Genèse, 11, 1-9)



Table des matières
Remerciements
Tour de Babel
Introduction
I Le mythe de Babel : toujours en construction
II L’Algarabie ou « La tour de Babel » de Jorge Semprún
III Reconstruire Babel à Montréal: Babel, prise deux ou Nous avons tous découvert l’Amérique de Francine Noël
IV Ainsi parle la tour CN d’Hédi Bouraoui : une tour contestataire
V La tour des lamentations : Babel-Opéra de Monique Bosco
VIPlurilinguisme et créolisation dans Tambour-Babel d’Ernest Pépin
Conclusion
Notes
Bibliographie
Index



Introduction
L’homme d’Occident, s’il est un peu curieux, peut-il demeurer indifférent au récit de Babel 1 ?
L es artistes-peintres hollandais du XVI e siècle n’étaient pas les seuls à s’inspirer du mythe de Babel. Si cette période constitue un âge d’or babélien dans la sphère des arts visuels, c’est notre époque actuelle qui fait foisonner ce mythe dans le domaine littéraire. Car, mis à part quelques autres périodes dans l’histoire littéraire pendant lesquelles il y a eu un intérêt pour Babel, on ne peut s’empêcher de constater que la littérature contemporaine fait appel au mythe de Babel avec une fréquence notable afin d’évoquer certaines préoccupations actuelles. Cela n’a rien d’étonnant lorsqu’on se rappelle que ce mythe biblique évoque à la fois la multiplicité des langues, la migration, la confusion, la traduction et l’urbanisme, tous au cœur des grandes questions du jour. Contrairement aux tableaux classiques de Bruegel et de Van Eyck qui, en dépeignant une tour à moitié construite – ou à moitié détruite, selon la perspective – reprennent le récit babélien littéralement, les textes littéraires ne consistent pas en une simple représentation textuelle du mythe. Il s’agit plutôt de l’inscription du mythe de Babel dans une œuvre littéraire qui sert à mettre en lumière les enjeux de la pluralité caractérisant le monde d’aujour

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