Victor Hugo ou l éloquence souveraine
271 pages
Français

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Victor Hugo ou l'éloquence souveraine , livre ebook

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Description

La vie et l'oeuvre de Victor Hugo ont suscité de nombreux commentaires, mais les rapports existant entre son activité politique et la création littéraire de l'auteur Les Misérables ont jusqu'à présent été négligés. Cet ouvrage constitue donc l'une des premières études s'intéressant de façon systématique aux liens "philosophiques" existant entre l'activité littéraire de Hugo et ses engagements politiques, de même qu'à la réelle continuité de conception entre son oeuvre proprement littéraire et ses discours, avant comme après sa "conversion" à la République, aux alentours de 1850.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2005
Nombre de lectures 86
EAN13 9782336271965
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2005
9782747583688
EAN : 9782747583688
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Langue et Parole Recherches en Sciences du Langage Dedicace — PRÉFACE DE ROBERT BADINTER — — AVANT-PROPOS — — INTRODUCTION — Chapitre I - Textes, paroles de Victor Hugo : pour une étude littéraire des discours politiques Chapitre II - Victor Hugo et la tradition rhétorique : assimilation, rejet et approfondissement des problématiques Chapitre III - Rhétorique, anthropologue et politique : vers une redéfinition de l’acte et de la parole littéraires Chapitre IV - Victor Hugo en son temps : exemple d’un débat arlementaire - CONCLUSION - - BIBLIOGRAPHIE — — TABLE DES ILLUSTRATIONS —
Victor Hugo ou l'éloquence souveraine
Pratiques et théorie de la parole publique chez Victor Hugo

Bernard Le Drezen
Langue et Parole Recherches en Sciences du Langage
Collection dirigée par Henri Boyer

La collection Langue et Parole se donne pour objectif la publication de travaux, individuels ou collectifs, réalisés au sein d’un champ qui n’a cessé d’évoluer et de s’affirmer au cours des dernières décennies, dans sa diversification (théorique et méthodologique), dans ses débats et polémiques également. Le titre retenu, qui associe deux concepts clés du Cours de Linguistique Générale de Ferdinand de Saussure, veut signifier que la collection diffusera des études concernant l’ensemble des domaines de la linguistique contemporaine : descriptions de telle ou telle langue, parlure ou variété dialectale, dans telle ou telle de leurs composantes ; recherches en linguistique générale mais aussi en linguistique appliquée et en linguistique historique ; approches des pratiques langagières selon les perspectives ouvertes par la pragmatique ou l’analyse conversationnelle, sans oublier les diverses tendances de l’analyse de discours.
Il s’agit donc bien de faire connaître les développements les plus actuels d’une science résolument ouverte à l’interdisciplinarité et qui cherche à éclairer l’activité de langage sous tous ses angles.
Déjà parus
Henri BOYER, De l’autre côté du discours, 2003.
Alda MARI, Principes d’identification et de catégorisation du sens, 2003.
Mary ROWLAND-OKE, Description systématique de la langue obolo-andoni , 2003.
M-Carmen ALEN GARABATO, Nathalie AUGER, Patricia GARDIES, Eva KOTUL, Les représentations interculturelles en didactique des langues-cultures. Enquêtes et analyses, 2003.
Jeannine GERBAULT, TIC et diffusion du français, 2002.
Milagros EZQUERRO, Fragments sur le texte , 2002.
Kofi ADU MANYAH, Introduction à la phonétique et la phonologie africaines, 2002.
Anne-Marie HOUDEBINE-GRAVAUD (dir.), L’imaginaire linguistique, 2002.
Corine ASTESANO, Rythme et accentuation en Français, 2001.
Pour Anca
— PRÉFACE DE ROBERT BADINTER —
Voici un ouvrage qui enchantera quiconque s’intéresse aux rapports complexes de la littérature et de la politique — et tous les amateurs de cet art perdu : l’éloquence.

Avant même la Révolution, la politique a fasciné les hommes de lettres. Pourtant, ce n’est qu’au XIX e siècle que tant d’écrivains de premier rang s’engagèrent dans combat politique. Parmi ceux qui convoitèrent le pouvoir ou reçurent l’onction du suffrage universel, une place à part revient à Victor Hugo. Quand paraît Hugo, les querelles et les débats prennent une dimension supplémentaire. Ceci pose d’ailleurs une question : les débats parlementaires sont-ils grands parce que les questions débattues sont capitales, ou le sont-ils par la vertu des orateurs qui y prennent part ? Les grandes causes gagnent à être défendues par des hommes de valeur. Incontestablement, Victor Hugo fut de ces hommes ; il partagea et mit sa gloire et son génie au service des plus nobles causes.

De nos jours, la presse et la télévision ont pris le relais d’une tribune parlementaire désertée par l’intérêt public. On a tendance à oublier quelle peut être la force et la beauté d’un grand discours d’assemblée. Le livre de Bernard Le Drezen nous invite à retrouver les grandes voix disparues. Victor Hugo compte parmi celles qui firent la République. Les paroles de l’exilé tonnant sur son rocher résonnent encore dans nos consciences. Celles de l’orateur parlementaire se sont en revanche estompées, et c’est un des mérites de ce livre que de les restituer dans leur intensité première. Hugo ne fut pas un orateur né. Fut-il même un grand orateur ? Les témoignages des contemporains sur les dons oratoires de Hugo sont très partagés. Et, faut-il le dire, les plus aimables d’entre eux sont le fait de ses amis personnels ou politiques... Hugo orateur ne fit jamais l’unanimité, contrairement à son meilleur ennemi, Montalembert, dont le talent oratoire était incontesté. En revanche, Hugo prononça de grands discours, que l’on relit avec bonheur, qui éveillent la conscience et vivent dans notre imaginaire politique. Incarner l’élan d’une nation vers l’idéal, voilà ce que voulait Hugo. Non sans difficulté d’ailleurs, ou sans une part d’ombre : les pages que Bernard Le Drezen consacre à la question de la représentation politique montrent la place du narcissisme romantique dans le rôle qu’attribue Hugo à l’homme de génie représentant du peuple.

Il est impossible, pour un écrivain et un penseur comme Hugo, de ne pas chercher le lien étroit avec l’œuvre littéraire. Bernard Le Drezen s’attache à montrer la continuité d’inspiration profonde entre l’œuvre littéraire et l’œuvre oratoire. La démonstration est convaincante : les discours ont toute leur place dans l’œuvre et, par-delà la conversion républicaine, les idées de Hugo sur les moyens et les fins de la parole publique n’ont pas varié. Tout aussi ferme est le rejet constant d’un certain usage technique de la parole, celui de la rhétorique scolaire. La parole éloquente du grand homme vient du cœur et va aux cœurs. Elle est destinée à régner en souveraine et à fleurir dans l’âme de la communauté imaginaire des auditeurs, autrement dit l’humanité. Tel n’est pas, pourtant, le sort de l’orateur d’assemblée, misérable Sisyphe toujours en lutte pour conserver le simple de droit de se faire entendre. De là le fait que Victor Hugo, après avoir placé très haut l’éloquence, annonce sa résorption prochaine dans ce discours dépassionné qu’est la parole scientifique. Ne croyons pas qu’il s’agisse là du dernier mot de Hugo. Son optimisme historique est par essence dialectique, fait de temps forts et de temps faibles, ces derniers n’étant que des moments destinés à préparer un nouvel élan.

On mesure en lisant ce livre combien Victor Hugo fut passionnément de son siècle. La plupart des lecteurs d’ Actes et paroles encensent les discours comme autant de pierres précieuses tombées de la bouche du grand homme, en oubliant que, pour avoir été conçus dans la solitude du cabinet, ils n’en manifestent pas moins une solidarité totale avec le siècle qui leur a donné vie et les explique. On est ainsi surpris de trouver chez les autres orateurs des expressions, des idées proches de celles que l’on croyait propres à la « Voix de Guernesey ». Injustice de l’histoire, qui jette un voile épais sur la plupart des parlementaires laborieux. De ces hommes qui ont parlé, lutté, donné sans compter leur énergie pour que vive la République et son idéal prenne corps ici et maintenant, peu de noms ont survécu. L’immense majorité des représentants du peuple sont à jamais ensevelis dans la poussière des journaux officiels. Certains d’entre eux n’étaient pourtant pas seulement des figurants destinés à faire valoir les grands hommes que nous connaissons. Mais les succès de tribune sont, plus vite encore que les autres, emportés par le vent.

L’ouvrage de Bernard Le Drezen nous donne à lire certains textes rares, parfois presque inconnus et que l’on a en tout cas jamais l’occasion d’enchaîner, de confronter l’un à l’autre, c’est-à-dire tels qu’il doivent être lus pour être compris. Nous pouvons ainsi lire le rapport de Thiers sur l’expédition de Rome ; l’intervention de Tocqueville sur le même sujet, claire comme une eau un peu fade, volontairement sobre jusqu’au dépouillement, sans doute bridée par le fait que l’auteur de la Démocratie en Amérique avait par le passé plaidé des causes plus justes ; le discours de Mathieu de la Drôme, honnête et solide parangon de la « Montagne » démocratique et sociale de 1848. Et surtout, celui de Montalembert, dont Bernard Le Drezen dit à juste titre qu’il est l’« orateur total », jouant avec une habileté confondante de tous les registres. Éloquence admirable ! Une seule muse lui a manqué : Clio, muse de l’histoire. Le succès de l’heure a dissimulé à Montalembert son destin : fa

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