Vide Poche(s)
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Vide Poche(s) , livre ebook

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Description

Un jour je prendrai tous les trains du monde. C’est ce que je me dis quand l’agoratruc ne me cloue pas sur place. Car il s’agit bien de cela, de cette peur de sortir de chez soi, de quitter son quartier, sa ville, d’aller voir ailleurs. Plus loin. Alors je prends une loupe et je grossis tout, faisant de chaque instant une aventure. Traverser la rue devient une épopée, les rencontres une plongée dans l’inconnu, mon lit un paquebot. Et pourtant des rencontres il y en. Ma maison accueille quotidiennement les nombreux visiteurs qui peuplent mon théâtre carrousel. Ce sont eux et elles mes évasions. Cette autofiction d'une agoratruc, c'est, teinté d’humour, un an de bagarre au quotidien, et cette envie de se débarrasser d’une compagne envahissante, de s'en accommoder, ou peut-être de s'en faire une amie. Qui sait ?

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Nombre de lectures 0
EAN13 9782381241456
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières UNE HISTOIRE À RACONTER LE CERCLE VOULOIR FAIRE BIEN DEMAIN SERA PLUS GAI INVOLONTAIRE VOLEUSE RECONSTRUIRE À VOIX BASSE UN PONT ENTRE DEUX RIVES TROP PLEIN FRAGILE KALÉIDOSCOPE UNE ÉTOFFE À RIRE ET À PLEURER CYCLONE LA FÉE CLOCHETTE LA CHAMBRE D’AMIS UN PEU DE RÉPIT DE TEMPS EN TEMPS RIEN À REDIRE ÇA ME VA ! D’AVANT ON MEURT PAS D’UN ZÉRO EN MATHS ET AUTRES… LANGAGE COMMUN ATTRAPE-MOUCHES LA LISTE D’HUMEUR TZIGANE RE- UN AUTRE DÉSIR DE VIE CHERCHER QUOI TRICHER COLONNE DE DROITE OU DE GAUCHE ? UN AMADETOUT ELLE S’ÉTAIT FAITE BELLE POUR S’AMUSER ADÈLE 21 356 MOTS 01H20 UN ALBUM DE BEAUTÉ CADEAUX À SOI-MÊME VIVANTE POUR COMBIEN DE MOTS TABLE RASE UN HERBIER DE RENCONTRES POSTE RESTANTE EN MARGE DE TELLEMENT TOUT ET SON CONTRAIRE LES HOMMES-PUITS RÉAPPRENDRE PEUR L’OISEAU BARIOLE ENCORE UNE PIÈCE DU PUZZLE BESOIN DE SOLEIL COURIR DE PLUS EN PLUS PETITE UN PAS SUR LA LUNE LISTE DIRE VRAI JE VAIS ARRÊTER DE VIVRE… JE VAIS FAIRE AUTRE CHOSE LES DIMANCHES MÊME LE NON-DIT LA VIE OBLIGE PAS LE BON JOUR MAIS PAS GRAVE 18 PAGES AUX ORTIES

Fabienne Candela
 
VIDE POCHE(S)
Journal d’une agoratruc
 
Autofiction
FABRIQUÉ EN FRANCE
 
ISBN : 978-2-38124-145-6
© Mars 2022, YOUSTORY
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation, de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
L’auteur est seul propriétaire des droits et responsable du contenu de ce livre.
 
Couverture : Wendy Mottard

À Adi
 
Elle aime Ginkgo Biloba, Fou de Bassan et Johnny Servoz-Gavin. Une plante, un oiseau, le nom d’un pilote de course aux yeux bleus, mort très jeune, et elle trouvait qu’avec un nom pareil ce devait être interdit de mourir !
Rajoutons Flamboyant dans la liste, parce qu’un arbre qui s’appelle Flamboyant, chapeau ! Un monde plein de Fous de Bassan, de Flamboyants, de Ginkgo Biloba, où se promènerait un Johnny Servoz-Gavin ressuscité.
Ah ! Aussi, Touche de Piano Bâton de Sucette, à rajouter, aux côtés de Milord Larsouille, des noms de chiens, de bâtards d’une rare élégance, et Grosse Mémé Qui S’tord Les Pieds Dans Les Chemins Creux, quand elle jouait aux Indiens en Auvergne, avec cousins, frères, sœurs, grands-mères au milieu des saucisonniers. Il en fallait des histoires à dormir debout pour faire une enfance !
Un jour, elle s’était acharnée à découper tous les carreaux noirs de son pantalon pieds-de-poule.
Il y avait eu aussi cette affreuse devinette : vous êtes six en bateau, votre bateau coulera si vous êtes un de plus. Est-ce qu’ils ont imaginé, ceux qui lui avaient posé cette question, qu’elle allait passer des nuits à taper sur des enfants avec une rame, ou à sombrer avec tout le monde ?
Les cauchemars étaient toujours les mêmes, cette devinette à la con et un film, « Kapo » avec Emmanuelle Riva.
Alors, toutes les nuits, les SS entraient dans sa chambre d’ado pour l’emmener à l’autre chambre, celle à gaz. Mais en fait, ils avaient dépassé leur quota quotidien, donc survivante toutes les nuits. C’était épuisant !
Bref, un monde fait de mots, de mots doux, de mots tendres, de mots à l’emporte-pièce. Maraver, c’est pas mal aussi, dans un autre registre… Mais ça a de la gueule : maraver. L’envie parfois d’être un mec pour maraver la gueule des cons.
Houlà ! On frôle la vulgarité, vite Flamboyant, Fou de Bassan, Ginkgo Biloba.
Mais est-ce que tout ça fait une histoire ? Parce qu’une nuit de juin, Philippe lui a dit, à quatre heures du matin, plutôt bourré sur le canapé du salon, mais tellement profond dans ses yeux : « On n’écrit pas un livre parce qu’on le décide, mais parce qu’on a une histoire à raconter ».
 
UNE HISTOIRE À RACONTER
 
Alors ce serait l’histoire d‘une vie ? La tienne ? Mon avant ? Faite de mensonges, ces mensonges qui t’ont fait vivre, de révoltes, profondes, emplies de souffrance, d’amour hors de toute atteinte et de compromis parce que sinon on ne vit plus… C’est ce qui t’a tué d’ailleurs, ces compromis vite remplacés par la révolte, l’impuissance. Donc un quart d’amour, un quart de mensonges et un demi de révolte. Et même… Le quart de mensonges, c’est invérifiable. Peut-être n’étaient-ce que des vérités, voulues tellement fort qu’elles en devenaient réalité.
Mais ce n’est pas une histoire.
Au début, on travaillait ensemble. Tu étais secret. Je ne savais rien de ta femme, ton fils et ton deuxième fils à venir. Je te trouvais beau avec ta deux chevaux, ton blouson en velours, tes cheveux si noirs. Ta passion du foot, des gamins, mauvais garçon un peu, aimant le pastis, les bars enfumés, retenant tout ce que tu lisais, analysant tout ! Tellement étrangement intelligent ! Les résultats des élections par exemple : tu les connaissais à l’avance… Sauf cette image Chirac/Le Pen. Tu as donné un grand coup de tête dans la porte de la chambre.
Quelques jours plus tard, tu as emmené notre fille pain d’épices visiter une église, une mosquée, une synagogue, un temple et tu as fini par le conseil municipal ! « Voilà, lui as-tu dit, c ’est tout ça la République ! » Tu en avais plein la bouche de ce mot… Sans doute parce que ton père, communiste, avait fui une famille franquiste riche à millions.
Tu m’as raconté Lyon, l’appartement minable où vous viviez entassés, et ton père tout petit, qui parlait de Malraux, Picasso, dont il a construit l’arène à Vallauris.
Picasso qui te dessinait des colombes, que ta mère déchirait de peur que ton père ne reprenne ses combats politiques.
Croix de basalte !! Elle n’en a même pas gardé une ! Sacrée bonne femme aussi, un côté SS avec son manteau de cuir noir, son regard dur, ses certitudes et cette manière de ne jamais rien demander. La fierté espagnole, c’est quelque chose ! Dommage, on s’est ratées… Écrasée par un connard sur la route du bord de mer… Du bord de mère. Ce fut violent, je t’ai dit : «  Habille-toi, fais-toi beau ». Et je t’ai dit.
 
Comme je lui ai dit à elle, Di, mon chien d’aveugle-fille, un jour, alors qu’elle était à St Domingue : « T’as plus de père, il est mort ». Il n’y avait pas d’autres mots que ceux-là.
Être le messager, c’est le pire !
 
LE CERCLE
 
Elle en a pris de la place, la mort, dans mes amours : un jongleur suicidé, un comédien presque suicidé. J’ai horreur d’entendre dire que les femmes sont des infirmières. C’est faux ! On ne soigne rien. On est attiré par quoi ? La souffrance, l’intelligence profonde, la rareté, l’exigence ?
Peut-être aussi que ces hommes, quand ils aiment, savent plus aimer que d’autres.
En tout cas, quand je dormais, tu me regardais. Je le sentais, ça pouvait durer des heures ! Je le payais un peu cher le lendemain, comme si tu m’en voulais. Je sais que depuis que tu n’es plus là je vais mieux. Mais quelque chose est cassé. Tout m’est effort. Je n’aime que travailler, inventer, régler des problèmes, une journée de rien m’épuise, je me suis coupée de l’extérieur, agoraphobie profonde… Un cercle dont je ne peux sortir, mais j’imagine tellement bien le « hors du cercle », comme les aveugles qui ont développé d’autres moyens de voir le monde. Agoraphobe, c’est le mot. Agoratruc, ma compagne de vie.
Mais maintenant, plus envie de mentir, d’inventer des rendez-vous, des rhumes, des pannes de voiture. Alors je dis, posément : « Je ne peux pas venir, je suis agoratruc », et ça fait causer, sourire. M’en fiche !
Parfois, quelque chose est plus fort, alors j’y vais, fière à mon retour. L’impression que c’est passé, et le lendemain, pas plus loin que la Place de Gaulle, ça tourne, j’ai peur, je suis en train de mourir, je cours à la maison, respire… Respire, fais ce que t’ont dit les psys, les hypnotiseurs, les… Ça passe, mais trop de souffrance… Alors, je rêve l’extérieur et franchement, c’est pas plus mal. Je ne me soigne pas non plus, peur du toubib, d’avoir peur.
Où es-tu donc toi qui me bousculais si fort violent par moments ?
Donc ça ne fait toujours pas une histoire. Mais comment commencer ce qui n’est pas un roman ?
Ce qui est juste des bouts de nous, de vous, de moi, mis les uns après les autres. Parce qu’on peut tenir un journal avec les choses bien en ordre, et de temps en temps une petite évasion. On peut aussi laisser les choses venir, écrire pour ceux qui aimeront juste un mot, une tournure, une phrase…
Ce serait un livre jetable.
C’est quelque chose que j’ai toujours eu envie de lire : un livre écrit d’un seul jet.
Un livre qui tomberait des mains tellement on n’y comprendrait rien, mais qui peut-être chanterait dans un coin de la tête.
Un truc déposé dans les toilettes, dans la voiture quand on attend une place de parking.
Parce qu’on pourrait l’ouvrir à n’importe quelle page.
Un jeu.
Un jeu de vie, comme de l’eau-de-vie, comme un arbre de vie, comme à la vie à la mort, comme une vie de rêve ou une vie de chien. Un fil rouge tous les jours, certainement envoyé à personne. Ne dites rien, j’écris surtout pour qu’on ne me lise pas. Ou si. J’écris pour choisir, toi oui, tu peux, tu n’es ni plus intelligent ni plus bête. Juste, ça te parlera.
Et puis, il y a eu mon père et son côté gitan, fou de peinture, qui a disparu trois jours, sans prévenir, parce qu’il s’est pris pour Van Gogh, et qui a ramené une série de belles merdes. Des femmes guitares aux cheveux longs.
Amoureux d’un art, on se jette dedans et on fait.
VOULOIR FAIRE BIEN
 
Trop chaud depuis quelques jours. Sueurs, douches, eau, étouffements, je perds mon joli bronzage. Dommage ! Le boulot a repris. C’est donc un livre de saison été. Que donnera automne ou hiver, printemps ? Je mettrai un an. Si je meurs avant, personne ne le lira. Si je meurs après, qui le lira ? J’écris quand ça vient. En fait, il est une chose que tout le monde devrait faire : chanter, dessiner, écrire. Chanter faux, dessiner avec les pieds, écrire de traviole. Peu importe.
Dans les cours de théâtre que je donne, je dis : « Arrêtez de vouloir faire bien. Faites c'est tout ».
J’aimerais bien que le clip d’Ag marche bien. Ag, c’est ma petite belle-nièce, j’ai

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