W. G. SEBALD
238 pages
Français
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Description

Conçu dans le cadre de la préparation à l'Agrégation d'allemand, comme le moyen d'aider à la lecture des deux œuvres de W. G. Sebald Die Ausgewanderten et Austerlitz, cet ouvrage présente les fruits du croisement de plusieurs approches méthodologiques et permet donc d'approfondir l'étude de ces deux récits. Au centre des réflexions se trouve le sentiment paradoxal d'étrangeté mêlé de familiarité, qui accompagne tout lecteur de l'œuvre de Sebald.

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Date de parution 05 mai 2015
Nombre de lectures 34
EAN13 9782336381749
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

des réLexions se trouve le sentiment paradoxal d’étrangeté mêlé
Sylvie Arlaud, Mandana Covindassamy et Frédéric Teinturier
et Frédéric Teinturier
W.G. SEBALD
Récit, histoire et biographie dansDie AusgewandertenetAusterlitz
W.G. SEBALD
DA
DeL’Allemand
W.G. Sebald Récit, histoire et biographie dans Die AusgewandertenetAusterlitz
De l’allemand Collection dirigée par Françoise Lartillot et Joël Bernat  Le titre de cette collection fait écho au livre de Mme de Staël, De l’Allemagne, qui voulait diffuser plus largement la littérature et la pensée allemandes en France. La connaissance de l’Allemagne et de ses lettres s’est diversifiée depuis, elle n’est plus, espérons-le, la cause de quelque banissement ; pourtant il ne semble pas superflu de soutenir par une médiation renouvelée la diffusion de ce qui s’écrit « en allemand » (que ce soit de textes d’Allemagne, d’Autriche, de Suisse alémanique,…). Tel est le sens de « DA » : un premier volant de la collection présente des traductions de textes qui, pour être déjà connus en langue française, n’en recèleraient pas moins encore quelque secret recouvert par certaines habitudes de lecture et qu’il s’agirait alors d’exhumer. La lecture critique sera au cœur de l’autre volant de « DA », lectures d’œuvres en langue allemande, qui proposeront non seulement des voies d’accès mais aussi une réflexion sur ces voies, qu’elles suivent et feront donc jouer les points de vue. Donc une collection qui se divise en deux séries : des études et recherches universitaires, et des traductions inédites en français. Déjà parus Georg HEYM,Œuvre poétique 1910 – 1912, 2012. Ralf ZSCHACHLITZ,?Pour une réelle culture européenne Au-delà des canons culturels et littéraires nationaux, 2012. Frédéric TEINTURIER (sous la dir.), Berlin Alexanderplatz d’Alfred Döblin. Un roman dans une œuvre, une œuvre dans son temps, 2011. Françoise LARTILLOT et Reiner MARCOWITZ (sous la dir.), Révolution française et monde germanique, 2008. Textes réunis par André Combes et Françoise Knopper, L’opinion publique dans les pays de langue allemande,2006 Friedrich HÖLDERLIN, Le Fardeau de la Joie, traduit de l’allemand et commenté par Kza Han et Herbert Holl , 2002. Achim GEISENHANSLÜKE, Le sublime chez Nietzsche, 2000.
Sylvie Arlaud, Mandana Covindassamy et Frédéric Teinturier W.G.SEBALDRécit, histoire et biographie dans Die AusgewandertenetAusterlitz L’Harmattan
© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-06289-1 EAN : 9782343062891
Sylvie Arlaud et Frédéric Teinturier :
Introduction
Le présent ouvrage est le fruit de deux journées d’études couplées, qui se sont déroulées à Metz et à Paris en décembre 2014, dans le cadre de la préparation à l’Agrégation d’allemand. Les deux œuvres de W. G. Sebald qui sont au centre des études réunies ici figuraient en effet au programme de ces concours aux sessions 2015 et 2016. Ces deux manifestations ont été organisées conjointement par Sylvie Arlaud, Bernard Banoun, Mandana Covindassamy, Françoise Lartillot et Frédéric Teinturier, et ont bénéficié du soutien actif de l’EA 3556 REIGENN de l’Université Paris-Sorbonne (dir. Marie-Thérèse Mourey) et du CEGIL-EA 3944 (dir. Reiner Marcowitz) de l’Université de Lorraine, site de Metz. La journée parisienne n’aurait pu se tenir sans le soutien de la Maison Heinrich Heine et du DAAD. Nous tenons à remercier vivement les personnes et les institutions qui ont concouru à l’ensemble du projet, depuis son élaboration en amont – une pensée amicale est particulièrement adressée à Mandana Covindassamy, dont les écrits ont guidé nos pas sur les traces de la cartographie sebaldienne et sans qui nous n’aurions pas eu le plaisir de rassembler toutes les personnes précieuses qui ont contribué au présent volume –, jusqu’à sa réalisation finale – que Françoise Lartillot et Joël Bernat soient remerciés pour leur aide technique.
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La recherche sur l’œuvre de W.G. Sebald est fourmillante et ne fait que s’intensifier depuis la disparition de l’écrivain en 2001. Cet engouement pour un auteur qui entre 1988 et 2001 publia cinq ouvrages de fiction (Nach der Natur. Ein
Elementargedicht[1988]; Schwindel/Gefühle[1990]; Die Ausgewanderten. Vier lange Erzählungen[1992]; Die Ringe des Saturn. Eine englische Wallfahrt[1995]; Austerlitz[2001]) et quatre volumes essayistiques (Die Beschreibung des Unglücks. Zur österreichischen Literatur von Stifter bis Handke[1985] ; Unheimliche Heimat. Essays zur österreichischen Literatur[1991] ; Logis in einem Landhaus. Über Gottfried Keller, Johann Peter Hebel, Robert Walser und andere[1998] ;Luftkrieg und Literatur[1999]), permet des lectures toujours différentes, qui revendiquent un 1 décloisonnement et une approche transdisciplinaire . Les recherches sebaldiennes frappent par leur ancrage international. Et l’on voit dans les nombreux ouvrages qui paraissent en Allemagne, en France, en Angleterre ou en Amérique que bien souvent les chercheurs et les lecteurs sont intrigués par l’apparente familiarité des récits de Sebald, dans lesquels ils retrouvent des références, des auteurs, des renvois historiques, des formes narratives, des bribes de 2 langage et même des images qui leur semblent familiers .
1  Sans prétendre à une quelconque exhaustivité, on retiendra, comme exemples emblématiques de la recherche actuelle sur l’œuvre de W. G. Sebald les études suivantes:Recherches GermaniquesVogel- (Ruth Klein éd.)W.G. Sebald : Mémoire, Transfert,2005 ; N Images IEHAUS/ ÖHLSCHLÄGER(Hg.),W.G. Sebald : Politische Archäologie und melancholische Bastelei, Berlin, 2006 ; Martine CARRÉ: W.G. Sebald. Le retour de l’auteur; Bettina, Presses universitaires de Lyon, 2008 MOSBACH,Figurationen der Katastrophe : Ästhetische Verfahren in W.G. SebaldsDie Ringe des Saturn und;Austerlitz, Aisthesis Verlag, 2008 Jürgen RITTE:Endspiele: Geschichte und Erinnerung bei Dieter Forte, Walter Kempowski und W. G. Sebald, Berlin 2009;Lucie CAMPOS et Raphaëlle GUIDÉE:Europe, n°1009, mai 2013 : numéro consacré à W.G. Sebald; Lucie CAMPOS,Fictions de l’après : Coetzee, Kertész, Sebald : temps et contretemps de la conscience historique, Classiques Garnier, 2012 ; Lynn WOLFF,W.G. Sebald’s hybrid poetics: literature as historiography, De Gruyter, 2013 ; BAXTER/ HENITIUK/ HUTCHINSON(ed.),A literature of restitution. Critical essays on W.G. Sebald, Manchester 2013 ; Mandana CONVINDASSAMY:W.G. Sebald, cartographie d’une œuvre en déplacement, Paris : Presses universitaires de Paris Sorbonne, 2014. 2  Sur le système de citation en langue étrangère, rapproché de l’écriture intermédiale, nous renvoyons à l’article de Mandana
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Mais à ce premier élan répond un second qui mène au cœur du dispositif de Sebald, à savoir, à son écriture qui privilégie un léger décalage, un tourbillon, un vertige qui sous la familiarité de la surface dévoile l’inquiétante étrangeté des profondeurs, ce socle friable sur lequel se construisent les récits individuels et collectifs qui tissent le réseau de son 3 œuvre . Ainsi, Dr Henry Selwyn n’est qu’un nom d’emprunt, une façade aussi fausse que celle de la belle demeure décatie, qu’il a choisi de quitter pour coloniser une parcelle du jardin revenu à l’état sauvage, dans le premier récit desÉmigrants. 4 Cette esthétique du faux-semblant, du trompe-l’œil sert de fil rouge à la lecture des cinq récits sur lesquels porte en priorité le présent volume.Austerlitz, le dernier ouvrage publié du vivant de Sebald (2001) se place de fait dans la continuité directe de l’ouvrage qui a certainement inauguré son succès européen,Les Émigrants, publié en 1992, mais dont la gestation est bien antérieure, comme en témoignent 5 les poèmes et les essais écrits dans les années 1970 et 1980 . On peut considérer que le fil de ces cinq narrations s’insère dans une continuité, dont chaque récit constitue une pierre toujours plus complexe apportée à l’édifice envisagé par Sebald. C’est d’ailleurs dans cette unité apparente – on croit y retrouver un même narrateur anonyme et suivre des bribes de sa biographie écrite en creux, de récit en récit, on retrouve des auteurs, des phrases, des images – que le lecteur
COVINDASSAMY: « Plurilinguisme et multimédialité dans l’œuvre de W.G. Sebald » inÉtudes Germaniques62, janvier-mars 2007, p. 251-263. 3 Nous citons à cet égard l’approche très fructueuse, centrée autour de la notion de « déplacement », proposée par Mandana CONVINDASSAMY:W.G. Sebald, cartographie d’une œuvre en déplacement, Paris : Presses universitaires de Paris Sorbonne, 2014. 4  Sur l’esthétique du trompe l’œil nous renvoyons à l’article de W.G. SEBALDsur le peintre Jan Peter Tripp,Wie Tag und Nacht, inLogis in einem Landhaus,Francfort/ Main : Fischer, [1998] 2000, p. 178. 5 W. G. SEBALD:Über das Land und das Wasser. Ausgewählte Gedichte 1964-2001, Frankfurt/ Main: Fischer, 2012.
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