Introduction aux œuvres du Père André
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Introduction aux œuvres du Père André , livre ebook

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Description

Extrait : "Nous avons deux Biographies du P. André, l'une de l'abbé Guyot, dans l'Éloge historique que précède les Œuvres posthumes (Paris, 4 vol., 17766), l'autre du P. Tabaraud, ancien oratorien, dans l'article consacré au P. André, tome II de la Biographie universelle. En rapprochant ces deux Biograhies, et en les éclairant l'une par l'autre, on en tire le résumé qui suit : André était du pays de Descartes,, de cette Bretagne qui, depuis Pélage et Abélard, est..."

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Nombre de lectures 21
EAN13 9782335091779
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0008€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335091779

 
©Ligaran 2015

Introduction aux œuvres du Père André
Nous avons deux Biographies du P. André, l’une de l’abbé Guyot, dans l’ Éloge historique qui précède les Œuvres posthumes (Paris, 4 vol., 1766), l’autre du P. Tabaraud, ancien oratorien, dans l’article consacré au P. André, tome II de la Biographie universelle . En rapprochant ces deux Biographies, et en les éclairant l’une par l’autre, on en tire le résumé qui suit :
André était du pays de Descartes, de cette Bretagne qui, depuis Pélage et Abélard, est accoutumée à fournir à la philosophie et à la théologie des esprits distingués, mais médiocrement disposés à porter le joug des opinions régnantes. Né à Châteaulin, dans la basse Bretagne, en 1675, l’année même de l’arrêt du conseil contre le cartésianisme, il était entré chez les jésuites en 1693, et, dans les premières années du XVIII e  siècle, il faisait sa théologie à Paris, au collège de Clermont, depuis le collège Louis le Grand. Ce fut alors qu’il connut Malebranche, et forma avec l’illustre cartésien une liaison intime, continuée dans une correspondance régulière jusqu’à la mort de Malebranche, en octobre 1715. Le P. André avait l’âme droite et élevée, l’esprit sage, modéré, élégant. La philosophie nouvelle se présentait à lui avec l’attrait d’une doctrine injustement attaquée, s’appuyant d’un côté sur une géométrie profonde et sur une physique claire et ingénieuse, et de l’autre, sur une métaphysique sublime, parée des charmes d’un admirable langage. Mais le cartésianisme avait ses conséquences : on n’est pas indépendant en philosophie sans le devenir un peu en théologie et même en politique, et les cartésiens furent les libéraux de leur temps. On peut donc pressentir, malgré l’absolu silence de l’abbé Guyot, et on voit déjà dans le P. Tabaraud quelle fut la destinée de ce libre penseur parmi les jésuites. Dès que ses opinions percèrent, il fut environné d’ombrages et exposé à l’inquisition la plus tracassière, jusqu’à ce qu’envoyé au collège de Caen, en 1726, sans abjurer ses principes, mais peut-être les contenant davantage, ou peut-être aussi protégé par le progrès toujours croissant de l’esprit philosophique, et par le déclin du crédit des jésuites, le P. André trouva enfin le repos, et vit arriver, au sein de l’estime générale, la suppression de son ordre, en 1762. Il mourut à Caen, en 1764, à l’âge de quatre-vingt-neuf ans. Il avait publié, en 1741, l’ Essai sur le Beau , composé de discours lus à l’Académie de Caen dont il était membre. En 1763, il avait donné une seconde édition, fort augmentée, de cet Essai, par les soins de l’abbé Guyot, qui fut aussi, en 1766, l’éditeur de ses Œuvres posthumes .
Voilà tout ce que nous savions sur le P. André d’après le témoignage de ses deux biographes, quand de nouveaux documents vinrent nous apporter des lumières inattendues, et, en ajoutant des détails authentiques et douloureux à ce que nous avait appris le P. Tabaraud, transformer à nos yeux l’auteur estimé de l’ Essai sur le Beau en un personnage digne de l’attention et de l’intérêt de l’histoire par les longues disgrâces, absurdes et cruelles, qu’il souffrit dans le sein de sa compagnie comme cartésien à la fois et comme janséniste ; par l’attachement éclairé et courageux qu’il garda toute sa vie à une grande cause proscrite ; par le rare talent d’écrivain ingénieux, délicat, élevé, quelquefois véhément et pathétique, que nous révèlent les pages, jusqu’ici inconnues, échappées à sa plume pendant une persécution de près de cinquante années.
Nos nouveaux documents nous viennent de deux sources différentes.
Vers la fin de l’année 1839, M. Leglay, archiviste du département du Nord, bien connu par son exacte et curieuse érudition, nous communiqua un manuscrit acheté par lui chez un libraire de Lille, et qui contenait des lettres inédites du P. André. Ce manuscrit est un in-4° de cent quatre-vingt-quatorze feuillets, comprenant quatre-vingt-trois lettres, dont plusieurs sont adressées à Malebranche, un plus grand nombre à un jésuite nommé Larchevêque, toutes les autres à M. l’abbé de Marbeuf, de l’Oratoire. Elles commencent en 1707, et se terminent à la fin de 1722 ; elles embrassent donc un espace d’environ quinze années. Ces lettres, il est vrai, ne sont point originales ; ce ne sont que des copies, mais des copies faites avec un grand soin ; l’écriture est certainement de la première moitié du XVIII e  siècle, en sorte que l’authenticité de cette correspondance ne peut pas être révoquée en doute. J’en ai donné des extraits de quelque étendue dans le Journal des Savants (janvier et février 1841) sur deux points intéressants : 1°. la persécution trop peu connue du P. André ; 2°. les matériaux qu’il avait amassés pour composer une vie de Malebranche.
Nos travaux sur le P. André en étaient là, lorsqu’à la fin de 1841 nous reçûmes la lettre suivante :

« Caen, 31 décembre 1841.
Monsieur,
Les deux intéressants articles que vous avez publiés sur le P. André, dans le Journal des Savants des mois de janvier et de février derniers, m’engagent à vous faire part, avant tout autre, de la découverte que je viens de faire, concurremment avec MM. Trébutien et Leflaguais, mes collègues à la bibliothèque de Caen.
Il y a quelques jours, ayant rencontré, en visitant deux immenses ballots de papiers manuscrits et autres qu’on se disposait à vendre à la livre, quelques imprimés relatifs à l’histoire du Calvados pendant la révolution, je fis porter ces ballots à la bibliothèque de la ville, afin de les examiner. Vous jugerez de notre satisfaction lorsque, après avoir jeté les yeux sur les premiers cahiers écrits à la main, nous reconnûmes, au milieu de notes assez curieuses sur notre histoire locale, la majeure partie des manuscrits autographes et inédits de l’auteur de l’Essai sur le Beau , savoir :
1°. La Géométrie pratique , un fort vol in-4° ;
2°. Traité de l’Architecture civile et militaire , in-4° ;
3°. Traité de l’Architecture, etc . (mise au net du précédent), in-fol. ;
4°. L’Art de bien vivre , poème en quatre chants, in-4° ;
5°. Une vingtaine de sermons sur différents sujets, in-4° ;
6°. Un fort volume de notes sur Descartes et Malebranche, in-4° ;
7°. Metaphysica, sive Theologia naturalis , in-fol. ;
8°. Instruction chrétienne pour un enfant qui est dans les études , in-fol. ;
9°. Deux cartons considérables de cahiers et de feuilles volantes, contenant des opuscules en ers ou en prose, des maximes, des pensées, des notes, etc. ;
10°. Enfin, un fragment considérable de la seconde partie de l’Essai sur le Beau , in-4°.
Mais ce qui nous frappa le plus furent trois cahiers contenant :
Le premier, de quarante-six feuillets, la correspondance du P. André avec les jésuites Guimond, Hardouin, Porée et Dutertre, lors de sa persécution comme malebranchiste ;
Le second, de soixante-un feuillets, la correspondance du P. André avec Fontenelle, dont seize lettres autographes de ce dernier, et une dix-septième écrite en son nom par M. de Croismare : elles sont datées des dernières années de la vie de Fontenelle ;
Le troisième, enfin, de cinquante-neuf feuillets, composé de brouillons de dix-sept lettres du P. André à Malebranche, et des réponses autographes de l’illustre philosophe. Plusieurs de ces lettres, entre autres une sur le mensonge, roulent sur des sujets philosophiques ; les autres ont trait à des incidents de la vie intime des deux correspondants : elles n’en ont pas moins une grande valeur, puisque vous nous avez appris que les lettres de Malebranche étaient si rares, que vous n’en connaissiez que deux. Deux ou trois lettres du P. Lamy font aussi partie de ce cahier.
Tous ces manuscrits, que nous nous sommes empressés d’acheter, appartenaient à une demoiselle Peschet, légataire d’une demoiselle de la Boltière, héritière elle-même d’un avocat littérateur de Caen, nommé Charles de Quens. Élève du P. André, M. de Quens paraît, dans ses manuscrits, que nous avons achetés aussi, lui avoir voué une vénération toute particulière. Nous avons trouvé deux volumes entiers de notes de sa main, qui semblent avoir été prises jour par jour et être le résultat de son entretien avec son professeur sur la religion, la philosophie, l’histoire, les auteurs, les homm

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