À Crocs à la Lune - Tome 1
193 pages
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À Crocs à la Lune - Tome 1 , livre ebook

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Description

[Young adult - Métamorphes - Romance]

Georgetown, Caroline du Sud. Un véritable hameau de paix...


Shainey, 18 ans, partage son temps entre l’université et sa maison d’enfance, où elle assume comme elle peut l’éducation de ses cadets suite aux absences répétées de ses parents.


Du moins jusqu'aux meurtres. Jusqu'aux révélations.
Elle bascule alors malgré elle dans un monde qu’elle n’aurait jamais pu soupçonner... et qu’elle aurait préféré ignorer.


Mordue par un loup, traquée, elle rencontre Korey, qui semble vouloir l’aider. Mais pourquoi ? Ami ou ennemi ? Peut-elle lui faire confiance ? Peu importe, ce loup-garou ne la quitte pas d’une semelle, ce qu’elle trouve particulièrement agaçant. Ensemble, ils se lancent dans une course contre la montre : retrouver le loup qui a mordu la jeune fille avant qu’elle ne soit tuée, et tenter de renverser le cours des choses.


Mais si, au milieu de ce carnage, c’était sa véritable nature qui se révélait à elle ?


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 108
EAN13 9782381510446
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Lydia Walther, 2021
© Éditions Plumes du Web, 2021
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 978-2-38151-044-6

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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Prologue
« Shainey » est l’un des nombreux dérivés du prénom perse Chachinaz, signifiant lui-même « favorite du roi ». Cependant, que mon nom de baptême me qualifie comme la putain d’un homme infidèle n’était pas la volonté de mes parents. C’était même un curieux hasard puisqu’ils avaient simplement, avant ma naissance, remodelé le prénom yiddish Shaïna, sans prêter une réelle attention à son étymologie qui, peut-être, cette fois, allait me définir. Car outre leur courage, les Shaïna étaient caractérisées par leur dualité.
La complexité de leur réputation ne collait pas avec le bilan que je pouvais faire de mes dix-huit premières années, durant lesquelles je n’avais fait que vivre dans l’ombre. L’ombre des projections de ma mère et, par conséquent, l’ombre de moi-même. Une partie de mon identité m’était de ce fait étrangère, muselée depuis l’enfance, une partie que rien n’était parvenu à faire ressurgir… Jusqu’à ce fameux été.
J’habitais dans la ville de Georgetown, en Caroline du Sud. Privilégiée, du moins d’un point de vue financier, je me calfeutrais derrière les murailles de mon immense maison et restais sourde au vacarme du monde extérieur, ainsi qu’aux murmures lancinants de mon esprit.
Rien n’arrive par hasard, c’est bien ce qu’on dit ? Alors j’imagine que le hasard n’a rien à voir avec ce qu’il m’est arrivé. Un juste retour des choses ou peut-être mon échappatoire ; le moyen de m’ouvrir à la vie ou ma propre punition pour avoir bridé mes désirs toutes ces années.
Ou bien simplement l’humour noir du destin.
S’il y avait bien une personne qui m’avait mise en garde et que j’aurais dû écouter, c’était Mitchy Drollers, ma meilleure amie.
C’est d’ailleurs comme ça que tout a commencé. Quand elle m’a appelée.
1. Aux informations
Je croisai les jambes, gênée. Je recevais à la chaîne plus de textos que mon téléphone ne pouvait le supporter et ni mes cuisses ni mes raclements de gorge ne suffisaient à étouffer le bruit. Ma curiosité à leur égard avait vite été matée par les remontrances visuelles de ma mère.
Désolée…, fis-je à la énième vibration qui vint perturber le dîner.
La règle était claire, ici : pas de portable aux heures de repas. J’étais l’aînée, je devais incarner le bon exemple, être le vecteur de l’éducation pour mes cadets.
Après un bref instant de silence, les vibrations reprirent de plus belle. Qui donc pouvait m’appeler ? Cela devait relever de l’urgence, au vu de l’insistance notoire de mon locuteur.
Agacée, ma mère siffla :
Allez, va l’éteindre.
Merci, soufflai-je en sortant à tire-d’aile.
Je décrochai immédiatement :
Mitchy, je suis à table… Ça ne peut pas attendre ?
Non ! hurla-t-elle. T’as pas lu mes messages ?!
Je viens de te dire que je suis à table… Qu’est-ce qu’il y a ?
Mets les infos, la radio   ! Tout de suite   ! Et rappelle-moi.
Je capitulai et me dirigeai discrètement vers le poste de télévision.
Shainey, reviens à table s’il te plaît, héla ma mère depuis la salle à manger. Et tu m’éteins ton smartphone, qu’il ne nous dérange plus.
Une minute ! plaidai-je.
Mon pouce s’enfonça sur le bouton et, en un éclair, je fus submergée d’images terrifiantes. Les cadavres de biches floutés, qui défilaient à l’écran, me donnèrent d’emblée la nausée. Mais le coup final fut porté par un bras humain lacéré, dépassant par mégarde d’une bâche, qu’un officier s’empressa de recouvrir. Par réflexe, ma main bloqua l’entrée de ma bouche et ma poitrine fit un bond.
Je posai la télécommande sur la table basse et m’assis sur le canapé, penchée en avant. Un bandeau rouge traversait le bas de l’écran, avec pour titre « Deux cadavres retrouvés par un promeneur à Georgetown ».
Maman. Tu devrais venir, parvins-je à articuler malgré mon écœurement.
Le drame avait eu lieu près du port de complaisance de Carol Ashmore, dans la zone vierge à l’extérieur de la ville. Obnubilée par les clichés et vidéos grossièrement censurés, j’entendais à peine l’animatrice, aussi blonde qu’étriquée, qui annonçait :
« Georgetown semble être la proie d’une terrible menace. Ce qui s’apparente selon nos experts à un ours a fait deux victimes, tuées, d’après le légiste, à trente-six heures d’intervalle. »
Elle en déclina les identités. Je soupirai de soulagement ; aucun nom connu. J’avais eu peur, un instant, qu’il s’agisse d’une amie, ce qui aurait expliqué la peur de Mitchy.
« Sa dangereuse proximité avec l’agglomération a poussé le maire à une déclaration. L’instauration d’un couvre-feu est désormais officielle. Les habitants ne devront plus, à partir d’aujourd’hui, être dehors après vingt heures, sous peine d’une contravention. »
Si tôt ? C’était peut-être ça qui avait le plus affolé Mitchy d’ailleurs, elle qui se baladait sur les plages à pas d’heure. Sur le principe, c’était compréhensible d’un point de vue sécuritaire… mais un couvre-feu, vraiment ?
« Les portions de forêt ainsi que les parcs seront inaccessibles durant plusieurs jours en raison des battues organisées par nos forces de l’ordre. Les services vétérinaires lancent l’alarme et se permettent de rappeler l’importance du vaccin contre la rage. Ils invitent les propriétaires à se rendre au plus vite en cabinet afin de s’assurer de la bonne santé de leurs animaux domestiques. Cet incident n’est que le nouveau maillon d’une… »
L’appareil se teinta de noir. Je pivotai brusquement et découvris un visage furieux, encadré de quelques boucles brunes encore plus indisciplinées que moi :
Stop ! Tes frères et sœurs n’ont pas besoin d’entendre ces horreurs.
Ma mère reposa la manette avec irritation. Elle était pourtant toujours la première à se nourrir de faits divers, vorace comme une commère à la recherche de potins ou une rédactrice en quête du scoop de l’année.
Ton repas refroidit, fit-elle pour couper court à ma protestation.
J’avais bien du mal à tolérer son autorité disproportionnée, mais je me résignai et la suivis.
C’était quoi à la télé ? s’enquit mon petit frère Rory.
Le regard froid de notre génitrice, installée en bout de table, suffit à le guérir de sa curiosité, cela dit naturelle pour un enfant de six ans. La pointe des oreilles de ce dernier, perçant la surface dorée de ses cheveux, s’empourpra, signe de son embarras.
Mes pensées perdues dans les brumes, il m’était impossible d’avaler ne serait-ce qu’une bouchée. Mes tripes s’avéraient nouées par l’insécurité que je ressentais. Comment ma mère pouvait-elle rester de marbre alors qu’un animal sauvage rôdait ? Comment pouvait-elle ne pas craindre pour Rory, pour Mary, pour Mickaël, pour moi, la chair de sa chair ?
Mon regard tomba tristement sur Mickaël, l’adolescent de la famille, éteint, son nez courbé plongé sur son steak végétarien. Parfois naissait l’envie de pouvoir lire en lui, de briser sa coquille et d’accéder à sa voix, à sa confiance. Sa timidité d’antan s’était transformée en mutisme. Il souffrait de l’absence de nos parents bien plus que moi qui, avec le temps, m’étais fait une raison. Notre père tempérait le caractère rigide de notre mère et, bien qu’issu lui aussi de la haute, il était bien moins strict qu’elle, moins à la recherche de la perfection absolue. Sans doute un point important pour Mickaël, au vu de ses difficultés scolaires.
De minuscules doigts se posèrent sur ma main droite, crispée sur ma fourchette. Je me retournai. Un sourire mécanique répondit à la tentative de réconfort de ma sœur Mary, observatrice et trop perspicace pour ses dix ans. Sa douceur bienveillante contrastait avec la nervosité névrosée de notre mère, dont elle était pratiquement, elle aussi, le portrait craché.
Une fois les assiettes vides, je débarrassai mes couverts et montai à l’étage sans demander mon reste. Au diable les réprimandes, je devais discuter, me changer les idées.
Mitchy ?
Tu as vu ?
Même à travers le combiné, je sentais sa respiration lourde et tendue.
Répugnant, répondis-je. Ces prises de vue… Les médias sautent vraiment sur n’importe quel incident pour augmenter leur audience.
Euh… C’est louche comme incident, non ?
Banal dans certaines régions du monde, hasardai-je.
Oui, mais pas chez nous !
Ne t’en fais donc pas, Sherlock. Certains accidents surviennent sans être des énigmes à résoudre, tu sais. Un ours ne passe pas inaperçu, c’est tout… Je suis prête à parier que d’ici demain, les chasseurs l’auront déniché. Et abattu.
Du moins, je l’espérais. Mitchy marqua une pause, parut hésiter puis déclara, catégorique :
Les ours ne s’en prennent pas aux humains.
Je sais que tu détestes qu’un animal soit tué, mais là, tu es obligée de constater les faits… Un ours n’a rien à faire en ville, ils n’ont pas mille solutions.
Non, non et non. C’est improbable.
Il devait crever de faim, Mitch…
Ce sont des corps entiers qu’ils ont retrouvés, pas des carcasses dépecées, répliqua-t-elle.
Alors il faisait ses réserves, comme un écureuil. Pour manger plus tard.
Dans le cas purement hypothétique où tu aurais raison, un prédateur cacherait ses provisions, pour ne pas l’abandonner à portée de gueule de n’importe quel animal.
Alors c’était une mère qui défendait son petit.
Contre une biche ? se moqua-t-elle gentiment.
Mitchy en connaissait un paquet sur la faune et la flore. Sa façon fine de démanteler mes maigres suppositions laissait penser qu’elle détenait elle-même certaines réponses.
Je te pr

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