À Crocs à la Lune - Tome 2
186 pages
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À Crocs à la Lune - Tome 2 , livre ebook

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Description


[Young adult - Métamorphes - Romance]


Officiellement, les meurtres qui ont frappé Georgetown ont été élucidés. Officieusement, l’enquête continue et une chasse aux loups réunit tous les braconniers de l’État. Désormais, Shainey fait partie des traqués. Mordue et contrainte par sa nouvelle nature à quitter son foyer, elle rejoint la meute de Korey, qui devient bien plus qu’un simple allié.


Entre nouveaux membres et nouveaux meurtres, relations amicales et amoureuses, Shainey ne sait plus comment se positionner et multiplie les maladresses, ce qui n'est pas pour plaire à l'alpha et ses bêtas.



Mais leur secret est-il si bien gardé ? Les métamorphes risquent en effet de se faire démasquer et leurs identités révélées au commun des mortels. Shainey arrivera-t-elle à retrouver celui qui l’a mordue et faire machine arrière avant d'être tuée comme ses semblables ?



Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 47
EAN13 9782381510545
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Lydia Walther, 2021
© Éditions Plumes du Web, 2021
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 978-2-38151-054-5

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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Prologue
J’avais cru ne plus accorder d’importance à la famille, du moins, pas telle que je l’avais connue.
J’avais cru, enfin, j’avais essayé de m’en convaincre, que ma famille, depuis ma morsure, était la meute de Korey, et ce malgré mon intégration mouvementée. J’avais cru être sous protection, pouvoir vivre cachée encore quelques mois, le temps de m’éloigner sans soupçons. J’avais cru pouvoir mentir aisément, duper sans souci mes amis, mes frères et sœur, mes parents absents, la police… Quelle naïveté.
J’avais fait un énorme bond en arrière en étant rejetée par ma propre mère. Ce macabre concours de circonstances, cette course contre la montre le soir de pleine lune, durant lequel ma mère m’avait fait la surprise de revenir à la maison, déterminait la suite de mon existence. D’une vie où j’avais réussi tant bien que mal à m’accepter en tant que louve, à accepter ma nouvelle nature au-delà des désagréments, j’étais retournée au stade de jeune adolescente esseulée, déboussolée.
L’alpha disait vrai. Le fonctionnement des loups-garous, reclus du reste de la société, coulait de source : ils ne pouvaient se confondre éternellement dans un monde d’humains, dans un monde de chasseurs. Ils devaient vivre ensemble, se rassembler, être constamment vigilants.
J’avais cru tout savoir, j’avais pensé être capable de réinventer les règles, d’y déroger… et la vie, aussi ironique soit-elle, m’avait rappelée à l’ordre.
Piégée par la fervente volonté de ma génitrice d’anéantir les loups, les ultrasons avaient fait jaillir la louve au grand jour… Puis j’étais sortie du brouillard, un flingue pointé sur moi. J’avais eu droit à cinq minutes, cinq ridicules minutes, pour réunir mes affaires et disparaître de sa vue, de sa vie. Elle m’avait épargné la mort pour me bannir.
J’aurais peut-être préféré mourir.

1. Mode « survie » activé
Seule sur le trottoir, abandonnée par celle qui m’avait enfantée, privée de mon toit, de mes repères, et bien qu’éclairée par le disque d’argent, j’étais plus humaine que jamais. Pourtant, je posai mes affaires au sol et m’injectai une dose supplémentaire de calmants.
Mieux vaut prévenir que guérir...
Korey avait quitté les lieux, je devais me débrouiller pour remonter jusqu’à Santee Coastal, mon unique option vu la situation. En y repensant, je me mis à rire nerveusement. Korey et moi avions tout préparé dans les moindres détails, cette dernière semaine. Tout. Il m’avait aidée à échapper à la surveillance de mon père, il m’avait explicité l’influence de la pleine lune sur les lycanthropes. Je m’étais accoutumée à cette vieille pièce décrépie au sous-sol du manoir, j’avais accepté d’être menottée, attachée comme un chien qu’on abandonne sur l’autoroute, pour ne blesser personne. Je m’étais préparée mentalement et physiquement à vivre la nuit la plus effroyable de mon existence… Le sort avait même joué en notre faveur avec le départ imprévu de mon père, combiné à l’absence prolongée de ma mère et de mes cadets.
D’autant plus qu’épaulée par Korey, intégrée officiellement dans la meute par son père et draguée par son énigmatique grand frère, je m’étais sentie à ma place, invincible.
Puis… tout avait viré au fiasco.
Et ça, ça me mettait en rogne.
J’en voulais à l’univers entier.
J’en voulais à ce flic, de m’avoir mise en avant alors que la meute m’intimait la discrétion, de m’avoir fait passer pour une traîtresse. Je lui en voulais d’avoir poursuivi son enquête avec la dextérité d’une sangsue, depuis ce maudit soir où il m’avait croisée sur la route, quelques jours seulement après le lever du couvre-feu. Lui comme moi, nous savions qu’un loup avait été abattu pour calmer la population de Georgetown, mais que le mystère demeurait complet quant à l’identité du réel tueur. Sauf qu’il avait foutu la trouille à la meute en parvenant à remonter jusqu’à elle…
J’en voulais à Melissa et Ramon, ces deux fils de chacals, d’avoir sauté sur l’occasion pour forcer l’alpha à m’exclure, encore.
Et à un titre bien plus intime, bien plus personnel… j’en voulais à cette femme qui ne voyait en sa propre fille rien de plus qu’un monstre, cette femme aux abonnés absents toutes ces années, qui en rentrant, sans crier gare, s’évertuait à ruiner ma vie. Je lui en voulais d’envoyer mon enfance, mes efforts et tous les mythes sur l’amour maternel valdinguer dans les égouts.
Alors oui, ce choc familial noyait la louve de sentiments humains, de déception, de colère, d’une fragilité toute particulière à l’espèce dont je ne faisais plus entièrement partie. Mais si cette histoire délirante m’avait appris quelque chose, c’était que je devais redoubler de prudence. Je ne pouvais me permettre de sombrer dans une folie bestiale à deux doigts d’une ville encore marquée par des meurtres sanglants…
Je jetai un ultime regard à la demeure des Rand et tirai un trait sur ce nom de famille en endossant mon sac à dos rempli à ras bord de vêtements. Les roulettes de mes deux volumineuses valises cahotèrent sur le sol, englobant ma fuite d’une symphonie irrévocable. Les seringues se baladaient dans la sacoche qui, elle-même, battait contre ma cuisse, en constante piqûre de rappel.
La police arrivait. Les sirènes et les lumières bleutées habillaient l’est de la ville, enivrantes, insupportables. Je me tapis dans l’ombre, valises apparentes, regardai les berlines me dépasser en file indienne depuis la maigre cachette que me proposait un renfoncement dans une haie. Je savais pertinemment où ils se rendaient, puisque c’était le plan élaboré par Korey et moi, avant que tout ne dérape. Prétexter être assaillie par une espèce d’ours, pour que les forces de l’ordre accourent, et emmener ce stupide agent Jackson sur une fausse piste, afin qu’il cesse de me prendre en filature.
Quant à ma mère, elle n’avait qu’à trouver l’excuse de son choix pour gérer l’unité armée qui allait débarquer en réponse à mon SOS. Il y avait encore une chance que notre manigance marche. Je le souhaitais. Car désormais, si la meute était en danger, je l’étais aussi. Je n’avais plus qu’eux.
Ma détresse ne fut rapidement plus qu’un obscur souvenir au profit de ma survie ; il n’y avait plus de place pour mes préoccupations. Je n’avançais qu’avec une certitude : il me fallait m’abriter.
Rester dehors et tenter de me débrouiller par mes propres moyens n’était pas même concevable : à de trop nombreuses reprises, Korey m’avait fait réaliser mes failles. Mon créateur, à l’identité toujours inconnue, avait probablement de sombres projets pour moi et j’en redoutais l’échéance.
J’accélérai le pas, pris une direction que je connaissais désormais par cœur.
Cette soirée aurait dû me couper du monde, me couper des gens, m’encourager à errer dans la forêt comme une âme en peine. Après tout, s’il était impossible de compter sur sa famille, sur qui pouvait-on prendre appui ? Cependant, me faire virer de chez moi eut l’effet inverse : cela me montra l’importance des amis, l’importance d’un groupe. J’avais envie plus que jamais de fonder un entourage solide, loyal.
Et, inexplicablement, je me saisis de mon téléphone.
Salut, Jake, c’est Shainey.
Hey Shainey, quelle surprise ! Tout va bien ?
Pas trop, à vrai dire… Ma mère m’a jetée…
Redis-moi ça…
Je m’exécutai.
Mais pourquoi elle a fait ça ?
Cette question allait m’être posée un tas de fois après celle-ci. Légitime. Je m’en doutais et n’avais pourtant pas anticipé de réponse construite ou du moins cohérente. Alors, comme si souvent depuis le jour où un loup errant m’avait mordue dans une ruelle, j’improvisai :
Je ne suis pas la fille qu’elle espérait.
Ma phrase ne dévoilait rien, mais convenait à merveille : elle allait attiser la pitié, au mieux, l’empathie.
Effectivement, Jake bredouillait déjà en quête de mantras réconfortants, dont je n’écoutais pas un mot. Car je détestais cette femme au centre de la conversation, tout comme je ne pouvais m’empêcher de me sentir coupable, sale, répugnante. Aucune discussion n’aurait su effacer ces sentiments. La louve le fit. Présente, bien qu’anesthésiée par les médicaments, elle assurait mon sang-froid.
Cet incident ne devait sous aucun prétexte ressembler à une bavure surnaturelle. Pour tous, j’allais la dépeindre comme une querelle familiale, un déjà-vu, un classique. Et personne ne pourrait douter de sa véracité.
Comme attendu, Jake m’assaillit de questions : il me demanda où j’étais, ce que je comptais faire. Et, instinctivement, j’enrobai la vérité :
Le père d’un ami a proposé de m’héberger.
Ah, cool. Il habite Georgetown ?
Non… North Santee.
Je rentre de vacances dans la semaine, il me semble que Mitchy aussi. On pourrait se voir, pour en discuter ? J’imagine que tu lui as déjà tout raconté.
Je me mordis la lèvre : je n’avais pas prévu d’inclure Mitchy. Lui mentir me paraissait plus grave que de mentir à Jake, même si c’était à lui que j’avais souhaité me confier en premier. Cela dit, impossible de décliner l’offre, ç’aurait été suspect.
Euh… à vrai dire, tu es la première personne à qui j’en parle. Mais vous voir me ferait plaisir. Bonne idée.
Tu m’as dit que tu étais en train de marcher… Tu ne veux pas appeler un taxi ? La nuit sera tombée le temps que tu…
Non, j’avance vite. J’arriverai avant qu’il ne fasse noir. On se tient au courant. Merci pour tout, Jake.
Ce disant, je fixai la lune, haut dans le ciel, p

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