Éperons et dentelle

Marie-Claude Charland

Description

Après avoir quitté son emploi, Delcy Prévost part pour Falcontown, dans le Wyoming, afin d’y trouver un peu de tranquillité. Elle profite également de l’occasion pour faire une visite surprise à son père qui passe l’été là-bas, dans sa résidence secondaire. Cependant, une fois rendue à destination, elle découvre l’endroit inoccupé.
Incapable de joindre son père pour l’informer de son arrivée, Delcy n’a d’autre choix que d’entreprendre des recherches. Elle fait alors la rencontre du déconcertant
Jay McIntyre: un cow-boy impertinent et rude, aussi beau et glacial que les sommets enneigés du Wyoming. Et, qui sait, peut-être tout aussi dangereux…
Ce qui s’annonçait au départ comme de simples vacances prend soudain une tournure autrement plus inquiétante. Alors qu’une menace rôde, Delcy se retrouve au centre d’une spirale oppressante de doutes, de questionnements et d’angoisses. Seule dans cette ville où elle ne connaît personne, à des milliers de kilomètres de chez elle, la jeune femme pourrait bien regretter d’avoir
pris la route de l’Ouest sur un coup de tête!

Sujets

• Romance
• Fiction

Informations

• Publié par: Éditions AdA
• Date de parution: 08 janvier 2018
• Nombre de lectures: 128
• EAN13: 9782897862442
• Langue: Français

Extrait

Copyright © 2017 Marie-Claude Charland
Copyright © 2017 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe et Émilie Leroux
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89786-242-8
ISBN PDF numérique 978-2-89786-243-5
ISBN ePub 978-2-89786-244-2
Première impression : 2017
Dépôt légal : 2017
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
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Éditions AdA Inc.
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Charland, Marie-Claude, 1978-
La légende de Falcontown
(Éperons et dentelle ; tome 1)
ISBN 978-2-89786-242-8
I. Titre.
PS8605.H368L43 2017 C843’.6 C2017-941814-9
PS9605.H368L43 2017



Conversion au format ePub par:

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Remerciements
J e tiens à souligner le dévouement de personnes formidables dont l’aide m’a été très précieuse : Johanne, Dominique et Jessica. Les filles, un énorme merci de m’avoir fait cadeau de votre temps et de vos conseils avisés, je vous adore ! J’exprime également toute ma reconnaissance aux personnes qui ont contribué de près ou de loin à éclairer mes pas sur certaines routes parfois méconnues. Je pense entre autres à Jean-Pierre, Claude, Chantal, Dany et Claudia. Enfin, mes plus sincères remerciements aux Éditions AdA d’avoir permis à ce roman, écrit il y a de nombreuses années, de faire comme la chenille qui devient papillon et de prendre un nouvel envol dans le vaste univers de la littérature.
Amitiés,
Marie-Claude  :-)
À ma chère maman
De tout mon cœur
MCC
1
Malaise
Falcontown, comté de White Peak
Wyoming
A vec un soupir de lassitude, Delcy appuya sa tête contre l’accotoir du siège de sa vieille Volvo. Le trajet, de Repentigny jusqu’à Falcontown, nécessitait environ trente-deux heures de voiture. Une personne motivée pouvait certainement le compléter en trois jours. La jeune femme en était à sa cinquième journée et elle venait à peine de rencontrer le panneau de bienvenue annonçant la fin de son éprouvant périple.
La longueur du voyage n’avait été égalée que par la médiocrité des nuits passées dans des motels agonisants dénichés en cours de route. Endurer l’une comme l’autre avait valu à Delcy ennui et épuisement. Conduire des heures d’affilée n’étant pas son fort, elle avait dû faire de fréquentes escales afin de demeurer alerte et surtout, saine d’esprit.
Elle ralentit pour s’engager sur un pont tacheté de rouille situé à l’entrée de la ville. Juste après, un grand écriteau jaune, en forme de botte de cow-boy, se dressait fièrement en bordure de la chaussée. Un sourire moqueur courba les lèvres de Delcy. Son père l’avait bien fait rire en lui parlant de sa nouvelle acquisition : une résidence secondaire dans le Wyoming. Ce nom n’évoquait pour elle que la vision d’un trou perdu au cœur d’une région reculée, sans intérêt.
Toutefois, ce qui se présentait actuellement sous ses yeux n’était pas ce qu’elle qualifierait de banal. Au contraire, dans ce décor, la démesure côtoyait les contrastes de façon spectacul aire : des pr airies immenses, des collines hérissées de conifères, de vertigineux contreforts aux arêtes ciselées ; un camaïeu de verts luxuriants savamment combiné à l’aridité des rocs de granit. Le tout était surmonté de massifs lointains se découpant sur le ciel d’azur, telles des pyramides nordiques aux cimes ouatées de neiges éternelles. Ce tableau avait sincèrement de quoi susciter de l’admiration plutôt que du dédain. Quoique les longues heures de route pour y venir aient conforté Delcy dans son idée que le bout du monde ne devait plus être loin.
Elle finit par être assez près de l’écriteau pour pouvoir lire ses inscriptions. Un festival était annoncé, au cours duquel se tiendraient des « Supers Rodéos professionnels et amateurs ». Cette fois, la jeune femme ne put s’empêcher de ricaner. C’était bien son père d’avoir déniché une maison dans un repaire de bottes astiquées et de vestes à franges. Voilà des années qu’il lui cassait les oreilles avec sa musique western… ou country… enfin… cette musique-là. En fait, cela remontait précisément à sa découverte de Falcontown, cinq ans plus tôt, soit deux ans avant qu’il fasse l’acquisition de la maison.
Il s’y était d’abord rendu pour des raisons professionnelles. Son entreprise, Textiles Prévost, offrait un large éventail de produits haut de gamme dans le secteur du rideau et de la literie. Alphonse Prévost, le grand-père de Delcy, avait conçu et démarré le train. Son fils s’était chargé de grossir la locomotive et de lui ouvrir de nouveaux horizons. C’était d’ailleurs cette quête constante d’un marché plus étendu qui avait mené celui-ci à Falcontown. Il se trouvait à Jackson Hole pour affaires lorsqu’on l’avait mis en contact avec un hôtelier potentiellement intéressé par les produits de l’entreprise. Il avait convenu de faire un d étour par Fal contown afin de le rencontrer. Un voyage d’affaires qui avait tourné au voyage d’agrément.
Il en était revenu métamorphosé. De nature empressée et nerveuse, il se prétendait habité d’un calme profond, reçu en cadeau des grands espaces sauvages de Falcontown. Et ce nouvel état avait transpiré dans son attitude par la suite. Il prenait la vie plus à la légère ; le pli sérieux creusé en permanence entre ses sourcils s’était estompé. De la gaieté éclairait ses yeux éteints depuis le jour où sa femme l’avait quitté. Oui, un changement s’était opéré au plus profond de lui durant ce voyage. En réalité, peut-être avait-il tout simplement ramené à la vie un homme brisé par un divorce éprouvant, qui engourdissait sa peine en se jetant à corps perdu dans son travail.
Delcy se remémorait toujours avec un pincement au cœur cette déchirante rupture qui avait effeuillé huit calendriers jusqu’à ce jour. Elle avait réagi avec l’excès propre à l’adolescente de seize ans qu ’elle était à l’époque et vécu cette épreuve à fond comme à cet âge on vivait ses émotions intensément. Cette séparation l’avait broyée, écartelée de l’intérieur, l’amenant à gérer plusieurs deuils à la fois. Le deuil du trio familial qu’ils formaient, celui de cette ferme conviction des parents unis pour la vie et celui de la présence aimante de sa mère dans son quotidien.
Plutôt que d’aller vivre à Vaudreuil-Dorion avec sa mère, Delcy avait choisi de rester auprès de son père, dans son univers de toujours, entourée de ses amis. Elle avait projeté de quitter le nid à la fin de ses études en secrétariat médical, mais comme la clinique où elle avait décroché un emploi se trouvait à quelques minutes de voiture, son père l’avait convaincue de demeurer avec lui. Il trouvait illogique qu’elle loue un appartement, du moins à court terme, alors qu’il y avait amplement d’espace pour elle à