Le retour de la louve , livre ebook
154
pages
Français
Ebooks
2025
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Claire RIO PETIT
Le retour de la louve
Le retour de la louve est un ouvrage de fiction. Les personnages, les lieux et les événements sont le produit de l’imaginaire de l'auteure ou utilisés de manière fictive.
ISBN : 978-2-9585393-3-7-Dépôt Légal : avril 2023
Couverture, mise en page : RIO PETIT à l’aide d’images issues de FREEPIK.
Toute reproduction sous quelque forme que ce soit, partielle ou totale, est explicitement interdite sans l’accord écrit et préalable de l’auteure.
Alinéas 2 et 3 de l'article L.122-5 du Code de la propriété intellectuelle : « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
Prologue
Étymologie : Du grec ancien λυκάνθρωπος, lukánthrôpos (« homme-loup »).
Un peu d’histoire…
Le lycanthrope, aussi appelé loup-garou, est un être appartenant à la mythologie, aux légendes et aux folklores. Cet être humain particulier posséderait la capacité de se transformer, de se métamorphoser en loup.
Si l’apparition du premier lycanthrope ne peut être datée avec précision, la première référence littéraire remonte, quant à elle, à l’Antiquité.
Dans la mythologie grecque, le roi d’Arcadie Lycaon aurait été transformé en loup par Zeus. Cette sanction serait intervenue après que le roi ait osé servir de la chair humaine lors d’un banquet.
Hérodote (considéré comme le premier historien) rapporte, au 5ème siècle avant notre ère, que les Grecs qui s’établissaient sur les bords de la mer noire considéraient les habitants de ces régions comme étant des magiciens capables de se métamorphoser en loup.
En Amérique, le loup-garou serait issu d’une rencontre entre le lycanthrope européen et le wendigo cannibale amérindien. En Louisiane, le loup-garou prend le nom de rougarou. Vivant dans le bayou, le rougarou, comme ses congénères, a du mal à étancher sa soif de sang.
Dans les pays scandinaves, la mythologie est très riche et nombreuses sont les histoires de lycanthropes figurant dans les récits Vikings. L’histoire de Sigmund et de son fils Sinfjoti est la plus connue. Lors d’une promenade en forêt, les deux hommes trouvent et revêtent des peaux de loups ensorcelées qui les transforment en loups.
Au moyen-âge, les hivers rigoureux et la peur du loup participent à la création de la superstition religieuse. La sorcellerie et le diable sont alors associés à la lycanthropie.
Pourquoi les humains se transforment-ils en lycanthropes ?
Si les causes ne sont pas clairement identifiées, certaines sont très régulièrement mentionnées dans les récits : malédiction, sorcellerie et plus fréquemment, une morsure ou une griffure d’un autre lycanthrope.
Quand a lieu la transformation ?
La métamorphose se déclenche la nuit et est très généralement associée à la pleine lune.
Souvent décrits comme maléfiques, les lycanthropes sont dépeints comme étant des êtres féroces, dotés d’une force colossale, maléfiques, assoiffées de sang. Ils posséderaient les caractéristiques à la fois des humains et des loups.
Je pense qu’il y a toujours des exceptions à la règle.
Et vous ?
Chapitre 1 – Anna
Je quitte le travail après une journée compliquée. J’ai hâte d’aller courir pour me vider la tête.
Je sors de l’agence bancaire après avoir salué mes collègues. Déjà vêtue de ma tenue de sport, je rejoins ma voiture et prends la direction du lac du Bouchet. J’aime les paysages de la Haute-Loire, surtout lorsque la nuit commence à tomber. Bien qu’ayant passé les dix dernières années dans ma région d’adoption, je demeure admirative et dépaysée comme au premier jour.
Je stationne ma voiture sur le parking près du chalet du lac. Tout est fermé depuis l’automne. Les touristes sont repartis depuis longtemps et la pratique d’activités nautiques est interrompue jusqu’au printemps. Seuls les locaux s’aventurent aux abords du lac peu importe la saison, mais en cette froide soirée d’hiver, je ne pense pas croiser grand monde. Je glisse mon Smartphone dans mon brassard, connecte mes écouteurs, lance ma playlist et effectue une série d’étirements pour m’échauffer. J’ai vraiment besoin d’évacuer et de penser à autre chose qu’au travail pendant une heure. Certains clients et collègues peuvent réellement être imbuvables parfois.
L’échauffement terminé, je démarre en petite foulée et m’élance sur la route principale. Après quelques centaines de mètres, je bifurque à droite pour m’engager sur le sentier permettant de faire le tour complet du lac à travers bois.
Bien que la nuit soit tombée, je n’ai pas besoin de lumière pour distinguer le chemin. La pleine lune luisant dans le ciel dégagé m’offre un éclairage naturel.
Par habitude, je sais qu’il me faut un peu plus de vingt minutes pour parcourir le périmètre du cratère volcanique long d’environ trois kilomètres. Le premier tour effectué, mes muscles sont chauds, j'enchaîne le suivant aisément.
La musique aux sonorités rock retentit dans mes oreilles et me permet de me concentrer sur ma respiration. L’air fouettant mon visage est glacial, les températures sont négatives depuis plusieurs jours, mais j'aime cette sensation qui me fait me sentir vivante.
La fin du second tour approche lorsqu’une violente douleur m’assaille. Je roule au sol et m’écroule sur le ventre. Mon épaule droite me brûle comme du feu. J’ai l’impression d’avoir été lacérée à coups de couteau. L’un de mes écouteurs tombe. Je suis saisie d’effroi lorsque j’entends un grognement sauvage derrière moi. Je me retourne sur le dos et me redresse à demi. Un imposant loup me fait face et s’avance vers moi, babines retroussées, crocs apparents et bave dégoulinante.
Je suis tétanisée.
Je ne bouge plus.
Je retiens ma respiration.
Je me sens prise au piège dans cet endroit isolé.
Je sais pertinemment que crier est inutile.
L’animal s’approche toujours en grognant. La lune fait luire son pelage noir grisonnant. Bien que la présence de loups en Haute-Loire soit de notoriété publique, je n’en avais jamais croisé. Il est énorme. Je ne pensais pas que ces animaux pouvaient être si imposants.
La bête est au-dessus de moi. Je sens sa bave couler sur ma jambe et réprime une moue de dégoût. Il avance encore, son museau n’est plus qu’à quelques centimètres de mon visage et je sens son souffle chaud sur ma joue. Je ne peux m’empêcher de le fixer droit dans les yeux. Je sais qu’il ne faut jamais faire cela avec un animal sauvage, mais, c’est plus fort que moi. Je ne veux pas regarder ses crocs alors, je me focalise sur ses yeux. Il me renifle un long moment puis cesse de grogner et recule prudemment avant de disparaître rapidement dans la nuit.
Je pousse un profond soupir de soulagement, m’affaisse avant de retomber sur le dos, ce qui a pour effet de réveiller la douleur dans mon épaule. Le cri de souffrance que je pousse se transforme rapidement en hurlement de peur. Ce son perçant que j’avais réprimé quelques minutes plus tôt, qui ne demandait qu’à sortir, lacère le silence de la nuit.
Des larmes roulent sur mes joues. Je tremble de tous mes membres. Je ne sais pas si ces tremblements incontrôlables sont le fruit de la peur ressentie ou du sol gelé dont le contact se fait de plus en plus insupportable. Je me redresse pour la seconde fois et me hasarde à toucher mon épaule droite. Je pousse aussitôt un nouveau cri de douleur puis observe mes doigts maculés de sang.
Je me lève péniblement et marche en direction de ma voiture. Titubante, je dois m’arrêter régulièrement pour reprendre mon souffle. Après ce qui me semble être une éternité, je parviens enfin à l’atteindre. Avec la plus grande précaution, je m’installe dedans, mais le mouvement m’arrache un nouveau cri de douleur. J’inspire et expire profondément à plusieurs reprises pour contrôler ma respiration, boucle ma ceinture et programme le GPS afin qu’il me dirige vers les urgences les plus proches.
L’avantage de la Haute-Loire : l’isolement.
L’inconvénient de la Haute-Loire : l’isolement.
L’appareil m’indique le Puy en Velay pour destination, à trente minutes de route. N’ayant guère le choix, je démarre et roule prudemment sur les routes de montagne sinueuses. Le trajet me paraît interminable. La lutte pour ne pas succomber au malaise est de plus en plus difficile lorsque j’atteins le service des urgences de l’hôpital. Je me gare sur la première place libre la plus proche possible de l’entrée et sors de ma voiture.
Mon corps s’est refroidi durant le trajet et la douleur se fait encore plus intense. Je pousse un cri de souffrance avant de m’évanouir.
Chapitre 2 – Adam
Mais qu’est-ce que j’ai fait ?
Je tourne dans mon salon comme un ours en cage depuis le lever du jour. Comment est-il possible que cela m’arrive ?
Ses prunelles sont incrustées dans ma mémoire. Sa peur… Impossible de chasser cette odeur.
Je grimpe les escaliers quatre à quatre, passe dans ma chambre et me rue dans la salle de bain. L’eau froide de la douche me saisit instantanément et m’empêche de respirer durant quelques secondes. Sans y parvenir, je tente de focaliser mon attention sur ma journée de travail à venir, sur les tâches à effectuer.
Tout me ramène à elle. Ne pas savoir si elle s’en est sortie me rend fou. Qu’ai-je fait ? La tête posée contre la faïence de la douche, je laisse l’eau couler de longues minutes sur mon dos.
Mon passé, mes souvenirs me submergent. Je dois me ressaisir !
Pitié ! Faîtes qu’elle s’en sorte. Je ne veux pas être responsable de sa mort… Je ne veux pas revivre cela.
Chapitre 3 – Anna
Je me réveille dans une chambre d’hôpital. Mes vêtements ont disparu et je suis vêtue de l’une de ces horribles casaques de malade totalement ouverte dans le dos. Je fixe la perfusion reliée à mon poignet. Je m’assieds dans le lit, un peu trop rapidement je suppose puisque je suis prise de