Rencontres aux 4 saisons , livre ebook

Claire RIO PETIT
 
 
 
 
 
 
Rencontres aux 4 Saisons
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Rencontre aux 4 saisons est un ouvrage de fiction. Les personnages, les lieux et les événements sont le produit de l’imaginaire de l'auteure ou utilisés de manière fictive.
 
 
 
Toute reproduction sous quelque forme que ce soit, partielle ou totale, est explicitement interdite sans l’accord écrit et préalable de l’auteure. Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article L.122-5, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
 
 
 
©2023 - Claire RIO PETIT ISBN Numérique : 978-2-9585393-5-1
 
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Couverture, mise en page et illustrations :
Claire RIO PETIT à l’aide d’images issues de Canva et de Freepik.

Table des matières       
Merry Christmas
Le Crash
Joyeuse Saint-Valentin
La Pet-Sitter
Naala
La populaire du lycée
Bella
Le Mole Bar
Vacances en Club
Les Âmes Sœurs
Voyage en Alaska
La kiné

 
Merry Christmas
Je ne cesserai jamais de m’émerveiller devant un tel décor, se dit Laurence en arrivant sur son chantier, situé non loin des rives du lac d’Annecy. La chaleureuse atmosphère de Noël flotte dans l’air de la petite ville enneigée. Dos à la maison, elle observe. Avec nostalgie, son regard s’attarde sur les boules colorées, les guirlandes lumineuses, les sapins odorants décorant les rues et les devantures des boutiques en contrebas. 
 
— Noël est définitivement la période que je préfère, dit-elle en respirant l’air frais à pleins poumons. J’ai vraiment de la chance d’avoir remporté ce contrat. 
 
Surplombant le lac et entourée d’une forêt de sapins majestueux, la maison à ossature bois se fond parfaitement dans le paysage. Elle offre une vue imprenable sur la célèbre étendue d’eau.
Laurence est une décoratrice d’intérieur talentueuse et passionnée. Quadragénaire dynamique, elle adore aider ses clients à créer des espaces chaleureux et accueillants, surtout en cette période de fêtes de fin d’année. Bien qu’elle n’ait jamais eu la chance de rencontrer le grand amour et de fonder une famille, c’est une saison toute particulière pour elle.  C’est LE moment où elle ressent la magie de Noël opérer. Les gens sont plus souriants, plus détendus. Ils se laissent un peu plus porter par l’esprit des fêtes. Un vent festif souffle sur toute la communauté pour quelques semaines. Une bouffée d’oxygène annuelle bienvenue pour beaucoup de personnes avant de devoir replonger, tête baissée, dans le quotidien. 
 
Elle a travaillé dur pour créer et développer son entreprise. Grande et belle femme voluptueuse, elle camoufle ses rondeurs sous des vêtements amples. Son style vestimentaire est également un moyen, pour elle, de se cacher, de ne pas attirer l’attention. Timide, elle est plus à l’aise dans son environnement professionnel structuré que dans sa vie personnelle. Entretenir une vie sociale et aller vers les autres lui demande, à chaque fois, des efforts répétés qu’elle n’a jamais été et n’est pas encore prête à consentir. Pourtant, à l’aube de la cinquantaine, elle est à un tournant de sa vie où elle commence à réfléchir. Fière de son parcours, indépendante et autonome, elle commence à regretter de ne pas avoir trouvé un partenaire pour partager des moments de complicité et les joies d’une vie à deux. 
 
— Bon, ce n’est pas le tout de rêvasser. J’ai du pain sur la planche.
 
Ce projet n’a rien de conventionnel, mais c’est également celui qu’elle prend le plus de plaisir à mener. Elle a carte blanche et elle en profite. Laurence n’a jamais rencontré ni même discuté avec son client, tant son agenda est perpétuellement surchargé. Alice, l’assistante avenante et efficace de Monsieur Hoffmann, lui a servi d’intermédiaire et de contact privilégié pour établir le cahier des charges. Cela n’a pas été chose aisée, mais les deux femmes y sont parvenues. Goûts, préférences, besoins, budget… rien n’a été laissé au hasard.
 
Après des heures et des jours à analyser la demeure, à préparer son projet, elle était fière et avait hâte de le présenter. Pour s’assurer de remporter ce marché qui lui tenait tant à cœur, elle avait innové en proposant une visite virtuelle en trois dimensions à son client pour qu’il puisse se rendre compte du rendu final. Sous le charme, il avait rapidement validé toutes les propositions.
Des semaines de travail plus tard, les travaux touchent à leur terme. Il ne reste plus que quelques aménagements à effectuer. La satisfaction de pouvoir honorer son contrat dans les délais lui donne le sourire et de l’énergie à revendre en cette belle matinée d’hiver. Chargée de ses outils et de ses pots de peinture, elle pénètre dans la maison. Le rouleau en main, des musiques de Noël en fond sonore, elle s’affaire dans le bureau depuis deux heures lorsque, concentrée sur son ouvrage, elle n’entend pas s’approcher l’homme qui vient d’entrer sans frapper.
 
— Bonjour, lance l’inconnu.
 
Laurence sursaute et manque de faire tomber son rouleau. Une giclée de peinture éclabousse sa salopette restée, jusque-là, immaculée.
 
— Mais bordel ! Qu’est-ce que vous foutez là ? C’est une propriété privée, vocifère-t-elle.
— Je me présente, David Hoffmann, je suis le propriétaire des lieux. Je n’ai pas encore eu l’honneur de vous rencontrer Madame, ajoute-t-il en s’inclinant devant elle. 
 
Je viens d’envoyer balader… mon patron ! Pitié, transformez-moi en souris que je puisse aller me cacher dans un trou, se dit-elle alors que le rouge lui monte aux joues. Sa spontanéité fait sourire l’homme tiré à quatre épingles. 
 
— Oh… je vous prie de m’excuser. Je ne pensais pas vous voir ici. Enfin, je veux dire, je ne savais pas que vous deviez passer…
— Cela n’était pas prévu. J’ai décidé de prendre quelques semaines de congés et de venir constater l'avancement des travaux par moi-même. Et, si vous le permettez, j’aimerais bien y participer également, même si je suis loin d’avoir votre maîtrise du rouleau, ajoute-t-il en souriant malicieusement tout en désignant la coulure de peinture s’étalant sur le vêtement de travail. 
 
David est le fondateur et dirigeant d’une chaîne de boutiques de luxe réputée. L’homme d’affaires a travaillé toute sa vie pour réussir dans son domaine et atteindre un certain niveau de succès financier.  Actif, mais solitaire, il n’a jamais vraiment pris la peine de nouer une relation amoureuse stable. Trop occupé à voyager pour affaires, il n’a commencé à ralentir le rythme que récemment. L’achat de cette résidence secondaire est une opportunité, pour lui, de lever un peu le pied et de se déconnecter de son travail. Bien qu’il n’en ait parlé à personne, il prend ses problèmes cardiaques au sérieux et est bien décidé à se détendre, aussi souvent que possible, dans cet environnement paisible. 
 
Honteuse, Laurence n’ose plus rien dire. Plissant les lèvres et baissant la tête, elle se retourne et reprend son activité comme si de rien n’était.
 
David visite pour la première fois sa maison. Il tombe instantanément sous le charme. Cette décoratrice est réellement très douée, ne peut-il s’empêcher de penser. La demeure ressemble fidèlement à la visite virtuelle qu’il avait effectuée. 
 
Le salon est chaleureux, le poêle à bois design n’attend qu’une étincelle pour prendre vie. La cuisine ouverte sur le salon lui donne instantanément envie de mettre la main à la pâte… Récupérant ses lourdes valises, il monte à l’étage et pénètre dans la vaste chambre principale. Le lit king size drapé d’une couverture douillette, d’oreillers moelleux est une invitation au farniente. La vue sur le lac est à couper le souffle tandis que la douce lueur des lampes confère une atmosphère chaleureuse et romantique à la pièce. 
 
David range rapidement ses affaires avant de regagner sa voiture pour aller faire quelques emplettes.  Il mesure sa chance de posséder une telle demeure. Il est bien décidé à remercier sa créatrice comme il se doit.
 
À son retour, il dépose les victuailles dans le réfrigérateur et les armoires en bois naturel. Il aurait nettement préféré préparer le repas lui-même, mais la matinée bien entamée ne le lui permet pas. Presque à regret, il enfourne le plat de cannellonis, provenant du traiteur italien, dans le four avant de rejoindre la décoratrice dans le bureau.
 
— Je peux vous appeler Laurence ? 
— Bien sûr, Monsieur Hoffmann, répond-elle sans cesser son activité.
— Alors, appelez-moi David. Je n’ai pas eu l’occasion de vous remercier pour votre travail. Permettez-moi de vous inviter à déjeuner.
 
La décoratrice descend de son escabeau, recule de quelques pas afin d’observer méthodiquement son travail. Satisfaite, elle jette un œil à sa montre avant de se tourner vers son client.
— Cela vous plaît ? 
— C’est parfait. Lumineux et cosy. Mon bureau et mes nombreux livres y seront parfaitement installés.
— Dans ce cas, si vous me laissez un petit quart d’heure, je serais ravie de me joindre à vous pour le déjeuner.
 
Un toast est porté en l’honneur du prochain achèvement des travaux. Assise face à David, Laurence se sent bien. Sans