Zodiak

Maude Royer

Description

De concert avec les astres, le dieu Zodiak et ses douze Gardiens gouvernent la Terre. Du haut des constellations, ils accordent destinée, pouvoirs magiques et protection aux humains. Chaque fois qu’un enfant vient au monde, il est lié à un ange gardien créé à l’image d’un des douze demi-dieux. Certains
demeurent toutefois invisibles aux yeux de Zodiak. Envoyés dans les sinistres forêts des oubliés, ces nébuleux sont formés pour une vie de servitude. À 19 ans, Hibou deviendra l’esclave du seigneur Ychandre de Sadira, un protégé du Gardien Sagittaire destiné au trône de Nusakan. Persuadé d’obtenir la main de Saraléane, la princesse héritière, Ychandre partira pour le palais de Gemme
flanqué de son centaure protecteur et de Hibou. Mais la route est longue et périlleuse jusqu’à la cité couronnée, où Saraléane se laisse charmer par un mystérieux courtisan…

Informations

• Publié par: Éditions AdA
• Date de parution: 06 mai 2014
• Nombre de lectures: 17
• EAN13: 9782897338886
• Langue: Français

Extrait

Copyright © 2014 Maude Royer
Copyright © 2014 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision linguistique : Isabelle Veillette
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Carine Paradis
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Thinkstock
Mise en pages : Mathieu C. Dandurand
ISBN papier 978-2-89733-886-2
ISBN PDF numérique 978-2-89733-887-9
ISBN ePub 978-2-89733-888-6
Première impression : 2014
Dépôt légal : 2014
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Royer, Maude, 1977-
Zodiak
Sommaire : t. 1. Les nébuleux -- t. 2. La treizième constellation.
Pour les jeunes de 12 ans et plus.
ISBN 978-2-89733-886-2 (vol. 1)
ISBN 978-2-89733-889-3 (vol. 2)
I. Royer, Maude. Nébuleux. II. Royer, Maude. Treizième constellation. III. Titre. IV. Titre : Les nébuleux. V. Titre : La treizième constellation.

PS8585.O97Z42 2014 jC843'.6 C2014-940725-4
PS9585.O97Z42 2014

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À Chantal, une amie très précieuse.
« Née avec le printemps, la femme Bélier gardera toute sa vie un air de jeunesse. Généreuse, elle donne jusqu'au sacrifice le plus extrême, et cela sans rien exiger en retour. »

Prologue
D epuis que le monde est monde, les aléas des astres gèrent la destinée des hommes. Ce fut l’an 1, toutefois, qui marqua le début du règne céleste du dieu Zodiak et de ses 12 Gardiens, les demi-dieux. De concert avec le Soleil, la Lune et les étoiles, ils gouvernent la Terre et ses saisons.
Le firmament — l’univers de ces divinités — est divisé en 12 groupements d’étoiles traversés par le Soleil. Ces constellations sont appelées Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion, Vierge, Balance, Scorpion, ­Sagittaire, Capricorne, Verseau et Poissons. Un Gardien du même nom dirige chacune de ces constellations, qui correspondent sur Terre à autant de saisons. Chacun leur tour, les demi-dieux veillent sur les humains le temps d’une de ces 12 saisons.
Mais chaque année survient un bref laps de temps que ne régit aucun Gardien. Il s’a git de la nuit qui sépare la saison du Scorpion de celle du Sagittaire. Au lieu d’échanger les rênes au cœur de la nuit, le Scorpion abaisse ses paupières dès le coucher du soleil, tandis que le Sagittaire n’ouvre les yeux qu’au lever du jour. En outre, l’espace de cette seule et unique nuit, même le dieu suprême ne regarde pas ce qui se passe sur Terre. C’est le moment où se montre la nébuleuse de Meriëm, un amas diffus de poussière d’étoiles, et Zodiak n’a plus d’yeux que pour elle.
Sur la Terre, partout dans les cinq empires, cette nuit qui mène de la huitième à la neuvième saison est alors célébrée dans la plus grande exubérance. En cet instant légendaire, bien des actes se voient dépouillés de leur caractère interdit. Qu’ils soient nés en saison de Feu, d’Eau, de Terre ou d’Air, qu’ils soient nobles ou paysans, les hommes se mêlent sans distinction, mangent, boivent et dansent jusqu’à l’épuisement.
Chapitre 1
Gemme, empire de Nusakan
5992 après Zodiak
La nuit de la nébuleuse de Meriëm
L ’empereur de Nusakan était un bon vivant et un dirigeant apprécié de la majorité. Lors des festivités de Meriëm, les portails de la cour de son palais s’ouvraient devant chacun de ses sujets. Mais cette année-là, Esylvio de Gemme ne se mêlerait pas à son peuple. Il n’avait pas le cœur à se réjouir des permissions de Zodiak. Dans la chambre de la plus haute tour du palais, à bout de nerfs, il faisait les cent pas. L’impératrice Izoëlle allait sous peu mettre au monde leur premier enfant.
Au cours de la dernière semaine, de nombreuses sages-femmes s’étaient relayées auprès de la future mère, faisant tout en leur pouvoir pour déclencher l’accouchement avant la venue de la nébuleuse. L’impératrice avait bu sans rechigner toutes les tisanes et les potions reconnues pour cette vertu. On avait usé de rituels et d’incantations, mais ce n’était que la vieille que la magie s’était finalement révélée assez puissante pour entraîner les premières contractions. Et maintenant, la nébuleuse de Meriëm allait se montrer, et l’héritier n’était toujours pas délivré du sein de sa mère.
Flanquant l’empereur, un homme au corps de cheval et au torse droit et musclé suivait tous ses mouvements. Or, seul Esylvio lui-même avait le pouvoir de voir son ange gardien et de percevoir le bruit de ses sabots sur la pierre dure et luisante du sol. S’approchant de la grande fenêtre mouchetée par une faible pluie, il se mit à fixer le ciel, que le soleil était sur le point de déserter. Une main enserrant l’épaule de l’empereur, Kaus sentait ses tressaillements à chacun des cris de son épouse. Le centaure observait lui aussi la moindre variation venant du ciel.
La période du Scorpion en était à son dernier jour. La saison d’Eau et ses torrents de pluies s’achevaient. Dès l’aube prochaine commencerait la chaude saison de Feu du Sagittaire. Mais la nuit qui séparerait ces deux saisons serait, comme chaque année, dépourvue de toute manifestation divine, sans chaleur, sans pluie, sans la plus petite brise.
— Ne ferme pas les yeux, Scorpion, implora l’empereur. Pas maintenant…
— La nébuleuse est presque là, Majesté, indiqua Kaus à contrecœur. Je la vois qui se dessine.
L’empereur n’avait pas une aussi bonne vue que la créature céleste. Aussi secoua-t-il la tête, ne voulant croire à ce que sous-­entendaient les mots du centaure qui veillait sur lui depuis son tout premier souffle de vie. Esylvio quitta la fenêtre pour se remettre à faire les cent pas.
Un œil sur son protégé et l’autre vers l’extérieur, Kaus continua à suivre les ondulations du firmament. La pluie s’était interrompue, et les fines gouttelettes glissaient désormais le long de la vitre comme autant de larmes.
— Il est trop tard, affirma bientôt Kaus. Les yeux du Scorpion ont commencé à se fermer.
L’empereur revint se placer aux côtés du centaure, face au ciel, dos à son épouse et aux cinq sages-femmes qui entouraient son lit.
— Cessez vos manœuvres, ordonna-t-il. Cet enfant ne doit pas sortir avant le lever du soleil ! Par Zodiak, il faut attendre le réveil du Sagitta ire !
— Arrêtez de pousser, Votre Grâce, dit Élona, la patronne des sages-femmes, en réponse au geignement de l’impératrice Izoëlle.
— S’il fallait, s’il fallait…, se mit à paniquer Esylvio.
La main de Kaus pressa à nouveau l’épaule de l’empereur, dont les yeux s’assombrissaient au même rythme que le ciel. L’ange gardien était peiné de constater que, malgré ses somptueux habits et la lourde couronne d’or qui ceignait son front, Esylvio n’avait plus grand-chose de royal. À son teint cireux et à la mollesse de son échine, on l’aurait dit aussi souffrant que son épouse, en travail depuis une journée entière.
« Par la lumière de Nusakan, Zodiak, ne nous quitte pas des yeux », supplia le centaure en lui-même.
— Fais quelque chose, Kaus ! exigea soudain l’empereur en pivotant vers sa femme.
— Je ne peux rien faire, Majesté. Je vous assure, toutefois, que