La ballade d'un idéaliste , livre ebook

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2017

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Le train de 19 h 05 quittait lentement la capitale sous la protection de hauts immeubles aux fenêtres lumineuses. Plongée dans la pénombre d’un morne automne, la voiture n° 17 respirait la tristesse.
Dans moins de quatre heures, je serais chez moi, parmi les miens, dans ma Vendée natale. Je faisais le voyage chaque mois. Le plus souvent seul. D’ordinaire, je m’intéressais peu aux passagers, pas même à la personne assise à mes côtés. Le journal Le Monde me tenait compagnie
jusqu’à Angers. Un livre de poche prenait le relais. Il m’arrivait de reluquer des femmes qui me plaisaient, plutôt des brunes puisque je suis blond. La réciproque devait être vraie. Je pensais parfois à la rencontre fatale, celle qui chamboule toute une vie. Jusqu’à aujourd’hui, rien de sensationnel ne s’était produit.
Cinq minutes après le départ, venue d’une autre voiture, une jeune femme prit place à ma gauche. Immédiatement, j’eus envie de lui adresser la parole. Elle fumait une gitane sans filtre.
Début de la nouvelle intitulée " Coup de foudre ".
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Publié par

Date de parution

11 avril 2017

Nombre de lectures

1

EAN13

9782312051284

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

La ballade d’un idéaliste
DU MÊME AUTEUR

QUAND J’ÉTAIS CHÔMEUR Les Éditions du Net, 2015.
QUAND LE BONHEUR SE FAIT CHAGRIN Les Éditions du Net, 2014.
L’ÉCRITURE EST UNE DROGUE DURE Les Éditions du Net, 2013.
LE QUOTIDIEN D’UN “O.S.” DU JOURNALISME
ou l’édifiant témoignage d’un correspondant de presse nantais
Éditions du Petit Pavé, 2011.
RETROUVAILLES À L’ANSE ROUGE Éditions du Petit Pavé, 2009.
LE RETOUR DE L’ABBÉ FOURNIER Éditions du Petit Pavé, 2007.
AU-DELÀ DES APPARENCES Éditions Opéra, 2002.
POUR QUELQUES MOTS DE TROP Éditions Opéra, 1997.
L’ARLEQUINE Media France Éditions, 1994.
À tous les livres que j’ai écrits avant, et à cette femme qui, depuis quarante ans, malgré les aléas et les tourments, continue de m’accompagner dans mon aventure littéraire.






















Illustrations de couverture
Photos de Jean-Pierre Raison :
« La campagne verdoyante et vallonnée
du bocage vendéen. »
Jean-Pierre Raison












LA BALLADE

D’UN

IDÉALISTE

(récits, nouvelles et tranches de vie)
















LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 Saint-Ouen
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05128-4
SOMMAIRE



PRÉSENTATION

PREMIÈRE PARTIE

La cabane de la Maha
Des étés laborieux
Les trois de Saint-Gab’
Gardien de but(s)
Drôle d’enterrement
Funeste Mai 68
Bienvenue au 5e R.M.P.


DEUXIÈME PARTIE
À moi Paris !
Coup de foudre
Mélanie d’amour
La petite annonce
Mon premier livre
Le manifeste idéaliste


TROISIÈME PARTIE
Auprès de ma brune ou le repos du guerrier voyageur
La méthode Coué d’un romancier raté
Les jeunes filles m’inspirent
Même les héros ont une fin
Ici repose Fabrice Delgadeau
Il était plus qu’un frère
Ainsi va la vie


QUATRIÈME PARTIE (bonus)
Rituelle balade de nuit
Les Vandales
L’enlèvement du vicomte
Liaisons aventureuses
Maman, Guylaine et moi


Postface
Présentation
La ballade d’un idéaliste est un recueil de textes : récits, nouvelles et tranches de vie.
Le personnage principal de ce livre, c’est l’auteur lui-même. D’inspiration autobiographique, cet ouvrage dresse un portrait en creux de Jean-Pierre Raison à différents moments de sa vie, et sous divers angles. S’y ajoutent un zeste de romanesque pour pimenter les histoires et un brin de fiction pour enjoliver la narration. Ainsi se dessine un fil conducteur qui donne un sens et une cohérence aux récits successifs.
L’auteur nous offre vingt-quatre textes d’une grande diversité, par leurs contenus et par leurs formes. Des histoires qui vont de l’adolescence à la soixantaine, en passant par les périodes sombres. Émouvant et drôle ; affable et provocant ; ironique et plaisant ; frivole et pénétrant, Jean-Pierre Raison fait appel à une large palette de sentiments pour dépeindre des personnages qui sont en vérité ses alter ego. Il se met en scène et endosse (presque) tous les rôles pour traduire ce qu’il a vécu, pour exprimer l’insouciance, la gravité, la réussite, l’échec, l’espoir, la désillusion, le bonheur, la souffrance, la joie de vivre, la mort.
PREMIÈRE PARTIE

L’enfance.
La jeunesse.
Le pensionnat.
Le football.
Les copains.
La fac.
L’armée.
La cabane de la Maha
– Vous n’allez pas tourner en rond toute la matinée !
Il fallait qu’il le dise, qu’il se soulage. Dieu sait s’il aurait pu leur adresser d’autres remarques, mais ils n’entendaient jamais que celle-là. Sous son visage impénétrable, on sentait un homme exaspéré. Ils avaient alors intérêt à trouver de l’occupation, sinon à sortir de son champ de vision. Faute de quoi, s’il ne leur tombait pas sur le poil avant, l’heure du déjeuner serait invivable. Tous les deux, sans parler de leur mère, subiraient son humeur des mauvais jours. Non, il ne céderait pas à la brutalité, hormis quelques coups de fourchette sur les doigts, mais il se dégagerait de lui une telle sévérité que le repas leur semblerait durer une éternité.
Céline et Olivier, son jumeau, allaient sur leur treize ans. Ils supportaient de moins en moins cette absence de communication entre lui et eux, surtout cette dureté vis-à-vis de leur chère maman qui était la bonté personnifiée. Alors, pour une fois, ils se sont creusé la cervelle. Ils n’ont pas cherché, sous prétexte de l’aider, à se réfugier dans le giron de leur mère, ce qui aurait aggravé leur cas. Ils ne se sont pas contentés de sortir de la maison et d’aller jouer dans le silo à blé. Ils ont pris leur vélo, et ils sont partis ramasser des champignons. Pas n’importe où. Pas dans les prairies avoisinantes. Non, dans les ravins de la Maha, sur le versant nord du célèbre mont des Alouettes. La Maha ! Nom magique, beau comme la Vierge, mais aussi lieu-dit aux consonances nippones, et justement profané par les fanatiques du motocross.
Sur ce terrain abrupt et sauvage, piqué de genêts, où affleure la roche, que pouvaient-ils dégotter d’autre que des coulemelles, ces champignons que, dans le bocage vendéen, l’on appelle des « nez de chat » ? Qui plus est, ils n’étaient pas décidés à investir coûte que coûte un domaine aussi singulier où les ronces prolifèrent comme les colchiques dans les prés humides. Au contraire, ils savaient bien qu’ils se laisseraient aspirer par les sentiers tortueux et que leur soif de mystère les mènerait jusqu’à la cabane.
La cabane de la Maha, tel était inconsciemment l’objectif de leur virée. Ah ! si, au passage, ils pouvaient s’emparer de quelques lépiotes au chapeau écaillé, ils reviendraient la tête haute, et, bien avant de les déguster, quel régal ce serait de les exposer au regard de celui qui ne voyait en eux que des paresseux. Hélas ! Hélas ! ils risquaient de ne rien rapporter, sinon une ribambelle de mousserons, glanés à l’ombre d’un taillis, qui iraient droit à la poubelle. Olivier, instinctif comme une belette, avait des chances de débusquer une poignée de girolles que leur mère mitonnerait pour garnir un poulet de grain.

– Céline ! appela Olivier qui avait dévalé un coteau escarpé à la vitesse d’un lièvre apeuré. Parvenu au fond du ravin sans avoir trébuché, il s’était vite retourné, moins pour se glorifier que par tendresse envers sa sœur : pendant sa course folle, elle avait dû se mordre les doigts en craignant le pire.
Céline avait-elle disparu ? Sa robe de cotonnade vert émeraude se confondait-elle avec la végétation ?
– Céline ! cria-t-il, à nouveau.
L’écho hésita à lui répondre. Olivier redoubla de conviction. L’écho se montra plus audacieux. Ils échangèrent quelques mots brefs. Olivier se serait amusé de ce dialogue à répétition s’il n’avait eu l’esprit accaparé par ce désir ardent : voir sa sœur réapparaître. Une ultime fois, il s’époumona. Hormis l’écho, personne ne se manifesta. Décontenancé, Olivier s’assit sur une souche. Il fixa ses pataugas, bottes de sept lieues de blondinet, et frissonna en pensant à sa Céline, Poucette aux yeux en amande, égarée dans les broussailles, ou kidnappée par un mauvais génie surpris en sa tanière.
Olivier romançait au grand galop, révélant ainsi son tempérament volcanique et son goût pour les récits fantastiques. Quel beau sujet de rédaction il tenait là, et, malgré son désespoir, il imaginait le professeur de français en train de lire sa composition devant une classe de cinquième ébahie.
Une volée de moineaux s’échappa d’une haie, qui le tira de ce songe présomptueux. Il leva la tête vers le ciel lumineux, quoique décoloré. Après quelques battements de paupières, il scruta les nuages et chercha le soleil. Une larme perla à son œil droit, puis une autre qui courut sur sa joue. À nouveau il s’abandonna à la rêverie jusqu’à ce que ses yeux se brouillent et pleurent.
Il devenait mélancolique quand un appel à l’aide le fit sursauter. C’était la voix de Céline. Olivier dressa l’oreille et cria à son tour le prénom de sa sœur. Personne ne répondit, pas même l’écho. Une brise tournoyante s’était levée qui bousculait les sons et l

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