La morale appliquée à la politique
209 pages
Français

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La morale appliquée à la politique , livre ebook

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Description

Extrait : "La morale est l'art de bien vivre ; c'est la science pratique des devoirs ; elle enseigne à opposer la raison aux passions, le courage à la fortune, la nature aux coutumes; à se conformer, dans ses actions, à ce qui est juste et honnête, après avoir établi en principe que tout ce qui n'est pas juste et honnête ne saurait être utile."

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 27
EAN13 9782335091816
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0008€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335091816

 
©Ligaran 2015

La politique injuste est mère de toutes les injustices et de tous les crimes des hommes.

POLYBE.
À MONSIEUR LE COMTE
BOISSY-D’ANGLAS,
PAIR DE FRANCE,
MEMBRE DE L’INSTITUT, ETC
Monsieur et très illustre Confrère,

C’est sans votre agrément que je place votre nom en tête de cet ouvrage. En sollicitant cette faveur, que j’aurais sans doute obtenue de votre amitié, je me serais imposé des obligations dont j’ai voulu m’affranchir : votre modestie eût gêné mon langage, je n’aurais pas été le maître de me rendre, en ce moment, l’interprète de l’opinion publique, et d’exprimer sans réserve tous les sentiments dont vous m’avez pénétré.
Si la flatterie est un présent, l’éloge mérité est une dette, et la reconnaissance contemporaine ne doit pas craindre de parler le langage de la postérité. Ne lui laissons donc que le soin de fixer votre rang dans le petit nombre des hommes à qui il a été donné, comme à vous, de lutter pendant trente ans contre les excès d’une révolution terrible, sans déroger un moment aux principes éternels de la philosophie et de la liberté, où elle avait pris sa source.
Ami du sage et vertueux Malesherbes, vous avez continué ce grand homme au milieu des tempêtes civiles où il a trouvé une mort si funeste et si glorieuse. Vous partagerez avec lui l’immortalité de la sagesse et de la vertu, la seule qui n’ait rien à craindre du jugement de l’histoire.
Élevé plusieurs fois au pouvoir, sous l’influence des partis dont vous n’avez jamais accepté la loi, vous n’avez point oublié que le bien public est le seul but d’une ambition louable, et que les plus nobles pensées ne sont que de beaux rêves aux yeux des hommes, si elles ne sont mises en actions.
Dans cette affreuse journée du 1 er prairial, dont je m’honore d’avoir partagé les périls, vous avez réalisé la sublime fiction d’Horace, en offrant au monde le modèle achevé de l’homme juste et fort , que les fureurs de la multitude et les poignards de la tyrannie ont trouvé inébranlable au poste de l’honneur, et auquel la crainte de la mort, d’une mort horrible, mille fois présente à ses yeux, n’a pu arracher un seul mot où le crime triomphant n’ait entendu sa condamnation.
Vous réunissez en vous la triple qualité de législateur, d’homme d’État, et d’homme de lettres ; et dans chacune de ces nobles fonctions, où vous vous êtes illustré, vous avez pris la morale pour base de votre conduite, de vos ouvrages, et de vos discours ; elle respire dans cet admirable rapport sur ta situation politique de l’Europe , que l’assemblée accueillit avec enthousiasme, et dont elle ordonna l’impression et la traduction dans toutes les langues ; dans cette patriotique harangue où vous demandez des statues pour les grands hommes qui honorent la France  ; dans ces discours éloquents où vous vous élevez avec une si profonde indignation contre les jeux et la loterie  ; où vous avez combattu si généreusement en faveur de la liberté de la presse et de la liberté des cultes .
Tant de travaux politiques, qui tiennent une si grande place dans votre vie, ne vous ont point détourné de la carrière des lettres, et plusieurs ouvrages, dignes de la postérité, ont marqué votre place dans cet institut qui s’honore de compter parmi ses membres l’auteur de l’ Essai sur les fêtes nationales , de l’ État de la France, présent et avenir , et des Recherches sur la vie, les écrits et les opinions de M. de Malesherbes .
C’est à vous que l’histoire appliquera sans hésiter cet éloge que le cardinal de Retz fait de lui-même avec si peu de vérité :

« Dans les mauvais temps il n’a pas abandonné la patrie ; dans les bons il n’a eu d’autre intérêt que celui de la France ; dans les désespérés il n’a jamais cédé à la crainte. »
En plaçant mon ouvrage sous la protection d’un grand citoyen, dont la vie sans tache, uniforme dans sa dignité, féconde pour la patrie, pour la gloire et pour les lettres, offre le modèle des talents et des vertus qui peuvent seuls réconcilier la morale à la politique , je donne à mes lecteurs un garant irréfragable de la pureté de mes intentions et de la fermeté de mes principes.
Je suis avec respect,

Monsieur le Comte,

Votre affectionné serviteur et confrère,
JOUY.
Discours préliminaire
J’entends répéter chaque jour que la civilisation est parvenue à son plus haut point, que la pensée humaine a tout épuisé, qu’en toutes choses les véritables principes ont été découverts, et cependant l’ouvrage que je publie a pour but de prouver que cette lumière immense, résultat des combinaisons de l’industrie et de la pensée, n’est que l’aurore des destinées humaines, et que la civilisation morale est encore au berceau.
Toutes les vérités reconnues ont été des paradoxes ; celle que je proclame dans cet ouvrage, avec la conviction la plus intime, étonnera l’orgueil de quelques hommes, pleins d’une invincible confiance en leur propre sagesse, d’autant plus opiniâtres dans la bonne opinion qu’ils ont d’eux-mêmes, que leur entêtement prend sa source dans des erreurs acquises à grands frais de temps et d’éducation.
Les sciences physiques et mathématiques, les arts et l’industrie, ont sans doute fait d’immenses progrès ; mais la civilisation, considérée comme science morale, est demeurée imparfaite. En vain quelques peuples de l’Europe me montreront-ils des palais, des tableaux, des statues ; en vain m’étaleront-ils les prodiges de l’industrie et des arts : c’est à d’autres signes que je puis reconnaître des nations civilisées. Tout le luxe, toute la pompe du génie lui-même, décorent la barbarie, et ne la font pas disparaître.
Montrez-moi vos lois, vos institutions, dirai-je à ces peuples si vains de leurs théâtres et de leurs arcs de triomphe ; apprenez-moi quels principes vous régissent, quelle éducation vous donnez à vos enfants. Je vous demande des actions, vous me présentez des livres ; je vous parle de sentiments, de croyances, et vous m’étalez des doctrines : n’écrivez-vous de si admirables choses que pour vous dispenser d’en faire d’honnêtes ?
Dès qu’un homme s’est trouvé en présence d’un autre homme, les devoirs d’individu à individu ont pris naissance.
Dès que plusieurs hommes se sont rassemblés au bord d’un fleuve pour y élever les cabanes d’une société naissante, cette société s’est imposé des devoirs envers chacun de ses membres ; et chaque individu à son tour a contracté des engagements tacites ou exprimés envers la société souveraine.
Dès que deux ou plusieurs peuplades ont formé des sociétés séparées à des distances plus ou moins rapprochées les unes des autres, ces différentes sociétés ont eu des devoirs à remplir entre elles.
Cette grande machine politique a pour ressort principal la justice  ; pour moyen conservateur, le patriotisme  ; pour principe de destruction, l’anarchie ou l’arbitraire .
Que l’individu soit juste pour son semblable et pour la société ; que la société soit juste pour l’individu et juste pour les autres sociétés ; voilà le devoir universel : que l’individu tyrannise ou son semblable ou les autres sociétés ; que la société à son tour tyrannise ou l’individu ou les autres sociétés, voilà le crime : enfin, que l’individu se sacrifie pour la société, voilà l’héroïsme.
Telles sont les bases immuables du grand code émané de la justice universelle : ses principes ont leurs échos dans la conscience de tous les hommes ; comment ne pas s’étonner qu’ils aient été jusqu’ici méconnus, et que les peuples qui se vantent de la plus haute civilisation en aient à peine adopté quelques préceptes dans l’habitude des relations civiles et individuelles ?
La nécessité de la justice entre les individus se fait comprendre de tous les esprits, se fait sentir à tous les cœurs ; et cependant ce principe universel, borné dans son application, n’a jamais été suivi dans ses conséquences.
Une justice rigoureuse a été invoquée dans la morale individuelle ; une justice de convention (ce que Pope n

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