La vérité au bout du chemin
172 pages
Français

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La vérité au bout du chemin , livre ebook

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Description

Jusqu’où un amour fou peut-il vous entraîner ? Jusqu’aux pires bêtises ? Jusqu’à des renoncements extrêmes ? Jusqu’au sacrifice ultime ?


La réponse à cette question paraît ne connaître aucune limite pour Dieudonné Laborie et sa femme Isabelle, privée d’une partie de sa raison par un accident, dont les frasques alimentent tour à tour la curiosité, l’indignation ou le mépris de leur entourage.


Mais n’y a-t-il pas autre chose derrière les apparences ? Dans cet engrenage dont semblent prisonniers les deux époux, chacun ne s’obstine-t-il pas à cacher ses véritables sentiments ?


Où se cache donc la vérité ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 octobre 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782383512325
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La vérité au bout du chemin
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Florence Levet
La vérité au bout du chemin

 
Autres parutions de l’autrice chez Nombre7 Editions :
Le carnet noir, novembre 2021
La femme de Bernard, septembre 2021
Sous un tas de pierres, décembre 2020
Dans l’inconnu au milieu de nulle part, juillet 2020
La neuvième vie du chat, juillet 2020
Un hiver au bord de la mer, octobre 2019
Deux fois disparue, janvier 2019
Jours de brouillard, août 2018
La maison de l’escalier, août 2018
Les deux maris du docteur Marchadier, août 2018
Une vie pour une autre, janvier 2018
Une terre de cailloux et de soleil, janvier 2018
Les cousins Bruneau, octobre 2017
Des orages et des loups, octobre 2017
Le reflet insolite de la robe émeraude, octobre 2017
 
 
I
— Tu ne crois pas que nous nous sommes perdus, René ? Nous avons dû dépasser la maison.
— Je n’ai rien vu. Avec cette pluie…
Le jeune homme laissa sa phrase en suspens, il se pencha en avant et passa le dos de sa main sur le pare-brise de la voiture pour en effacer la buée qui se formait. Sa compagne se rejeta en arrière et soupira.
— Nous roulons bien depuis plus de dix kilomètres, après ce village où tu as demandé ta route.
— Oh non, pas tant que ça, je t’assure, Françoise. C’est que nous allons lentement.
— Il me semble que la voiture cahote dans ce maudit chemin depuis une éternité.
— Continuons encore un peu.
— La nuit tombe vite. Avec ce ciel bouché, dans moins d’une demi-heure on n’y verra plus rien du tout.
— Il y a de la lumière, là-bas, sur la droite. Peut-être que c’est ce que nous cherchons et, en tout cas, nous pourrons demander où nous sommes.
Les deux jeunes gens avancèrent sous la pluie pendant encore quelques minutes sans s’adresser la parole. Françoise avait allumé la radio et une musique de danse avait envahi brusquement l’habitacle, contrastant avec leurs pensées moroses.
— Quel désert ! observa la jeune femme, dont le regard avait continué à errer sur la campagne. Quelle idée tu as eue d’acheter quelque chose par ici ! 
René ne répondit pas. Il aurait pu répéter à sa sœur, une fois de plus, qu’il avait besoin d’un endroit tranquille pour travailler et que ce séjour retiré était le seul genre de villégiature qu’il pouvait s’offrir dans l’immédiat. Dès le départ, Françoise avait été hostile au projet qu’il avait formé d’acquérir, avec sa part de l’héritage de leur mère, une modeste résidence secondaire dans un lieu isolé. Il n’en était d’ailleurs qu’aux pourparlers et l’agence lui avait communiqué plusieurs adresses. Mais ce qu’il avait visité jusqu’ici ne l’avait pas incité à faire affaire avec les propriétaires. Beaucoup de ces constructions étaient non seulement vétustes, comme il s’y attendait, mais également beaucoup trop importantes pour ce qu’il voulait en faire, avec des bâtiments de ferme dont il n’avait pas l’utilisation. Il ne cherchait qu’une maison d’habitation avec un peu de terrain pour s’y sentir chez lui, éventuellement y accueillir sa sœur ou quelques amis, et rien de plus.
La lumière entrevue un peu plus tôt leur apparut enfin toute proche. Le chemin présentait une fourche permettant de se diriger droit dessus.
— Essayons d’aller par-là, proposa René en tournant son volant.
— Ce coup-ci, mon petit vieux, c’est la cour de ferme qui t’attend ! persifla sa sœur.
Mais son ironie n’entraîna aucune réaction de mauvaise humeur et, quelques tournants plus loin, René immobilisait son véhicule le long d’un bâtiment bas qui devait être une étable.
— Pourquoi tu n’entres pas dans la cour ? questionna la jeune femme.
— Si nous ne sommes pas chez notre vendeur, nous aurons l’air malin !
— On va se tremper en traversant. Tu as vu ce qui tombe ?
— Tu n’as qu’à m’attendre dans la voiture.
— Merci bien !
— Arrête de rouspéter et, après tout, fais-en donc à ta tête !
Les deux portières claquèrent en même temps et les jeunes gens coururent vers le perron de l’habitation d’un même élan. Mais ils s’arrêtèrent net en voyant un grand chien noir hirsute débouler sur eux en aboyant. Françoise émit un léger cri et se rapprocha de son frère, tandis que le molosse se contentait de tourner autour d’eux en montrant les dents et en grondant. La porte s’ouvrit brutalement, un rai de lumière jaune filtra au-dehors et une voix de femme cria d’un ton peu accueillant :
— Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que vous voulez ?
— Nous cherchons monsieur Verdier, répondit René aussitôt, soulagé de rencontrer enfin un être humain parlant la même langue que lui dans ce milieu hostile.
— Il n’habite pas ici.
Et l’hôtesse de la maison s’apprêtait à leur refermer la porte au nez lorsqu’une autre voix, masculine celle-là, les apostropha de l’autre côté de la cour.
— Qu’est-ce que vous lui voulez, à Verdier ?
— Acheter sa maison.
— Elle n’est pas à vendre.
Cette fois, la patience de René avait atteint ses limites. Il se retourna vers son interlocuteur invisible, dont la silhouette indistincte se profilait sur le seuil de l’étable, et protesta vivement.
— Si, elle est à vendre. Il y a eu une annonce dans le journal et j’ai contacté l’agence chargée de l’affaire, qui m’a donné l’adresse.
— En tout cas, il n’est pas là, riposta l’autre, sans se laisser démonter. Il s’est absenté pour la journée. Je le sais, c’est moi qui ai rentré ses bêtes.
— Et quand est-ce qu’il va revenir ?
— Sans doute au car de sept heures. Il ne sera pas là avant sept heures et demie ou huit heures.
— Très bien. Nous allons l’attendre. Où est la maison ?
— La première à droite en descendant le chemin, derrière le bois de sapins.
— Merci.
Françoise et René amorcèrent un repli stratégique vers leur voiture. Eurent-ils un mouvement imprudent ? Ou bien fut-ce le bruit du parapluie de Françoise retourné par un coup de vent qui précipita les événements ? Toujours fut-il que le chien, dont ils avaient oublié la présence le temps de la discussion, jeta un bref aboiement avant de refermer ses crocs sur le mollet de la jeune femme. Celle-ci poussa un hurlement en se raccrochant au bras de son frère, lequel, d’un mouvement instinctif, balança son pied dans le ventre de l’agresseur. La bête glapit à son tour et s’écarta en grognant. Mais Françoise, en reculant, avait mis le pied dans un trou, elle sentit craquer sa cheville au moment où celle-ci se tordait brutalement, se dérobant sous elle. Sans l’appui de René, elle serait tombée.
— Qu’est-ce qu’il y a encore ? questionna l’homme en s’avançant.
— Votre chien m’a mordue, gémit Françoise, et je me suis cassé la cheville.
— On n’a pas idée de laisser de pareils fauves en liberté ! renchérit René. Ma sœur est blessée.
À ces paroles de reproche, l’autre se hâta d’accourir. Quant à la femme sur le perron, elle avait ouvert complètement la porte et la lumière inondait la cour à présent, éclairant la scène.
— Entrez, on va vous arranger ça… Aide-la donc à marcher, Léonard.
Les deux jeunes gens jetèrent un regard curieux à leurs hôtes improvisés. La femme était jeune et belle, avec des cheveux noirs relevés en chignon dégageant un visage fin. Son compagnon paraissait encore plus jeune, presque un enfant, il avait des allures de bohémien avec ses yeux sombres et sa tignasse en bataille.
S’appuyant d’un côté au bras de René, qui l’avait débarrassée du parapluie, à la main tendue par l’adolescent de l’autre, Françoise clopina jusqu’à la porte et gravit les degrés du perron, ils entrèrent directement dans une vaste pièce qui constituait à la fois, apparemment, la cuisine et la salle commune.
Tandis qu’elle se laissait tomber au bout d’un banc et que son hôtesse l’aidait à retirer sa chaussure et à relever son bas de pantalon trempé et déchiré, René était demeuré devant la porte et, un peu inquiet, il se demandait dans quel genre d’endroit ils venaient d’atterrir. En effet, la grande salle mal éclairée par une grosse suspension en cuivre pendant du plafond laissait deviner quelque chose qui ressemblait davantage à un campement de romanichels qu’à l’idée qu’il s’était faite jusqu’ici d’une paisible ferme limousine. Devant le feu, un homme était accroupi sur une chaise basse, tournant le dos aux autres, et tisonnait les braises. Près de lui, dans un fauteuil, une jeune femme blonde pouponnait deux nourrissons emmêlés sur ses genoux comme de jeunes chiots. Deux autres bambins se chamaillaient en poussant des cris aigus. Seule, en bout de table, imperturbable sous la maigre lumière, une fillette écrivait avec application dans un cahier d’écolier. Tous avaient posé un regard plus ou moins indifférent sur les arrivants sans pour autant interrompre leurs occupations, comme si leur entrée ne les concernait pas. Même les enfants n’avaient abandonné qu’un instant leur querelle pour venir regarder de près les inconnus, avant de retourner à leurs jeux.
— Eh bien, Léonard, au lieu de rester planté, trouve-moi de quoi faire un pansement propre, ordonna la jeune femme agenouillée devant Françoise.
L’adolescent eut l’air effaré et elle haussa les épaules, tandis que la jeune mère précisait :
— Il y a du coton, de l’alcool et des bandes tout en haut du placard, à droite, tu sais bien.
Le garçon obéit et rapporta les objets demandés, puis il s’empressa de s’éclipser avant qu’on ne lui réclame autre chose. Pendant que son infirmière de fortune commençait à opérer, Françoise s’efforça de faire bonne figure, malgré l’indifférence apparente dont faisaient preuve ses hôtes. Il y eut des pas au-deho

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