Le secret de Noëlle
127 pages
Français

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Le secret de Noëlle , livre ebook

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Description


Quand la chrysalide deviendra papillon




Rien ne va plus pour Noëlle, consultante en ressources humaines en Vendée et, à ses heures perdues, bénévole dans une association de protection de l’enfance qui vise à traquer les cyberpédophiles.



Son époux l’a quittée, sa fille unique ne veut plus la voir, sa famille lui réserve des surprises édifiantes, son patron fait tout pour la faire craquer. Elle tente malgré tout de résister avec détermination et humour...



Une rencontre amoureuse l’aide à supporter ce qui lui arrive mais un coup de théâtre vient compromettre cette lueur d’espoir dans sa traversée du tunnel.



Traquée de toutes parts, sortira-t-elle indemne de ce cauchemar ?



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 janvier 2022
Nombre de lectures 3
EAN13 9782381539263
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le secret de Noëlle
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeurtiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
MARTINE MARTIN-COSQUER
Le secret de Noëlle
« Le roman, c’est la clef des chambres interditesde notre maison. »
Louis Aragon
1 / NOËL 1978
Aujourd’hui, c’estle jour de mon huitième anniversaire. Née un vingt-cinqdécembre, mes parents m’ont prénomméeNoëlle. Je ne crois plus au père Noël, ce que jen’ai confié à personne de peur de n’avoirqu’un seul cadeau. Sous le sapin, je saisis deux paquets àmon nom, dénoue le ruban rouge du plus modeste et retire lepapier cadeau. L’écrin noir qu’il dissimulecontient une montre plaquée or au petit cadran rond. Commeelle est ravissante ! Je la mets à mon poignet gauche et,fière, lève le bras pour l’exhiber. Au tour dusecond présent, beaucoup plus volumineux, d’êtredéballé. J’ôte le papier vert recouvertd’étoiles blanches qui enveloppe un coffre en bois clairverni. Que peut-il contenir ? Son couvercle levé, unmicroscope noir, mon rêve, apparaît devant mes yeuxémerveillés. C’est inespéré. Papase tient face à moi, me regarde avec tendresse et fierté.Je me précipite dans ses bras, l’embrasse ainsi quemaman. Après avoir posé le coffret sur la table de lasalle à manger, je sors le microscope. Que vais-je pouvoirobserver ? Papa va chercher une épingle, la nettoie avecde l’alcool et se pique le doigt. Il verse une goutte de sanget l’étale entre deux lames de verre et disposel’ensemble sous l’optique du microscope. À montour de m’installer et regarder. Je règle la molette etsoudain, comme par magie, apparaît une multitude de minusculesronds mauves et luisants au cœur transparent. Je prendsconscience que nous sommes constitués de ces cellules et quechacune d’entre elles est vivante.
Mon frère Fabien, qui adix ans, se réjouit de son cadeau : une élégantemontre LIP. Ma sœur Murielle, plus jeune d’une année,a découvert, avec joie, le manteau écossais qu’elleavait admiré dans une vitrine. Il lui va à ravir. Mesparents nous ont beaucoup gâtés. Kléber, notrepère, gagne bien sa vie. Il est notaire à LaRoche-sur-Yon. Notre mère, Marie-Claire, ne travaille pas pourse consacrer uniquement à notre éducation.
Minuit sonne, c’estl’heure du coucher dans la vaste chambre de l’appartement,située au-dessus de l’étude de Papa. Nous lapartageons à trois. Maman, qui doit nous aimer, mais ne nousle montre pas, nous embrasse hâtivement sans réelletendresse et nous souhaite une excellente nuit. Elle regagne sachambre. Quelques minutes après, comme chaque soir, papa,complètement nu, vient nous souhaiter bonne nuit. Il embrassevivement Fabien qui recule. Il ne semble pas trop aimer ces effusionsnocturnes. Murielle semble aussi fuir ses bisous. Il se dirige versmoi, s’assoit sur le bord de mon lit, me regarde tendrement :
—  Bonne nuit machérie, huit ans, tu es grande maintenant. Papa t’aimefort, tu sais.
Il retire le drap et lacouverture qui me recouvrent, me prend dans ses bras, puis caressedoucement ma poitrine et mon ventre. C’est agréable. Sima maman pouvait aussi me caresser ainsi, je ne douterais plus de sonamour. Soudain, en m’embrassant sur la bouche, il me serrecontre lui violemment. C’est désagréable, et j’aimal. Je me débats pour qu’il arrête. Je me retiensd’éclater en sanglots, de crier de peur que maman viennevoir ce qui se passe et me gronde.
Il relâche son étreinte,rabat le drap et la couverture sur mon corps, dépose un baisersur ma bouche, se lève et évacue la chambre rapidementsans prononcer un mot. Je croise les yeux écarquilléset moqueurs de Fabien et j’ai honte sans savoir vraimentpourquoi. Murielle me jette un regard peiné. Les larmescontinuent à couler sur mon visage. Il me faut beaucoup detemps pour m’endormir. Le lendemain, je me lève groggyen pensant que j’ai dû rêver trop fort. Mon papaqui m’aime ne peut pas m’avoir fait aussi mal. Je melève, mon frère est déjà debout :
—  Bonjour, Fabien.
—  J’aitout vu hier soir, sœurette !
—  Tu as vu quoi ?
—  Comme Murielle, tuas embrassé papa sur la bouche et cela ne se fait pas !
—  Tu dis n’importequoi !
Je nie, mais je sais que Fabiena raison, ce que j’ai fait avec papa n’est pas bien. Jeme sens coupable d’avoir trouvé cela agréable audébut et de ne pas m’être assez défendue.
Rejoindre la salle àmanger pour le petit-déjeuner est impensable, mon pèredoit s’y trouver. Je n’oserai plus jamais le regarder enface.
2 /QUARANTE-ANS APRÈS
Mardi 25 décembre 2018
Il est neuf heures du matin,j’émerge avec peine des brumes ouatées de mesrêves dont aucun souvenir ne subsiste. C’est Noël etj’ai 48 ans. Il y a quarante ans aujourd’hui, lejour de mon huitième anniversaire. Insouciante et heureused’être encore une petite fille, je venais d’ouvrirmes cadeaux devant le sapin. Ce jour-là, mon père, sousles yeux de mon frère et de ma sœur, m’a volémon enfance en me violant. Il a tenté de nouveau, je me suisdéfendue. Au bout de plusieurs tentatives, voyant mon refus detout attouchement et craignant mes menaces de révélerses agissements à maman, il a abandonné. Je ne l’auraisjamais dénoncé de crainte de peiner ma mère quiaurait pu me reprocher, par ailleurs, d’attirer autant papa.
Mes parents sont décédés,il y a onze ans, dans un accident de voiture sur l’autoroute.En revenant de leur résidence secondaire périgourdine,un camion, dont le chauffeur s’était endormi, les apercutés. Paix à leur âme !
J’ai rencontré Mikeen 1988. J’avais dix-huit ans, lui 29 ans. Je l’airencontré sur la C.B. (Citizen Band), l’ancêtredes réseaux sociaux. Mon père avait acheté untalkie-walkie (Tokai 500) d’une portée suffisantepour émettre et recevoir hors des limites de notreappartement. S’étant vite lassé de son jouet, jel’ai récupéré. Mes débuts decibiste ont été discrets. Le soir après lecollège et le week-end, je tournais le gros bouton etj’écoutais les échanges entre ces habitués.La plupart étaient des hommes d’un certain âge quitenaient des discours très techniques auxquels je necomprenais rien. Chacun possédait un pseudonyme. Dans mapleine période Prévert : «  Souviens-toiBarbara, il pleuvait sur Brest ce jour-là  »,j’avais choisi comme pseudonyme ce joli prénom du poème.C’était absurde, on m’imaginait séductricealors que ma timidité était maladive !
Un jour, enfin, j’ai osésortir de l’ombre confortable, presser le bouton et ânonnerquelques mots de ma voix d’adolescente craintive et gauche« Appel général de Barbara ». Àl’époque, il y avait peu de femmes cibistes. Le résultatm’a stupéfaite et effrayée. Un nombreconsidérable de ces hommes voulait parler avec cette Barbaraqu’ils avaient idéalisée, et que pouvais-jedignement leur dire ?
De surcroît, je necomprenais pas la moitié des propos baragouinés enlangage cibiste. Ils me répétaient « Quelest ton QRA ? » ? Certains de ces messieurs,plus astucieux que les autres, ont compris qu’ils devaientabandonner ce vocabulaire qui m’était abscons ou letraduire, afin d’avoir une chance d’échanger avecmoi. J’appris ainsi que QRA signifiait domicile. Mais pourquoivoulaient-ils tous savoir où j’habitais ? Sans meméfier, je leur ai confié mon lieu de résidence :La Roche-sur-Yon qui, heureusement pour ma tranquillité, estune ville ce qui préserva mon anonymat.
Devant leur empressement etl’afflux de questions, j’ai cessé d’émettre.Par la suite, j’ai repris, et noué des contactsprivilégiés avec des cibistes qui habitaient dans larégion. Beaucoup avaient fréquenté mon pèrelors de son passage éclair sur la fréquence. Mêmes’ils étaient aussi âgés que lui, je venaisfréquemment échanger avec eux pour

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