Les Annonciatrices
30 pages
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Les Annonciatrices , livre ebook

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Description

Les Annonciatrices : Elles avaient pour prénom Fatma et Fatima, sœurs jumelles et vraies jumelles, au sens biologique du mot. Soit homozygotes. Filles d'Amina la soufiste et de Mehdi Benarab, un musulman qui se voulait apatride...

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Informations

Publié par
Date de parution 14 septembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342055481
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Annonciatrices
Michel Leclerc
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Les Annonciatrices
 
Chapitre I. Les annonciatrices
Elles avaient pour prénom : Fatma et Fatima sœurs jumelles et vraies jumelles, au sens biologique du mot : soit homozygotes, filles d’Amina la soufiste et de Mehdi Benarab, un musulman qui se voulait apatride.
Mehdi, marié également à une autre femme, Mona, ne contrevenait pas les lois du Coran, dans la mesure où il traitait également, en paroles et en actes, ses deux femmes… Mais seule Amina s’avérait féconde.
Tous logeaient dans une casbah, au nord de Baalbek, près du fleuve Litani, dans une contrée, rarement inondée mais fertile à souhait. La terre limoneuse suintait la prospérité et favorisait la pousse d’oliviers, plus que centenaires, qu’exploitait Mehdi.
Le ciel toujours bleu, ce bleu qui pare les cieux méditerranéens, respirait la candeur d’un pays : le Liban.
Le Liban vivait un équilibre précaire, comme la plupart des pays du Moyen-Orient, en butte aux guerres intestines. Il traversait alors le vingt et unième siècle. Donc le ciel n’était pas si bleu mais rayé par des vols incessants d’oiseaux de feu : les avions de guerre et cela, depuis longtemps, depuis si longtemps que Fatma et Fatima, dès leur naissance, il y a quatorze ans, avaient perçu, les premiers grondements des canons dans la plaine de la Bekaa.
Vêtues d’une tunique abaya Nour’hane, bleue pour Fatma, jaune clair pour Fatima, elles se rendaient au lycée Abdelkader de Beyrouth, en 4x4, avec leur père Mehdi Benarab. Leurs visages recouverts d’un léger fard n’altéraient pas leur beauté rare, leurs yeux, d’un marron foncé, se ressemblaient, cil pour cil et savaient dissuader, au premier regard l’intrus qui se présentait à elles.
D’une rare intelligence, elles se devaient de cohabiter avec ceux et celles qu’elles fréquentaient au lycée Abdelkader qui connaissait la partition à l’image de Beyrouth, « la perle d’Orient », clivée en un quartier chrétien et un quartier musulman. De cette cohabitation naissaient des éléments fructueux qui enjolivaient leurs vies spirituelles et intellectuelles qu’elles partageaient de manière fusionnelle, à l’image de leurs conditions gémellaires. Au bleu et jaune de leurs tuniques qui, en se fondant, restituaient, le vert de l’islam.
Fatma et Fatima, logeaient, les semaines de cours, chez une sœur d’Amina, à Beyrouth, pas très loin du lycée. Cette tante portait le doux nom d’Aïcha ; bien que remplie de convenances sociales, elle restait jeune d’esprit et inculquait aux jeunes femmes le respect d’Allah. Elle avait fait sienne la prière d’un soufiste musulman du Moyen-Âge : Al-Hallâj.
« Auprès de Toi, Allah
Tout hôte trouve un repos,
Tout visiteur est honoré.
Tout quémandeur agréé. »
Oui Aïcha possédait bien le sens de l’hospitalité, comme la plupart des Libanais d’ailleurs.
Là et à Baalbeck, on ne se plaignait que d’une chose : de l’incompréhension qui régnait entre les factions rivales, celle-là même qui engendrait les conflits armés, au nom d’Allah.
Fatma et Fatima respiraient en même temps, rêvaient en même temps, éprouvaient des nausées en même temps, devant la bêtise humaine, et se disaient, toujours en même temps, au fond d’elles-mêmes que la culture humaine acquise, scientifique et littéraire, les aiderait à mieux comprendre le monde et ceux qui l’habitaient, à réussir dans la vie.
En ligne de mire, elles scrutaient l’horizon, et leur passage en classe de première, à Abdelkader.
Elles parlaient maintenant couramment, l’arabe, l’anglais et le français et quand il s’agissait de parler du « prince charmant » celui qu’elles épouseraient, elles ne...

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