Les Peulhs
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Les Peulhs , livre ebook

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Description

Extrait : "L'ethnographie de l'Afrique en est encore à la période des tâtonnements et des essais. Sur ce continent dont l'exploration est inachevée, il n'est pas possible d'établir avec l'autorité et la précision dignes de la science cette distribution des races que les vieux continents eux-mêmes attendent encore. La science ethnographique, en prenant possession de son domaine propre, réclame, pour le bien explorer, le concours d'un grand nombre de sciences accessoires,..."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Publié par
Nombre de lectures 69
EAN13 9782335102161
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0008€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335102161

 
©Ligaran 2015

Introduction
L’ethnographie de l’Afrique en est encore à la période des tâtonnements et des essais. Sur ce continent dont l’exploration est inachevée, il n’est pas possible d’établir avec l’autorité et la précision dignes de la science cette distribution des races que les vieux continents eux-mêmes attendent encore. La science ethnographique, en prenant possession de son domaine propre, réclame, pour le bien explorer, le concours d’un grand nombre de sciences accessoires, encore à leur début. Les matériaux authentiques qu’elles recueillent et classent, et dont l’étude attentive permettra seule à l’ethnographie de conclure, sont peu nombreux ; ils le deviennent davantage de jour en jour ; mais, à l’heure actuelle, ils ne sauraient fournir les éléments d’une synthèse définitive. Il conviendrait donc d’ajourner tout essai de conclusion et tout système ; mais l’impatience de conclure est naturelle à l’esprit humain et les plus érudits même n’y échappent pas. C’est ainsi que l’ethnographie africaine a depuis longtemps ses théoriciens, et que sur ce terrain limité la divergence des opinions et la contradiction des systèmes est déjà extrême. L’examen de ces théories mérite de nous retenir.
I
Les points de contact de l’ethnographie et des sciences naturelles dans leur infinie variété sont si nombreux, qu’on trouve çà et là des fragments d’études ethnographiques dans des ouvrages où l’on ne se fût pas avisé de les chercher. L’important ouvrage de M. Haeckel, Histoire de la création des êtres organisés , en est la preuve. À dire vrai, M. Haeckel ne s’occupe pas d’une façon spéciale de l’ethnographie de l’Afrique ; mais comme il a consacré une leçon aux Espèces et races humaines , à la Distribution du genre humain et à ses migrations , il lui était impossible de ne pas faire au continent africain la part qui lui revient dans cet ensemble.
L’Afrique est-elle donc, suivant les données de M. Hæckel, le domaine d’une race unique ? Est-elle devenue le partage de plusieurs races ?
On sait l’importance attribuée pour la classification des races humaines à trois caractères d’ordre bien divers : le langage, la forme du crâne, la nature du cheveu. Le savant linguiste viennois, Frédéric Müller, assignerait volontiers au langage le premier rôle. La forme du crâne, tantôt allongé, étroit, comprimé latéralement, tantôt large et court, comprimé d’avant en arrière, a paru aussi pendant longtemps un critérium de premier ordre. On est en partie revenu de la faveur sans réserve accordée à cet indice ; sans le négliger, on remarque que la permanence des formes crâniennes n’est pas suffisante pour fournir les éléments d’une classification et que « dans les limites d’une même espèce, la forme du crâne peut varier jusqu’à atteindre les formes extrêmes. » Seul de tous les indices, celui qui est tiré de la nature du cheveu présente dans un même groupe le caractère de fixité et de permanence : ce signe, en apparence secondaire, se transmet rigoureusement par l’hérédité ; si les croisements n’interviennent pas, les trois types se perpétuent, semblables à eux-mêmes, de génération en génération : ce sont les cheveux laineux, enroulés en spirale étroite, aplatis en ruban, donnant au microscope une coupe allongée ; les cheveux droits, durs et raides, donnant une coupe transversale circulaire ; les cheveux intermédiaires, ondes en moyenne, de l’Européen. M. Hæckel ne distingue à l’origine que deux grandes classes : les peuples à chevelure laineuse ( Ulotriques ), et les peuples à chevelure droite ( Lissotriques ).
Puis, par une double subdivision, il reconnaît chez les Ulotriques ceux dont les cheveux sont disposés en touffes ( Lophocomes ), ceux dont les cheveux sont disposés en toison ( Eriocomes ). Chez les Lissotriques, il distingue les peuples à cheveux droits ( Euthycomes ), et les peuples à cheveux bouclés ( Euplocamiens ).
C’est dans les deux grandes classes primitives des peuples à chevelure droite que M. Haeckel distribue les douze espèces et les trente-six races humaines qu’il reconnaît. Il est particulièrement intéressant d’observer que, sur les quatre espèces attribuées par M. Haeckel au groupe des Ulotriques, trois appartiennent en propre au continent africain : soit neuf races sur treize. Si l’on excepte en effet l’espèce Papou , divisée en Négritos, Néo-Guinéens, Mélanésiens et Tasmaniens, et répartie de Malacca à la terre de Van Diémen, dans les Philippines, la Nouvelle-Guinée et la Mélanésie, les trois autres espèces, Hottentot, Caffre, Nègre , sont propres à l’Afrique et ne se trouvent que là. Ce sont, pour l’espèce Hottentot , les Hottentots et les Boschimans dans la pointe australe du continent africain ; pour l’espèce Caffre , les Caffres-Zoulous, les Betchuanas, les Caffres du Congo, occupant l’Afrique sud-orientale, le sud de l’Afrique centrale, l’Afrique sud occidentale ; pour l’espèce Nègre , les nègres Tibou, les nègres Soudaniens, les Sénégambiens, les Nigritiens, dans les pays dont ils empruntent le nom.
Ce premier groupe d’êtres humains, les Ulotriques ou peuples à chevelure laineuse, n’est pas le seul qui ait fourni à l’Afrique son contingent de population. Même en négligeant la race sémite dont l’expansion dans le nord de l’Afrique est relativement récente, on remarque sur le tableau taxonomique de M. Hæckel que l’espèce Nubien tout entière peut être revendiquée par l’Afrique. Elle se compose de deux races, les Dongoliens et les Fulah, qui occupent la Nubie et une large part de l’Afrique centrale, où ses éléments sont très inégalement répartis, du Sénégal et des montagnes de Kong au Darfour.
Ainsi, sur les douze espèces dont l’ensemble, d’après M. Haeckel, constitue l’humanité, quatre paraissent être le lot exclusif du continent africain ; une cinquième lui fournit une de ses races, qu’elle partage entre l’Afrique et l’Asie. Sur les trente-six races humaines, l’Afrique peut en réclamer onze comme son lot propre ; encore ces onze races sont-elles loin de couvrir la totalité de son territoire ; car la puissante race sémite n’y est pas comptée, et l’on sait la large part qu’elle a su se faire au cours des siècles dans l’occupation du sol africain au nord de l’Équateur.
Il faut suivre M. Haeckel plus loin encore, sur un terrain délicat où il ne s’engage lui-même qu’avec précaution et en faisant ses réserves. Quand il pose la question de la patrie primitive de l’homme et qu’il veut rendre compte de la dispersion et des migrations du genre humain, ses conclusions, ses hypothèses même intéressent l’Afrique et peuvent expliquer son peuplement originel. Partisan déclaré de la doctrine monogéniste, il admet que le genre humain a eu une patrie primitive d’où il est sorti par évolution d’une espèce anthropoïde depuis longtemps éteinte. Où faut-il chercher la situation de cette patrie primitive ? Il n’hésite pas à éliminer le Nouveau-Monde tout entier, pour n’admettre le choix qu’entre l’Asie méridionale et l’Afrique. Puis reprenant l’hypothèse grandiose de Sclater, il est disposé à ressusciter le continent de la Lémurie qui, s’adossant aux Indes, aux îles de la Sonde, à Madagascar et à l’Afrique orientale, de Mozambique à Guardafui, aurait été le berceau du genre humain. Cette hypothèse admise, il devient facile d’expliquer par l’émigration la distribution géographique des races. C’est sur ce domaine primitif que, par l’élimination des espèces inférieures, se constituèrent les deux types ancestraux de toutes les espèces futures : le type à chevelure laineuse et le type à chevelure droite. Alors l’émigration commença.
La grande branche des Ulotriques se propagea uniquement sur l’hémisphère méridional et projeta un double rameau à l’est et à l’ouest. Les débris du rameau oriental sont les Papous de la Nouvelle-Guinée et les Mélanésiens ; on retrouve les restes du rameau occidental dans les Hottentots. Les deux espèces similaires, Caffres et Nègres, firent peut-être partie de cette première émigration ; i

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