Goût de foudre
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Description

Goût de foudre
10 nouvelles érotiques
Jean-Louis Rech

10 nouvelles formant 283 000 caractères, 49 400 mots, 235 pages en équivalent papier.


Échauffements
À 18 ans, Emmanuel est complexé par son corps longiligne. La confiance en soi viendra de la rencontre avec le coach d'une salle de gym où l'entraîne sa mère.

Amsterdam
Les joies imprévues du Thalys, entre Paris et Amsterdam, quand on rencontre un Néerlandais.

Le grand saut
À Cayenne, une bande d'amis s'essaie au saut en chute libre en tandem. Quand l'un d'eux voit à qui il va être attaché, toute peur s'efface.

Le manœuvre
Guyane, un homme du cru, vient chez moi tondre la pelouse. Je regarde son visage grave taillé comme un bronze. Il n'en pas que la tête.

Un amour de vendredi saint à Bahia
Au Brésil, vendredi saint, tout est fermé, la bande d'amis va sur une plage. Mais là aussi, c'est presque désert. Pour Luc, ce sera un feu d'artifice entre gens qui ne se comprennent que par gestes.

Les deux frères
Il aime la féminité mais il voit dans l'amour une telle violence du mâle qu'il n'imagine pas pouvoir l'imposer à son aimée. Pourtant, grâce aux deux frères de sa tendre amie, il découvrira en la subissant que la violence de l'amour peut être source de joies inespérées.

Le grand frère
Un jeune guyanais timoré est touché par le dévouement du CPE du collège. Ce Martiniquais est attaché à révéler aux élèves tout leur potentiel.

Jardin d'hiver
En hiver, la faim fait sortir les loups du bois. Ils finissent à cinq dans les toilettes obscures de ce jardin à jubiler dans des postures surprenantes.

Le prof de gym
Sorti du placard dans l'euphorie des possibilités toulousaines, je suis nommé dans un petit collège des Hautes-Pyrénées. Oups ! Comment vivre dans la France profonde ? Les collègues les plus mariés ne sont pas les moins surprenants.

Le voisin d'en face
À Sinnamary, petit bourg de Guyane, je rêve en regardant les voisins d'en face, un jeune couple. Lui est magnifique, il nourrit bien des fantasmes, hélas à distance. Le couple se défait, le mari éploré traverse la rue...



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Informations

Publié par
Date de parution 22 juin 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029402838
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Goût de foudre
 
 
 
Jean-Louis Rech
 
 
 
Échauffements
Amsterdam
Le grand saut
Le manœuvre
Un amour de Vendredi Saint à Bahia
Les deux frères
Le grand frère
Jardin d’hiver
Le prof de gym
Le voisin d’en face
 
 
 
 
Échauffements
 
 
Emmanuel arrivait très à l'aise à la salle de gym. Le crachin triste de décembre et la nuit tombée avant six heures n'altéraient en rien son sentiment de bien-être. Il marchait d'un pas élastique sur ses Reebok, respirant largement dans ce corps que maintenant il savait beau. Il élargissait le compas de ses longues jambes gainées dans un jean. Il était au chaud dans un blouson de cuir amplifiant sa carrure, d'autant mieux qu'il portait dessous un pull de laine écrue particulièrement volumineux. Il avait protégé son long cou fin dans une écharpe rouge en cachemire et portait négligemment le sac sur l'épaule, d'autant plus heureux que cette satisfaction face à son corps était récente. Il arborait la joie fatigante des néophytes, mais ses 18 ans rendaient tout très supportable.
C'est sa mère qui l'avait traîné là à la rentrée, parce qu'il déprimait. Il venait de rater son bac et devait faire un an de plus dans l'école privée où allaient tous les fils de famille du coin. On n'avait pas fait un drame de son échec, mais on en avait été surpris. Dans cette famille où les diplômes étaient toujours tombés en pluie serrée, le bac n'était qu'une formalité. Si Emmanuel l'avait raté, ce ne pouvait être qu'à cause de son émotivité. Ce petit manquait de confiance en lui. Tout à coup, ses parents avaient réalisé qu'ils avaient toujours traité ce fils unique en copain, trimballé partout, beaucoup sorti, mais qui n'avait encore jamais volé de ses propres ailes. Comme sa mère fréquentait avec le plus grand plaisir cette salle de gym depuis trois ans, elle avait eu l'idée de l'y entraîner. Ça le tirait de sa routine.
Elle l'avait inscrit pour le cours de gym-tonic qu'elle-même suivait parce que l'ambiance y était bonne, avec un groupe mixte où les âges s’étiraient de la vingtaine à la cinquantaine sans hiatus. Elle comptait sur Yves, le prof, pour mettre Emmanuel en confiance. Elle l'avait aussi inscrit pour la musculation où il pouvait aller autant qu'il le voulait.
Au début, Emmanuel était arrivé là bien content de rester dans le giron de sa mère parce que tout endroit nouveau, tout groupe à aborder le rendaient malade d’inquiétude. Il avait peur d'avoir l'air gauche, débutant, et ça ne ratait pas : il rougissait, bafouillait. Donc, le premier pas avait été pénible, mais il avait été rapidement heureux d'un seuil franchi.
Là, il entra en habitué et salua à la ronde. Dans le hall, quelques mères attendaient la sortie des enfants du cours de danse qui se donnait dans la première salle. Toutes le connaissaient. Elles lui répondirent avec un large sourire. Il prit le couloir sombre des vestiaires qui ouvrait sur la salle de musculation. Emmanuel sourit. L'axe était parfait. Un gars travaillait, allongé sur un banc, les cuisses largement ouvertes. Ça tendait le fragile tissu d'un short noir plaqué au sexe et donnait, dans le tunnel béant de l’entrejambe, sous un gentil dos d’âne, une vue plongeante sur le galbe des couilles soutenues par un slip blanc.
Le gars forçait pour soulever ses haltères, tandis que, debout à sa tête, son copain veillait, en cas de défaillance. C'étaient deux militaires, jeunes paras au crâne presque rasé. Deux beaux corps glabres, bien dessinés, mais pas très grands. En entendant couiner la porte du vestiaire, celui qui était debout leva la tête et sourit à Manu. C'était parfait.
Le vestiaire était vide et peu de vêtements pendaient aux portemanteaux. Il faisait chaud. Manu se dénuda rapidement puis chercha ses affaires dans son sac. Puisqu'il était seul, il s’était déshabillé dans l'axe des glaces généreuses installées au-dessus d'un lavabo. C'est ici qu'il avait pris le goût de son corps. Qu'il s'était découvert, en fait. Il était long et fin, mais pas du tout maigre. Bien dessiné, pas osseux, de longues cuisses bombées où il fallait, un cul parfait.
Il enfila un cycliste noir et passa un débardeur rouge qui soulignait la perfection du torse et de l'attache des bras. Il se plaisait. Il était prêt, c'est-à-dire que, vierge à 18 ans, il pensait être arrivé à maturité et attendait qu'il lui arrive quelque chose. Il en était à cette période où l'on boit la vie par les yeux, avide de tout ce qui pouvait s'offrir aux siens ainsi que de regards sur lui plein d'appétit. Mais avide surtout d'une autre peau contre la sienne, de mains entre lesquelles fléchir et s'abandonner, d'une épaule où laisser reposer sa tête, de quelqu'un pour le soutenir. Il en avait marre, maintenant qu'il se sentait beau, de la distance entre lui et les autres.
Il gardait de l'adolescence cette impression qu'on ne le voyait pas, qu'on ne l'entendait pas. Il y avait trop peu de temps qu'il s'était réconcilié avec son image. Quand donc quelqu’un le verrait-il ? Il sourit à sa belle gueule d'amour, vérifiant ses mèches dont il jouait toujours pendant l'enchaînement en musique, et sortit pieds nus.
Les bidasses étaient seuls dans la salle de musculation. Celui qui était debout lui serra la main. L'autre était rouge et transpirait en grimaçant, mais lui dit quelque chose entre les dents. Il traîna un moment à échanger deux ou trois mots des plus plats avec eux pour regarder l'image de l'effort dans la glace.
C'était la réplique de la vue qu'il avait eue du couloir. Mais d'où il était, en baissant tout naturellement le regard, il pouvait vérifier aussi que le garçon avait rangé son sexe bien droit dans le slip. Le satin tendu en dessinait parfaitement la longueur, de l'entrejambe vers l'élastique de la ceinture, un bon morceau qui ne s'écrasait pas mollement.
Cette salle où étaient les engins de torture vissés au plancher donnait par une large ouverture voûtée sur la salle moquettée où se donnaient les cours. Manu était en avance, comme toujours. Le cours précédent n'était pas terminé. Manu s'assit sur les marches entre les deux salles. Le mur opposé était entièrement couvert de glaces. Il s'y était aussitôt regardé, mine de rien.
Il n'y avait que des femmes, toutes à quatre pattes, le dos bien droit, travaillant leurs fessiers en balançant la jambe tendue en arrière. Yves était près de la glace, dans le même sens qu'elles, leur montrant le mouvement en comptant assez haut pour dominer la musique. Manu avait aussitôt regardé quelle tenue le prof arborait ce jour-là. C'était un débardeur jaune sur un short fuchsia. Manu en profita pour admirer le cul puissant et le dessin des cuisses. On pouvait voir que c'était un homme au volume pris dans un slip blanc qu'il exposait à chaque envolée de la jambe tendue. C'est pour ça que Manu arrivait toujours le premier.
L'enchaînement s'achevait. La musique devenait plus calme, la voix d'Yves aussi. Il se leva, fit allonger les femmes et les fit se détendre avant de leur dire bonsoir. C'était un homme dans la trentaine, tonique et viril. Un beau mâle avec le sens du commerce. Chaque fois on attendait de voir quelle nouvelle tenue il arborerait. Il avait un beau sourire et un mot pour chacun en serrant toutes les mains avant le cours. Il ne portait jamais de survêtement parce que ce qu'il avait de mieux, c'était ses jambes, couronnées par un cul splendide et un paquet que Manu n'était pas seul à admirer. Il fallait voir, au moment de la mise en place, quelles femmes se débrouillaient pour être juste derrière lui. C'étaient aussi celles qui faisaient le plus d'effort de renouvellement des tenues et dont le sourire s'étirait jusqu’au cœur des souffrances. Manu, lui, s'installait juste derrière elles, mais décalé, pour la même vue. En même temps, il surveillait grâce aux glaces ce qui se passait en musculation.
Le cours fini, les femmes sortirent en bande joyeuse et moite, chacune s'épongeant dans sa serviette, sauf le dernier carré des habituelles pintades qui pépiaient autour d'Yves tandis qu'il rembobinait sa cassette. Il leur répondit avec toujours la même amabilité et la même patience, puis alla vers Manu pour lui serrer la main tandis qu'elles sortaient à regret.
— Tu es seul ?
— On dirait. Il n'y avait personne dans les vestiaires.
— Ta mère me fait des infidélités ?
— Oui, elle sort, ce soir.
— On va attendre un peu, alors. Je reviens.
Il sortit à son tour.
Pour le saluer, Manu s'était levé, par réflexe. Là, il resta un moment vide dans le silence incongru, puis se vit dans la glace, retrouva son état heureux et se rassit. Les deux bidasses profitèrent de cet entracte pour travailler leurs abdos sur la moquette de la grande salle, devant Manu. Ils avaient à peu près la même taille, la même corpulence, ils pouvaient travailler à deux. Celui qui venait de souffrir restait debout, face aux glaces. L'autre se coucha par terre, la tête entre les pieds de son ami, s'agrippant bien des mains à ses chevilles. Manu aurait aimé être à sa place pour la vue imprenable sur le petit short noir en abat-jour, dont l'entrejambe chiffonné ne devait pas avoir plus d'épaisseur qu'un fil, livrant les bijoux dans leur emballage blanc, loin des yeux de leur détenteur qu'une telle curiosité pourrait offusquer. Le voyeur, donc, levait les jambes à la verticale et, de là, il devait les rabattre tendues vers son ami, sans décoller les fesses. L'autre repoussait ses pieds. Il fallait résister et revenir à l'assaut. Manu regardait dans la glace les cuisses tendues de celui qui souffrait. Elles étaient nues jusqu'au début des fesses, le satin du short noir bâillant au ras du sol. Les muscles tendus joignaient parfaitement les jambes, sauf aux couilles dont le paquet plaqué sous le tissu offrait en blanc et noir un délicat bombé. Manu se demandait s'il ne bandait pas plus ou moins en lorgnant son copain. Mais avec la fatigue, les jambes se dessoudaient, ses pieds s'écartaient, arrivant de plus en plus dans l'axe des bras du bidasse debout. Le satin no

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