Hôtel du canal
19 pages
Français

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Hôtel du canal , livre ebook

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Description







Dans les tourments de la guerre, la résistance est aussi celle des cœurs.



Elle glissa à son oreille :


— Vous êtes probablement repéré. Je dois vous intercepter. Nous sommes un couple, en route pour Toulouse...


Calmement, il cueillit son visage entre ses mains et piqua un bécot sur ses lèvres. Puis, comme se ravisant, il plongea longuement ses yeux noirs dans le gris bleu de ceux de Rosette. Alors, il pencha la tête et lui donna un long baiser. Elle voulut recevoir la caresse froidement, les lèvres closes. Mais l’eau de toilette musquée, la tendresse de l’étreinte et surtout le manque d’amour, eurent raison de sa réserve. Elle se surprit à ouvrir la bouche à une langue chaude et humide. Le baiser dura.




Francis Pornon narre avec élégance et sensibilité une brève idylle de deux inconnus au cours de la 2eme guerre. Dans la tourmente et l’angoisse, la pulsion de vie se révèle la plus forte quand la chair exige de vivre malgré tout.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2015
Nombre de lectures 16
EAN13 9791023403947
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Francis Pornon Hôtel du canal Nouvelle Q CollectionCulissime
Q = romance rose QQ = libertinérotique QQQ = pornobscène
La Traction filait pleins gaz en cahotant sur la ro ute grise rectiligne dans les marrons des chaumes. Rosette se tapit contre la vitre, loin des mitraillettes cachées sous le siège. Le chauffeur portait un béret, l’autre un chapeau. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à Raymond à qui allait si bien le feutre. Ses yeux gris bleus se mirent à briller. Les deux hommes fumaient devant. Elle entrouvrit la vitre de la portière. Un vent glacé coula sur sa robe légère. Refermer le manteau. Parfois, on dépassait un champ labouré ouvrant ses rides caramel. Quand apparut la gare de Montauban, elle se coiffa du chapeau et saisit la bretelle du sac. On avait à peine le temps. Elle courut en faisant claquer les semelles de bois. La locomotive fumait à l’extrémité du quai tandis que de nombreuses portières béaient le long des voitures du Bordeaux-Toulouse. Elle courut jusqu’aux premières classes. Elle se mit à suivre les couloirs en chantonnant, comme prévu. Justement, elle adorait cette chanson de Trenet :« Que reste-t-il de nos amours ? »le signal de reconnaissance. Il fallait C’était intercepter l’homme avant son arrivée à la gare Matabiau. Avec elle, il aurait des chances d’échapper. Sinon… Elle ouvrait successivement les portes coulissantes des compartiments, faisait mine de chercher un bagage en fredonnant sa chanson. Les sièges de tissu beige étaient recouverts de napperons blancs sur les appuie-tête. Un homme mûr, élégant, ensemble Prince de Galles, foulard vert dans l’échancrure de la chemise, reprit le refrain d’une voix de poitrine contenue. Pouvait-il chanter ça par hasard ? En ce début 1944, l’air restait à la mode. Mais non, il la fixait d’yeux noirs. Elle s’assit face à lui. Traits réguliers, moustache fine, teint hâlé et pattes d’oie aux coins des yeux, brun corbeau argenté aux tempes, il portait un certain âge mais ne manquait pas de charme. Il y avait du monde dans ce compartiment. Elle se leva. Il la suivit dans le couloir. Un individu se tenant debout non loin d’eux, elle prit la main de l’homme qu’elle avait mission d’accompagner et l’attira plus loin. Il y avait encore du monde. Soudain, improvisant, elle l’enlaça. Lui se laissa faire, immobile. Par la vitre entrouverte le vent chuintait très fort. Elle glissa à son oreille :
— Vous êtes probablement repéré. Je dois vous intercepter. Nous sommes un couple, en route pour Toulouse… Calmement, il cueillit son visage entre ses mains et piqua un bécot sur ses lèvres. Puis, comme se ravisant, il plongea longuement ses yeux noirs dans le gris bleu de ceux de Rosette. Alors, il pencha la tête et lui donna un long baiser. Elle voulut recev oir la caresse froidement, les lèvres closes. Mais l’eau de toilette musquée, la tendresse de l’étreinte et surtout le manque d’amour, eurent raison de sa réserve. Elle se surprit à ouvrir la bouche à une langue chaude et humide. Le baiser dura. Ses jambes mollissaient. Quand l’homme se recula, elle en fut presque orpheline. Mais secouée. Elle ne le connaissait même pas ! Lorsque le train ralentit, annonçant la gare de Toulouse, elle eut de la peine à respirer, la bouche très sèche. Lui avait l’air tranquille en se coiffant d’une casquette également Prince de Galles. Cela donna de l’énergie à Rosette qui fixa sur ses cheveux >>>>>>>>>>>
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