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Je te tue par Amour
Andrej Koymasky
Roman de 188 800 caractères, 33 600 mots.
Dans les confins de l’Égypte ancienne, le petit Sembeb, plutôt que de supporter la brutalité des soldats, décide d’en devenir un lui-même. Une brillante carrière le mène alors jusque dans le lit de Pharaon, le jeune et très beau Toutankhamon...
Mais les grands-prêtres ne sont pas prêts à perdre leur pouvoir.
Cette relecture gay de l'histoire antique préserve les éléments historiques de cette époque mystérieuse et troublée en y ajoutant l'amour...
Retrouvez tous nos titres sur http://www.textesgais.fr/
Je te tue par Amour
Andrej Koymasky
Traduit par Eric
Chapitre 1 : Une décision irrévocable
Chapitre 2 : Une dure formation
Chapitre 3 : Soldat, enfin
Chapitre 4 : Les transferts
Chapitre 5 : Une rencontre inattendue
Chapitre 6 : Une carrière rapide
Chapitre 7 : Une situation dangereuse
Chapitre 8 : De somptueuses funérailles
Chapitre 9 : L’ombre de Tut
Chapitre 10 : Le prince héréditaire
Postface
Chapitre 1 : Une décision irrévocable
Notre histoire commence il y a environ 3370 ans, la neuvième année du règne du pharaon Akhenaton, dans un petit village de l'Égypte ancienne, non loin de la nouvelle capitale Akhetaton, aujourd'hui appelée Tell el-Amarna.
Ce petit village était de si peu d'importance qu'il n'avait même pas de nom, on parlait du « village d'en haut d'Harkhuf », d'après le nom du seigneur qui possédait toutes les terres des alentours.
Vivait là un garçon de quatorze ans, appelé Sembeb, qui plus tard changea son nom en Horembeb. C'est le héros de notre histoire.
Sembeb était le troisième de cinq fils, sachant que les filles ne comptaient pas et qu'elles étaient souvent supprimées dès leur naissance. Les cinq frères s'appelaient Huya, Iawy, Sembeb, Nekau et Nimlot. Le père, comme ses deux fils aînés, travaillait les terres d'Harkhuf qui leur fournissait en échange de quoi vivre pauvrement, mais dignement. Leur mère s'occupait de la maison, de tisser et cuisiner, de vendre la petite part de la récolte qu'ils recevaient et de faire filer droits les enfants.
Sembeb aidait sa mère tandis que les deux derniers jouaient dehors, tous nus, sous les yeux vigilants de Sembeb et de leur mère, avec de nombreux gamins du village. Depuis deux ans déjà, Sembeb portait un petit pagne comme tous les paysans du village. Sa peau bronzée au soleil faisait un beau contraste avec ses yeux vifs et foncés, ses dents blanches et le pagne encore assez blanc.
La voix stridente de sa mère surgit de derrière leur cabane.
— Sembeb !
— Sembeb ! cria-t-elle de nouveau.
Le garçon se tourna et partit à grands pas en direction de la voix.
— Sembeb !
— Oui, oui, j'arrive ! cria enfin le gamin.
— Tu as perdu ta langue ? lui reprocha sa mère.
Sembeb lui tira la langue et sa mère lui donna sur la tête un coup de la brosse avec laquelle elle nettoyait par terre.
— Tu ne me tires pas la langue, sinon je te la coupe !
— Mais c'est toi qui me l'as demandé ! répondit-il en riant.
— Quoi ? lui demanda sa mère, un peu énervée.
— Si j'avais perdu ma langue. C'est pour ça que je te l'ai montrée, répondit le garçon, joyeux.
Sa mère lui redonna un coup de brosse à la tête.
— Bon, prends ce petit sac de graines, va au village d'en bas chez Peraha et fais-toi donner en échange au moins trois calebasses. Et prends garde à ce qu'elles ne soient pas fêlées, n'aient pas de moisissure et qu'elles sonnent bien.
— La barbe, maman ! Pourquoi c'est moi qui dois y aller ?
— Pas de la barbe avec moi, sinon je te prépare une barbe bouillie, ce soir ! le prévint sa mère. Et ne lambine pas, cours !
Sembeb prit le sac de graines et partit d'un pas tranquille.
— Cours, si tu ne veux pas que je te jette un caillou ! cria sa mère.
Sembeb se mit à courir, il savait d'expérience que sa mère aurait mis sa menace à exécution… et qu'elle visait très bien.
Dès qu'il fut loin des maisons, Sembeb se mit à chanter à tue-tête une chanson qu'il avait composée lui-même :
Papa et maman un fils ont désiré,
Et Huya est né après qu'ils aient baisé.
Il est fort, c'est un costaud, oui, un sacré mioche
Mais Huya est buté comme une pioche !
Maaais…
C'est moi c'que papa et maman ont fait de mieux
Car…
Le milieu, le milieu, le milieu
C'est moi, un vrai don des dieux !
Papa et maman ont réessayé,
Ils ont fait Iawy, leur fils adoré.
Il est intelligent, dégourdi et charmant,
Mais son corps est aussi faible qu'un faon !
Maaais…
C'est moi c'que papa et maman ont le mieux réussi
Car…
Au milieu, au milieu, au milieu
C'est moi qui y suis né, je l'ai déjà dit !
Là, papa et maman pour baiser ils avaient bien compris,
Et ils ont eu de la chance pour leur troisième fils
C'est moi qui suis né et je suis devenu élancé,
Fort, grand, malin, agile et bien fait !
Eeeeet …
Des fils de papa c'est moi le meilleur qui soit né
Car…
Le milieu, le milieu, le milieu
C'est ce qu'il y a de mieux, on peut pas en douter !
Puis papa et maman ont encore baisé,
Alors après moi c'est Nekau qu'est né.
Il est agile, bien foutu et mignon
Mais fainéant, comme le chat le plus con !
Maaais …
C'est moi le plus bel enfant de papa et maman
Car…
Le milieu, le milieu, le milieu
C'est le seul parfait, c'est évident !
Enfin ils ont pondu Nimlot en cinquième,
Il est mignon, gentil, c'est une vraie crème,
Mais papa et maman étaient fatigués de baiser,
Et dans sa caboche, ya qu'une toile d'araignée !
Maaais …
Le plus beau fruit de papa et maman c'est moi
Car…
Au milieu, au milieu, au milieu
C'est toujours le meilleur… c'est moi !
En chantant, il lançait en l'air le sac de graines et le rattrapait au vol. Une chance que sa mère ait bien serré le lacet qui le fermait, il ne s'ouvrit pas et les graines ne furent pas toutes dispersées par terre. Sembeb arriva enfin en vue du village d'en bas. Il arriva en sifflant l'air de sa chanson devant la cabane de Peraha. Lequel tressait quelques joncs pour en faire un beau panier.
— Salut à toi, Peraha !
— Salut à toi, Sembeb ! lui répondit ce dernier en levant un instant le regard, avant de se remettre au travail.
— Pour ce beau sac plein de graines, tu me donnes combien de calebasses ?
— Fais voir… dit-il et il prit le sac, l'ouvrit et fit couler les graines entre ses doigts.
— Elles sont belles, non ? lui dit Sembeb, alors, tu m'en donnes combien de demi-calebasses ?
— Trois qui entrent l'une dans l'autre, la plus grande de cette taille, répondit-il en faisant un cercle de ses mains.
— Trois ? Mais tu plaisantes ? Six, au moins ! Et la plus grande au moins comme ça !
— Oh que non ! Tu veux ma ruine ? Six, qu'il dit ! Mais tu sais le travail que ça demande de faire une belle calebasse ?
— Belle, mouais… mais elles sont même pas décorées !
— Oui, belles. Et pas six, vraiment. Au plus quatre… mais juste parce que tu m'es sympathique, même si tu es impertinent.
— Quatre, oh ! Quel incroyable effort t'as fait ! Regarde ces graines comme elles sont bonnes. Toutes de premier choix. Quatre ce n'est pas assez. Il faut que tu m'en donnes au moins cinq, et bien grandes.
— Oh, Sembeb ! Mais tu es vraiment sans cœur ? Mais comment peux-tu croire que je t'en donnerais cinq ? Regarde, prends ces quatre là et fiche-moi la paix, avant que je change d'avis et que je ne te donne rien.
Sembeb ne les prit pas et il fit non de la tête.
— Non, tu veux me voler. Quatre, et en plus toutes petites ! Mais quoi, ce ne sont pas des souris qu'on doit nourrir, ni des chats idiots !
— Ne dis pas que le chat est idiot. Tu ne sais pas qu'il est sacré ? dit l'homme en se touchant entre les jambes pour conjurer le sort.
— Si, idiot, idiot et idiot ! Idiot et voleur. Oui, voleur, tout comme toi. Rien que quatre calebasses pour ces graines, et des calebasses qui ne servent que de dinette ! Mais enfin !
— Tu es impertinent, comme toujours. Bon, enlevons la plus petite et mettons-en une plus grande. Ça te va, maintenant ?
— Mmhhh… pas vraiment. Allez, Peraha, quoi ! Au moins, remplace encore la plus petite par une plus grande…
— C'est toujours toi que ta mère envoie parce que tu es un vrai casse-couilles. Elle, elle aurait accepté ma première offre.
— Oui, parce que tu es irrésistiblement viril ! Mais tu as beau te tartiner les yeux de khôl, tu n'en restes pas moins un vieux !
— Et toi, tu ne respectes même pas les vieux. Si je mets du khôl, c'est que ça fait du bien aux yeux, pas pour être beau, crétin !
— Ah, ah, ah ! Et qui va gober ça ? Allez, tout le monde sait que tu ne rêves que de mettre une femme dans ton lit. C'était quand, la dernière fois, hein ?
— Là, tu m'énerves. C'est ces quatre calebasses ou rien. C'est à prendre ou à laisser, et c'est mon dernier mot.
— Allez, Peraha ! Tu veux te faire prier ? Ces quatre-là ne sont pas assez…
— C'est ça ou rien ! insista-t-il, borné.
— Soit, si elles sont parfaites. Et en plus… tu dois me donner cette petite boîte en bois. Et me rendre le sac de graines après l'avoir vidé…
Ils marchandèrent encore longuement, mais Sembeb finit par l'emporter. Après avoir frappé avec soin sur les calebasses et les avoir examinées attentivement, il mit les trois plus petites et la boîte en bois dans le sac où étaient les graines et il mit la quatrième sur sa tête, comme un casque, il dit au revoir à l'artisan et prit joyeusement le chemin du retour.
Il avait fait la moitié du chemin du village et il chantait de nouveau à tue-tête :
… et là je suis né !
Et papa et maman pour baiser ils avaient bien compris
Et ils ont eu de la chance pour leur troisième fils
C'est moi qui suis né et je suis devenu élancé
Fort, grand, malin, agile et bien fait !
Eeeet …
Des fils de papa, c'est moi le meilleur qui soit né
Car…
Le milieu, le milieu, le milieu…
Il s'arrêta soudain et regarda bouche bée le soldat qui lui barrait la route, il semblait avoir surgi de nulle part. C'était un homme pas très grand, mais tout en muscle. Il avait un pagne parfaitement attaché, les sandales, les armes et le couvre-chef attaché à la ceinture.
— Oui, tu dis vrai mon garçon, lui dit-il, agile et bien fait.
Sembeb le regardait en se demandant ce qu'un soldat faisait dans le coin.
— Viens là, mon garçon… lui dit-il en le prenant par un bras et il le tira vers lui.
— Que veux-tu de moi, soldat ? lui demanda Sembeb en tâchant de garder l'air fanfaron.
— Ce que je veux ? Mais ton beau cul, mon garçon ! J'ai une envie qui ne me lâchera pas si je baise pas. Je veux te baiser.
— Me baiser ? Toi ? Mais je ne suis pas une fille !
— Oh que non, tu es bien mieux. De toute