Joli papa
90 pages
Français

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Description

Joli papa

Alain Meyer

Roman de 114 000 caractères.

Très dur, lorsqu'on est un jouisseur invétéré, de tomber amoureux d'un inconnu rencontré par hasard. Encore plus dur de s'apercevoir que l'objet de vos rêves est l'heureux papa du plus charmant bambin qui ait jamais existé. Avais-je le choix ? J'ai également eu le coup de foudre pour l'adorable bébé. Le fils n'a pas été très difficile à conquérir. Quant au joli papa, ce fut une autre histoire...

Un récit bourré de sentiments, avec ses joies, ses peines et ses émotions. Aurélien va utiliser tous les moyens pour séduire Michel. Y parviendra-t-il ?

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029400599
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Joli papa
 
 
Alain Meyer
 
 
 
 
 
 
Avertissement
Ce récit est pure œuvre de fiction. Les personnages sont imaginaires ; nul ne pourra prétendre se reconnaître dans les protagonistes du récit, en dépit des situations banales et quotidiennes qu’ils traversent. Pourtant, ami lecteur, cette histoire pourrait bien t’arriver… Le coup de foudre, ça existe, non ?
 
 
 
Préface
 
 
La vie est une chienne ! Une garce ! Une pute ! Je ne lui avais rien demandé à cette salope. C’est arrivé par hasard. Je n’ai rien cherché, rien voulu. J’étais peinard, tranquille. Je vivais au jour le jour, sans me soucier du lendemain. Mon petit boulot, mon petit pavillon, mes petits amants. Quoi de plus pour être heureux ? Je ne souhaitais rien d’autre.
D’accord, j’étais cigale. Maintenant, je rêve d’être fourmi. J’étais volage. Je suis fidèle. Ne riez pas, je vous en prie ! Je suis fidèle à quelqu’un que je ne connais pas. J’ignore son prénom. Je ne sais pas où il n’habite ni ce qu’il fait. Ce n’est pourtant pas un être irréel, né de ma seule imagination. Que non ! Il existe bel et bien. Je ne l’ai vu que deux fois. Depuis, je cherche, en vain, à le retrouver.
Depuis le premier jour, dès notre première et fortuite rencontre, il bouffe ma vie et mon espace. Il est devenu mon obsession. Le coup de foudre, vous connaissez ? Ou, du moins, en avez-vous entendu parler ? J’avais toujours pensé que ce brutal afflux d’hormones n’était qu’une réaction chimique justifiant l’envie soudaine de baiser avec le premier venu... pour peu qu’il soit plaisant à regarder. J’étais d’ailleurs très fier de mon palmarès de coups de foudre. J’en avais eu des tas, j’en avais eu des tonnes. Et, à l’appui de mes certitudes en la matière, chacun n’avait duré que le temps d’un coup de foudre, c’est-à-dire quelques secondes, plus le temps d’apaiser l’incendie. Une fois calmé, j’attendais impatiemment le nouvel orage et l’inconnu qu’il m’amènerait.
Et puis, un soir…
 
 
 
Chapitre 1 : Une main secourable
 
 
Comme à mon habitude, sans me presser, je commence à ranger, posément, mon matériel, étalé en vrac sur ma table de travail. Mes crayons, gommes, règles, compas, mes épures aussi, retrouvent leur place. Ah ! J’allais oublier l’encre de Chine ! Je suis assez méticuleux. Dans mon métier, cette qualité est préférable. Je pousse un soupir de satisfaction : la journée a été bien remplie, Aurélien, tu peux rentrer chez toi.
En sortant du bureau, je lève les yeux vers le ciel. Il est dix-huit heures, la nuit est presque tombée. J’esquisse une grimace désabusée : la mauvaise saison arrive à grands pas. J’ai l’impression qu’il y a quelques jours seulement, le soleil brillait haut et clair lorsque, la journée terminée, je prenais le chemin de la maison. Ce soir, les néons des vitrines sont déjà allumés et jettent leurs couleurs blafardes sur la foule des passants qui se hâtent sur les trottoirs. Les terrasses des cafés sont désertes. Frileusement emmitouflés, les gens sont pressés de retrouver le confort familial. Ils ont déjà le visage triste des mauvais jours qui s’annoncent. De fait, la fraîcheur de cette soirée d’automne me saisit, après la tiédeur du cabinet d’architectes. J’ai un grand frisson. Je referme un peu plus mon blouson.
Bon ! Il est temps de se dépêcher. Je rentre toujours à pied, quelle que soit la couleur du temps. Pourtant, j’ai pas mal de chemin à parcourir pour être rendu. En plus, ça grimpe ! Mon itinéraire est immuable : je quitte la place Stalingrad pour emprunter l’avenue Secrétan, puis, par pur plaisir, je traverse le parc des Buttes Chaumont. La rue de Mouzaïa m’emmène, ensuite, à mon domicile. Ce soir, je fais une exception. Une halte par la place des Fêtes s’impose. Mon frigo est vide. Je vais donc m’arrêter à mon Monoprix préféré, faire le plein.
Je suis un incorrigible gourmand. L’œil brillant et la salive au bout de la langue, je parcours les rayons et me laisse tenter par bien plus qu’il ne m’est nécessaire. Comment voulez-vous résister à quelques fromages bien crémeux ? Les fruits sont trop beaux, ce soir, sur l’étalage, pour ne pas succomber. Ah ! J’allais oublier que j’avais besoin d’un baril de lessive. Le caddie se remplit peu à peu. Voilà, trois plats surgelés, plus un morceau de viande, du beurre, des œufs… J’en ai terminé.
À la caisse, je trépigne d’impatience. La vieille mémé, devant moi, n’en finit plus de compter sa monnaie. C’est mon tour. Le transfert de mes achats s’opère dans des sachets. Je règle l’addition et me retrouve chargé comme un mulet. J’ai droit à un sourire ironique de la caissière. Quatre sacs dans une main, trois de plus, avec la lessive, dans l’autre, je sors du magasin. Putain, que c’est lourd ! Heureusement, je n’ai plus beaucoup de chemin à faire. Sous le poids, j’ai le sentiment que mes bras s’allongent de vingt centimètres.
Au premier passage clouté, le feu vert m’autorise à traverser. Je n’ai pas fait trois pas que l’angoisse me noue la gorge. Mes doigts réalisent que la tension d’une anse d’un des sacs est extrême. En rétrécissant, elle me scie les articulations. J’ai dû trop surcharger. Ça va casser. Je le sens, ça va casser d’une seconde à l’autre. Dieu ! Faites que j’aie le temps de traverser ! Hélas, les dieux du ciel restent sourds à mes prières. La catastrophe arrive, brutale, au milieu de la chaussée. Clac ! L’anse vient de lâcher. Je m’arrête, tétanisé. La chute des marchandises qui s’étalent sur le bitume, à mes pieds, est un cauchemar. Je suis certain que les œufs étaient dans le paquet qui vient de me trahir. En tout cas, une chose est sûre : je vois, comme dans un cauchemar, la boîte de raviolis sauce tomate, se mettre à rouler de plus en plus vite. Le feu passe au vert pour les voitures. Les premiers véhicules se ruent, ignorant la statue pétrifiée, rivée au macadam. Je regarde une roue avaler ma boîte de conserve qui explose sous la pression. Des giclées infâmes, rouge sang, fusent à l’entour. Ça ressemble à de la cervelle écrasée. J’ai envie de vomir.
— Ne bougez pas, je vais vous aider.
La voix vient de nulle part. Nul doute, Aurélien, c’est ton ange gardien qui se décide, tardivement, à penser à toi. Il aurait pu intervenir plus tôt et t’éviter le désastre.
— Vous avez de la chance, j’ai toujours un vieux sachet qui traîne dans ma poche.
Non, ce n’est pas mon ange gardien. Un ange, ça n’a pas de sac plastique en réserve dans sa poche. Je baisse les yeux. Un type à mes genoux, s’active à ramasser, au milieu de la circulation, une plaquette de beurre, un sac de pommes de terre, un ananas qui foutait le camp, les barquettes de viande… Je respire. Apparemment, les œufs ont échappé au massacre. Mentalement, je bénis l’inconnu qui me porte secours. Reconnaissant, je balbutie :
— C’est trop aimable à vous. Je ne sais comment vous remercier. Je ne savais quoi faire pour m’en sortir. Je suis navré pour ce dérangement.
Au même moment, il se redresse, il a tout récupéré. Seule, la boîte de raviolis, plus plate qu’une crêpe, me nargue sur l’asphalte.
— Donnez-moi un ou deux autres sacs. Vite, il est temps de rejoindre le trottoir.
Sans attendre ma réponse, il me soulage de mon fardeau. D’un même élan, nous slalomons dangereusement à travers le flot des véhicules. Il y a des crissements de freins, des insultes d’automobilistes furieux. Quand j’y pose enfin les pieds, le trottoir me semble un havre de paix et de sécurité. En même temps que je savoure mon soulagement, je regarde un peu plus attentivement ce mec qui vient de me sortir de mon inconfortable situation.
Il est grand, beaucoup plus grand que moi, peut-être un mètre quatre-vingt-cinq. Il est brun, coiffé à la mode, avec des mèches blondes, qui sont autant de feux follets d’or dans ses cheveux. Des yeux gris clair éclaircissent un visage régulier. Je flashe immédiatement sur les lèvres et la dentition. Ce n’est peut-être pas mon ange gardien, mais il est beau comme un ange… en mieux. Il me sourit.
— Le mal est réparé. Pourrez-vous tout porter ?
Je ne sais comment exprimer ma reconnaissance, je réponds machinalement :
— J’habite à proximité. Je devrais m’en sortir. J’avais trop surchargé un des sacs. J’aurais dû faire attention. Merci pour votre amabilité, sans votre intervention, je crois que je n’avais qu’à abandonner mes achats sur place.
— J’ai cinq minutes devant moi. Je vous accompagne sur une centaine de mètres, pas plus.
— Je ne veux pas abuser…
C’est bien la première fois qu’à Paris, je rencontre quelqu’un d’aussi serviable. C’est une perle rare, je suis tombé dessus. Et pour une perle rare, c’en est une ! Plus je le dévisage, plus je craque. Ce jeune type est la séduction faite homme. Tout compte fait, au contraire, j’aimerais bien abuser…
— Cela ne me dérange pas. C’est dans quelle direction ?
D’un mouvement du menton, j’indique le chemin de la maison. Nous marchons en silence pendant quelques minutes. Silence relatif, car je ne cesse de bredouiller :
— Je suis confus… comment vous remercier ? …
Il se contente de rire légèrement et d’écarter d’un geste mes protestations de gratitude. Hélas, tout a une fin. Il nous reste près de deux cents mètres à parcourir lorsqu’il s’arrête brusquement.
— Je suis navré… Je vous aurais volontiers accompagné jusque chez vous, mais là, le temps me manque.
Ma déception fait un grand bruit de verre brisé dans ma tête. Je me voyais déjà en train de lui offrir l’apéritif et, pourquoi pas, de tenter ma chance.
Il m’a déjà rendu mes paquets. Mes bras s’allongent à nouveau de vingt centimètres. Je reste tout bête, je voudrais prolonger le contact. Je sors une monumentale platitude :
— Votre sac… vous pouvez en avoir l’utilité…
— Ne vous inquiétez pas. Vous pouvez le garder. Heureux de vous avoir rendu service. Je suis pressé maintenant, mon fils m’attend. Au revoir, et soyez plus prudent la prochaine fois.
À peine le temps de dévorer une dernière fois son visage.
— Attendez ! Je…
Sans attendre, il a tourné le dos. Il ne m’a pas entendu. Je le vois s’é

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