La Cazzaria
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Description

"Pourquoi il semble doux de s'entrebaiser ? Pourquoi les femmes sont si friandes de grands vits ? Pourquoi les femmes achèvent plus vites quand on les fout au cul ? Pourquoi on a imaginé de se branler le vit ?"

Autant de questions primordiales auxquelles répond Antonia Vignale, auteur de la Renaissance italienne et fondateur en 1525 à Sienne de l'Académie des Intronati, c'est à dire des "stupides".

Vignale s'était d'ailleurs décerné lui-même le titre d'Archi-Intronati.

A lire l'œuvre d'Antonio Vignale, potache, parfois loufoque, mais toujours d'une incroyable modernité pour un auteur du XVIe siècle, nul doute que les réponses qu'il apporte ne laisseront pas le lecteur de marbre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 décembre 2013
Nombre de lectures 112
EAN13 9782919071067
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Cazzaria
Dialogue priapique de l'Arsiccio Intronato
Antonio Vignale
********
© Les érotiques, 2013 - pour l'édition numérique
LEBIZZAROAUMOSCONE, ARCHI-INTRONATO
uoique notre Arsiccio se soit, en toute occasion, m ontré ennemi des Qfemmes, je me suis aperçu qu'il en était secrètemen t aussi friand qu'un singe d'écrevisses. Il est vrai que le maroufle ne court jamais que de misérables petites chambrières ; m'en étant souvent étonné et ne pouvant en comprendre la raison, je me mis un soir à le lui demander. Il rit de ma sotte question, puis me démontra par mille raisons que nul amour au monde n e valait celui des chambrières ; il me débita là-dessus maintes plaisanteries et con clut que rien n'est si plaisant qu'une souillon bien sale et graisseuse, et que, pl us elle sent le torchon, meilleure elle est. Voyant que je me moquais, il en appela au diable, finit par me prier d'en consentir l'expérience et me promit de me faire fou tre le soir même certain petit laideron noiraud de sa connaissance. Je restai seul en son cabinet d'étude, attendant qu 'il me l'amenât par des greniers de lui connus ; j'étais de plus en plus tourmenté p ar l'impatience, sentiment bien naturel à quiconque reste la queue en l'air. Pour p asser le temps, je pris au hasard quelques liasses de manuscrits ; il y avait là les ébauches d'œuvres, par Dieu ! assez plaisantes, et parmi elles le présent Dialogu e ; je le feuilletai d'un trait et, le
voyant court, me mis à le lire ; par mésaventure, j 'étais tombé sur le plus grand enchevêtrement de vits qu'on ait jamais vu ; tout e n lisant, je constatai que notre homme avait su expliquer tout ce qui a rapport au d éduit et j'en éprouvai un intense plaisir. Aussitôt, je pensai à vous, Maître, qui pl us d'une fois m'avez entretenu de ce sujet ; songeant qu'il vous serait agréable de voir un ouvrage de ce genre, et me rappelant tout ce que je vous devais, j'eus l'idée de le dérober et je le mis dans ma poche. Là-dessus, l'Intronato revint avec ladite souillon et me força de la foutre d'un coup ; elle m'empuantit tellement d'une odeur de latrines et de sueur que de quinze jours je n'ai rencontré bougre d'animal qui ne se sauvât de moi comme si j'eusse eu la peste. À présent, je vous envoie l'ouvrage, à condition qu e vous me le retourniez dès que vous l'aurez lu ; surtout, gardez-vous bien que per sonne autre ne le voie, car si l'Intronato venait à l'apprendre, il en éprouverait , emporté comme il est, une telle fureur, qu’il ne me laisserait plus jamais entrer d ans son cabinet ; cela me priverait de voir d'autres ouvrages ou opuscules qu’il cite d ans ce Dialogue, et que j'y ai seulement feuilletés. Tandis que s'il ne s'aperçoit de rien, j'espère vous les communiquer de la même façon ; lisez donc celui-ci et renvoyez-le-moi le plus tôt que vous pourrez. Rien autre à vous mander qui puisse vous faire plai sir. Rappelez-vous, s'il vous plaît, que je suis votre très fidèle serviteur.
ARSICCIOET SODO, DEUXINTRONATI
POURQUOI LES MOINES ONT INVENTÉ LA CONFESSION.
SODOis pas tout ; le con n'est. Arrête, Arsiccio, je veux te montrer que tu ne sa point parfait, il présente au contraire un grand dé faut, d'après ce que j'ai bien souvent entendu dire à un moine qui fut un de mes plus gran ds amis. ARSICCIO.Et que disait ton moine, Sodo ? SODO. Que la Nature aurait dû munir le con de boutons, afin qu'on pût le serrer ou le desserrer selon la grosseur du vit ; car tel qu'il est, il est toujours trop large. ARSICCIO.là-dessus quelqueété bien surpris que ce moine t'ait fait  J'aurais remarque avisée, ou qu'il ait eu l'esprit d'imagine r quelque finesse ; ce sont tous des ignorants, des lourdauds ! Leur bêtise est sans bornes ! Ils n'ont pas le cœur de vivre dans le siècle, où il leur faudrait de l'esprit, ni de pourvoir à la subsistance de leurs enfants, mais, comme ils ne se sentent pas non plus la constance et la fermeté d'âme nécessaires pour supporter les fatigues et le s tourments de la vie séculière, ils s'abandonnent à la fainéantise monacale et dissimul ent leur vilenie et leur médiocrité sous des vêtements crasseux et grossiers qui sont b ien à l'image de leurs mœurs. S'ils portent tous le même habit, ils ont bien tous aussi les mêmes vices et les mêmes roueries. Non contents de se livrer à toutes les débauches qui se peuvent offrir en ce monde, ces porcs vont encore fourrer l eur nez dans le con et accusent la Nature de ne l'avoir pas fait au calibre de leurs v its ; ainsi, crevant dans l'oisiveté et la paresse, n'ayant d'autre souci que de se vautrer dans leur pitance, ils ont tout loisir de songer aux moyens de satisfaire leur fringale lu xurieuse.
Voilà pourquoi ils ont inventé la confession ! Elle leur permet de découvrir si quelque séculier ne possède pas le secret d'un plai sir qu'ils ignorent, et si l'art d'aimer ne contient pas quelque recette grâce à laq uelle ils pourraient rassasier leur appétit de luxure. Puissent-ils n'avoir pas plus de force vitale que je n'eus jamais fantaisie de leur apprendre certains raffinements q ue la pratique m'a fait découvrir dans l'art de pédiquer, tels que gratter du bout du doigt le nombril du partenaire pour le forcer à donner des coups de reins en arrière, a llonger le cul, etc. ! Tout au contraire, je leur fais entendre mille mensonges et , les devinant tous curieux de magie, alchimie et autres sornettes en lesquelles j 'ai su leur paraître fort savant, j'ai tant fait que nombre d'entre eux se sont couverts d e honte ou bien cassé le cou. Mais sois sûr que si quelque nigaud leur tombe entr e les mains, ils te le blutent de belle façon ; et s'ils découvrent chez lui quelque bonne et douce recette, ils te la gobent aussitôt. Inutile de dire s'ils en font ensu ite l'épreuve : il leur tarde mille ans de l'essayer. En veux-tu la preuve ? Frère Angelo, des Servites, ayant découvert en confession
que la pommade, en place de salive, était parfaitem ent efficace, s'en fut au couvent et, ne trouvant point de novices, se rabattit sur c ertain frère Paolino, qui avait environ quarante deux ans. Ils conférèrent quelques instant s, puis s'enfermèrent dans une cellule ; après avoir enduit de pommade le cul de f rère Paolino, frère Angelo s'en mit aussi un peu sur le gland et appliqua son énorme me mbre au cul de ce Fra Paolino que celui-ci, le sachant bien graissé, croyait cerc lé de fer. Frère Angelo, soucieux de vérifier la vertu de la pommade, poussa sans aucun ménagement et lui fendit le cul de plus de quatre doigts. Fra Paolo, se sentant déc oudre et éprouvant au cul une vive douleur, se mit aussitôt à hurler ; au tapage accoururent quelques moines qui se trouvaient dans l'église ; ils s'informèrent de ce qui se passait et le pauvre Fra Paolo cria : « C'est le vit de frère Angelo ! » Le bruit s'en répandit si bien qu'aujourd'hui encore ces moines en sont vilipendés, et que l'on d it proverbialement : « C'est le vit de frère Angelo, des Servîtes, qui a défoncé le cul du sonneur. » Ne va pas croire qu'après cela les gredins se soien t abstenus de poursuivre le cours de leurs scélératesses. Je pourrais te fourni r, outre celui-là, mille exemples de leur désir d'expérimenter autant de ribauderies que faire se peut ; Fra Marco, par exemple, de l'ordre mineur de saint François, voulu t s'assurer que se fourrer un doigt dans le cul, pendant qu'on se branle, faisait éprou ver beaucoup plus de jouissance. Dom Philippo, Chartreux, se liait très fort les cou illes pour ne pas finir si vite et prolonger le jeu et le plaisir. Fra Salvadore di Le cchetto, embrochant l'abbesse du couvent de Santuccio, l'obligeait à se mettre une b ande bien sanglée sur le ventre, pour faire descendre la matrice et barrer ainsi le passage au vit ; ce qui lui donnait l'impression de heurter le fond du vagin. Crois-tu que ces fainéants auraient découvert eux-m êmes tous ces beaux secrets ? Non pas ! Comme je te le disais, ils les ont appris par les confessions d'imprudents séculiers. Mais laissons là ce qu'ils font au con ; le pire es t, à mon avis, que les ribauds se sont mis à pédiquer et en sont devenus si friands q u'ils nous ont pris et usurpé toute notre science ; leur étude assidue de cet art les y a rendus si savants que les séculiers ne comptent plus. Ayant découvert ces dou ceurs et ces voluptés nouvelles, ils trouvent malséant que ces choses saintes et div ines soient pratiquées par d'autres qu'eux-mêmes, ou que d'autres mains que le s leurs puissent se porter à un objet aussi précieux que le cul ; et tout le long d u jour, en chaire ou dans ces maudites confessions, ils récriminent contre les pa uvres séculiers et font semblant de n'avoir que mépris pour le con, eux qui l'appréc iaient et le recherchaient si fort avant d'avoir goûté la douceur du cul ; maintenant, ils essayent d'éveiller en nous l'horreur du cul et de nous faire abandonner la péd ication, pour que la pratique leur en soit réservée ; ils voudraient nous faire reveni r aux cons, qu'ils délaissent et méprisent depuis longtemps, et en viennent à nous s outenir qu'il vaut mieux foutre mère, sœurs, nièces, filles ou pire encore, pourvu que l'on enconne au lieu de pédiquer. Pour en expliquer la raison, ils nous dis ent qu'à foutre en cul on perd la semence génératrice et qu'alors s'anéantirait la ra ce humaine, à l'encontre du précepte : « Croissez et multipliez ! » Les bœufs ! Ils ne voient pas qu'ils se contredisent ! Si grande est leur ignorance, si gra nd leur désir de pédiquer, qu'ils ne voient pas que fuir, en se faisant moines, les souc is du ménage et des enfants, cela mène sûrement à ruiner et anéantir la race humaine ; pourquoi, s'ils blâment ceux-là,
repoussent-ils eux-mêmes le joug pénible du mariage et tout ce par quoi le nombre des humains se propage et s'accroît ? Il n'est pers onne qui dissipe et gaspille le sperme autant que les moines qui, jour et nuit, se branlent à tour de bras, et tapissent chambre, lit, cellule et latrines de sper me et d'embryons ; telles sont leurs ribauderies que, si notre religion dit vrai, on ver ra, au jour du Jugement, sortir de ces lieux de luxure tant de corps et d'âmes inachevés q ue le Paradis ne pourra les recevoir. Et si perdre la semence est chose si infa mante (et ce l'est en effet, car il est dit dans les saintes Écritures : « Maudit soit l'ho mme qui jettera par terre sa semence ! » et : « L'arbre qui ne rapporte pas de f ruits, comme le moine sodomite, qu'on l'arrache et qu'on le jette au feu »), pourqu oi n'abominent-ils pas le fait de pédiquer les femmes ? Pour l'unique raison que le c ul des femmes n'est pas un vrai cul, mais une petite figue. Martial, dans le XIe li vre de ses épigrammes, dit que le con et le cul des femmes sont deux cons. Notre Mess er Claudio Tolomei, dans son sizain :
Amour, toi qui des merveilleux et doux regards D'un tendre ami brûles le cœur du prochain... dit e n parlant des femmes : Leur cul n'est rien qu'un autre con Et ne lui convient pas tant d'honneur... et caetera .
POURQUOI LE CUL DES FEMMES N'A PAS DE POILS.
En tout cas, tu remarqueras que le cul des femmes n e bénéficie pas de la faveur de porter des poils, comme le vrai cul d'homme ; le Musco Intronato a inventé mille fables à dormir debout pour tenter d'expliquer pour quoi le cul des femmes est dépourvu de poils ; à mon avis, il s'est égaré, car la vraie raison en est que leurs culs ne se peuvent à proprement parler qualifier de culs , mais tiennent plutôt du genre connin, et fut attribué aux femmes pour que, si ell es sont enceintes, on n'aille pas jeter sperme sur sperme et fabriquer ainsi quelque monstre ayant plusieurs têtes ou trop de jambes, comme il est arrivé maintes fois pa r l'inadvertance de ceux qui, leur femme étant grosse, ne savent pas le leur mettre da ns le cul, c'est-à-dire dans le petit con. Voilà, Sodo, la raison pour laquelle cer tains enfants naissent avec plus de membre qu'il ne faut, comme je viens de te le dire. SODO. Tout cela est fort bien ; mais, dis-moi, Arsiccio : si le cul des femmes est un con, il devrait être, selon moi, plus poilu que cel ui des hommes, puisque la femme a plus de poils au con que l'homme au cul. ARSICCIO.montrerai tout àdis vrai, Sodo, et penses finement. Mais je te  Tu l'heure que le con a ses poils et aussi ceux du cul ; en parler maintenant serait embrouiller le raisonnement ; je voudrais d'abord r épondre à ce moine et te montrer en même temps combien il importe de savoir ces chos es-là. Sache à ce propos que la malice des hommes est plus puissante que la Nature, dont elle a dépravé, abrogé et gâté toutes les lois . La Nature avait en effet créé un
homme et une femme, un vit et un con, et attribué à chacun le sien ; en ce temps-là, tout con avait un vit à sa mesure. Mais depuis l'in vention des guerres, depuis que les nations se sont mêlées, ils se sont séparés et il s emble impossible aujourd'hui de trouver un con à sa taille. Si, comme moi, ton moin e avait dû étudier pour gagner son pain, il aurait su tout cela et n'aurait pas reproc hé à la Nature de n'avoir pas muni le con de boutons. Une chose me semble certaine : si ces coquins conti nuent ainsi à pédiquer, les culs, avant longtemps, auront besoin de boutons, ta nt ils les auront fendus et déchirés ; dès que ces traîtres aperçoivent un beau jeune homme, ils veulent le retirer du siècle, comme s'ils ne nous jugeaient pa s dignes de si bonne pâture et voulaient nous priver de tous les biens et de tous les plaisirs que nous pouvons avoir. D'ailleurs, à supposer que ces boutons soient néces saires, je voudrais bien savoir en quelle matière ton moine voudrait qu'ils fussent : de chair, ils s'arracheraient ; d'os ou de tout autre substance dure, ils gêneraient et rebuteraient. Dis-lui donc de ma part que, s'il n'a pas sur le cul de plus subtiles idées que sur le con, il est un gros balourd. SODO. Non point ! Je le sais fort savant en matière de cul ; il a tant étudié en dedans du mien qu'il en sait, je crois, tout ce qu'on peut savoir. ARSICCIO.je n'ai pas menti.soit Dieu ! Car tu reconnaîtras en ce cas que  Loué Maintenant, je lui pardonne, tant le cul est chose douce et parfaite, mon cher Sodo ; sa rotondité et ses profondeurs font penser au ciel , ainsi que l'a dit notre Messer Claudio : O cul ! En fortune à nul autre pareil, Tu ressembles au ciel!... Je ne crois pas qu'au Paradis le nectar et l'ambroi sie soient choses aussi suaves que la douceur de sentir son vit en un cul bien dou illet, bien blanc, bien tendre. Si le Discreto Intronato a raison d'affirmer que le Parad is, l'Enfer et le Purgatoire sont de ce monde, que le Paradis est ta maison, où tu es em pressé près de tous et comblé de biens, que les anges sont les jolis garçons, et que tout ce qui encore fait le bonheur de l'homme constitue le reste de ce royaume , tandis qu'au contraire toute prison est un Purgatoire, toute pauvreté l'Enfer et tous les tourments des diables, il me plaît à croire, pour ma part, qu'ambroisie et ne ctar ne sont autre chose que la douce langue d'un beau jeune homme et le secret pla isir que l'on prend entre ses douces et délicates fesses. Et si tu veux avoir une autre preuve de la perfection du cul, tu la trouveras chez les Romains ; ces maîtres de l'univers venaient de construire leur grand théâtre, merveilleux et surprenant édifice qui, bien qu'à demi en ruine, fait encore l'admiration de ceux qui le voie nt et les incline à affirmer que toute la puissance du monde, dût-elle unir les efforts de tous, ne suffirait pas à construire le pareil ; ils voulurent alors lui trouver un nom qui correspondît à sa grandeur et à sa noblesse et lui donnèrent celui de Culisée, c'est-à -dire de Culisiège, jugeant que lui seul convenait à pareil édifice.
POURQUOI LE CUL EST HONORÉ LE PREMIER.
Considère maintenant que le cul, parmi toutes chose s nécessaires, est toujours honoré le premier. En voici la raison : un jour que les membres étaient convenus de donner un festin, ils ne voulurent pas y inviter le cul, qu'ils trouvaient malpropre. Indigné, celui-ci leur fit comprendre à leurs dépen s qu'ils ne pouvaient se passer de lui ; se resserrant soudain, il s'opposa aux besoin s naturels du corps ; toute la victuaille restée dans le ventre commença à se putréfier et à communiquer de graves
incommodités aux autres membres qui, ne pouvant plu s user des bienfaits de la Nature, gisaient, languissants et malades, à deux d oigts de la mort ; force leur fut de pactiser avec le cul ; ils se livrèrent à sa discré tion, le priant de les traiter à sa guise. Mais il agit en grand seigneur, car il est toute bo nté, toute courtoisie, comme dit le Burchiello dans ce sonnet : Je suis devenu, dans cette maladie... Il eût pu les mettre à mort ou leur infliger tout a utre châtiment, mais il ne voulut pas se montrer inhumain ; il pardonna charitablement à tous, sous la condition qu'à table il serait toujours honoré le premier. De là vient q u'aujourd'hui encore, dans toutes les noces, dans toutes les fêtes, le cul est le premier à s'asseoir, comme étant le principal et le plus respectable de tous les membre s ; et il n'est pas convenable de commencer à manger tant que le cul n'a pas pris pla ce. C'est pour cette même raison que le matin, en se levant, la plupart des h ommes commencent par poser le cul où ils avaient la tête durant la nuit, signifia nt par là que la tête, pour ce qui est d'honneur et révérence, le cède au cul, comme à un membre plus digne et plus noble qu'elle.
POURQUOI ON A IMAGINÉ DE SE BRANLER LE VIT.
De là date la pratique de se branler le vit ; l'imp ortuno Intronato ajoute qu'on crache sur lui pour l'abuser : se sentant baigné de salive , il croit aller dans le cul, car on ne le mouille pas pour aller dans le con, et se croyan t déjà entré, se sentant comprimé, il décharge ; voilà comment on a imaginé de se bran ler le vit. Cela fut rapporté aux cons ; ils reconnurent leur ingratitude et accordèrent aux mains le très grand privilège de pouvoir palper et peloter à leur aise tout ce qu i leur plairait. Voilà pourquoi les mains sont toujours empressées à se glisser dans la gorge, à tripoter les cons, à pénétrer dans tous les trous, à pincer les cuisses et à se livrer à mille folâtreries telles que peloter le cul pendant qu'on fout, lui appliquer de petites claques, et ainsi de suite. Tout cela te fera aisément comprendre, Sodo, que si les femmes avaient elles-mêmes fabriqué le vit, il serait d'une autre qualit é. Quant à moi, pour tout l'or du monde, je ne voudrais pas être condamné à en avoir autant qu'elles en désirent, car, s'il faut en croire le Duro Intronato, il y a des f emmes qui vont jusqu'à s'enfoncer dans la figue d'énormes courges.
J'en voulus faire un jour l'expérience : je pris un pilon de bonne taille, recouvert d'un boyau de bœuf, et m'en fus chez une tisseuse d e mes amies. Je sus si bien m'y prendre que je le lui enfonçai tout entier dans le con, tout en faisant semblant de me démener. Elle me disait : « Oh ! va, mon âme ; j'ac hève ! » Feignant d'avoir achevé aussi, je le retirai tout bonnement, stupéfait qu'e lle ne se fût aperçue de rien. J'en restai confondu ! Je croyais avoir rêvé ! Car non s eulement c'était un gros pilon, mais elle était, elle, toute menue, et je croyais aussi sa figue plus petite qu'aucune autre. Grande était donc ma stupeur, car, loin de se plain dre de la grosseur de mon instrument, elle n'en avait pas même soufflé mot, c omme si elle était depuis toujours habituée aux vits de cette taille. Le Caperchia Intronato prétend que le con ressemble à l'eau ; quand on y jette une grosse pierre, elle s'y enfonce aussi bien qu'une p etite. Mais il ne me donne pas la raison de cette similitude. C'est pourquoi je préfère l'opinion du Soppiattone Intronato, selon laquelle les femmes les plus petites ont le con le plus vaste. L a raison véritable qu'il en allègue tient à la nature même des femmes petites : comme l eurs jambes sont sensiblement plus courtes que celles des grandes femmes et qu'el les veulent cependant monter et descendre aussi bien qu'elles les escaliers, il en résulte nécessairement que ce continuel écartement des jambes élargit considérabl ement leur fente ; de sorte que plus la longueur de leurs jambes est inférieure à c elle des grandes femmes, plus leur figue est vaste. Et je m'émerveillerai toujours de ce que, par cette immense ouverture qu'elles ont toutes, grandes et petites, leurs boya ux ne tombent point à chaque pas.
POURQUOI LES FEMMES SE FONT BOURRER À COUPS DE VITS.
Voilà pourquoi encore elles se font bourrer si souv ent à coups de vits, sans compter qu'elles se bourrent souvent de chemises en tières ou de paquets remplis de cendre : certaines vont jusqu'à se confectionner de s culottes renforcées de mille sous-ventrières, tant est grande leur crainte de pe rdre leurs boyaux. Que dire en ce cas d'un vit ! Elles ne l'accueillent que trop volo ntiers ; si gros et si démesuré fût-il, il leur semble toujours trop petit. Et toi, pauvre nig aud, prétends accorder foi à cette fable et croire que le vit fut l'œuvre des femmes ! Tu vois bien que c'est impossible, et que, si c'était vrai, les vits seraient aussi grands que des clochers. Et qu'il est faux de dire que les femmes ont fabriqué le vit. Mais tu dois savoir aussi que les femmes ne furent pas faites sans vit. SODO. Ma foi, non, Arsiccio, je n'en sais rien ; je n'a i jamais entendu dire jusqu'ici que les femmes eussent été faites avec un vit. ARSICCIO.me tu semblés lene dis pas que les femmes ont un vit, Sodo, com  Je croire ; je dis que s'il n'y avait jamais eu de vit, les femmes n'existeraient pas ; et qu'il fallait donc que le vit existât avant elles.
SODO. Tu t'embrouilles, Arsiccio ; on ne peut actuellem ent imaginer de vit sans con, ni de con sans femme ; d'où il s'ensuit que le s femmes existaient avant le vit. ARSICCIO.t sur la plaie. Tubel argument ! En vérité, Sodo, tu mets le doig  Le prétends que le vit est venu après le con, et moi q u'il existait avant ; tu me dis qu'il ne
saurait y avoir de vit sans con, et moi je prétends que le con ne saurait exister sans vit ; cela revient au même et les arguments se vale nt. C'est comme de demander qui, de la poule ou de l'œuf, exista en premier, ou enco re du marteau ou de l'enclume ! Ne crois pas que ce problème soit récent ; il se po sait déjà dans l'antiquité et beaucoup de philosophes, beaucoup de grands hommes se sont épuisés à le résoudre. Laissons donc là ce que raconte le sonnet : Elles furent seize femmes à fabriquer le vit... ou cet autre : Ils furent sept ouvriers à fabriquer le con...et toutes les bêtises et les insanités des poètes. Repoussant délibérément telle autre explica tion que donne Platon, dans son Banquet, messire Pietro Bembo prétend que le con et le vit ont été fabriqués en même temps et de la façon suivante : Dieu, ayant mo delé l'homme et la femme dans l'argile, voulut vérifier leurs tailles et posa l'h omme sur la femme ; comme l'argile était encore fraîche, ils se collèrent l'un à l'autre. Le Maître, voyant cela, voulut y porter remède et, dans sa hâte, ne s'aperçut pas qu'il lai ssait la femme debout sur ses pieds ; et comme elle était encore fraîche et molle , son poids la fit se tasser sur elle-même.
POURQUOI LE CON ÉPROUVE UN SI VIF PLAISIR À S'UNIR AU VIT.
C'est, dit-on, la raison pour laquelle les femmes o nt une telle rage, un tel désir de s'y fourrer le vit, comme si elles cherchaient à ra voir et reprendre leur bien, tandis que le vit, de son côté, éprouve le plus vif désir de réintégrer sa place ; mais cette explication ne m'a jamais plu. En effet, si les cho ses étaient ainsi, il s'ensuivrait que la figue devrait être de même taille que le vit, is su d'elle : cela semble évident. Le Moscone Intronato disait que, pendant le modelag e de la glaise, il s'était interposé une branche d'arbre légèrement crochue, e t qu'en l'arrachant s'était produite une déchirure aussi large qu'est à présent le con. Si encore il m'affirmait l'avoir vu de ses propres yeux, je le croirais peut -être ; mais il ne fait que supposer, ce qui me laisse dans l'incertitude. Depuis, j'ai d écidé de n'en rien croire, car, en ce temps-là, aucun tronc n'était encore assez sec pour qu'une branche en fût tombée. Le subtil Bizarro Intronato, défendant l'opinion du Bembo, me disait que les proportions démesurées du con par rapport au vit av aient plusieurs causes : en premier lieu, les couilles avaient été arrachées en même temps que le vit et, si elles entraient avec lui dans la figue, il ne resterait p as autant de place ; en second lieu, ajoutait-il, quand le Maître qui nous créa (ce dont je lui suis fort obligé) aperçut ce paquet qui avait poussé sur le devant de l'homme et , par surcroît, allait tomber, il y porta aussitôt la main pour en rassembler les morce aux et moula dans la paume de sa main le morceau de terre allongé qui avait gardé la forme du con.
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