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La Maison du châtiment
Danny Tyran
Roman de 500 000 caractères.
Fabien observe à travers la fenêtre de sa chambre Christian qui fait son jogging quotidien. Bien que timide, il se remet à la course à pied dans l’espoir de rencontrer l’athlète qu’il admire.
Un choc frontal entre les deux coureurs scelle une nouvelle amitié.
Christian reste prudent, il vient de vivre une rupture et ne désire pas créer de liens trop forts de peur d’être déçu. Dominant, il ne veut donner aucun ordre à Fabien, mais lui suggère des manières d’agir. Fabien, fou amoureux, lui obéit en tous points.
Christian lui offre un emploi à La Maison du châtiment, un lieu où l’on réalise ses fantasmes BDSM. Fabien y devient informaticien et gère le site Web de la Maison. Il y subit également les « assauts érotiques » de son très torride patron. Ce qu’il ne manque pas d’apprécier.
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La Maison du châtiment
Danny Tyran
Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé.
Antoine de Saint-Exupéry
Prologue
Traque et rencontre
À l’épicerie
Voyeurisme et exhibitionnisme
En amour
Visite imprévue
Cadeau de Noël
Soirée costumée
Rituels
Dimanche : Offre d’emploi
Lundi : Viktor
Lundi : Début d’emploi
Lundi : Contrat d’embauche
Lundi : Maître Tailleur Laflamme
Lundi : Max
Lundi : David
Lundi : Judith
Mardi : Visiteurs
Mercredi : Viktor
Mercredi : Judith
Mercredi : Éric et un chien
Mercredi : Elizabeth
Mercredi : Première punition et espionnage
Mercredi : Entrevue d’embauche
Mercredi : Deuxième punition
Mercredi : Pause-café
Mercredi : Perte de données
Jeudi : Encore des visiteurs !
Vendredi : Réunion
Vendredi : Le déjeuner
Vendredi : Rétention et évacuation
Vendredi à dimanche : soirée dansante, dîner et mélancolie
Lundi : Chiot
Un mois plus tard
Investigation
Lebœuf et Judith
Hôpital : Jour 1
Hôpital : Jour 2
Après l’hôpital
Pacsés
Aujourd’hui
Prologue
Je me souviens quand je l'ai rencontré. Je venais à peine de terminer mes études et je travaillais à mon compte à mon petit appartement.
C'est le hasard qui m'a fait l'apercevoir alors qu'il s'entraînait en courant. Son trajet de course le faisait passer devant chez moi. Si j'avais dû peindre l'homme de mes rêves, c'est son portrait que j'aurais tracé sur la toile blanche. Son physique me semblait parfait. Il n’était pas trop musclé, mais était solidement bâti. Il était grand et avait les yeux verts et les cheveux brun foncé avec des reflets roux ici et là. Son teint était bronzé, sans doute en raison du temps passé à s’entraîner dehors. En courant, parfois il prenait une expression grave qui dilatait ses pupilles et fronçait ses sourcils ou plissait son front. Sans doute réfléchissait-il à des problèmes qu'il avait connus récemment. Mais cet air sévère m'envoyait des décharges dans le plexus solaire qui se répandaient dans mon ventre jusque dans mon sexe. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi.
La première fois que je l'ai vu, j'avais remarqué qu'il était huit heures du matin. Le lendemain, à la même heure, je me tenais devant ma fenêtre. Pour ne pas avoir l'air de l'espionner, j'avais baissé le store vénitien de la chambre dont la fenêtre donnait sur la rue, et je l'ai attendu en regardant à travers les lamelles.
J'ai continué à le regarder passer tous les matins pendant plusieurs semaines. C'était devenu un rituel agréable qui me manquait si quelque chose m'empêchait de le pratiquer. Et quelques fois, quand il prenait cet air sévère tout en courant, je me retrouvais dans mon lit à me masturber en pensant à ce qu'il pourrait me faire s'il découvrait que je l'épiais tous les jours. Serait-il choqué ? Amusé ? À chaque masturbation, j'imaginais une réaction différente, mais toujours excitante.
Un jour, alors que je l'attendais, il s'est arrêté devant ma fenêtre. Il est resté là sur le trottoir, immobile et en silence, de longues secondes pendant lesquelles mon cœur s'est mis à battre de plus en plus vite. Il n'a même pas tourné la tête vers moi. Il n'a rien fait de plus que de s'immobiliser juste devant moi, puis il est reparti. Ce n’était pas l’une des réactions que j’avais imaginées et encore moins espérées. Pendant les jours suivants, je n'ai pas osé l'attendre face à la fenêtre. J'avais peur de ce qu'il ferait s'il découvrait que je continuais mon manège ; mais j'avais presque encore plus peur qu'il ne fît rien, qu'il se contentât de continuer sa course, comme si je n'existais pas. Pourquoi est-ce que le seul fait de le voir s’arrêter devant moi m'avait tellement troublé ? Pourquoi l'idée d’en être ignoré m'attristait autant ?
De ne pas pouvoir le regarder me manquait déraisonnablement. Après tout, je ne le connaissais pas. J'ignorais même son nom. Il n'y avait rien eu entre lui et moi sinon mes brèves séances face à ma fenêtre. Mais, à partir de ce moment, lorsque je prenais mon petit-déjeuner assis à la table de ma cuisinette, quand huit heures sonnaient, je le voyais passer ; son image s'était gravée sur ma rétine comme si elle m'avait ébloui. Je n'arrêtais pas de me dire que je devais faire quelque chose pour le connaître, mais quoi ? Devais-je l'attendre sur mon perron et le saluer lorsqu'il passait ? Peut-être s'arrêterait-il alors pour me parler. J'en viendrais peut-être à exister pour lui. Mais je n'en trouvais pas le courage et je me traitais de lâche.
Un matin, alors qu'il venait sans doute juste de passer devant chez moi, je suis sorti sur le trottoir et l'ai vu s'éloigner. Je suis resté là à le regarder, à admirer ses jambes et ses fesses fermes, ses épaules larges, sa tête et son dos toujours bien droits, ses cheveux ébouriffés par le vent. Puis il est disparu au coin de la rue. J'ai soudain compris qu'il devait demeurer non loin d'ici et j'ai été tenté de le suivre, mais pour y arriver il aurait fallu que je coure derrière lui. Que se passerait-il s'il m'entendait courir et se retournait ?
J'ai fait la même chose le lendemain, le surlendemain et le jour d'après en me traitant de tous les synonymes de « lâche ». Puis le quatrième jour suivant, j'ai décidé que, moi aussi, j'allais m'entraîner. Pourquoi pas ? Je n'étais pas dans la meilleure forme physique ; j'avais bien besoin d'un peu d'exercice. Alors pourquoi pas la course ?
Je me suis donc vêtu de ce qui, dans ma pitoyable garde-robe, ressemblait le plus à une tenue d'entraînement. Et, un peu après huit heures, je suis sorti. Il était déjà loin. Mais j'ai couru en suivant le même parcours que lui. J'ai continué comme ça plusieurs semaines. Mais j'étais insatisfait. Je n'osais pas sortir juste au moment où il passait. J'étais toujours loin derrière lui. D'autant plus qu'il tenait la grande forme, mais pas moi. Même après avoir recherché sur le Web le moyen d’améliorer ma technique de course et les exercices de réchauffement pour m’y préparer, je n’étais ni assez rapide ni suffisamment endurant et il se retrouvait toujours hors de ma vue à une intersection.
« Pourquoi ne ferais-je pas le trajet inverse ? » me suis-je dit. Comme ça, au moins, je le verrais de face chaque fois que nos parcours se croiseraient. Je pourrais le saluer et qui sait ?
Lorsque je l'ai croisé la première fois, il regardait le sol. Je n'ai même pas osé lui dire « bonjour ! » J'ai juste poursuivi ma route. Mais au moins, je l'avais enfin vu de face et de près. J'ai continué de courir en refaisant un tour du pâté de maisons et en espérant qu'il ferait de même, mais il avait disparu. Alors, je suis rentré et me suis masturbé en imaginant que je fonçais sur lui « par accident » et me perdais ensuite en excuses, qu'il acceptait gracieusement.
Le lendemain, lorsque je l'ai croisé, il m'a regardé en fronçant les sourcils. J'ai juste penché la tête pour le saluer. Il n'a pas eu le temps de répondre à mon salut, nous étions déjà loin l'un de l'autre, partis en directions opposées. Mais son regard interrogateur, presque inquiet, m'avait frappé comme la foudre. J'avais failli me retrouver à plat ventre sur le trottoir.
Le matin suivant, il n'était pas là. J'étais inquiet. Et s'il allait arrêter cet entraînement ou changer son parcours à cause de moi. C'était le seul moment où je pouvais le voir. Je n'avais toujours aucune idée de qui il était ni de l'endroit où il vivait. Comment ferais-je pour le retrouver ?
Je ne me suis pas masturbé ce jour-là. J'ai pris ma douche, puis j'ai mangé sans appétit en regrettant ma stupidité et mon manque de courage. Il me manquait déjà.
Il ne passait plus à huit heures en courant devant chez moi. Il aurait disparu dans une autre dimension, j’aurais eu autant de chance de le revoir.
Traque et rencontre
Puis, un après-midi, alors que j'étais allé à l'épicerie pour essayer de trouver quelque chose pour le dîner, je l'ai vu discutant à la caisse avec la jolie caissière. J’étais trop loin pour entendre ce qu’il lui avait dit, mais cela avait fait rougir la demoiselle. Elle était cramoisie. La vue de mon bel inconnu avait été un choc, mais m'avait aussi donné espoir de le revoir. S'il se ravitaillait à cet endroit, il devait demeurer non loin de là.
Je l'ai regardé sortir avec son paquet pour savoir s'il repartait en auto ou à pied. Il était à pied. J'ai décidé de le suivre de loin, mais pas trop, pour ne pas le perdre de vue encore une fois.
Quand il a tourné à gauche à une intersection, j'ai couru pour le rattraper, puis j'ai penché la tête pour voir sans être vu. Il était en train de monter les marches d'une maison, sans doute chez lui. Je savais où il demeurait !
Je suis aussitôt reparti pour ne pas attirer l'attention et pour faire mes achats pour le dîner. J'ai choisi sans trop regarder ce que je choisissais tout en souriant bêtement. J'ai dit deux mots sur la température chaude et ensoleillée à la jolie caissière, qui a à peine posé les yeux sur moi et n'a pas répondu. Je ne devais pas être son type ou bien elle était encore obnubilée par le passage de mon prince.
J'ai mangé en vitesse en me disant que j'irais faire un tour un peu plus tard pour noter l'adresse de mon beau coureur et tenter de connaître son nom en faisant une recherche inversée dans un bottin sur Internet.
J'ai passé lentement devant chez lui en tentant de l'apercevoir par les fenêtres. Mais je n'ai vu qu'une femme, qui semblait d'âge moyen et qui m'a paru très ordinaire. Mon prince charmant était-il marié ? Cette idée ne me plaisait pas du tout. Je l’imaginais mal vivre avec la femme que j’avais aperçue par la fenêtre. Il méritait mieux ! Même la caissière lui aurait mieux convenu. Mais je refusais de l’imaginer vivant avec l’une ou l’autre. Je le voulais pour moi et moi seul !
J'avais tout de même noté l'adresse et j'ai effectué une recherche sur la Toile, espérant trouver plus d'informations sur lui. Tout ce que j'ai trouvé était le nom d'une femme résid