La part de l'ange , livre ebook

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Èrotique – 360 pages - Ne pas laisser entre toutes les mains (+18)


Inclus : Les larmes de l’ange


Une rencontre, une étincelle, un souffle de vie dans une existence étouffée, la découverte de ma féminité et de ma sensualité, mon cœur qui bat plus vite et plus fort dans les draps d’un homme mystérieux.


Soyez choqués et étonnés, soyez audacieux et curieux.


Sur le seuil de mon récit, laissez vos inhibitions, vos faux-semblants et vos préjugés. Mon histoire est faite de cuir, de soie et de dentelles, déraisonnable à souhait, mais aussi d’un soupçon de magie.



Je m’appelle Mya Horseman, future trentenaire que la vie a oubliée, engloutie dans mon travail, jusqu’à cette rencontre... celle qui va bouleverser mon quotidien, celle qui va ébranler mes croyances !

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Nombre de lectures

49

EAN13

9782379610639

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

La part de l’ange

SANDRINE PÉRIGOIS
SANDRINE PÉRIGOIS


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-063-9
Photographies de couverture : Kasto &
Sergiy Serdyuk Photographie
Montage : Didier de Vaujany
PARTIE I
LA PART DE L’ANGE
Ceux qui répriment leur désir sont ceux dont le désir est trop faible pour être réprimé.
William Blake.
CHAPITRE 1

Lundi 6 septembre


L’amour est doux seulement dans les chansons ; mais, en réalité, son commencement est la crainte, son milieu, le péché, et sa fin le repentir.
Alexandre Dumas


«  Chers auditeurs, bonjour ! Nous sommes le lundi 6 septembre, il est sept heures trente. Une journée chaude et ensoleillée vous attend.  »

Ma main s’abat mollement sur le radio-réveil. Mes yeux s’entrouvrent sur le soleil radieux qui inonde ma chambre. J’aimerais tant rester dans mon cocon de flanelle pour grappiller dix minutes de sommeil. La nuit a été courte après cette soirée passée avec d’anciennes camarades de promo. Les années les ont gratifiées d’assurance, de premières rides discrètes et de tailleurs hors de prix. Elles sont toujours aussi sympathiques. Leur légèreté m’a fait du bien, la première heure du moins. Très vite, étalant leurs réussites, leurs grossesses, leurs mariages, leurs projets, elles m’ont renvoyé, bien malgré elles, mon échec en pleine figure. J’ai beau me répéter qu’entrer dans une case, celle d’une vie « normale » en l’occurrence, est une forme de prison, je ne peux m’empêcher d’imaginer à quel point une vie rangée doit être sécurisante et confortable. Mon quotidien n’a même pas le mérite d’être palpitant. Il ressemble davantage à une survie stagnante dans laquelle je ne suis qu’un objet intemporel qui regarde filer le temps en se couvrant d’une poussière poisseuse. Je dois me résoudre à me lever, songeuse, poussée par la volonté de faire un point sur moi-même. Non pas vraiment une volonté, mais un besoin ! Ma vie ne ressemble à rien, il est temps que je me prenne en main.
Je m’appelle Mya Horseman, mes trente ans approchent à grands pas. J’ai un métier que j’aime, dans l’événementiel, ce que j’ai toujours voulu faire. J’y suis arrivée haut la main en tant que major de promo. Puis, j’ai cumulé les stages dans plusieurs grandes villes de l’hexagone. J’aide à organiser des réceptions pour les grosses fortunes de France. C’est un job bien payé qui me permet d’être propriétaire d’un appartement cosy dans un joli quartier de Paris. De mon balcon, j’ai vue sur ce que la capitale offre de plus beau et de plus somptueux. L’effervescence des rues en contrebas me donne le sentiment rassurant de ne jamais être totalement seule, même si, une fois ma porte close, nul ne partage mon quotidien. J’ai laissé ma famille dans ma Bretagne natale ainsi que la majorité de mes amis qui, au gré des marées, se sont éloignés.
Ma vie est rythmée comme du papier à musique, ce qui me donne l’impression réconfortante de la maîtriser en tout point. Je sais exactement ce que j’ai à faire, où je dois aller. Il m’est inutile de me poser trop de questions superflues. Sauf ce matin de fin d’été. J’ai l’image d’une barque menée jusqu’à maintenant sur une eau calme et paisible, mais qui aujourd’hui m’emporte vers les torrents de la remise en question.
Si je récapitule ma vie, elle est ainsi : je me lève tous les matins à la même heure, me traîne jusqu’à la salle de bains pour profiter d’une douche brûlante qui laisse ma peau rouge, et avale un cappuccino bien chaud, été comme hiver. Je prends la ligne neuf du métro, qui me mène directement après cinq stations aux portes de Heaven’ments. Je traverse ce hall percé de puits de lumière, salue avec enthousiasme le vigile, puis prends l’ascenseur vitré jusqu’au douzième étage qui est réservé, avec celui du dessus, à la société qui m’emploie. Les portes s’ouvrent avec ce tintement habituel qui me prouve que ma journée de boulot commence.
Je gagne ainsi le bureau que j’ai acquis avec fierté lorsque j’ai décroché ce poste il y a deux ans. Cette petite pièce fait partie du lot avantageux que j’ai reçu avec mon premier véritable contrat. Je dispose également d’un salaire mirobolant, d’une secrétaire particulière, d’une ligne de téléphone privée, de responsabilités énormes et d’un carnet de clients bien fourni que je m’évertue à compléter.
Aujourd’hui, je ne vois même plus les murs blancs, habillés de deux tableaux abstraits, et la plante verte qui sont les seules touches personnelles que j’y ai apportées. Au centre de la pièce trône un immense plan de travail en verre sur tréteaux où siègent des piles de dossiers et mon ordinateur portable. La grande fenêtre offre une certaine clarté, mais le fait qu’elle ne s’ouvre pas transforme l’endroit en sauna tous les étés puisque mon boss n’a jamais jugé bon de faire réparer la climatisation à notre étage. Travaillant à l’étage supérieur, il s’agit là d’un détail qu’il préfère ignorer.
Ce bureau, je le trouve nu, vide, mort, mais c’est mon deuxième chez moi et je l’affectionne tel qu’il est : moche et terne. Je l’aime parce que c’est le mien, c’est mon refuge. Je note tous les matins dans un coin de ma tête que je devrais l’agrémenter d’un tapis, ou d’un petit sofa, mais je ne le fais jamais. Il est vrai que la plupart du temps, je travaille à l’extérieur. Mes rendez-vous professionnels ont bien souvent lieu dans de grands restaurants ou au domicile de particuliers ou professionnels souhaitant organiser leur réception : mariage, anniversaire du fils prodige ou de la grand-mère agonisante dont la famille espère hériter une petite fortune. Il peut aussi s’agir d’événements promotionnels pour le compte de grandes sociétés, de départs en retraite de PDG… Je dois faire appel à tout un réseau de partenaires pour combler les attentes de mes richissimes clients : arrivée en hélicoptère, location d’un château, d’une limousine, présence d’un célèbre DJ. Il m’est même arrivé de devoir faire venir treize chameaux pour une bar-mitsvah.
La société se porte très bien, les demandes affluent d’un peu partout. Nous pouvons déployer des équipes sur tout l’hexagone. C’est moi qui suis chargée de faire en sorte que la décoration, la musique et l’ambiance soient en adéquation avec les demandes parfois insolites, souvent excentriques.
À treize heures, je sors prendre mon déjeuner au restaurant d’en face, le « Sur le Pouce » qui porte bien son nom. On y sert des plats rapides, simples et mangeables, avec un sourire toujours courtois. Il m’arrive de temps en temps de partager mon repas avec ma secrétaire ou une collègue, mais ce n’est dans ce cas qu’une prolongation de mon temps de travail puisque nous nous contentons de parler boulot.
Je passe mon après-midi à plancher jusque tard dans la soirée, alternant envois de mails, coups de téléphone et escapades en extérieur afin de juger de la viabilité d’un projet. Puis, je reprends le chemin inverse, salue le gardien de nuit qui arrive à son poste, monte dans mon métro ligne neuf, refais les cinq stations qui me séparent de mon domicile et regagne mon chez-moi.
Je gravis les huit étages sans prendre la peine d’utiliser l’ascenseur. Je retire mes escarpins, mon pantalon cintré, ma veste et mon chemisier pour ne revêtir qu’un t-shirt XXL et des chaussettes de laine.
Je ne sais pas cuisiner, je n’en vois pas l’intérêt puisque je suis seule. Les placards sont quasiment vides. Je dispose de peu de vaisselle et d’une réserve très réduite de nourriture. Par contre, mes tiroirs regorgent de flyers de restaurants proposant des plats à emporter ou en livraison. Je passe ensuite par ma salle de bains, faisant une moue à la vue de mes traits tirés et file me coucher dans mon grand lit froid. Avant de m’endormir, je contemple toujours une reproduction de Dali « La persistance de la mémoire » qui est le seul tableau de ma chambre. Il me rappelle à quel point le temps est précieux, qu’il file, ne s’arrête pas.
Ainsi est ma vie, cinq à six jours par semaine depuis deux ans.
Le week-end je retrouve souvent deux amies, Anita et Isabelle, avec qui je partage quelques verres. Elles font étalage de leurs conquêtes amoureuses, de leur boulot et d’anecdotes croustillantes. Le grand thème du moment est l’anniversaire d’Anita. Elle a prévu une fête mégalo pour ses trente ans : fontaine de champagne, traiteur hors de prix, strip-teaseur, groupe de musique branché, le tout dans le jardin titanesque de ses parents qui possèdent une maison de maître près de Paris.
En général, je me contente de les écouter raconter leurs déboires, leurs joies. Je peux parfois parler sans trop de détails des différents hommes que j’ai pu fréquenter, mais j’avoue qu’il y en a peu et ils ne m’ont jamais laissé de souvenirs mémorables. En réalité, mes conversations sont limitées par le fait que je suis passée à côté de ma vie, mais en ce moment, le sujet de leurs conversations m’intéresse davantage. Il s’agit ni plus ni moins de ce que je sais faire de mieux : travailler pour lui offrir la meilleure fête possible.
À chaque fois, la soirée prend fin quand leurs regards se tournent vers un groupe de jeunes étalons célibataires. Plus question de parler victuailles, grands crus et tapis rouge, leur attention ne se porte plus que sur la nuit érotique qu’elles entrevoient. C’est à ce moment précis que je ne me sens plus à ma place. Je quitte les lieux, les laissant trouver un partenaire pour la nuit tandis que je rentre seule.
Voilà où j’en suis ce lundi matin, je me rends compte que ma vie tourne autour de mon travail, que je n’ai jamais aimé un homme, n’ai jamais été aimée non plus. J’organise des tas de réunions de famille sans jamais voir la mienne, et de splendides mariages. Je caresse secrètement l’idée qu’un jour ce sera peut-être mon tour. Je dois me rendre à l’évidence : ma vie professionnelle est jouissive, mais d’un point de vue personnel c’est chaotique…
et je n’ai jamais eu d’orgasme !
C’est d’humeur morose

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