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Le carrefour des sentiments

Alain Meyer

Roman de 168 000 caractères

Impatient de me découvrir à son tour, de ses mains il a entrepris de me dévêtir. Il était malhabile. Ma veste, ma cravate, ma chemise ont volé à travers la pièce. Ses doigts se sont énervés à ouvrir ma ceinture, à zipper la fermeture éclair de mon pantalon. J’ai connu l’extase de ses investigations maladroites, parfois brutales. Je me suis retenu pour ne pas être violent à mon tour. Pour ne pas être en reste, j’ai fini de le déshabiller en faisant glisser pantalon et slip jusqu’à ses chevilles. Tout à sa fièvre érotique, Luc ne s’est pas aperçu de mon initiative.

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0

EAN13

9791029400667

Langue

Français

Le carrefour des sentiments
 
 
Alain Meyer
 
 
 
Roman
 
 
 
 
 
 
 
Préambule
 
Cette œuvre est de nature romanesque, donc totalement imaginaire. Que quelqu’un s’y reconnaisse serait pure coïncidence.
Ceux qui la connaissent m’ont souvent demandé de raconter mon histoire tant elle sort de l’ordinaire. Je m’y suis toujours refusé. Je voulais, par pudeur, ou par peur de réveiller des souvenirs trop douloureux, jeter un voile sur cet amour qui a bouleversé mon existence. Aujourd’hui, le temps a passé, mes scrupules se sont effacés. Peut-être, ce qui m’est arrivé servira-t-il d’exemple à certains ? J’aimerais qu’ils en tirent la conclusion que rien, jamais, quelle qu’en soit la cause, ne doit séparer deux êtres qui s’aiment et les faire souffrir.
Oui, bien des années se sont écoulées. Pourtant, tous les détails de cette incroyable aventure sont restés précisément gravés dans ma mémoire. Les voici, je vous les offre.
 
 
 
Chapitre 1 – Un heureux accident
 
 
J’ai frissonné en sortant de mon pavillon. Un vent frais chassait les derniers nuages. Il avait plu pendant la nuit, une de ces pluies d’été, presque orageuse, qu’on n’attend pas, qui vient dissiper pour quelques heures les trop lourdes chaleurs du mois d’août. J’ai dû me hâter pour retrouver la tiédeur de ma voiture.
J’avais, depuis longtemps, renoncé aux transports en commun qui n’étaient vraiment pas pratiques lorsqu’ils vous obligent, pour vous rendre d’une banlieue à l’au­tre, à passer par le centre de Paris. Je demeurais dans un charmant pavillon d’un petit village tranquille : Dammartin-en-Goële. Professionnellement, je n’étais pas à plaindre. J’étais un des chefs du personnel… pardon, le jargon moderne, plus pompeux, fait de moi un DRH, directeur des ressources humaines, dans cette énorme entreprise de loisirs qu’est le parc Disney-land, non loin de Marne-la-Vallée. C’était un poste enviable, bien rémunéré, qui me rendait responsable de près de quatre cents employés.
Je râlais, parfois, en pensant que la même situation au parc Astérix, si proche de chez moi, aurait considérablement raccourci la trentaine de kilomètres que je devais parcourir, matin et soir, pour aller et revenir de mon boulot. Mais, depuis bientôt cinq ans que je faisais ce trajet, j’avais fini par le connaître sur le bout du volant. Il était heureusement fait, pour l’essentiel, de routes de campagnes libres de toute circulation.
C’est justement la routine d’un itinéraire trop souvent emprunté, ajoutée à la somnolence générée par la douce température de l’habitacle de mon véhicule, qui sont pro­bablement responsables de ce stupide accident.
J’étais dans les délais, voire même en avance. Il était huit heures du matin et je traversais Claye-Souilly. Je connaissais bien le carrefour qui se présentait devant moi. Il avait la réputation d’être dangereux. Enfin, peu importe, toujours est-il que j’ai eu la fatale seconde d’i­nattention. J’ai traversé le rond-point uniquement préoccupé d’un éventuel danger sur ma droite. Quant à ma gauche… Il y eut un crissement de freins, le choc vio­lent contre ma portière m’a projeté sur le côté en même temps que je gueulais un « Merde ! » retentissant. Par réflexe j’ai freiné à mon tour, trop tard, bien entendu, ma voiture est allée s’arrêter quelques mètres plus loin.
J’étais un peu sonné, plus par l’émotion que par le choc. Déjà, les premiers passants s’attroupaient. J’ai vi­te repris mes esprits, j’ai détaché ma ceinture de sécurité qui avait joué son rôle protecteur, et tenté de sortir de la voiture. En vain. La portière avait reçu le choc de plein fouet et j’étais incapable de l’ouvrir. Je me suis contorsionné pour utiliser la porte passager. Enfin à l’extérieur, j’ai constaté mes dégâts : le côté conducteur ressemblait plus à un accordéon en papier mâché qu’à de la tôle froissée. J’avais eu de la chance de n’être même pas blessé. Apparemment, aucun organe vital du moteur ne semblait avoir été touché. j’ai été pris d’un tremblement nerveux incoercible… la frayeur rétrospective.
Tout proche, le véhicule qui m’avait percuté était stoppé sur place, capot avant enfoncé et moteur fumant. Son chauffeur ne devait pas être blessé. Il était parvenu à se dégager et se tenait debout, sur la chaussée, con­templant le désastre, l’air plus désolé que furieux. J’ai réussi à dominer mon choc nerveux pour faire les quel­ques pas qui me séparaient de lui. Il s’est tourné vers moi, m’a regardé avancer. Malgré ma confusion, j’ai remarqué qu’il avait des yeux gris magnifiques. J’ai balbutié :
— Je suis navré… Je suis entièrement responsable. Vous n’êtes pas blessé ?
Il a laissé tomber, d’une voix encore tremblante :
— Non… je ne pense pas… J’ai eu une belle frayeur en vous voyant surgir devant moi. Je n’ai pas pu freiner à temps. Vous auriez pu faire attention, j’étais déjà engagé sur le rond-point, j’avais priorité. Vous-même, vous n’avez rien ? Je vous ai heurté avec une telle violence.
— Je n’ai rien. Ne vous inquiétez pas, je reconnais mes torts…
— Oh ! Ma voiture… elle ne redémarrera jamais, le moteur est enfoncé…
— Mon assurance paiera les réparations, j’en serai quitte pour un malus…
— La question n’est pas là, s’énerva-t-il, j’avais un entretien d’embauche très important. Je ne pourrai jamais être à la convocation… C’est catastrophique !
Il venait, d’un coup d’un seul, de me culpabiliser à mort, comme si l’accident, en lui-même, ne suffisait pas. Je me suis entendu répondre :
— Je n’ai que des dégâts de carrosserie. Je vais vous conduire à votre rendez-vous.
— Vous feriez ça ? Je vous en serais éternellement reconnaissant.
Le con ! J’étais entièrement fautif et responsable de la situation, voilà qu’il me remerciait. J’ai eu un instant d’attendrissement, vite abandonné pour mettre mes idées en place.
— Écoutez, voilà ce que je vous propose : nous allons faire appel à un garagiste pour qu’il prenne en charge votre véhicule, puis je vous conduirai à votre entretien. Nous ferons le constat une fois arrivés. Je vais téléphoner à mon bureau pour expliquer mon retard… Cela vous convient-il ?
Un des spectateurs qui n’avait pas perdu une miette de la conversation, sortit de la foule des curieux.
— Vous avez de la chance. Je suis le garagiste qu’il vous faut. Je me rendais justement à mon travail qui n’est qu’à une centaine de mètres, là-bas, dit-il en tendant le bras vers une rue adjacente. Je peux aller chercher ma dépanneuse et être de retour en moins de cinq minutes, si vous êtes d’accord.
Bien sûr que nous étions d’accord. C’était même la providence qui nous offrait cette chance inespérée de ne pas perdre trop de temps. Il partit en courant tandis que la foule, déçue de ne pas avoir assisté à une belle engueulade, commençait à se disperser.
— Je m’excuse, dit ma victime, avec toute cette émo­tion je n’ai pas songé à me présenter. Je me nomme Luc Grangier, je n’habite pas très loin, en fait ici même, à Claye-Souilly. Les dégâts ont l’air importants. Croyez-vous qu’ils réussiront à réparer ?
— Je ne sais pas, je n’ai aucune expérience en mécanique, répondis-je, tout en examinant plus attentivement mon interlocuteur. Il devait avoir entre vingt-cinq et trente ans. Il était grand, bien charpenté sous son costume un peu froissé par l’accident. Le visage était avenant. Outre ses yeux gris, le nez était fier, la bouche charnue, le menton, un peu carré, mais pas trop. Les cheveux, châtains, étaient agréablement bouclés, lui don­nant un aspect un peu méditerranéen. Je ne pus m’interdire de penser qu’il était très beau et qu’il me plaisait. Je mis fin à ces cogitations qui n’avaient pas lieu d’être en de telles circonstances, et m’empressai d’ajouter :
— Je suis Jean-Louis Dampierre. Je demeure à Dammartin-en-Goële, ce n’est pas très loin d’ici. Je me rendais à mon travail quand…
— Quand vous avez fait en sorte d’avoir cet accident. Nous aurions pu nous rencontrer dans des circonstances plus agréables. J’ai des scrupules à vous retarder, mais cette embauche est vitale pour moi, il y a trop longtemps que je suis au chômage. Pour une fois que j’ai une petite chance, je ne voudrais pas la manquer.
La dépanneuse, en arrivant, interrompit notre conversation. La prise en charge du véhicule de Luc, puisque de Luc il s’agissait, fut expédiée en quelques minutes. Le garagiste nous quitta sur la promesse que son propriétaire passerait le voir dans la soirée pour une première estimation des réparations, avant même l’avis de l’expert qui serait désigné par l’assurance.
 
*
* *
 
J’ai précédé Luc pour rentrer dans ma voiture par la portière intacte. Ce dernier s’installa confortablement à mes côtés et me dit en bouclant sa ceinture :
— Soyez plus prudent pour le reste du trajet, j’ai envie d’arriver entier à mon entretien.
La moquerie me fit sourire.
— Ne soyez pas inquiet, c’est bien la première fois que m’arrive une telle mésaventure. Mais, avant de partir, il faut que j’appelle mon bureau pour avertir.
J’ai sorti mon portable de ma poche.
— Allô ? Ici Jean-Louis Dampierre. Ne vous inquiétez pas de mon retard ce matin. J’ai eu un accident… Non rien de grave, rassurez-vous… Je serai au bureau dans une heure ou deux. D’ici là, faites patienter les candidats. Merci, à toute l’heure.
Je raccrochai et, en même temps que je mettais mon moteur en marche :
— Maintenant, dites-moi, Luc, où dois-je vous con­duire ?
— Ce n’est pas trop loin, heureusement pour vous. Je vais au parc Disney-land pour essayer d’avoir un emploi d’animateur. Me voyez-vous sous un costume de Mickey ou Donald ?
J’ai retenu le rire qui m’arrivait spontanément. J’ai répondu en pouffant :
— Non, oh non ! En ce moment je ne recherche que des candidats pingouins ! C’est un déguisement très amu­sant.
Il me regarda, les yeux en forme de points d’interrogation :
— Je ne comprends pas… Que voulez-vous dire ?
— Mon cher Luc, je veux dire que votre entretien d’embauche c’est avec moi que vous devez l’avoir.
— Vous blaguez ? Vous n’êtes pas sérieux, vous vous moquez

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