Le dernier Phénix
180 pages
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Le dernier Phénix , livre ebook

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Description

La Mémoire du Phénix
Le Monde de l'Ombre 1

Alec Nortan
Roman de 525 000 caractères, 91 600 mots, 440 pages en équivalent papier.
Quand Éric se rend en Écosse pour un entretien d'embauche, il espère que sa vie va enfin s'améliorer. Mais son voyage tourne court lorsque deux inconnus le kidnappent et l'emmènent de force dans le Montana. Ces derniers, deux fous se prenant pour des dragons, tentent de le persuader qu’il est en réalité un phénix, le dernier de son espèce disparue il y a bien longtemps, et que leurs vies sont liées. Pour survivre, Éric devra non seulement découvrir la vérité sur ses tourmenteurs et remettre en question tout ce qu’il croyait savoir de lui-même, mais également tenter de raisonner son cœur.


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Informations

Publié par
Date de parution 22 septembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029402333
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le dernier Phénix
 
 
Alec Nortan
 
 
 
 
Envoûté
 
 
Le stress faisait paraître Julian bien plus vieux que les cinquante ans qu’on lui donnait habituellement. Il avait fait tout son possible pour convaincre Adrian de la gravité de la situation, mais le jeune homme, qui semblait trouver la situation amusante, avait simplement balayé tous ses arguments d’un revers de la main. Désespéré, Julian tournait en rond nerveusement, les mains serrées derrière son dos afin de les empêcher de trembler, tentant de garder un semblant de calme.
En vain.
Face à lui, Adrian affichait une petite vingtaine d’années décomplexée, vêtu de jeans et d’un tee-shirt de designer soulignant impudemment ses muscles dessinés, affalé dans le fauteuil-club au cuir lustré par les années.
— M’écouteras-tu enfin, Adrian ?
Celui-ci arrêta de rire, mais garda un sourire qui plissait ses yeux vert émeraude. Il passa la main dans ses cheveux noirs coupés en brosse puis se redressa.
— Tu dramatises toujours, Julian. Ce n’est pas si grave. Combien d’épées de Damoclès ont pendu au-dessus de ma tête ces derniers siècles ? Cette fois, il s’agit tout au plus d’une épingle.
Il trempa ses lèvres dans le verre qu’il tenait à la main et dégusta avec délectation une gorgée du Clos Vougeot que Julian lui avait apporté.
Les paroles qui se voulaient apaisantes ne rassurèrent absolument pas Julian qui regarda autour de lui distraitement, cherchant un autre moyen de convaincre Adrian.
Les murs de la pièce n’étaient qu’étagères couvertes de livres dont les reliures en cuir laissaient paraître l’ancienneté parfois entrecoupées d’étroites fenêtres. Mais Julian doutait qu’un seul ce ces ouvrages contienne la solution à son problème. Il jeta un coup d’œil rapide à la bouteille de vin posée sur la table basse, puis fixa Adrian.
— Tu sais que je te considère comme un membre de ma famille, et j’ai toujours fait de mon mieux pour te protéger.
Son front était plissé par le tourment.
— Oublie un peu l’étiquette. Nous nous connaissons depuis assez longtemps pour cela. Je te promets de ne pas te cracher mes flammes.
Adrian sourit doucement pour le rassurer.
Julian soupira avant de répondre.
— Cette fois, il a été décidé que tu devais... t’accoupler. Je n’ai rien pu faire.
Il se laissa tomber dans un fauteuil, attendant la réaction que ses paroles allaient provoquer chez Adrian.
Le jeune homme éclata de rire.
— Julian, je t’accorde au moins ceci : tu sais comment me divertir. Je n’avais pas autant ri depuis une éternité !
Il laissa échapper un dernier petit rire.
— Ce n’est pas la première fois que le Conseil souhaite que je m’accouple. Pourquoi lui obéirais-je cette fois ? Tu devrais te détendre et goûter à ce vin que tu m’as apporté. Il a véritablement le goût d’un coin de paradis.
Julian observa le verre de vin auquel il n’avait pas touché et détourna rapidement le regard.
— Adrian, nous... le Conseil a longtemps tergiversé, mais quand je dis qu’il a été décidé, je ne voulais pas dire que cette décision vient du Conseil.
Adrian ne cacha pas sa surprise.
— De qui, alors ?
— Les Anciens ne nous ont pas laissé le choix,
répondit Julian à mi-voix.
Adrian se figea, le verre aux lèvres. Après quelques secondes, il le reposa lentement devant lui et s’avança sur son fauteuil.
— Pourquoi les Anciens se mêleraient-ils de ma vie amoureuse ?
— J’ignore comment tout ceci a commencé, et ce qui a pu attirer leur attention sur le sujet.
Julian se leva et recommença à faire les cent pas.
— Il est vrai qu’Andreas a abordé ce point plusieurs fois au Conseil, mais tu sais comment il est. Il…
Adrian le coupa.
— Va au but, Julian.
Son ton était impatient et toute trace de sourire avait disparu de son visage.
Julian se défendit précipitamment.
— Tu ne devrais pas être surpris : tu as refusé l’honneur de devenir un Ancien ; tu as renoncé à ta place au Conseil, et tu m’y as imposé comme ton successeur ; tu ignores les ordres ; tu…
Adrian l’interrompit d’un geste péremptoire :
— Julian ! Je sais tout cela, mais ça n’explique pas l’intervention des Anciens.
Julian laissa son regard s’échapper par l’une des hautes fenêtres en ogive pour se poser sur l’un des chênes centenaires du parc. L’arbre majestueux arborait ses couleurs automnales et trônait en géant au centre d’un parc dont la tranquillité tranchait avec l’ambiance qui régnait dans la pièce. Il détourna lentement les yeux de cette scène paisible, à regret, pour faire à nouveau face au jeune homme.
— Les Anciens te voient comme un danger potentiel. Ils craignent que tu ne deviennes sauvage.
Il se rassit dans son fauteuil.
Adrian se leva brusquement.
— C’est ridicule ! Totalement absurde, s’écria-t-il.
— Si j’avais dû devenir sauvage, je l’aurais fait il y a bien longtemps ! Quant à l’accouplement, je n’ai jamais réussi à trouver la bonne personne. Où espèrent-ils que je la trouve soudainement ? Sur le pas de ma porte ?
— Adrian, tu sais pertinemment que ce n’est que la raison officielle. Les Anciens ont peur de toi. Ils se demandent si tu irais jusqu’à ignorer un de leurs ordres. Si tu le faisais, tu es trop puissant pour être mis au pas et trop populaire pour être ignoré. Mettre fin à ton célibat est la seule solution qu’ils ont trouvée.
Adrian ne répondit pas. Il s’arrêta devant une fenêtre et resta là, poings fermés derrière son dos, sans rien dire.
Julian remua, mal à l’aise.
— Le Conseil voudrait que tu réfléchisses sérieusement à une possibilité...
Adrian se retourna et alla se rasseoir.
— C’est pour cela que tu es venu avec Tara ?
— Elle est beaucoup plus jeune que toi, mais le Conseil pense que vous pourriez tous les deux bénéficier de cet accouplement. Tu la connais déjà, et l’affaire serait plus aisée.
Julian sourit timidement et saisit les bras du fauteuil pour arrêter le tremblement de ses mains.
— L’affaire ? Adrian émit un grognement.
— Un peu de sérieux, Julian ! J’ai éliminé Tara de ma liste de prétendantes il y a longtemps. Le physique ne fait pas tout. Elle est caractérielle et trop imprévisible.
Il fronça les sourcils.
— On dirait plutôt que le Conseil cherche à faire d’une pierre deux coups.
Julian sembla hésiter un instant avant de répondre.
— Tu es le plus à même de pouvoir la dompter et l’aider à... se mêler aux autres. S’il te plaît, penses-y.
Un rire sombre s’échappa de la bouche d’Adrian.
— Se mêler aux autres ? Elle n’a jamais eu de problème pour cela. C’est simplement qu’elle est incapable de respecter les règles... Non ! Je ne m’accouplerai pas avec elle. Ni avec personne d’autre d’ailleurs.
Julian se voûta. Il regarda ses mains, les frotta l’une contre l’autre.
Adrian l’observa un instant.
— Il y a autre chose que tu ne me dis pas. Crache le morceau avant que je ne me mette en colère.
— S’il te plaît, ne me juge pas. Je m’y suis opposé.
— Je l’espère ! Ma vie amoureuse…
— Non, ce n’est pas de ça qu’il s’agit. Du moins pas directement.
Julian changea nerveusement de position.
— Les Anciens craignaient que tu ne réagisses ainsi et ont imposé au Conseil de prendre des mesures. Le Conseil a décidé que tu disposerais d’une année pour compléter le rituel d’accouplement.
— Le Conseil sait très bien qu’il s’agit d’une menace en l’air. Il y a autre chose.
La voix de Julian se mit à trembler légèrement.
— Le Conseil m’a désigné contre mon gré.
Adrian serra la mâchoire.
— Je perds patience !
Sa colère semblait sourdre par tous les pores de sa peau et se diriger, telle un tsunami vers Julian qui avala avec difficulté sa salive.
— Le Conseil ne peut essuyer un refus.
Sa voix était presque réduite à un murmure.
— Cela nous placerait…le placerait, corrigea-t-il, dans une situation impossible, et même dangereuse. Il ne serait pas en capacité de te punir et apparaîtrait faible. Avec l’ordre intimé par les Anciens, la seule solution était de te forcer à t’accoupler.
Adrian était aussi immobile qu’une statue dans son fauteuil, une colère froide figée sur son visage comme il attendait que Julian continue.
Julian se racla la gorge.
— Je suis désolé, Adrian. Je n’ai pas eu le choix. La bouteille que je t’ai apportée est un cadeau du Conseil. Une potion destinée à augmenter ton instinct d’accouplement y a été ajoutée. Tu vas très bientôt entrer en rut, et tu seras forcé de t’accoupler. Si tu t’y refuses, tu deviendras sauvage...
Sa voix s’éteignit complètement.
— Quoi ?
Le cri d’outrage d’Adrian résonna dans la pièce comme un coup de tonnerre.
— Alors soit je m’accouple, soit je meurs ?
— Non ! Le Conseil n’irait jamais jusqu’à…
— Bien sûr que vous iriez jusqu’à me tuer, traître ! Crois-tu que les Anciens laisseraient un dragon féral en vie et risqueraient que je mette en péril le monde de l’ombre ? Transmets au Conseil ce message : je ne laisserai personne me forcer à m’accoupler, même si je dois devenir sauvage. Et s’ils essaient de me tuer, je serai prêt à me battre !
Sans un autre regard pour Julian, il sortit en trombe de la bibliothèque.
Resté seul, Julian s’affaissa dans son fauteuil. Son regard tomba sur les deux verres posés sur la table, à côté de la bouteille de vin : le sien auquel il n’avait pas touché, et celui qu’Adrian avait bu.
 
*
* *
 
La colère d’Adrian à l’encontre du Conseil emplissait peu à peu tout son être, lui tenaillant les entrailles et le faisant frissonner. Quelque chose d’autre grandissait également en lui. C’était minuscule, mais c’était bel et bien présent, et Adrian sentait déjà un changement se produire, un instinct qu’il n’avait plus ressenti depuis des siècles se réveiller. Ce n’était qu’un petit point situé au plus profond de son être qui s’agitait et grandissait avec chaque seconde qui passait, repoussant tout autour de lui. En même temps que lui, la peur qui s’emparait d’Adrian augmentait. Il devait quitter les lieux au plus tôt et s’éloigner le plus possible de cet endroit et de Tara.
Non. Pas uniquement de Tara. Adrian pouvait déjà sentir la malédiction agir, sapant sa maîtrise de soi, tentant d

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