Le Fils de Télémaque , livre ebook

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Raconter pour ne rien oublier, témoigner pour éclairer l’avenir.




Gérard Loussignan se plaît à raconter qu’il a fait trois fois le tour du monde. C’est vrai. Il a voyagé ou vécu sur quasiment tous les continents et beaucoup appris des gens qu’il y a rencontrés. Ce qui l’a poussé à quitter la France à l’âge de 20 ans est la quête pressante de ses racines. Issu de parents arméniens, tous deux orphelins et rescapés du génocide perpétré en 1915 par les dirigeants d’un empire ottoman moribond, il a parcouru des millions de kilomètres à la recherche de quelque chose qui était à côté de lui, en lui. Il est devenu le témoin privilégié d’un monde qui s’est métamorphosé en quelques décennies, modifiant en profondeur les relations entre jeunes et vieux, entre ville et campagne, entre Blancs et Noirs.


Le Fils de Télémaque est le récit d’une aventure qui raconte le parcours initiatique d’un jeune homme impétueux et curieux de tout, militant généreux et idéaliste qui, à l’automne de sa vie, essaye de transmettre ce qu’il a vu du monde et des dangers qui le menacent dans un silence étourdissant. À la lecture de ce livre, et à condition d’avoir chaussé les bonnes lunettes, certains seront surpris de découvrir que leur vision du monde n’est pas aussi nette qu’ils le croyaient.



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Publié par

Date de parution

31 août 2020

Nombre de lectures

6

EAN13

9782381531984

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Le Fils de Télémaque


 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité
Gérard Loussignan
Le Fils de Télémaque
Récit

 
 
Témoin signifie martyr. Tout homme qui témoigne est écartelé, doublement déchiré dans sa chair et son esprit.
Déchiré d’abord à l’intérieur de lui-même entre le témoin suprême au sommet de son être et le pitoyable individu dont il assume la vie au long des jours.
Déchiré encore par l’abîme qui sépare la vérité dont il témoigne du monde qui ne veut pas recevoir son témoignage.
Arthur Adamov
*
Tout a été dit, mais comme personne n’écoute, il faut toujours répéter.
André Gide
 
Le pays des origines
On ne s’arrache pas de l’enfance, qu’elle ait été heureuse ou malheureuse les origines frappent le subconscient comme on le dit d’une médaille. Louis Nucera
J’ai abordé les rives du Rhône du côté de Valence le 11 novembre 1945, la guerre venait de déposer les armes.
Dans cette ville moyenne du sud de la France, les gens se relevaient lentement du bruit et de la fureur qui les avaient plombés pendant de trop longues années de barbarie. Ils s’ébrouaient comme le font les oiseaux après l’orage. Parmi eux, parmi tous ces Français, commençait d’exister une importante communauté d’Arméniens. En France, on évaluait cette population de chrétiens venue d’Asie Mineure à environ trois cent mille âmes, dont cinq mille pour les seuls départements de la Drôme et de l’Ardèche. Des Arméniens immigrés, des immigrés arméniens.
Je voudrais expliquer, mission difficile, ce qu’est un Arménien, ne serait-ce que pour tenter de comprendre qui je suis. Je n’y arriverai pas tout à fait puisque j’ai atterri loin de ce qui devait naturellement être chez moi, mais cela répond à un besoin impérieux, vital, celui qui hante tout être en quête d’une identité.
Mes parents étaient donc arméniens. Mariam ma mère et Télémaque mon père, portaient de bien jolis prénoms pour deux enfants devenus brutalement orphelins, lui à neuf ans, elle a deux ans à peine ; parce qu’ils étaient des Arméniens et qu’ils se trouvaient au mauvais moment là où certains avaient décidé qu’ils n’avaient plus à y être. Comment décrire, sans l’avoir jamais vu, le village d’Otseni proche d’Erzeroum, ce village ottoman où est né Télémaque, ce village qu’il ne m’a jamais raconté ? Erzeroum, dont quelques étymologistes font dériver le nom d’ Arx Romanorum, qui a été fondé en 415 par Théodose II et s’est appelé Theodosiopolis ; elle est la capitale du pays qu’on désignait autrefois sous le nom de Haute-Arménie . L’ancienne « Garine » arménienne était une ville importante où se mêlaient les peuples, les cultures, les bruits et les odeurs chantés par les achours , ces troubadours qui sillonnaient la région jusqu’en Perse.
Mon imagination, nourrie de quelques textes de voyageurs et autres témoignages hésitants de survivants rencontrés çà et là, m’a fait survoler cette région qui aurait pu être la mienne, qui l’est encore un peu :
« Plusieurs chaînes de montagnes suivent une direction sensiblement parallèle du sud-est au nord-ouest, et soutiennent une succession de plateaux qui s’élèvent en forme de degrés depuis les plaines basses de l’Asie jusqu’à la région comprise entre l’Ararat et le Taurus. La ville d’Erzeroum est située dans cette partie du massif au point de partage des eaux qui se déversent en tous sens. L’Euphrate et le Tigre vont se jeter dans le golfe Persique, l’Araxe et la Koura dans la mer Caspienne, le Tchorok et les deux Irmaks dans la mer Noire. Le maître de ce point de partage des eaux se trouve maître en réalité de toute la partie occidentale de l’Asie. Il n’a qu’à suivre le cours des fleuves pour descendre dans l’Asie Mineure, dans la Mésopotamie, dans la Géorgie, dans la Perse. » (Revue des Deux Mondes – 1860 – tome 27.djvu/413).
En fermant les yeux, ces paysages aux noms bibliques je les vois ; leurs noms, que l’on évoque si peu aujourd’hui, ont de quoi faire rêver. S’y trouvaient, là comme partout ailleurs, des hommes des femmes, des enfants et des vieillards :
« La ville d’Erzeroum, la grande forteresse militaire de l’Arménie turque, comptait environ 50 000 habitants avant la guerre, dont 20 000 étaient des Arméniens. La plaine d’Erzeroum, un plateau fertile d’alluvion qui s’étend au nord-ouest de la ville, renfermait une soixantaine de villages arméniens avec au moins 45 000 habitants, appartenant tous à une race vigoureuse de paysans. »
« Une race vigoureuse de paysans… » Je suis troublé ; ces quelques mots éveillent en moi une profonde nostalgie, de l’arménostalgie . Ce ne sont que des mots ? Mais non, il existe bel et bien ce pays duquel les Arméniens ont été chassés comme d’autres le furent de l’Eden :
« Sachant bien le sort qui les attendait, les Arméniens d’Erzeroum firent des appels désespérés de protection à Tahsin Bey le vali d’Erzeroum. Celui-ci répondit qu’il ne pouvait désobéir aux instructions qui lui avaient été envoyées par le Gouvernement Central. La réponse du consul d’Allemagne à Erzeroum, à qui les Arméniens avaient demandé protection, paraît être encore plus brutale. Il a dit ouvertement que les persécutions que le Gouvernement turc et la foule exerçaient contre les Arméniens étaient légitimes et qu’il ne pouvait s’immiscer dans de telles affaires. Avec un peu d’imagination, on pourrait peut-être se faire une idée de l’angoisse et de l’agonie que ces pauvres gens ont dû subir pendant les mois d’avril et mai. Pris au piège de tous les côtés par l’ennemi impitoyable et dépourvus de tous les moyens de se défendre, soit par les armes, soit par un recours aux lois, les Arméniens tentèrent de sortir au mieux d’une situation si tragique. Presque tous les leaders intellectuels et maîtres d’école étaient tués dans les prisons, dans des tortures affreuses. On n’a rien su du sort de Pilos d’Atrouni et de beaucoup d’autres, depuis leur emprisonnement. M. Pasdermadjian, un citoyen connu de la ville, fut tué dans la rue. Ce règne de terreur s’étendait aussi aux villages de la plaine ».
Ou encore d’Adana la Cilicienne où, semble-t-il, ma mère serait née (d’après un certificat de baptême émanant de l’archevêché arménien de Constantinople, précieusement conservé).
« La Cilicie occupe le coin sud-est de l’Anatolie ; dominant le golfe d’Iskenderun (Alexandrette) elle se divise en deux régions qui présentent entre elles un grand contraste, la région fertile, fiévreuse de la plaine du littoral d’Adana, traversée par une section du chemin de fer de Bagdad, et la contrée montagneuse de l’intérieur dans la direction nord-est, à la chaîne du Taurus, qui est coupée par le cours supérieur du Sarus et du Pyramus (Seyhoun et Djihan) et s’étend en éventail dans un dédale de hautes vallées et de montagnes. Adana se situe aux portes de la Cilicie, qui forment le principal passage à travers les monts Taurus. L’armée d’Alexandre le Grand avant la bataille d’Issos, Saint-Paul en chemin vers les Galates, ainsi que les chevaliers de la première croisade, empruntèrent ces Portes. »
(Extraits du Livre Bleu du gouvernement britannique concernant le traitement des Arméniens dans l’Empire ottoman (1915-1916)
Adana la Cilicienne, une grande métropole qui, contrairement à Otseni bénéficie de nombreux écrits qui ont été consignés dans leur chronologie et le menu détail. On y décrit la vie de la communauté arménienne qui vivait l&#

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