Le Garçon des Neiges
59 pages
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Le Garçon des Neiges , livre ebook

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Description


Le Garçon des Neiges
Aurore Kopec

Roman de 192 000 caractères et 34 000 mots.
205 pages équivalent papier (moyenne des pages livres Textes Gais).


Arthur part avec des amis aux sports d’hiver. Là, il retrouve un ami d’enfance, Lucas, devenu un superbe garçon. Arthur dont l’homosexualité n’est plus un secret pour tous tente sa chance auprès de ce vieil ami.
« Dois-je lui révéler mes sentiments tout de suite, essayer de le séduire ou bien juste l'observer et voir si j’ai une chance ? Lucas est-il hétéro, par défaut puisqu'il n’est pas apparu sur mon « gaydar », ou bi, ou homo discret, ou homo refoulé, ou asexuel ? Ce serait bien ma veine qu'il n'eût aucun désir sexuel.
J’ai eu Simon au téléphone qui voulait tout savoir. Il fut presque aussi déçu que moi du comportement de Lucas et le rangea définitivement dans la case « hétéro débile ».
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 janvier 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029401848
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Garçon des Neiges
 
 
Aurore Kopec
 
 
 
 
1
 
 
Les filles à l'arrière braillaient et je les surpris en éteignant brusquement l'autoradio. À l'avant, Simon et moi ricanâmes en entendant clairement leurs voix de casseroles. Quand elles comprirent que la musique ne les couvrait plus, elles se turent puis râlèrent. Leurs cris valaient bien leur chant. Moi, Arthur, conduisais mon meilleur ami, sa copine, ma sœur et sa meilleure amie à la montagne pour les vacances d'hiver. Ma famille possédait un chalet dans les Hautes-Alpes et à cette période de l'année, la station et les pistes étaient enneigées.
Mon meilleur ami, Simon, se tenait à côté de moi sur le siège passager. Simon était grand, pas loin d'1,90m, une peau parfaitement blanche, des yeux bleus et des cheveux blonds, coupés sagement au-dessus de ses oreilles. Il était athlétique, pratiquant la course depuis le collège. Nous nous connaissions depuis aussi longtemps. Sa copine, Anaïs, était de taille moyenne pour une fille et un peu ronde, ce qui, d'après ses confidences, convenait très bien à Simon. Elle était métisse et sa peau couleur café au lait contrastait énormément avec le blanc aspirine de Simon. Anaïs était à l'arrière avec ma petite sœur, Manon, âgée de 20 ans, et Nina. Ma sœur, châtain, arborait depuis deux semaines des mèches roses qui avaient fait sauter mes parents au plafond. Elle était grande et svelte, avec une poitrine généreuse qu'elle ne manquait pas de mettre en avant (et non en valeur).
— Serre les cuisses pour une fois, on voit ta culotte ! lui lançai-je après un coup d’œil dans le rétroviseur.
Elle regarda ses cuisses, les serra et me tira la langue.
À côté d'elle, la blonde Nina avait des airs d'ange. D'ange démoniaque quand on la connaissait un peu. Elle avait le même tempérament taquin et provocateur que ma chère sœur. Elles savaient très bien jouer les gentilles pour vous poignarder ensuite dans le dos. C'est fou comment on peut adorer et détester sa sœur en même temps. Chez nous, « petite peste » était un surnom affectueux.
Comme je conduisais, je réclamai un peu de calme afin de me concentrer sur la route à l'approche d'une grande ville. J'avais déjà réussi à obtenir un silence religieux pendant la traversée de Lyon, seulement guidé par le GPS.
Je quittai bientôt les grandes routes pour prendre la départementale menant à la station. J'avais toujours aussi peur dans les virages de montagne et serrai les fesses en priant pour amener mes passagers à bon port sans nous jeter dans un ravin. Je venais régulièrement depuis que j'avais mon permis, mais brrr ! Je me demandais toujours comment les gens faisaient pour rouler dans ces montagnes toute l'année.
Je ne dérapai même pas sur la neige qui s'attardait çà et là sur la route pourtant bien dégagée. Chez nous, dans le nord, si nous avions toute cette neige, nous serions coincés pendant des mois. Ici, le monde continuait de tourner. Je manœuvrai afin de me garer en marche arrière devant le chalet pour nous faciliter le déchargement des valises et aussitôt, ma sœur bondit hors de la voiture en agitant les clés et en criant à tue-tête. C'était ma tête qu'elle allait tuer avant la fin de ces vacances… Avec ça, nul doute que les voisins sauraient très vite que nous étions là. Nina suivit Manon tandis que Simon, Anaïs et moi nous chargions des bagages et de la glacière.
Nous entrâmes dans le chalet plutôt frisquet, même si les voisins étaient venus allumer le chauffage en prévision. Je déposai la glacière dans la cuisine, pas très grande, mais ouverte sur le séjour. J'adorais cette maison de pierre et de bois, rustique et simple, lieu des rassemblements familiaux autour de la grande table de bois brut et de sa cheminée. Des canapés et fauteuils dépareillés étaient installés en arc de cercle autour de l'âtre. J'espérais qu'il restait du bois sous l'appentis pour faire du feu. Simon était déjà venu ici avec moi alors il entraîna sa copine à l'étage pour y porter leurs bagages. Ma sœur ayant disparu, je beuglai son prénom pour la faire réapparaître. C'était presque magique, car d'un seul coup, elle fut là, devant moi.
— Je montrais le chalet à Nina, se défendit-elle.
— Allez chercher vos affaires et verrouille la voiture.
Je lui confiai la clé. Les filles revinrent en traînant des valises énormes. Nous avions eu un mal fou à les caser dans le coffre. J'avais pourtant prévenu que la voiture n'était pas extensible.
Ayant mis nos provisions au réfrigérateur, je les accompagnai à l'étage. Simon et Anaïs avaient déjà choisi leur chambre et rangeaient leurs affaires. Il en restait deux disponibles. Vu que je serais seul dans la mienne, je laissai la plus grande aux filles et déballai mon sac dans la dernière, située entre les deux autres.
Manon et Nina refermèrent la porte de leur chambre. Hors de question qu'elles s'enferment, j'avais accepté la présence de ma sœurette à condition qu'elle ne vive pas sa vie de son côté. Nous étions là pour passer du temps tous ensemble. Je toquai au battant et Manon m'ouvrit, tenant un débardeur contre sa poitrine, ne cachant que son soutien-gorge, et encore.
— Vous faites des essayages ? demandai-je.
— Oui. Qu'est-ce qu'il y a ?
— Vu que tu connais le village, je pensais que tu irais faire des courses avec Nina, Simon et Anaïs pendant que je fais le tour ici. Je vais aller voir les voisins pour les remercier d'avoir mis le chauffage.
— Pfff ! soupira-t-elle. J'y suis obligée ?
— Oui.
— Ça y est, tu te prends pour un petit chef, répliqua-t-elle.
— S'il te plaît ? Tu connais les Evrard, ils vont se vexer si je ne vais pas les voir. Ils savent déjà que nous sommes ici, vu le bruit que tu as fait en descendant de voiture.
— On inverse, tu vas faire les courses et je vais les voir ? négocia-t-elle.
— Moi j'ai envie de voir le village, intervint Nina. Tu viens Manon ?
Ma sœurette chérie grommela, mais céda. J'étais jaloux du pouvoir que Nina avait sur elle. Moi, elle ne m'écoutait plus depuis qu'elle avait 5 ans. Les deux filles se rhabillèrent et j'allai demander à mon meilleur ami et sa chérie de les accompagner. Je confiai ma carte bleue à Simon, ainsi que le code.
— Je te fais confiance pour ne pas me mettre à découvert ! rigolai-je.
— Ne t'inquiète pas. Nous te rembourserons notre part et pour après, nous ferons une cagnotte.
— D'accord. Manon vous guidera.
— Je suis déjà venu, je devrai me repérer au cas où elle déciderait de s'envoler.
Je soupirai. Ma sœur me fatiguait déjà.
— Tu crois que je pourrais l'attacher à un sapin et l'oublier ? geignis-je.
Nous éclatâmes de rire, seulement interrompus par l'arrivée de Manon et Nina sur le palier.
 
Une fois tout le monde parti, j'allai visiter nos voisins, un couple de l'âge de nos grands-parents. Ils étaient très gentils et allumaient toujours le chauffage ou aéraient avant que la famille ne débarque. Nous passions tous nos étés ici avant et parfois l'hiver, quand nous avions un peu de budget pour en profiter pleinement. Cette fois-ci, nous avions l'argent pour 2 jours de ski et nous passerions les 6 jours restant à faire autre chose ou à ne rien faire du tout.
Les Evrard se montrèrent aussi gentils que d'habitude même s'ils oubliaient toujours que je n'avais plus 10 ans, mais 24. Madame Evrard me pinça la joue ! Je les embrassai de la part de mes grands-parents. Je gagnai en prime un gros morceau de tome au lait de vache, qu'un neveu éleveur fabriquait dans les alpages. J'entendis surtout que fondu à la cheminée, ce fromage serait délicieux.
Je retournai ensuite au chalet et, devant le miroir de la salle de bain, tentai de rappeler à mes cheveux qui était le maître. Monsieur Evrard les avait ébouriffés. Comme s'ils avaient besoin de ça ! J'avais les cheveux raides et naturellement en pétard. J'avais essayé de quasiment les raser puis de les porter longs, mais aucune des deux options ne m'allait. Courts, ils formaient une espèce de nid hirsute. Mon père me demandait de temps en temps si aucun piaf n'était venu y loger. Et vu qu'ils étaient roux foncé, ils me rendaient particulièrement repérable. Comme ma sœur, j'avais les yeux verts, les miens étant les plus clairs, d'un vert d'eau assez frappant. Pour le reste, j'avais le nez trop long, les lèvres trop épaisses et un menton carré. À part ça j'étais grand, 1,85m, des épaules assez larges et peu de muscles. Comme disait ma mère, j'étais un grand dégingandé.
Je fis ensuite le tour du chalet, confirmant que tout était à sa place et fonctionnait. Je me rendis ensuite dans l'appentis, pris du bois, et allumai notre premier feu dans la cheminée. Le crépitement des flammes sur les bûches me remplit d'une satisfaction qui m'avait abandonné depuis plusieurs mois…
La petite troupe rentra avec les courses. Ils avaient tous les joues et les oreilles rouges. Simon avait les cheveux mouillés et les filles les doigts glacés. Ça sentait la bataille de boules de neige à plein nez. Je récupérai leurs emplettes et les rangeai tandis qu'ils s'alignaient en ordre de grandeur devant la cheminée, mains tendues. Qu'ils étaient mignons !
Pour fêter le début de notre semaine à la neige, je nous fis du vin chaud et taillai des copeaux dans la tome. J'avoue, j'en piquai des morceaux avant d'apporter l'assiette sur la table basse.
— À nos vacances, et à Arthur qui nous a conduits jusqu'ici ! trinqua Simon.
J'acquiesçai et cognai mon verre contre le sien.
L'année passée avait été difficile pour moi. Mon copain m'avait plaqué deux jours avant que ne se déclenche ma mononucléose, son dernier cadeau. J'étais encore à la fac et à cause de cet enfoiré, j'avais passé un mois au lit à quelques semaines de l'examen de fin d'année. J'avais mis toute mon énergie dans ma réussite pour ne pas redoubler encore une fois. J'avais donc fini le semestre lessivé, déprimé et j'avais dû regagner mon lit quelques semaines de plus. À la rentrée de septembre, j'avais repris les cours sans retrouver mon enthousiasme habituel et ces vacances avec mon meilleur ami et ma s

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