Les Désirantes
57 pages
Français

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Description

Au travers de sept nouvelles, Isabelle Lorédan explore les fantasmes de femmes en quête d’épanouissement sexuel. Tour à tour tendres, drôles ou sulfureux, chaque texte vous emportera dans un univers particulier où les sens sont rois et les femmes reines.
De l’innocente voyageuse ferroviaire à la déjantée Narcissa, de la grande bourgeoise Marie-Laure à Clara, l’héroïne pleine de doutes de La traversée du miroir, toutes sont profondément humaines et à l’écoute de leurs désirs, même si parfois –souvent ? –, la contrainte leur est nécessaire. Et si l’égalité passait aussi par le fait d’admettre que les femmes peuvent, elles aussi, avoir des fantasmes que ne soient pas « fleur bleue » ?


***



Extraits :


« À l’adolescence, mes amies firent leurs premières expériences amoureuses, et moi aussi bien sûr. Mon premier flirt fut bien décevant. Il avait une fâcheuse tendance à confondre vitesse et précipitation mais surtout, il ne me regardait pas assez. La seule chose qui l’intéressait était de dévorer mes lèvres purpurines et de me tripoter sans aucun ménagement alors que je m’étais imaginé devenir la déesse à laquelle il rendrait chaque jour un hommage admiratif. » - Narcissa, folle de son corps


« La garce... Elle n’avait pas oublié ce que j’avais pu lui confier ! Oui, j’avais ce fantasme-là qui m’excitait prodigieusement, mais de là à franchir le cap et le réaliser... En même temps, j’avais faim d’elle, de ses mains sur moi, de sa bouche sur ma peau. Soyons folles pour une fois, me suis-je dit. J’acceptai toutes ses volontés, y compris vestimentaires, non sans une pointe d’appréhension. » - À ma belle inconnue


« Quand elle y repensait, il n'avait pas tort. Pourquoi avait-elle ce besoin quasi pathologique d'utiliser les hommes comme des sex-toys ? Après tout, si son ex-mari était un goujat, tous n'étaient pas responsables de cela... Souvent, une fois ses sens apaisés, elle était mortifiée non pas d'avoir pris du plaisir, mais de son mépris envers celui qui le lui avait apporté. Elle en arrivait à se dégoûter d'agir ainsi, mais savait que quelques semaines plus tard, cela se reproduirait... » - La traversée du miroir

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 93
EAN13 9791034806799
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Les Désirantes
Nouvelles indécentes
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Isabelle Lorédan
 
 
 
Les Désirantes
 
Nouvelles indécentes
 
 
 
Couverture : Néro
 
 
 
Publié dans la Collection Indécente ,
Dirigée par Eva Adams
 
 
 

 
 
 
© Evidence Editions 2018
 
 
 
 
 
 
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Narcissa folle de son corps
 
 
 
Lorsque j’étais enfant, tout le monde m’affirmait que j’étais une jolie petite fille. Mes parents me donnaient ainsi du « Ma beauté » par-ci, « Ma princesse » par-là, une litanie qui berça mes tendres années ; aussi ai-je pris très tôt l’habitude de m’admirer… Oui, oui, je dis bien « admirer », car la fascination que je ressentais lorsque j’étais devant un miroir me procurait des sensations troubles. Avec le recul, si j’osais, j’avouerais que je fus mon tout premier amour. Je fondais en voyant les boucles brunes qui encadraient mon visage de porcelaine, et mon regard… Ah, ces yeux, d’un vert si lumineux qu’on les eût crus taillés dans l’émeraude la plus précieuse, n’en finissaient pas de m’émerveiller…
 
Au fil des années, j’ai scruté tous les changements — même minimes — que subissait ce corps qui me plaisait tant. Ainsi, vers douze ans, quelle ne fut pas ma fierté lorsque ma poitrine commença à se gonfler ! Deux petits seins pointaient vaillamment sous mes tee-shirts et autres corsages. Dès lors, je n’eus de cesse de réclamer à ma mère ce qui me semblait l’accessoire vestimentaire numéro un de toute femme qui se respecte : un soutien-gorge. Malgré ses récriminations, je finis par obtenir ce que je voulais, une très jolie pièce d’un blanc nacré, orné de dentelles et de broderies, en lieu et place de l’infâme brassière de coton qu’elle désirait m’imposer. Il fallait quand même que le sous-vêtement soit à la hauteur de celle qui le porterait : moi ! Durant des semaines, je ne me lassai pas de m’admirer sous toutes les coutures, parée de cet atour. L’image que mon miroir me renvoyait m’apportait de délicieux frissons de plaisir. Depuis cette époque, mon goût pour la belle lingerie n’a fait que s’accroître, et j’en ai aujourd’hui une collection impressionnante. Mais tous ces frous-frous n’ont d’intérêt que lorsque je les porte. Dès lors qu’ils reposent dans mes tiroirs, ce ne sont plus que de vulgaires chiffons sans âme.
 
À l’adolescence, mes amies firent leurs premières expériences amoureuses, moi aussi, bien sûr. Mon premier flirt fut bien décevant. Il avait une fâcheuse tendance à confondre vitesse et précipitation, mais surtout il ne me regardait pas assez. La seule chose qui l’intéressait était de dévorer mes lèvres purpurines et de me tripoter sans aucun ménagement alors que je m’étais imaginé devenir la déesse à laquelle il rendrait chaque jour un hommage admiratif. Un peu comme le miroir de la belle-mère de Blanche-Neige, il aurait dû me dire à quel point j’étais la fille la plus belle et la plus désirable qu’il n’ait jamais vue. Ses successeurs ne furent pas plus brillants et je me retrouvai bientôt, jeune adulte, sans avoir trouvé l’homme qui me mériterait enfin.
 
Heureusement, je n’avais pas besoin d’eux pour m’éclater et découvrir les possibilités formidables que m’offrait mon corps fabuleux. Je pris rapidement l’habitude de me donner du plaisir toute seule. Après tout, ne dit-on pas que l’on n’est jamais si bien servi que par soi-même ? Mes premiers orgasmes masturbatoires arrivèrent plus par accident qu’autre chose, par des frottements involontaires. Une fois passé le moment de l’étonnement, je fus ravie de ce que j’avais découvert et cherchai à reproduire cela. Le soir, dans l’obscurité de ma chambre, mes mains couraient sur ma peau que protégeait ma couette. Mais le résultat n’était pas à la hauteur de mes espérances. Il manquait quelque chose pour rendre cela savoureux. Cette épice particulière, je l’identifiai un jour que j’étais sous la douche. Alors que je faisais mousser généreusement le gel sur chaque centimètre carré de mon épiderme, j’aperçus mon reflet dans l’immense miroir embué de la salle de bains. Aussitôt, mon corps se hérissa d’une délicieuse chair de poule, mes tétons rosés saillirent sous mes mains. Je n’arrivais pas à détacher mon regard de mon double, tandis que l’une d’elles, glissante de savon, se dirigeait vers le creux de mon ventre. Je scrutai avec curiosité les doigts frôler la toison mouillée, s’infiltrer entre les lèvres gonflées, puis pincer le clitoris qui émergeait à peine de la mousse… Un éclair blanc éclata dans ma tête tandis que tout mon être était envahi par la vague d’un plaisir à la puissance inattendue. Je restai alors très longtemps effondrée sous le jet d’eau chaude, tremblante et totalement rassasiée. À dix-huit ans, je venais de découvrir ce qui allait devenir la grande passion de ma vie : moi dans MA sexualité !
 
Mes études ne furent pas très reluisantes, mais à ma décharge, il faut dire que mes professeurs semblaient peu sensibles à ce que je pouvais produire, alors qu’ils s’extasiaient de bonne grâce sur les travaux de mes congénères les plus insignifiantes. J’avais beau leur décocher mes jolis sourires et mes regards les plus langoureux, rien ne changea cette mauvaise volonté qu’ils avaient à mon égard. Je n’ai jamais compris comment des personnes fades et sans aucun charme pouvaient présenter le moindre intérêt à leurs yeux ! Aussi, puisque l’on ne savait pas reconnaître mon immense talent au sein du système scolaire, je me lançai dans les castings de mode. C’était pour moi inconcevable que je ne décroche pas un contrat chez Élite … Mes mensurations de rêve et ma beauté étaient faites pour enflammer les grands podiums internationaux.
 
Bon, les choses ne se sont pas vraiment passées comme je l’avais prévu malgré un démarrage fulgurant puisque je devins très vite Miss Camping de la ville. Un magnifique concours, et je ne dis pas cela parce qu’il fut le premier. Il faut dire que je connaissais bien les organisateurs et me suis rapidement sentie en confiance. Cette première victoire, je ne l’ai due qu’à mes qualités… Même monsieur D. me l’a sorti, lors de l’entretien que j’avais eu avec lui. Montre-moi de quoi tu es capable, m’avait-il demandé, avant de me libérer à l’issue du questionnaire de culture générale. Qu’auriez-vous fait à ma place ? Après une démonstration brillantissime de danse du ventre, je m’étais approchée de lui, m’étais frottée à son corps replet comme une chatte en chaleur avant de descendre lentement le long de ses jambes tout en gardant mes yeux rivés à son regard concupiscent. De mes dents, j’avais attaqué sa braguette… Lorsque j’avais pris sa bite entre mes lèvres, elle était déjà toute raide du désir qu’il avait de moi. Je l’ai sucée avec toute l’énergie dont j’étais capable, faisant cogner le gland gorgé contre ma glotte, puis avalée comme si ma vie en dépendait — ce qui était quand même un peu le cas, je tenais à décrocher ce titre. Rapidement, j’ai senti des spasmes secouer le membre viril tandis qu’une crème épaisse tapissait mon palais et ma gorge. Je ne dirais pas que j’ai trouvé ça bon au goût, mais c’était utile à mes projets. Tu iras loin, m’avait-il en se rajustant. En me raccompagnant, il n’avait pu se retenir de laisser courir une main baladeuse sur ma croupe.
 
Quelques jours après le concours, ma photo s’étalait dans la presse locale, et les offres publicitaires tombèrent à mes pieds. On me demandait pour l’inauguration d’un comice agricole ici, pour une compétition de pétanque là, mon agenda se remplissait d’une multit

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