La lecture à portée de main
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Description
Quand toute un wagon de métro est pris de transes sexuelles.
Sujets
Informations
Publié par | 12-21 Editions |
Date de parution | 24 mai 2012 |
Nombre de lectures | 38 |
EAN13 | 9782823801743 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Il faisait chaud, terriblement chaud. L’été n’en finissait plus. La climatisation asthmatique de cette vieille rame de métro n’était pas suffisante pour rafraîchir l’atmosphère du compartiment, bondé, encore une fois, malgré l’heure tardive.
Ligne 13. Putain de ligne 13.
Il n’y avait plus une heure du jour ou de la nuit où elle ne dégorgeait d’une foule de Parisiens stressés, fatigués, puants. Même un lundi soir, 22 h 57, le wagon était plein.
Lucile soupira, excédée. Au moins, elle avait réussi à trouver une place assise.
Elle sentait sa chemise coller à sa peau moite. Son genou frottait à chaque mouvement du train celui de son voisin. Elle avait beau essayer de se pousser un peu, rien n’y faisait.
Plus que deux stations et elle serait arrivée.
Elle soupira de nouveau.
Soirée pourrie. Elle avait passé une soirée pourrie. Patrick était définitivement trop chiant. Il ne comprenait rien à ses besoins, à ses envies. S’il s’imaginait qu’à 24 ans elle allait se mettre à vivre comme une vieille pour lui plaire ! Elle n’avait pas l’âge de se marier en blanc avec 200 guests et wedding planer, pas l’âge de se retrouver en cloque puis avec un marmot sur les bras, pas l’âge de déjeuner le dimanche à Rambouillet chez ses parents.
Elle venait à peine de finir ses études à Sciences Po, elle, ce qu’elle voulait, c’était s’éclater. Et si quelqu’un pouvait comprendre ça, c’était bien Patrick, merde quoi ! Fallait-il à chaque instant lui rappeler qu’ils avaient fait connaissance dans les chiottes d’une boîte de nuit, qu’il leur avait fallu deux minutes pour se mettre d’accord et que moins d’une demi-heure après leur rencontre, il l’avait déjà baisée sauvagement entre deux bagnoles mal garées dans une impasse parisienne ?
Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine à cette évocation. Patrick ne s’était pas encombré de préliminaires. Ils étaient sortis de la boîte en courant presque et lui n’arrivait à dire qu’une seule chose : « Putain, t’es chaude ! »
Il l’avait coincée entre deux voitures, soulevée pour que son cul soit bien calé sur le bord du capot, et pénétrée brutalement. Elle avait eu le sentiment qu’il avait réussi ce tour de force en un seul geste. Elle avait aimé cela. Il avait joui très vite et elle aussi. Ce n’est qu’en reposant pied à terre qu’elle avait remarqué le vieux monsieur et son chien qui les regardaient, ébahis. Elle n’avait pas pu s’empêcher de leur tirer la langue avant de leur tourner le dos et de reprendre le chemin de la boîte comme si de rien n’était.
Là, Patrick lui avait offert un verre, raconté qu’il était avocat d’affaires et proposé d’aller dîner ensemble le lendemain.
Lucile n’était pas à la recherche de l’homme de sa vie, loin s’en fallait. Elle accepta en haussant les épaules.
Leur relation durait ainsi depuis maintenant trois mois. Lucile soupçonnait Patrick d’être un peu avec d’autres filles et pas trop avocat d’affaires. Mais elle s’en moquait, tant que le sexe était bon et le partenaire joyeux. Or, Patrick, s’il assurait toujours autant au lit, commençait à se montrer grincheux et pénible, voire jaloux.
Les portes du métro se refermèrent dans un grincement. Plus qu’une station et elle serait chez elle, dans son petit appartement de la rue La Condamine. Le quartier lui plaisait, entre branchitude, homosexualité, immigration. Cela la faisait rigoler. Les rencontres dans les bars du coin n’étaient jamais banales.
Ses pensées tournèrent de nouveau autour de Patrick. Cela ne pouvait décemment pas durer. Il avait été particulièrement lourd ce soir. Il avait même refusé qu’elle le suce dans la voiture, contrairement à son habitude.
Son iPod jouait Zazie à fond. Je suis un homme… Lucile n’aimerait pas être un homme, non, vraiment pas. Avoir deux couilles et en manquer autant quand il s’agissait de prendre ses responsabilités ! C’était impensable.
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