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Loïc sur le chemin de l’amour et de la gloire
Alain Meyer
Roman long de 540 000 car.
1755. Loïc, fils de pêcheur malouin a quinze ans. Ce jeune Breton, fils de la terre et de la mer, subit la misère du monde paysan. L'amour qu'il découvre avec son ami d'enfance est l'une de ses rares joies. Pourtant, il n'a d'autre avenir que de le quitter pour prendre la mer au service du roi.
Son destin va l'emporter, loin de Saint-Malo, loin de la terre de France. Aux Amériques, il va trouver l'amour et conquérir la gloire. Là-bas, on le connaîtra sous le nom de "Ciel Ardent". Il aura de nombreux amants, mais toutes ses pensées iront à Jacques le trappeur.
Parti de rien, en moins de cinq ans, il passera des planches d'un navire aux parquets de Versailles. À vingt ans, il rencontrera le roi Louis XV.
Sur son berceau, trois fées s'étaient penchées.
La première lui a donné la beauté du Diable.
La seconde l'a doté du courage du lion.
La troisième a voulu qu'il ait l'intelligence du sage.
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Loïc, sur le chemin de l’amour et de la gloire
Alain Meyer
Roman
À Cédric, qui se reconnaîtra dans une phrase de ce récit.
Avertissement
Ce roman est œuvre de pure imagination. Les événements historiques relatés sont, par contre, authentiques. Les héros y vivent leurs aventures sans les modifier. Le langage peut surprendre le lecteur. J’ai tenté, autant que faire se peut, de retrouver des tournures de phrases qui peuvent paraître bien désuètes de nos jours, qu’elles émanent de paysans ou de la noblesse. Le dix-huitième siècle est resté, dans nos mémoires, comme l’exemple d’un art de vivre inégalé. C’est le siècle des Lumières et celui des plaisirs. L’homme, même civilisé, y était capable du pire comme du meilleur. Ceci dit, je n’ai pas voulu porter atteinte à l’honneur des personnages illustres qui viennent émailler ce récit. Pour certains d’entre eux, dont le Roi, l’Histoire a suffisamment embelli ou flétri leur renommée.
Introduction
Nous sommes en l’an de grâce 1755, dans un petit village qui touche presque à Saint-Malo. Loin, très loin hors de l’imagination des paysans et des pêcheurs malouins, Sa Majesté, le roi Louis XV, règne à Versailles. Il en est un, parmi ces jeunes bretons qui, en ce printemps si doux, se contente de découvrir l’amour. Il croit, dans la joie du corps, son avenir tout tracé. Dieu ! Qu’il est naïf ! Combien il se trompe…
Chapitre 1 : Fils de Malouin
J’entends Gwen qui crie.
— Loïc ! Loïc ! Es-tu où ?
Je ne réponds pas. Je veux qu’il me cherche encore. J’ai une cachette idéale : à l’ombre, sous la pierre du vieux dolmen, je suis invisible. Gwen doit passer tout près, à quelques pas, pour m’apercevoir, tapi dans l’obscurité.
Plus j’attends qu’il me trouve, moins je peux résister à l’angoisse qui monte. Combien de fois, le soir, à la veillée, quand les flammes de l’âtre font danser des ombres biscornues sur les murs, ai-je entendu les vieilles, vêtues de noir, raconter à voix basse que les menhirs et les dolmens servent de demeures aux fées et aux sorciers. Certaines osent même prétendre que ces monolithes de roc, dressés vers le ciel depuis plus loin que la mémoire de l’homme, tracent sur la lande bretonne la route infernale de l’Ankou et de sa sombre charrette qui vous conduisent vers la mort.
Les propos de notre brave curé, encore dans ma mémoire, ne sont pas faits pour me rassurer. Pour lui, les fées et les sorciers n’existent pas. Ce ne sont là que foutaises de mécréants. Pour lui, les trois gigantesques pierres sous lesquelles j’ai osé m’aventurer sont une des portes des enfers où Satan règne en maître. Toutes les nuits, à entendre l’abbé, le Diable vient sur la terre par une de ces por...
— Je t’a eu ! Je t’a eu !
Plongé dans ces pensées effrayantes, j’ai oublié Gwen et notre jeu. Je pousse un cri de terreur, cache ma tête derrière mon bras, m’écrase contre la paroi humide de la pierre pour me protéger. Gwen profite de ma paralysie pour se ruer en hurlant.
— J’a gagné ! J’a gagné !
Mon cœur bat la chamade ; je demeure inerte quand Gwen se laisse tomber sur moi, m’écrasant de tout son poids. Avec ma peur, je l’agrippe désespérément et me mets à pleurer. Il reste tout bête.
— Loïc ! Dieu du ciel ! Qoué tu as ? Pourqoué tu larmes ? J’ta fait tant peur ?
Mes sanglots, mes tremblements, mon silence, sont mes seules réponses. Pour me calmer, il me prend dans ses bras, me serre très fort. Une caresse de ses mains essuie mes pleurs, réconforte mes épaules et mon dos. À travers nos mauvais vêtements de toile, je sens la chaleur de son corps. Je connais Gwen depuis toujours ; nos bagarres, nos corps à corps ne se comptent plus. À son contact, je retrouve le trouble des derniers jours, les émois que j’ai fui. Est-ce la douceur qu’il me témoigne ? Ma panique est-elle à l’origine de cette soudaine faiblesse ? J’ai envie de me faire plus petit pour qu’il continue à me toucher. D’instinct, je me presse contre lui plus encore. Derrière la rugosité du tissu, je sens ses muscles de jeune paysan endurcis par le travail des champs. Mon cœur bat un peu plus vite.
Gwen ne me repousse pas. Au contraire, dans l’ombre propice où nous sommes, j’ai l’impression qu’il respire difficilement Il me garde contre lui.
— Ça va-ti mieux, mon Loïc ? T’es ben comme ça ? Veux-ti que je te lâche ?
— Non, reste encore.
D’un seul coup, bêtement, j’ai eu très peur. Je me sens bien, comme ça. Ça va passer. Nous nous taisons. Ses doigts se perdent dans mes cheveux. Ils s’y attardent. Ça me donne un frisson.
— T’as froid ?
— Non, continue.
Je n’ai pas retenu mes mots. J’ai un désir confus, indéfinissable. Je voudrais qu’il n’arrête pas, qu’il me caresse partout. C’est à croire qu’il me devine. Une pression me force à m’allonger sur le sol moussu. Son bras me sert d’oreiller. Lui, s’étend contre moi. Sa main libre frôle ma joue, s’égare sur mon menton, mon cou. Ma gorge se serre, je ne dis rien. Il écarte un pan de ma chemise, trouve un mamelon, l’effleure et pince légèrement son extrémité. Un gémissement m’échappe.
— Je t’a fait mal ?
— Non, c’est bon. J’aime bien.
Ses doigts courent maintenant sur mon ventre. Une chaleur m’envahit. Haletant, j’attends qu’il aille plus bas, là où je sens mon sexe qui s’éveille et qui gonfle. Sa bouche se pose sur mon front, mon nez, mes yeux... Dans un élan non maîtrisé, Gwen plaque son bassin contre ma cuisse. À travers le tissu, le contact dur, chaud, exigeant accroît mon émotion. Il entame un frottement régulier, se met à respirer très fort. Il s’interrompt brusquement et souffle sur mes paupières.
— Loïc... on doit pas faire ça... c’est pas bien.
— Continue, Gwen, c’est bon... je veux... j’aime... continue...
Il hésite. Pour couper court à ses états d’âme, j’attire sa tête. Nos bouches se touchent. Je ne sais que faire. L’instinct me fait écarter les lèvres. Sa langue me fouille brutalement. C’est donc ça un vrai baiser ! C’est bon comme le paradis. Ses derniers scrupules s’envolent. J’ai définitivement décidé de ne pas en avoir. Je le pressens confusément, ce qui va suivre est encore meilleur. Alors qu’il m’embrasse fougueusement, Gwen laisse une main courir sur mes fesses. Difficilement, j’arrive à glisser un bras entre nos deux corps. Mes doigts arrivent, sans trop de mal, à défaire le lacet de sa culotte. Je cherche entre ses cuisses. Je trouve. Sa verge est bandée. Elle vibre dès que je la touche. Je serre très fort. Elle est brûlante. Il pousse un léger cri et se met à bouger. La tige coulisse dans la paume de ma main.
Tout à ma découverte, je n’ai pas prêté attention aux manœuvres de Gwen. Habilement, il s’est faufilé sous ma culotte de toile. Décidément, c’est à mes fesses qu’il s’intéresse. Il les pétrit avec ardeur, au rythme des caresses que je lui procure. Soudain, un doigt inquisiteur s’insinue, cherche, fouille… Je ne comprends pas très bien. Je me contracte. Gwen halète à mon oreille.
— Écarte, je t’en prie, écarte-toi…
Je me détends et me cambre aussitôt. Son index vient de trouver la porte et la force. Sous la surprise je serre plus fort son membre. Gwen gémit.
— Continue, Loïc, c’est bon… continue…
Son doigt s’enfonce, fait naître une agréable sensation. Je m’écarte pour qu’il aille plus à fond. Il pénètre le plus qu’il peut, s’active à l’intérieur, se retire doucement, replonge d’un coup. Il écrase son ventre contre ma main. Il est encore plus dur et palpite sous mes doigts. Sa langue viole ma bouche. Entre mes lèvres, il supplie :
— J’a envie, Loïc… j’a envie… je veux te foutre… je t’en prie…
Je sais ce qu’il veut. Combien de fois, à la campagne, ai-je vu les animaux se monter l’un sur l’autre. Le spectacle d’un taureau ou d’un étalon m’a souvent excité. Le désir de Gwen me fait peur et m’attire.
— Tu vas me faire mal, Gwen, j’ai jamais…
— J’iras doucement. J’te jure, tu sentiras rien. Même, j’suis sûr t’vas aimer. Viens… laisse-toé faire.
Je ne demande qu’à être convaincu. Moi aussi, j’ai envie. Son doigt, toujours en moi, est agréable. Il suscite d’autres désirs. Je ne réponds pas. Quand il abandonne mes fesses pour entreprendre de baisser ma culotte, vaincu d’avance, je me laisse faire. J’ai rapidement les reins offerts à son ardeur. Il se redresse, se dénude à son tour. La faible obscurité me laisse deviner l’engin qui va me prendre. Il se dresse fièrement. Je vois Gwen cracher dans sa main, mouiller son sexe de salive. Il se penche sur moi.
— Couche-toé sur le ventre, écarte bien les cuisses. Tu vas vouère, ça va être bon.
Je m’exécute et m’allonge, jambes ouvertes, la tête entre mes bras. Avec d’infinies précautions, il se couche sur moi, m’enveloppe dans sa chaleur. Peu à peu il pèse plus lourd sur mes épaules. J’aime son poids sur moi. Plus bas, la caresse humide de sa verge qui cherche sa voie me procure des frissons. Elle bute une première fois sur l’entrée, glisse sous la pression trop hâtive. Je murmure, craintif :
— Gwen… va doucement…
— T’inquiète pas… là… je sens le trou… Regarde… je fais doucement… Oui, ça commence à rentrer…
D’une main, Gwen guide son membre raidi, de l’autre, il prend appui sur le sol. Il a trouvé la porte. Son gland appuie, je m’ouvre sous la poussée. Une légère douleur me fait pousser un cri plaintif. Il pèse moins lourdement. Sa main rajoute un peu de salive. La lubrification facilite la pénétration. Un coup de reins, le gland passe d’un coup. J’ai mal, très mal. Un réflexe me fait serrer les fesses. C’est trop tard, la tige coulisse d’elle-même dans la gaine étroite. Le poids de Gwen suffit pour qu’il s’enfonce au plus profond. Je crie, essaie de me dégager. Gwen me maintient au sol d’une poigne de fer.
— Ne bouge pas, Loïc, détends-toé. Si tu serres, tu vas avoère mal. Bouge pas… tu sens… ça rentre… Oh !… C’est bon… Je… je suis presque au fond… Ouais… Voilà… T’es chaud… C’est bon… Ohhhhh ! Attends… je commence à bouger… Je sors. Ohhhh ! Là… au fond maintenant…
La douleur est toujours là, moins forte. Je me f