Lucrèce Club
154 pages
Français

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Lucrèce Club , livre ebook

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Description

Si la coupable se fait réellement appeler Lucrèce, elle doit manipuler les poisons bien plus sûrement que les armes blanches.
Prendre des risques et payer de sa personne, Adam Brunner sait très bien le faire. Parfois même au péril de sa vie.
Mais s’ennuyer à mourir durant sa convalescence, il n’en est pas question.
L’ennui est donc, à ses yeux, une excuse parfaitement valable pour solliciter de David Hertman, son patron et ami, qu’il le remette illico au travail.
Or, la proposition du magnat de la presse n’est pas précisément ce à quoi il s’attendait.
Qu’à cela ne tienne, David ne manque pas d’idée pour occuper son turbulent reporter. Surtout quand il s’agit de fouiller à nouveau dans les tiroirs secrets de La Société.
Pour mener son enquête à son terme, Adam va devoir se mettre encore en danger, mais d’une tout autre façon.

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Informations

Publié par
Date de parution 13 mars 2019
Nombre de lectures 4
EAN13 9782756422237
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Angela Behelle
Lucrèce Club

Pour plus d’informations sur nos parutions, suivez-nous sur Facebook, Instagram et Twitter. https://www.editions-pygmalion.fr/
© Pygmalion, département de Flammarion, 2019.
 
ISBN Epub : 9782756422237
ISBN PDF Web : 9782756422244
Le livre a été imprimé sous les références :
ISBN : 9782756422213
Ouvrage composé par IGS-CP et converti par Pixellence (59100 Roubaix)
Présentation de l'éditeur
 
Si la coupable se fait réellement appeler Lucrèce, elle doit manipuler les poisons bien plus sûrement que les armes blanches.
Prendre des risques et payer de sa personne, Adam Brunner sait très bien le faire. Parfois même au péril de sa vie.
Mais s’ennuyer à mourir durant sa convalescence, il n’en est pas question.
L’ennui est donc, à ses yeux, une excuse parfaitement valable pour solliciter de David Hertman, son patron et ami, qu’il le remette illico au travail.
Or, la proposition du magnat de la presse n’est pas précisément ce à quoi il s’attendait.
Qu’à cela ne tienne, David ne manque pas d’idée pour occuper son turbulent reporter. Surtout quand il s’agit de fouiller à nouveau dans les tiroirs secrets de La Société.
Pour mener son enquête à son terme, Adam va devoir se mettre encore en danger, mais d’une tout autre façon.
Révélée par la série La Société, ANGELA BEHELLE est devenue la figure incontournable d’une nouvelle littérature. Elle est également l’auteur de Voisin, voisine, Le Caméléon, L’Enjeu et La Fille du square .
Du même auteur
La Fille du square, Diva, 2019.
Loup y es-tu ? Une nouvelle vision du Petit Chaperon rouge , Pygmalion, 2018.
L’Enjeu, Pygmalion, 2017.
Le Caméléon , Pygmalion, 2016.
Au bonheur de ces dames , Éditions Blanche, 2015.
Voisin, voisine , Éditions J’ai lu, 2014.
La Société
1.  Qui de nous deux ? , La Bourdonnaye, 2012, J’ai lu, 2013.
1.5.  L’Alpha de l’Oméga , J’ai lu, 2018.
2.  Mission Azerty , La Bourdonnaye, 2012, J’ai lu, 2014.
3.  À votre service ! , La Bourdonnaye, 2013, J’ai lu, 2014.
4.  La Gardienne de l’Oméga , La Bourdonnaye, 2013, J’ai lu, 2014.
5.  L’Inspiration d’Émeraude , La Bourdonnaye, 2013, J’ai lu, 2015.
6.  La Fille du Boudoir , La Bourdonnaye, 2013, J’ai lu, 2015.
7.  Sur la gamme , La Bourdonnaye, 2014, J’ai lu, 2016.
8.  Le Premier Pas , La Bourdonnaye, 2014, J’ai lu, 2017.
9.  Secrets diplomatiques , La Bourdonnaye, 2015, J’ai lu, 2017.
10.  Paris-New York , J’ai lu, 2017.
Lucrèce Club
Chapitre 1
Mardi 25 septembre

Je me redresse comme un ressort, dans mon lit. Je suis en nage. Mon cœur cogne contre mes côtes. Je m’efforce d’inspirer profondément, je souffle, et la douleur s’estompe. Elle ne persiste bientôt plus que de manière diffuse dans mon épaule et le haut de mon bras.
Foutu rêve !
Combien de temps va-t-il hanter mes nuits ?
Tout va bien, bon sang !
Je suis vivant. Esquinté, mais vivant.
Je tâtonne sur mon chevet, à la recherche de l’interrupteur. J’allume. Mon portable est posé à côté de la lampe. Par réflexe, je consulte l’écran. Il est un peu plus de 3 heures du matin.
Évidemment.
J’ai beau avaler des somnifères comme des bonbons, je finis toujours par me réveiller de cette façon brutale. Peu ou prou à la même heure. Je m’assois au bord du lit et me frotte le visage.
Stephen.
C’est d’abord un cri. Son prénom. Puis son image jaillit dans ma tête. Celle d’un grand type au large sourire et au rire communicatif malgré les circonstances. Celle de son corps stoppé net en pleine course et s’effondrant d’un coup, au milieu de « la route des snipers ». Jamais une rue n’a si tristement mérité ce qualificatif. Elle se trouve à Homs, en Syrie. C’est l’axe principal du quartier rebelle de Baba Amr. Là-bas, tout n’est que ruines et désolation. Il n’y a plus d’eau ni d’électricité depuis des lustres. Et la répression s’exerce indifféremment sur les vrais opposants comme sur les gens seulement trop pauvres pour espérer trouver asile ailleurs que dans cet enfer.
Les journalistes, n’en parlons pas.
L’accès leur est interdit. L’armée en a le contrôle total. Ou presque. On peut toutefois tenter de déjouer sa vigilance, à condition d’en payer le prix. Ce que j’ai fait, en rémunérant grassement les services d’un passeur. Après plusieurs jours d’attente, et en toute clandestinité, je suis enfin entré dans cette zone stratégique. Je voulais voir et raconter au monde ce qui s’y déroule, à l’abri des caméras. J’y ai donc rejoint trois de mes confrères, aussi déterminés que moi. Raûl, un Espagnol, adepte de la vidéo embarquée, ainsi que Jo, un photographe, et Stephen. Les deux Américains bossaient pour le Washington Post . Ils avaient installé un mini centre de presse de fortune dans l’une des rares maisons qui tenaient encore à peu près debout. Nous étions tous habitués aux terrains de guerre, mais notre expérience n’a pas été d’un grand secours.
Au matin du cinquième jour, Raûl a estimé qu’il avait assez de matière pour envoyer son reportage. C’était une diffusion de quelques minutes, mais elle a suffi à nous faire repérer. L’armée syrienne a intercepté le signal satellitaire du portable utilisé par l’Espagnol. Nous n’étions pas censés être là, elle n’a pas fait de distinguo entre les rebelles et nous. Le bombardement a commencé dans le quart d’heure qui a suivi.
Un pan déjà branlant de la maison s’est effondré. Le reste menaçait de nous tomber dessus. La fumée et la poussière rendaient l’air irrespirable. Il fallait absolument sortir de ce piège, et nous avons tous foncé, mus par l’instinct de survie. Stephen a ouvert la porte et a couru le premier. On a entendu des tirs d’artillerie. Une balle l’a atteint en pleine tête. Il s’est écroulé sous mes yeux sans avoir eu le temps de comprendre ce qui se passait.
Je me suis retranché derrière les décombres du mur. Jo m’a imité aussitôt. Raûl, lui, a voulu se précipiter vers Stephen pour le secourir. C’était un héroïsme stupide. L’Américain était mort sur le coup et aucune initiative, même la plus audacieuse, ne pouvait le sauver. D’autres tirs ont retenti en salves. Raûl était à découvert, il s’est pris une balle dans la cuisse et il est tombé. S’il ne bougeait pas, il allait y laisser sa peau. J’ai fait taire ma peur et j’ai bondi à mon tour pour le ramener à l’abri. C’est alors qu’une atroce douleur m’a électrisé le bras gauche.
D’aucuns diront que ce sont les risques du métier.
Je suis rentré à Paris dans une ambulance. Stephen a regagné Washington dans un cercueil. Il y a trois mois de ça. J’ai pourtant l’impression que c’était hier. Mes cauchemars entretiennent le souvenir.
Je m’étire un peu et me lève. Mes parents dorment dans la chambre juste à côté de la mienne. Je traverse le couloir sur la pointe des pieds jusqu’à la salle de bains dont je referme la porte en évitant de faire du bruit. La lumière crue des spots m’agresse. Dans le miroir au-dessus du lavabo, ma gueule fait pitié. Mes paupières sont pochées et j’ai négligé de me raser depuis plusieurs jours. J’ai l’air d’un ours sortant d’hibernation. J’en ai l’humeur aussi.
Je fais couler l’eau froide et m’en asperge la figure. Les images violentes évacuent mon cerveau en même temps que je me débarrasse du voile de sueur qui me colle à la peau. Je me reconnecte à mon nouveau quotidien.
Et c’est loin d’être glorieux.
À 34 ans, revenir habiter chez papa et maman, ça ressemble à du désespoir. Certes, mes parents ne me tiennent pas rigueur de ma présence imposée. Depuis le temps que je parcours les coins les plus hostiles de la planète, ils n’ont pas cessé de s’inquiéter à mon sujet. Cette fois, le destin leur a donné raison. Même s’ils évitent de me faire le moindre reproche et que ma mère se rassure sur mon état de santé en étant aux petits soins pour moi, cette situation n’a que trop duré.
Je me penche au robinet pour boire, puis je retourne me mettre au lit. À défaut de retrouver le sommeil, je cogite à mon avenir. J’ai rendez-vous au siège du Groupe Hertman, avec son grand patron. Ça me fait un peu bizarre de songer à David de cette façon. Pour moi, il est avant tout un ami. Nous avons fait nos classes ensemble à l’école de journalisme et nous partageons la même passion pour les reportages improbables. Mais quand son père est décédé, David a cessé de courir le monde en tenue de baroudeur pour endosser le costume de PDG. Et je dois dire qu’il lui va comme un gant.
Dès qu’il a été informé des événements de Baba Amr, il a usé de son influence au plus haut sommet de l’État pour que je sois pris en charge et rapatrié dans les meilleures conditions. Le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge syrien ont mené les négociations qui ont abouti à mon évacuation vers le Liban. J’ai été opéré sur place, en urgence. Par chance, la balle avait traversé mon bras sans toucher l’articulation de l’épaule. J’ai pu ainsi rentrer rapidement en France.
David était présent à l’aéroport. Il était là en tant que patron, mais aussi, et surtout, en tant qu’ami. Il a pris ensuite de mes nouvelles tant que j’étais hospitalisé, puis m’a foutu la paix en me sachant chez mes parents, charge à moi de reprendre contact selon mon bon désir.
J’ai supporté l’inactivité tant que les soins ont duré. Mais à présent que j’ai retrouvé la mobilité de mon bras et que mon état ne nécessite plus autant de séances de kiné, je n’en peux plus d’être coincé ici. J’ai atteint mes limites. Hier, j’ai envoyé un message à David. Presque un appel au secours. Et bien sûr, il y a réagi immédiatement. Je n’ai donc plus que quelques heures pour mettre au point les arguments qui me permettront de passer outre ce maudit arrêt de travail qui me condamne à un insupportable ennui.
Chapitre 2
Mardi 25 septembre

Ma mère marque un instant de surprise en me voyant entrer dans la cuisine où elle s’affaire. Il est un peu plus de 9 heures à l’antique pendule accrochée au-dessus de l’évier. Je me suis rasé de près, j’ai discipliné mes cheveux et les vêtements que je porte sont un peu plus urbains que la tenue de sport dans la

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