Ludovic Taillefer n y va pas par quatre chemins
113 pages
Français

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Ludovic Taillefer n'y va pas par quatre chemins , livre ebook

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Description

Ludovic Taillefer n'y va pas par quatre chemins
Jean-Paul Tapie
Roman de 356 000 caractères, 62 000 mots, le livre papier fait 238 pages.
Ludovic Taillefer plaît aux hommes mûrs. Mais pas aux femmes des hommes mûrs. L'une d'elles le fait suivre par un détective privé, qui va faire à Ludovic une étrange proposition.
Devenu détective privé à son tour, Ludovic Taillefer va découvrir que filature rime avec aventure.
Sur le chemin de Compostelle, il se lance sur les traces d'un homme que sa femme, richissime héritière, soupçonne de vouloir prendre le contrôle du groupe qu'elle possède.
Sur les chemins de la Réunion, il cherche à découvrir ce qui est arrivé à un incorrigible séducteur qui ne s'embarrasse pas de scrupules pour arriver à ses fins.
En vacances sur le GR20, il rencontre Étienne Lestrade, qui s'inquiète de la disparition douteuse du jeune frère d'un mafioso local.
Enfin, sur le chemin Stevenson, il va résoudre le fait divers qui tient tout le pays en haleine, celui des "Disparus du Stevenson".
Pas après pas, chemin après chemin, Ludovic Taillefer va se rendre compte que son nouveau métier n'est pas de tout repos.
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mai 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029403637
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les enquêtes déroutantes de Ludovic Taillefer
 
 
 
Ludovic Taillefer n’y va pas par quatre chemins !
 
 
 
Jean-Paul Tapie
 
 
 
Le chemin de Compostelle
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Le chemin de Mafate
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Le chemin de l’Alta Strada
1
2
3
4
5
6
7
Le chemin de Stevenson
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
 
 
 
 
Pour Valérie et Gilles
 
 
 
Le chemin de Compostelle
 
 
 
Pour Monique
 
 
 
1
 
 
Je m’appelle Ludovic Taillefer. Certains – trop nombreux à mon goût – insistent pour m’appeler Ludo. Je remets aussitôt les pendules à l’heure : mes parents m’ont prénommé Ludovic, pas Ludo. J’ai horreur des diminutifs. Je m’appelle donc Ludovic Taillefer et, dorénavant, je veillerai à ce que mes personnages m’appellent Ludovic, ce qui ne devrait pas se révéler trop compliqué puisque c’est moi qui raconte cette histoire.
Je mesure près d’un mètre quatre-vingt-dix et chatouille le quintal. Je suis costaud, pas corpulent. Au lycée, puis à la fac, j’ai beaucoup joué au hand, participant non sans succès au championnat universitaire. J’ai la morphologie pour, la cuisse tonique et le bras vif. À part ça, je suis châtain clair, le cheveu légèrement bouclé, bien que court, et l’œil noisette, qu’il m’arrive de prétendre vert quand je veux plaire. Je n’ai pas de très belles dents, fruit d’une éducation hygiénique distraite, mais elles sont solides et saines. J’évite quand même de rire aux éclats. Par chance, mes contemporains me fournissent peu d’occasions de le faire.
Vu ma taille et ma carrure, j’ai peu souffert des lazzi et des quolibets de mes contemporains au sujet de mes mœurs. Je me suis même offert le luxe, dès ma deuxième année de fac, de faire mon coming out . À part les mecs de l’équipe de rugby, personne n’a trouvé à y redire. Et encore, je dois soustraire du nombre des ricaneurs un pilier et un ouvreur qui étaient tous les deux très chauds, comme souvent les rugbymen quand ils entendent couler l’eau d’une douche. J’ai lutiné quelques-uns de mes compagnons d’études, à l’occasion, mais je n’avais d’yeux que pour quelques-uns de mes profs. L’un d’eux m’a laissé un souvenir embarrassant, que quelques piqûres ont fait disparaître.
Voilà pour le portrait du héros.
 
J’ignore s’il vous intéresse de savoir pourquoi et comment je suis devenu détective privé, mais si ce n’est pas le cas, refermez ce livre, vous n’avez pas de temps à perdre entre ses pages.
À cette époque, j’allais avoir trente ans et je plaisais aux hommes mûrs. J’étais joli garçon et je plaisais aussi aux femmes et aux garçons plus jeunes. Mais chez les hommes mûrs, je faisais de véritables ravages. Il faut dire qu’ils me plaisaient aussi et cela les incitait à rechercher ma compagnie. À tel point que les épouses de certaines de mes « victimes » – je mets victimes entre guillemets, car je me considère autant victime que la plupart de mes séducteurs – donc, les épouses de certaines de mes « victimes » me voulaient du mal, l’une d’elles n’hésitant pas à faire suivre son mari afin de découvrir mon identité.
Ce fut ainsi que je rencontrai Clovis Ménard-Lambric.
En me rendant compte qu’il me suivait, je me mépris. Je crus qu’il était de ces hommes auprès desquels je connais un vif succès, encore qu’il parût plus âgé que mes séducteurs habituels. D’ailleurs, il avait du mal à me suivre et si je n’y avais pas mis du mien en traînant le pas, je l’aurais aisément semé. Comme il ne semblait pas faire mystère de me suivre – un professionnel, ai-je pensé plus tard, se fût montré plus discret – je finis par l’aborder et lui demandai ce qu’il me voulait, tout cela sur un ton assez amène, me semble-t-il. Il me répondit en souriant qu’il ne me voulait rien de particulier, mais que sa cliente, la femme de Maurice S., apprécierait que je fiche la paix à son mari avant de l’avoir totalement dépouillé.
Je fus d’autant plus surpris que j’ignorais que Maurice fût marié, il m’avait assuré qu’il était veuf, que sa femme était morte d’un cancer du sein, qu’il l’avait beaucoup aimée et qu’elle lui manquait au point qu’il n’avait pas songé à refaire sa vie. D’ailleurs, à force de se consacrer au célibat et à la chasteté, il avait fini par sentir s’épanouir en lui un goût inattendu pour les jeunes hommes, et le croirais-je s’il m’affirmait que je n’étais que le deuxième auprès duquel il avait trouvé un peu de consolation à son veuvage ? Je l’avais cru volontiers, même si, pour un novice, il avait une idée assez précise de ce qui l’excitait intimement.
Clovis Ménard-Lambric m’apprit donc que Maurice était non seulement marié, mais père de trois enfants, dont deux étaient déjà mariés et parents à leur tour. J’en éprouvai une cuisante déception et pour atténuer le choc de cette nouvelle, il m’invita à dîner.
À table, il m’avoua qu’il me trouvait non seulement très sympathique, mais que je lui semblais dégager une aura dans laquelle il était tout prêt à discerner une disposition naturelle à accomplir le même métier que lui.
— Vous êtes de cette race de jeunes hommes auxquels on fait spontanément confiance, me dit-il, alors qu’ils dégagent une séduction physique que l’on pourrait qualifier de sulfureuse. On doit se confier à vous sans réfléchir, j’en suis convaincu… D’ailleurs, n’en suis-je pas la preuve ?
J’en convins et admis que de nombreux hommes mariés se confiaient aisément à moi alors qu’ils me connaissaient à peine.
— Je suis tout aussi certain que nombre de femmes ne résisteraient pas davantage à l’attirance qu’elles doivent éprouver pour vous.
Encore une fois, j’en convins. Je crus bon de lui révéler qu’à plusieurs reprises, la femme d’un de mes amants, découvrant la relation qui me liait à son mari est venue me supplier de le laisser tranquille, après m’avoir couvert de reproches, avait fini par me prendre pour confident de ses tourments de femme vieillissante et m’avait proposé de devenir mon amie, à défaut de pouvoir devenir ma maîtresse.
— J’imagine déjà le succès que vous connaîtriez avec ces femmes qui composent 90% de ma clientèle ! s’écria Clovis.
Je ne voudrais pas paraître prétentieux, encore moins arrogant, mais j’avais depuis l’adolescence mesuré à quel point la plupart des femmes ne demeuraient pas insensibles à mon charme. Elles s’en méfiaient d’autant moins qu’il n’était pas éclatant. En général, les gens ne conviennent qu’au second regard que je suis joli garçon. Je ne suis pas de ces hommes dont la beauté s’impose au premier coup d’œil. Il en faut un second, et celui-là est déterminant. Hommes et femmes semblent d’accord sur ce point. J’entends souvent dire que, chez les homosexuels, plaire et séduire sont quasi-immédiats et qu’un seul regard suffit pour engager une liaison. Si elle est avérée, cette règle ne s’applique pas à moi. Ce qui me convient, car je n’aime pas ce qui va trop vite et brûle les étapes. J’aime que les choses prennent leur temps, ce qui me cause de manquer de nombreuses opportunités avec des garçons de mon âge ou plus jeunes. Ceux-là sont toujours pressés, alors que les hommes mûrs, pour ne rien dire de plus vieux encore, sont toujours un peu hésitants et aiment prendre leur temps, sans doute de peur de se tromper.
— Pourquoi les femmes représentent-elles une telle proportion de votre clientèle ? ai-je voulu savoir.
— Parce que les femmes veulent tout savoir quand la plupart des hommes s’en fichent. Elles tiennent à connaître le moindre détail concernant leur infortune conjugale, alors que les hommes se contentent de savoir qu’ils sont cocus. Elles exigent de tout connaître de leur rivale.
— Sans doute cherchent-elles à étoffer le dossier de leur divorce ?
— Pour quelques-unes, oui. Mais elles sont peu nombreuses, d’ailleurs en général les femmes ont horreur du divorce, surtout passé un certain âge. Pour une écrasante majorité, elles se contentent de tout savoir. J’imagine que cela leur donne l’impression de reprendre la main. Les plus malignes savent monnayer ce qu’elles ont appris. Les autres se lamentent auprès de leurs amies. Croyez-moi, c’est une clientèle en or.
— Dont le développement vous contraint à chercher un assistant…
— Mieux qu’un assistant, Ludovic : un successeur. Je ne suis plus tout jeune et ce travail est bien plus exigeant qu’on ne le croit. Je n’ai plus l’âge de veiller tard pour savoir à quelle heure un mari volage quitte sa maîtresse ni pour le suivre quand il l’emmène dîner à la campagne dans une de ces auberges qui louent des chambres à la demande. Je fatigue de plus en plus vite. J’ai besoin de quelqu’un pour prendre la relève. Ce serait une honte de laisser tomber une affaire aussi lucrative.
— J’imagine que la reprendre coûterait cher, je ne suis pas riche.
— Je ne vous demande rien. Prenez ma suite et je me contenterai d’un pourcentage sur votre chiffre d’affaires pendant une durée dont nous pourrons discuter dès que vous m’aurez donné votre accord. Réfléchissez. Je ne révélerai rien à la femme de Maurice S. des folies que son mari a faites pour vous avant quarante-huit heures. Ensuite, je ne pourrai plus me taire et je crains alors que vous n’ayez alors à faire à la police, car Maurice S. s’est montré très généreux avec vous, vous l’admettrez, et une personne mal intentionnée pourrait aller jusqu’à vous accuser d’incitation à la dilapidation de biens, voire de captation d’héritage. La police ne plaisante pas avec ce genre de délit et il ne vous sera pas indifférent d’apprendre que Madame S. est parente avec le préfet de police. D’ailleurs, si vous vous engagiez à restituer à sa femme quelques-uns des cadeaux les plus onéreux dont vous a couvert Maurice S., cela pourrait contribuer grandement à étouffer l’affaire. Réfléchissez.
J’ai promis de réfléchir.
 
 
 
2
 
 
Je n’ai guère apprécié que Clovis Ménard-Lambric recoure au chantage, voire à la menace, pour m’encourager à accepter sa proposition. Si je l’ai fait, ce n’est pas pour convaincre sa cliente de laisse

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