Papa et maman
77 pages
Français

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Description

Papa et Maman

Andrej Koymasky

Roman de 232 800 caractères, 41 100 mots.

Gaetano, père divorcé d'un fils unique un peu taciturne, croise Franca, la mère permissive d'un fils unique mais assez turbulent . Ils se marient, mais les deux garçons soudain contraints de cohabiter, ont bien du mal à se supporter...

Mais la vie recèle bien des surprises et chacun va découvrir chez l'autre des qualités qu'il ne soupçonnait pas !

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9791029401299
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Papa et Maman
 
 
 
Andrej Koymasky
 
 
 
Chapitre 1 : Comment en faire un homme
Chapitre 2 : Un fils difficile
Chapitre 3 : Une rencontre fortuite
Chapitre 4 : Une nouvelle famille
Chapitre 5 : Crise et blâme
Chapitre 6 : Quand les digues se rompent…
Chapitre 7 : Le frère de mon frère
Chapitre 8 : Une visite inattendue
Chapitre 9 : Amour et succès
 
 
 
 
Traduit par Christophe
 
 
 
Chapitre 1 : Comment en faire un homme
 
 
Gaetano Trotta était un homme au caractère énergique. Rien que la façon dont il s'en était sorti avec son fils Ivan le prouvait.
Sa femme les avait abandonnés tous les deux, lorsqu'il avait trente-cinq ans et Ivan six, pour s'en aller avec un prêtre défroqué. Un an après ils avaient demandé la séparation et trois ans plus tard, un divorce par consentement mutuel. Et, seul, Gaetano avait élevé son fils. Ça n'avait pas été facile, il devait le conduire en vitesse à l'école, foncer à son boulot, passer l'après-midi pour le reprendre, toujours en vitesse, et rentrer à la maison.
Faire les courses, aller parler aux professeurs de son fils, faire le ménage, à manger, la lessive… Il n'avait voulu personne chez lui, pas même une femme de ménage. Non. Comme s'il voulait montrer à sa femme, ou peut-être à lui-même, qu'il pouvait s'en sortir, il avait voulu tout faire, tout seul.
Il travaillait comme géomètre à la Région. La paye était passable, mais pour l'arrondir, Gaetano s'était trouvé un second travail à faire à la maison, principalement quand Ivan dormait. Il n'en avait pas réellement besoin, mais il voulait que son fils ne manque de rien. Il ne le gâtait pas, bien au contraire. Par certains aspects c'était un père sévère. Mais, inconsciemment, vu qu'Ivan n'avait plus vraiment de mère, il voulait d'une certaine façon que rien de ce qu'avaient les garçons de son âge ne lui manque.
Il n'avait plus de mère parce que, si, la première année, elle passait un week-end par mois avec lui, elle avait ensuite déménagé avec son nouveau compagnon à huit cents kilomètres, alors ils ne se voyaient quasiment plus. D'ailleurs Ivan, passé une première période où il avait ressenti de façon aiguë l'absence de sa mère, en était graduellement arrivé à ne presque plus vouloir la voir.
Gaetano n'avait rien fait pour éloigner, séparer le fils de sa mère, au contraire, il avait beaucoup insisté pour qu'elle fasse en sorte de le voir le plus souvent possible… Mais sans succès. Et plus sa mère s'éloignait d'Ivan, plus son père comblait de son affection, de ses attentions la place vide laissée en lui. Une affection virile, bien sûr, comme doit l'être celle d'un père, et surtout envers un fils.
Il ne pouvait être mécontent, Gaetano, de la façon dont poussait son fils, même s'il n'était pas complètement satisfait. Il lui semblait trop délicat, timide, introverti, et selon lui, ce n'était pas souhaitable. Alors, quand Ivan eut dix ans, il l'inscrivit dans l'équipe de football du quartier, chez les poussins, et il allait voir tous les matchs, qu'il pleuve ou qu'il vente. Il l'incitait, l'encourageait, l'éperonnait, en espérant qu'il en tire un peu plus de mordant.
Le football, en plus de lui faire du bien physiquement, était excellent pour le rendre plus sociable, lui apprendre l'esprit d'équipe, qui lui serait utile plus tard. Il ne voulait pas, comme d'autres pères, faire d'Ivan un « grand joueur ». Lorsque l'entraîneur lui avait dit qu'Ivan n'avait pas l'étoffe d'un footballeur, il avait tranquillement accepté le verdict, mais il lui avait demandé de continuer à le faire jouer.
Ivan marchait bien à l'école, il la fréquentait volontiers et il aimait beaucoup lire. Il dévorait littéralement les livres, à tel point que le père avait dû lui imposer une limite. « Tu finiras par t'y abimer les yeux ! » le mettait-il en garde. Et pour élargir son horizon, il l'avait poussé à développer des activités manuelles. Il ne lui avait pas acheté de Playstation, mais des jeux éducatifs, bien qu'ils soient chers. Et à quatorze ans, il lui avait acheté un ordinateur et l'avait relié à Internet.
Il savait bien, Gaetano, qu'Internet peut aussi être « dangereux » pour un gamin, surtout par la grande quantité des sites pornographiques, mais il avait abordé le problème avec Ivan, lui expliquant les choses de sorte qu'il développe un esprit critique et qu'il évite de les visiter. Puisque l'ordinateur était dans le séjour, quand Ivan dormait, il allait contrôler, par prudence, quels sites il avait visités…
Il l'avait même mis en garde contre les chats et du danger que s'y cachent des pédophiles. D’ailleurs, il n'avait jamais évité avec Ivan les discussions concernant la sexualité, à laquelle, en s'approchant de la puberté, le gamin se serait tôt ou tard intéressé.
Mais Ivan était un garçon réfléchi, obéissant, donc il ne visitait ni les sites pornographiques ni les chats. D'un côté, Gaetano était fier d'Ivan, de l'autre il le trouvait trop obéissant, mais il se disait qu'avec l'adolescence, arriverait une « saine » rébellion.
La seule chose qu'Ivan faisait en cachette de son père, c'était lire et écrire. Il avait commencé à écrire lorsqu'il avait quatorze ans, c'est-à-dire en seconde, au lycée scientifique. Ivan aurait voulu être dans une section lettres, mais son père l'avait convaincu, en le raisonnant, que la voie scientifique était meilleure, alors Ivan l’avait accepté.
Gaetano n'imposait jamais rien à son fils. Il l'avait toujours traité en adulte, discutant avec lui, l'écoutant, argumentant. Le plus souvent Ivan faisait comme le lui conseillait le père, mais parfois Gaetano acceptait son point de vue et ses décisions.
Quand Ivan avait atteint quinze ans, son père lui avait offert son premier portable. Mais il l'avait averti qu'il devrait se payer ses communications avec l'argent de poche qu'il lui donnait chaque mois. En effet il voulait qu'il comprenne la valeur de l'argent, qu'il apprenne à le gérer.
Les professeurs étaient satisfaits d'Ivan. Quand Gaetano allait aux rencontres parents - professeurs, tous en parlaient en bien, surtout le professeur de matières littéraires. Celui de mathématiques disait que selon lui, il pourrait en faire plus, bien qu'il ne s'en plaigne pas. D'ailleurs Ivan avait une moyenne de quatorze, en mathématiques, avec peu de hauts et de bas.
La « rébellion » que Gaetano attendait de la part d'Ivan avec l'arrivée de la puberté prit une forme qu'il n'attendait pas. Il découvrit que son fils lisait et écrivait en cachette. Un dimanche où Ivan était à parti à l'entraînement, Gaetano était arrivé à débusquer la cachette de son fils. Il n'y avait pas trouvé de revues pornographiques ou de photos osées, mais des pages et des pages de récits.
Il les avait lus… Ils lui semblèrent naïfs, même s'il devait admettre qu'ils étaient écrits en bon italien. Cela allait du texte fantastique au récit historique, de la science-fiction à la pure narration, des chroniques d'événements inventés à la relation de choses réellement arrivées. Il sourit et remit tout en place, de sorte qu'Ivan ne s'aperçoive pas de son intrusion.
À vrai dire, lorsque Gaetano « espionnait » son fils, il éprouvait un vague sentiment de culpabilité, mais il se disait que c'était son devoir de le surveiller, pour son bien. Il avait aussi toujours fait très attention à ce que son fils ne fume pas de cigarettes et encore moins d'herbe, et sans en avoir l'air, il vérifiait qu'il n'avait jamais la pupille dilatée ou l'air hébété, déprimé, ni de marques de piqûres.
Évidemment, comme il avait parlé de sexualité avec Ivan, il lui avait aussi parlé de drogue. Ils regardaient presque toujours la télé ensemble, et commentaient les nouvelles et les émissions. Et de toute façon, chez les Trotta, la télé était rarement allumée plus de quelques heures. Et puis Ivan préférait la radio en musique de fond pendant qu'il était chez lui.
Il avait découvert qu'Ivan avait commencé à se masturber. Quand il faisait la lessive, il avait remarqué certaines taches révélatrices, jaune pâle, tant sur les slips que sur les mouchoirs, à l'odeur ténue, mais immanquable… Il en avait évidemment souri et n'avait rien dit à son fils, tant il savait qu'il était important respecter son intimité et qu'il était naturel qu'il se masturbe.
Alors qu'Ivan n'avait encore que quinze ans, un jour qu'ils étaient allés ensemble au centre-ville, il avait remarqué qu'il s'arrêtait fasciné pour regarder un magasin de trains électriques, il lui avait demandé s'il aimerait se construire une maquette de train.
— Non, Papa, mais construire des petits paysages, ça oui, ça me plairait… On les appelle des dioramas, n'est-ce pas ? Un coin de rue dans un village, un chemin de campagne ou un sentier en montagne… en utilisant les personnages, la végétation et les maisons des maquettes de train…
— D'accord, avait immédiatement dit Gaetano, veux-tu que j'augmente ton argent de poche ? Comme ça, tu pourras progressivement en acheter et faire tes dioramas.
— C'est vrai, Papa ? Super ! avait dit Ivan, radieux.
Sitôt dit, sitôt fait, et Ivan avait ainsi donné cours à son nouveau hobby… tout en continuant, en cachette de son père, à écrire et à lire. En effet le souhait caché d'Ivan était de devenir écrivain. Mais, comme il avait l'impression que son père pensait que les écrivains étaient avant tout des crève-la-faim, il n'en avait jamais plus parlé avec lui et il continuait à cultiver son rêve en cachette.
Mais lorsque Ivan eut seize ans, une nouvelle préoccupation se fit jour dans la tête de Gaetano. Non seulement son fils ne lui parlait jamais de filles, de ses amies, mais il ne semblait même pas les regarder. Il se dit que c'était peut-être dû à une excessive timidité, un manque de confiance en soi…
D'ailleurs il se rappelait bien à quel point lui-même, avant de réussir à avoir à un rapport sexuel, était tourmenté par la crainte de « ne pas savoir le faire bien ». Mais lui, de caractère plus extraverti, s'était lancé et des premiers baisers aux premiers pelotages,

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