Papa, mon amour
51 pages
Français

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Description

Papa, mon amour
Sylwester Wallscott
Roman de 134 000 caractères, 34 200 mots. Le livre papier fait 140 pages.
Théophile devient l’amant de son père, Philippe.
Pendant des vacances en Bretagne, Chantal, la mère de Théophile divorcée de Philippe, les rejoint.
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mars 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9791029402029
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Papa, mon amour
 
 
Sylwester Wallscott
 
 
 
Roman
 
 
 
À une mère exceptionnelle,
qui me fit l’immense honneur d’être la mienne.
 
 
 
Première partie
 
 
Chapitre 1
 
 
Très tôt, je prenais déjà beaucoup de plaisir à regarder les photographies de mon père en slip, prises pendant les vacances. J’adorais partir avec mon père. J’insistais toujours pour me retrouver avec lui, à l’écart des autres vacanciers. J’emportais mon appareil photo, sachant qu’il accepterait de prendre la pose. Allongé sur la petite plage que formait une rivière du Périgord, les mains derrière la nuque, les jambes croisées, il se laisserait mitrailler. Il regarderait le ciel, il serait beau, – beaucoup trop beau. J’aimais particulièrement les séries qui mettaient en valeur son corps d’athlète, dans une herbe fraîche qu’ombrageaient les branches ondoyantes de vieux saules. Il ne me refusait jamais sa nudité, ni aucun cliché de sa nudité. Avant de poursuivre, je précise tout de suite que l’absence de ma mère dans notre vie contribuait fortement à nos libertés.
Quelle étrange femme et banale à la fois que ma mère ! Un dîner mémorable au début de l’été, il y a deux ans, lui aurait presque donné l’occasion de remonter dans mon estime. Ce fut d’ailleurs la seule fois qu’elle fit preuve de franchise à mon égard. Un repas trop copieux, une chaleur écrasante, et l’alcool avait fait le reste. Rapidement, une discussion s’éleva à propos de ma garde. Aidée du cran qu’octroient trois verres de Whisky, ma mère leva les yeux au ciel, fit la moue avant de déclarer en riant n’avoir jamais songé à en faire la demande. Mon père devint écarlate. Il n’a jamais supporté sa désinvolture. Étrangement, je ne me sentis pas concerné. Comment aurais-je pu l’être ? J’avais une longueur d’avance sur lui face aux dissentiments qui m’opposaient à ma mère, ayant su détecter très tôt chez elle les véritables causes de notre désaffection.
De ce dîner, j’en gardais un souvenir étrange et rassurant qui n’était pas sans me conforter dans l’opinion que j’avais toujours eue sur les méfaits de l’alcool, bien qu’il eût ce soir-là le mérite d’avoir forcé le courage d’un être léger, volubile et inconsistant. Si j’ai toujours vécu avec mon père, c’est bien parce que cette situation arrangeait leurs affaires, tout comme les miennes, et parce qu’elle me préserverait gentiment, disait mon père, des mauvaises choses de la vie, dont ma mère faisait à mes yeux partie intégrante. Parfois elle nous rejoignait pour quelques jours de vacances, escortée de son amant et de son beau-fils. Je n’aimais pas leur présence, et je comptais les jours qui précédaient leur départ.
Mon père a toujours su préserver notre intimité si « intime » très adroitement, longtemps, si ce n’est inconsciemment. Qui aurait pu soupçonner quelque chose si nous avions fait l’amour ensemble ? (Bien qu’à cette époque j’en eusse brûlé d’envie, nous étions si complices !) Sans le savoir, il fut le metteur en scène de mes premiers émois. Je lui dois les premiers frémissements de mon corps. Assez rapidement, les slips de mon père exercèrent sur moi une fascination qui tourna vite au fétichisme quasi obsessionnel. J’attendais toujours que le panier à linge fût rempli pour aller en piocher un ou deux, accompagnés de quelques paires de chaussettes bien odorantes. Enfermé dans ma chambre, j’en faisais aussitôt mon affaire. J’avais dix ans. Depuis, je ne me suis plus jamais arrêté. Mon goût prononcé pour cette activité secrète m’est venu en même temps que m’est venu l’attrait pour mon père, et pour les hommes en général. Mais il est en train de changer, d’évoluer, de s’affiner. Je m’aperçois que j’ai toujours aimé les cibles difficiles. L’homme marié et le célibataire sportif sont mes proies de prédilection. C’est eux qui m’excitent le plus, – pas autant que l’auteur de mes jours.
Depuis peu, j’ai étendu mes recherches à un nouveau quartier, aux endroits que je pressens favorables à de secrets ébats. À quinze ans, je considère déjà avoir fait le tour avec le flair d’un trentenaire. Le square bordé de marronniers ou de tilleuls est l’endroit rêvé pour un adolescent comme moi. Il y trouve l’homme presque à toute heure.
Je suis précoce, je le sais. Dix ans est souvent un âge où l’on se masturbe sans que le liquide mystérieux ne vienne pour autant. Depuis cinq ans, il ne cesse d’entretenir mon plaisir. La chance m’a souri de ce côté-là. Aujourd’hui encore, quand j’ai fini de jouir, j’aime l’étaler sur mon ventre, sentir son odeur si particulière.
— Théophile ! Tu vas encore être en retard ! avait l’habitude de s’écrier mon père.
— Une minute !
Ce matin-là, je me souviens d’avoir repoussé le moment de partir. Atermoiements qui n’allaient pas sans quelques conséquences : la découverte de quelque trésor et le courroux de mes professeurs. Je savais que mon père serait bientôt sous la douche, et que son indisponibilité me permettrait de me précipiter dans la buanderie pour piocher dans le panier à linge.
Son dernier slip y était, encore chaud, souillé de taches trahissant l’emplacement exact des parties intimes. Je le saisissais, je l’écartais, pour sentir à pleins poumons cette odeur que je connaissais bien et qui m’excitait. L’avant du slip avait gardé le moule du sexe de mon père. Les poils, restés dans la trame du tissu, ne me rebutaient pas. J’emportais le trésor avec moi au collège, certain de pouvoir le déguster à mon aise, caché dans les toilettes, pendant la récréation. On ne devait s’apercevoir de rien ; la tournée de linge n’avait lieu que le lendemain. Jusque-là, mes tentations s’arrêtaient aux soustractions secrètes des sous-vêtements de mon père, et à l’utilisation un peu spéciale que j’en faisais.
 
 
 
Chapitre 2
 
 
Il est allongé sur son lit, nu. Sa respiration est lente, car il dort peut-être. Il est beau. La blancheur des draps frais tranche avec le hâle de sa peau. Large et poilu, son torse est bien celui d’un éphèbe, comme l’atteste le reste de son corps. Debout dans le couloir, sur le seuil de sa chambre qui est restée entrouverte, je l’observe depuis dix minutes.
Je ne m’en lasse pas. Je ne peux pas. Je ne veux pas. J’écoute sa respiration lente et mesurée. Son torse parfait offre des seins un peu plus ambrés que le reste du corps. Ses jambes, poilues aussi, sont magnifiques. Il a les pieds grecs.
La fenêtre de sa chambre est restée grande ouverte depuis ce matin, à cause de la chaleur. Un petit vent vient soulever des rideaux fins qui lui dévoilent l’océan, mais qui retombent aussitôt, alourdis par leur leste de plomb, l’en privant jusqu’au prochain souffle d’air.
Il a la tête tournée vers la fenêtre et il tend le menton, comme pour humer quelque parfum venu du grand large. Il a l’air heureux. Il dort, les boucles brunes de ses cheveux éparses sur l’oreiller frais.
J’hésite à entrer. Il ne bouge pas, ne m’entend pas. Je le regarde respirer. Il est beau. Jamais je ne l’ai trouvé aussi beau. Seuls les mouvements réguliers de son torse prouvent qu’il est en vie. Je pousse un peu la porte. Le sang me bat dans les oreilles et la salive commence à me manquer.
J’entre dans la chambre. J’avance doucement, presque sur la pointe des pieds. Je crois même trembler un peu. Je m’arrête au pied du lit, pour mieux voir… Il a un corps parfait. Son bras gauche est plié et ses doigts épousent sa tempe. Son visage semble défier l’océan. Pourtant il dort. Son bras droit repose le long de son corps. Un slip gît au pied du lit, ainsi que des chaussettes. Je m’accroupis et mes rotules craquent. Un bras remue, imperceptiblement, mais sa respiration me rassure : il dort. Dans une sorte d’ivresse, je m’assois sur le bord du lit ; je me penche sur ce corps que je ne quitte pas des yeux ; j’appose ma main sur son torse chaud et je le caresse. À peine d’abord, à cause de la stupeur qui m’anime, à cause de mon cœur qui bat la chamade et de mes oreilles qui sifflent.
À cause de l’interdit.
L’instant peut tout changer, tout ruiner entre nous, en nous-mêmes et dans nos vies. Attend-il, comme moi ? Mais quoi ? Qu’attend-il de moi ? Dort-il vraiment ? Il ne bouge pas, pourtant. Je transgresserai toutes les règles en continuant mes caresses, qui peut-être sont sensuelles, mais qui restent anodines et ne prouvent rien.
Une fraction de seconde y a suffi. Le choix est fait : j’étends mes caresses sur son ventre maintenant, poussé par un désir irrépressible. Je descends jusqu’à la hanche, parcoure la cuisse, puis remonte jusqu’au sexe, où je m’arrête, la main posée dessus. Je vérifie : il dort. Les battements de mon cœur font trembler mon tee-shirt. Épouvanté par ce que suis sur le point de faire, j’appose ma bouche. Aussitôt, l’odeur familière des slips bien connus remonte comme un souvenir favorise mon excitation. Je ferme les yeux, pour mieux faire.
— Théo, tu es fou…, Théo !… Théo…, ce n’est pas bien, arrête !
— Laisse-toi faire…
— Mais tu es fou !
— Oui, rien que de toi. Et tu le sais. Allons, laisse-toi faire, je t’en supplie ! Laisse-toi faire…
Il se laisse faire, à mon grand étonnement. Comme s’il avait attendu ce moment depuis des années lui aussi. Ses mains tremblent un peu, mais retiennent ma tête ; ses doigts fouillent mes cheveux blonds. J’évite son regard autant que possible, de peur non pas d’y deviner le désir, mais surtout le visage de la détresse, et cette ivresse, toute nouvelle, avant la délivrance…
Lové dans la chaleur de ses bras, j’écoute son cœur. Il m’embrasse les cheveux. Nous entremêlons nos jambes et nous nous endormons sous le crépuscule. Saint-Briac nous enveloppe de sa douceur estivale et chaque souffle d’air soulève toujours les fins rideaux qui nous dévoilent l’océan. Les rideaux retombent aussitôt, alourdis par leur leste de plomb, nous en privant jusqu’au prochain souffle d’air. Les heures passent sous le ciel breton.
— Tu dors, mon amour ? dit-il.
— Non. Je pense.
— À quoi ?
— À nous.
— Ne pense pas à nous, je te le défends ! Tu n’as pas le droit de penser à nous, p

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