Pour un rayon de soleil, tome 1/3
92 pages
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Pour un rayon de soleil, tome 1/3 , livre ebook

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Description

Pour un rayon de soleil, tome 1/3
Aline Khor
Roman de 293 000 caractères, 51 000 mots, 244 pages en équivalent papier.
« Il était beau, il était blond, et lumineux. Comme un rayon de soleil. Ne t’a-t-on jamais dit, Icare, que le soleil brûlerait tes ailes ? »
Ryse m’a mis en cage. Il me plume.
Chacun de ses coups, chacune de ses insultes, se collent à ma peau brûlée par le soleil.
Vous savez, ce soleil qui vous aveugle mais dont vous ne pouvez vous détourner... »
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: Éditions Textes Gais

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2018
Nombre de lectures 4
EAN13 9791029403163
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour un Rayon de Soleil #1
 
 
 
Aline Khor
 
 
 
À Maël, Héloïse et Joanna,
merci de me donner chaque jour l’envie d’écrire.
À Camille, amour et courage.
À tous ceux qui font que je suis encore en vie,
je dédie ce livre qui est la preuve que je suis prête à me battre.
À ma dépression, ma source d’inspiration,
Donne-moi les clés de mon chagrin,
je pourrai te laisser partir.
Sous la Surface, Yelena Liquini
 
 
Mot de l’auteure
Chapitre 1 : Prends-moi (en photo, je veux dire)
Chapitre 2 : Bouée de sauvetage
Chapitre 3 : Bonjour, je voudrais un orgasme
Chapitre 4 : Take me Dancing Tonight
Chapitre 5 : Est-ce que c’est gay ?
Chapitre 6 : Bad Influence
Chapitre 7 : Désolé pour hier soir
Chapitre 8 : Silence radio
Chapitre 9 : Le miroir magique
Chapitre 10 : Éclipse
Chapitre 11 : Pardon…
Chapitre 12 : Daddy Cool
Chapitre 13 : Confus et imprécis
 
 
 
 
Mot de l’auteure
 
 
Nous sommes tous un Icare, nous avons tous un soleil. Une faiblesse. Un Ryse.
Vous pouvez lire Pour un Rayon de Soleil comme une autobiographie romancée, mais ne vous arrêtez pas à l’explicite. Tout n’est qu’une vaste métaphore, un reflet de mon intériorité.
Je n’ai jamais vécu tant d’horreurs, je n’ai jamais subi de violences conjugales. Pourtant tout ce que Ryse fait subir à Icare, je me le fais subir au quotidien.
Je suis cette personne faible et fragile, trop sensible pour ce monde. Je m’effondre face à la contradiction, je me laisse trop facilement manipuler par ceux que j’aime, je déteste l’échec et j’ai une peur maladive de décevoir. Je suis triste.
Je suis aussi ce monstre qui m’insulte, qui m’humilie et qui m’empêche d’avancer. Je ne cesse de me dévaloriser, je me répète que je n’arriverai jamais à rien et que je suis une merde. Je me blesse physiquement, souvent, en me faisant croire que je le mérite. Je suis horrible.
La dépression a ressurgi dans ma vie en 2018 alors que je la pensais disparue depuis longtemps. C’est de ma lutte contre celle-ci que je tire mon inspiration, c’est cette lutte que raconte Pour un Rayon de Soleil .
Acceptez si vous le voulez bien, de percevoir Ryse comme cette voix intérieure qui juge et qui détruit, comme une allégorie de la maladie en personne.
Chers Icares qui partagez mon ressenti, sachez que faiblir face au soleil n’est pas à blâmer, ne relève pas de la lâcheté.
Comme le héros de ce roman, je sais que vous vous en sortirez un jour, que je m’en sortirai et c’est avec cet espoir que j’en ai écrit chaque ligne.
Prenez soin de vous et de ceux qui comptent.
Aline Khor.
 
 
 
Chapitre 1 : Prends-moi (en photo, je veux dire)
 
 
— Bon sang fais un effort, je t’en prie ! On va pas s’en sortir...
Un sourire ne put s’empêcher de titiller mes lèvres, et dans un élan de provocation je fis coucou à la caméra. Derrière elle, mon ami soupira si fort que l’on dut l’entendre jusqu’au fin fond du Groenland : le pauvre, je devais vraiment le pousser à bout...
Kerian de son petit nom, étudiait la photographie dans le même institut que moi, et avait eu l’excellente idée de me choisir comme modèle pour son projet d’esthétique.
Jusque là, tout aurait pu bien se passer ; hélas, je n’avais aucune sensibilité artistique, donc aucune patience pour ce genre de choses... et surtout, j’étais loin d’être photogénique.
Une heure durant, nous avions sans succès essayé de prendre une photographie correcte, qui capte bien ma lumière et me mette un peu en valeur pour une fois. Mais – et je pouvais confirmer, ce n’était pas Kerian qui était trop exigeant – tout était trop moche pour être utilisé comme devoir ou même montré à un professeur.
Alors j’avais commencé à perdre patience et à faire des grimaces, rendant plus ardue encore la tâche de mon pauvre copain.
— Je laisse tomber, abandonna ce dernier en rangeant son matériel, désespéré.
— Désolé, j’ai essayé, mais c’est pas toi le problème, j’ai jamais été très beau sur les photos. Parfois mon propre père se fout de ma gueule, car il arrive pas à me reconnaître !
Un petit rire de Kerian me confirma qu’il ne m’en voulait pas ; pour le réconforter, je lui ébouriffai les cheveux au prix d’un râle de mécontentement.
Objectivement, ce type avait les cheveux les plus géniaux du monde : ils étaient très épais, mais toujours en bataille, formant un champ d’épis bruns au-dessus de son crâne. Pour couronner le tout ils étaient particulièrement doux, mais il détestait qu’on les touche... j’étais le seul à avoir le droit, et j’étais fier de cet immense privilège !
— C’est bien parce que c’est toi, taquina-t-il, et ce même si tu ne m’es pas très utile.
— Tu vas faire comment du coup ? repris-je plus sérieusement. Tu peux pas demander à Suzanna ?
— Tu rigoles ?! s’étouffa-t-il dans un rire nerveux. Cassandre va m’égorger !
— Oh c’est vrai, j’oubliais que ta copine était une véritable succube...
Nous soupirâmes en même temps, réalisant d’un seul coup qu’à cause de mon incompétence, Kerian se retrouvait plutôt coincé concernant son projet.
Il fallait qu’il prenne une planche de clichés d’un étudiant, mais qui ? La vie sociale de ce pauvre homme se résumait à moi, son amie Suzanna et sa succ-... euh, petite amie jalouse comme la mort. Il ne pouvait pas travailler avec cette dernière, car tous deux étaient dans le même groupe ; mais s’il prenait des photos d’autres filles dans son dos, je ne donnais pas cher de sa peau. Quant aux inconnus, je le savais bien trop timide pour les approcher sans se taper la honte de sa vie.
— Je vais peut-être demander à un mec du campus d’à côté, se résigna-t-il. Comme ça si je me prends un vent humiliant, au pire je le reverrai jamais.
— Bonne initiative ! En plus les étudiants en fac ont que ça à foutre.
Après un énième sourire taquin et une accolade amicale, je jetai un œil à ma montre et nous nous séparâmes.
Désolé d’être trop moche pour toi ! lançai-je à Kerian en guise de salut, une pointe d’amertume m’étreignant malgré cette plaisanterie.
Bon d’accord, je n’étais pas laid à ce point ; à l’heure où les cheveux longs étaient à la mode, les filles craquaient pour « ma longue crinière de princesse et mon petit bouc de gay » – citation véritable de mon adorable paternel –, et j’avais reçu plusieurs compliments sur mon physique. Mais même avec ça je n’arrivais pas à aider mon meilleur pote, et je culpabilisais à mort.
À cause de moi il devrait braver sa timidité pour aborder des inconnus, seul, et je ne pouvais rien y faire. Même si je n’avais jamais demandé à être photogénique comme un escargot mort, j’avais tout de même l’impression que c’était de ma faute...
La sensation d’un échec ne voulait plus me quitter, me donnant des frissons : je détestais l’échec.
Cette séance photo assez désastreuse terminée, je me précipitai en cours malgré mon humeur maussade, et me lançai dans une tâche pour laquelle j’étais nettement plus talentueux. Soit, « L’influence des médias sur le droit de vote dans notre société » : un dossier d’exposé sur lequel nous travaillions en groupe.
Bon la notion de groupe était plutôt relative, puisque je faisais les trois quarts du boulot tandis que mes camarades bavardaient avachis sur leur siège...
C’est normal Icare, tu es notre chef de groupe, avait prétendu l’une d’entre eux pour me flatter ; au final j’avais tout de même l’impression de me faire rouler, mais peu importait. Si je voulais des bonnes notes, je ne pourrais jamais compter sur les autres, donc je travaillais uniquement pour moi. Je rirais bien plus tard quand je serais journaliste, en les voyant pointer au chômage ou crever de faim dans la rue !
– Pas très sympathique comme façon de penser, mais je ne pouvais m’empêcher de mépriser ceux qui ne bossaient pas.
En attendant, faire des recherches et prendre des notes sur notre sujet effaça mes pensées noires : j’étais le genre de personnes qui s’épanouissent au travail, car j’aimais ce que je faisais et cela me vidait un peu la tête.
En deux heures, j’avais déjà rempli quatre pages numériques et sortais de ma salle avec un agréable sentiment de fierté... j’avais été efficace, mais j’étais loin d’avoir terminé et une montagne d’autres devoirs m’attendaient à la maison.
Sitôt rentré dans mon petit appartement à quinze minutes de tram, je me remis au travail la musique à fond dans les oreilles, un gobelet de café posé en équilibre sur les tonnes de bouquins qui s’empilaient sur mon bureau. Avec deux exposés à préparer et une entrevue fictive à rédiger, j’avais largement de quoi m’occuper toute la soirée...
C’est pour dans deux mois stresse pas, m’avaient conseillé maintes de mes connaissances ; mais j’avais cette fâcheuse habitude de commencer mes devoirs sitôt qu’on me les donnait, afin de prendre de l’avance pour étudier à côté. Oui, mes études m’obsédaient complètement, mais j’étais en âge pour, et il fallait bien que je me prépare un avenir décent !
Des coups contre ma porte m’interrompirent au bout de plusieurs heures de labeur, et je hurlai d’entrer sans daigner bouger de mon lit. Kerian venait comme prévu me rendre visite après ses cours, soit sur le coup des vingt heures.
C’était une habitude que nous avions parfois, quand j’avais le temps, de s’inviter l’un chez l’autre pour papoter ou jouer aux jeux vidéos. C’était à vrai dire le seul contact que je maintenais régulièrement avec « autrui » en dehors de l’institut, car moi non plus je n’avais pas beaucoup d’amis.
Énormément de connaissances, je n’étais pas à plaindre question popularité ; mais ça en restait là, je n’avais guère besoin de plus que ça.
Avec Kerian c’était différent : on s’était rencontrés dès le début de l’année, rageant tous deux en même temps devant une machine à café en panne. On avait rigolé, on avait discuté, fait connaissance... et on était restés ensemble à se voir entre les cours de manière parfaitement naturelle, simplement parce qu’on s’aimait bien.
Oui j’adorais ce type, même si nous étions différents. Il était adorable, altruiste et attentionné tandis qu

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