Profession "Régulateur"
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Description

Profession « Régulateur »

Jean-Marc Brières

Roman très long de 737 000 caractères, 125 000 mots

... mais simplement pour me guider dans la quête de l'Être idéal que je viens d'entrevoir les quatre fers en l'air, quête que je promets de mener à bien quoiqu'il m'en coûte. Si je n'agissais pas ainsi, j'aurais la sensation de n'avoir rien fait pour mon bonheur, pour me faire une vie heureuse. En somme, un coup de foudre m'a totalement métamorphosé en amoureux transi...

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Publié par
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EAN13 9791029401077
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Profession « Régulateur »
 
 
Jean-Marc Brières
 
 
 
Chapitre 1 : Débuts chaotiques
Chapitre 2 : Copains coquins
Chapitre 3 : Appâter
Chapitre 4 : De ci, de là, en attendant
Chapitre 5 : Approches tactiles
Chapitre 6 : Le bonheur, c'est où ?
Chapitre 7 : Errances non coupables
Chapitre 8 : Enfin l’Amour !
Chapitre 9 : Errances coupables
Chapitre 10 : On m'aime !… Ou pas !
Chapitre 11 : En guise d'épilogue
 
 
 
 
Chapitre 1 : Débuts chaotiques
 
 
Certains événements m'imposent de mettre par écrit ce que je vis, pense ou respire et ce selon les humeurs du jour. Je vais donc me pencher sur mon MOI, comme disent les psys…choses. Non pour m'étudier, mais simplement pour me guider dans la quête de l'Être idéal que je viens d'entrevoir les quatre fers en l'air, quête que je promets de mener à bien quoiqu'il m'en coûte. Si je n'agissais pas ainsi, j'aurais la sensation de n'avoir rien fait pour mon bonheur, pour me faire une vie heureuse. En somme, un coup de foudre m'a totalement métamorphosé en amoureux transi, mais pas complètement gaga malgré tout.
Au préalable, il convient de faire un peu d'histoire sur ma vie.
Je serais né durant le mois de janvier 1953 à L… ainsi en ont décidé les autorités municipales puis judiciaires. Nul n'a pu retrouver la date précise pas plus que le lieu précis de ma naissance, bien que nombre de recherches aient été effectuées dans la région ainsi qu'une enquête approfondie auprès des villages environnants. Tout au moins à cette époque. Le premier docteur à m'ausculter s'est contenté de grommeler :
— Un enfant de deux ou trois semaines, guère plus. Il serait de par ici que cela n'aurait rien d'étonnant. On ne se trimbale pas des dizaines de kilomètres, avec un nouveau-né attifé de la sorte, dans le but de l'abandonner. Non, c'est tout près d'ici qu'il est né, ce gosse…
Nous étions le 2 février, jour de Chandeleur, et ce brave disciple d'Hippocrate fleurait bon l'odeur de crêpes flambées, pressé de revenir à sa dégustation qu'il était. Enfin, je suppose.
Mes géniteurs m'ont oublié dans une forêt, couché dans un vieux panier en osier et enveloppé d'une couverture ordinaire ne portant aucune caractéristique ni étiquette, nu comme au jour de ma naissance justement. On voulait, visiblement, ne laisser aucun indice pouvant permettre aux enquêteurs de remonter à mes origines, si j'ose le dire ainsi.
Non loin de là, les chasseurs s'en donnaient à cœur joie, comme chaque jour à cette époque de l'année. Le gibier à poils ou à plumes tombaient à tous les coups. La chance me sourit quand une chasseresse m'aperçut et ne tira point constatant que je n'étais pas un marcassin. Toutefois, elle remit à plus tard de me porter secours, pressée d'assassiner son quota de gibier auquel son permis de chasse lui donnait droit. Mes vagissements de plus en plus aigus la rappelèrent à mon bon souvenir alors que son ultime victime se voyait happée par les mandibules d'un élément d'une meute aboyant. Enfin, je crus longtemps que cela se passa ainsi. Toujours est-il que deux heures après m'avoir trouvé, la chasseresse revint auprès de moi, souleva le pseudo berceau qu'elle emporta. Trente minutes plus tard, elle me déposa dans le couloir du presbytère le plus proche, confiant à Monsieur le curé :
—… Qui n'aime pas les humains n'aime pas les animaux. Moi j'aime les deux…
Elle inversait le dicton. Reste que les animaux gisant dans sa gibecière, le corps lesté de ses plombs meurtriers, ne seraient certainement pas d'accord sur sa façon de les aimer. Je tiens l'anecdote du curé lui-même qui me l'a contée bien des années plus tard, alors que je m'évertuais à connaître mes origines.
Le brave religieux n'ayant rien d'une nourrice, pas même sèche, fit venir le médecin cité plus haut puis, rasséréné quant à ma forme physique, me confia illico aux services sociaux. C'est ainsi que, dès ma prime enfance, je connus les charmes de l'internat populaire plus connu sous l'appellation : Assistance Publique (A.P.) Cette illustre institution qui s'appellera DDASS quelques années plus tard.
Passons sur les premières années dont je ne me souviens guère, sauf quelques flashes restés dans ma mémoire et pour lesquels je suis incapable de donner une date, un lieu, ni le pourquoi. Nourrice oubliée, famille dite d'accueil sans grand intérêt, tout ce petit monde s'est occupé du bambin sur lequel tout un chacun larmoyait en rappelant ma première rencontre avec le monde des humains, puisque mes parents ne l'étaient pas, humains, selon eux, m'ayant abandonné d'une manière fort peu humaine.
Premier pensionnat à trois ans, dans une école pour filles, établissement tenu par des religieuses. Paraît que toutes me prenaient pour une poupée. Raison pour laquelle, probablement, je m'évertuais à leur échapper en criant sans cesse : merde de merde ! Les bonnes sœurs à cornettes en riaient encore quand je suis allé les voir lors de ma quête ci-dessus mentionnée. L'année de mes cinq ans, je fus transféré dans un orphelinat, tenu par des femmes civiles, dirigé par un curé sous la férule de l'évêché du coin.
 
*
* *
 
Allons directement en l'an de grâce mil Neuf Cent Soixante-Cinq, année d'innovation puisque le bon peuple de France procédait à la nomination de son Chef d'État au suffrage universel, une première depuis 1848, et que le vieux capitaine du navire France se représentait pour un second mandat. Nous, dans notre pension, vivions séparés du monde. Ces remuements politiques ne nous préoccupaient guère. Comment aurions pu nous y intéresser puisque jamais personne ne nous en parlait ? Tout comme ne nous intéressait guère la création de la minijupe par Courrèges cette même année. Quant à moi, deux faits me souciaient énormément : réussir ma communion solennelle sous la houlette de notre gentil curé, soulager ma quéquette qui ne cessait de me chatouiller avec raideur à l'appui.
Le curé du patelin où se trouvait cet orphelinat m'aida énormément s'agissant de la communion solennelle, mais également à propos de ma quéquette toujours roide. Chaque après-midi de certains jours, au lieu de jouer avec mes petits camarades de pensionnat, j'allais m'occuper de l'église, préparant les cérémonies ou assistant le pieux homme lors des enterrements, baptêmes ou mariages, sans omettre les messes très matinales et celles plus pompeuses, les vêpres et autres rogations (une fois l'an). Récompense méritée pour le bon élève que j'étais. École le matin de huit heures à midi et de treize heures à quinze heures. Travail sur les lieux bénis de quinze heures à dix-sept heures. Goûter faramineux confectionné par Michèle, la gouvernante. Douche obligatoire supervisée par M. le Curé qui, une fois mon anatomie séchée, m'expliquait les différentes fonctions du corps, moi sur son genou, lui les jambes écartées. Tandis que son doigt dardait fébrilement sur tel ou tel coin de ma peau, je pouvais voir la soutane se soulever légèrement à plusieurs reprises. Je n'étais pas assez naïf pour ne pas savoir qu'il bandait. Toutefois, ses tentations ne se concrétisèrent jamais en attouchements proprement dits, jamais de caresses par exemple. En outre, il évitait soigneusement de s'attarder en de longs monologues s'agissant de mes parties génitales. Il m'expliqua tout, sans fioritures, mais suffisamment clairement pour que je pige du premier coup. De l'éducation sexuelle avant l'heure, quoi ! Reste à savoir l'expérience acquise par ce professeur improvisé. Peut-être qu'il ne connaissait que la sexualité entre personnes de sexes opposés puisqu'il ne pipa mot concernant la sexualité entre personnes de même sexe. Là, je dois reconnaître ma parfaite ignorance s'agissant de l'érudition du saint homme en matière de polissonneries en général pas plus que de ses expériences. Mais je retins au mot près tout ce qu'il m'exposa.
Je pris rapidement le parti d'essayer sur mes camarades les diverses possibilités sexuelles si bien énumérées par le représentant de Dieu sur terre. Il n'y avait alentour que de rares femmes à l'âge très avancé selon mes estimations. Ce qui éloignait de moi toute idée de leur demander de me montrer comme procéder, en pratique, avec mon zizi. Pour mes camarades, aucun d'eux ne refusa de me faire connaître la réalité, cherchant à se cultiver en ce domaine coquin eux aussi. Je connus nombre de branlettes en duo, en trio voire plus, soucieux de comparer, de compter, que nous étions pour la plupart. Je savourai mon premier patin. J'eus goût de savourer maintes lèvres, de câliner maintes langues avec la mienne. Tout ce que cet internat comportait de mâles avenants vint me porter aide et assistance. J'eus soin de leur procurer la réciprocité. Je sus, par la même occasion, que tous, ou presque, connaissaient des envies identiques aux miennes et qu'ils pratiquaient à l'identique entre eux. Le miracle de la dissimulation, ajouté aux bienfaits de la plus parfaite hypocrisie, firent qu'aucun d'entre nous ne fut surpris dans des activités immorales, répugnantes, comme on ne cessait de qualifier les amours charnelles en tous genres lors des sermons ou des leçons de morale. Ma position, dans l'échelle sociale du pensionnat, fit que je passais pour la pureté même. N'étais-je pas chef des enfants de chœur ? N'est-ce pas moi qui époussetais les chasubles, lavais les ciboires, distribuais les missels et qui effectuais bien d'autres missions sacrées ou dites telles ? Cette position m'attira toutes les sympathies sans jamais créer un climat de jalousie.
 
*
* *
 
Las ! Cette période prit fin alors que je venais de réussir mon certificat d'études primaires. À la rentrée suivante, je fus transféré dans un centre d'apprentissage. Quatorze ans était la limite scolaire obligatoire.
Je dois à la vérité de préciser que mon chagrin, causé par ma séparation d'avec ce que je pouvais considérer comme un harem, fut vite ravalé et oublié : je quittai un monde trop connu pour en fréquenter un autre aussi fermé que le précédent, mais aux personnages inconnus. Enf

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