Sacrés bons dieux
80 pages
Français

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Description

Sacrés bons dieux
Jean-Marc Brière
Roman de 320 000 caractères, 54 000 mots, 266 pages en équivalent papier.
« ... S’approche du lit un jeune homme, vingt, vingt-deux ans, guère plus. Un sourire resplendissant laisse apparaître une solide dentition sans défaut, éclatante. Le visage franc, à l’ovale des plus élégants attire l’attention. Deux yeux rieurs, brillants de malice, ne cachent pas leur bleu profond dans lesquels une personne avisée distinguerait une grande mélancolie. Le corps élancé, musclé, n’a rien d’un bodybuildé. J’apprécie d’autant que j'en admire tous les recoins puisque l’arrivant est totalement nu, avançant tout en effectuant un tour sur lui-même afin de se montrer entièrement. J'applaudis, reçois mon visiteur qui s’affale sur moi avant de coller ses lèvres aux miennes... »


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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 septembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029403705
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sacrés bons dieux
 
 
Jean-Marc Brière
 
 
 
Préambule
Chapitre premier – Gregorio
Chapitre second – Ivan le vieux
Chapitre troisième – Ivan le jeune
Chapitre quatrième – l'Île aux Oiseliers
Chapitre cinquième – Le faux messager
Chapitre sixième – Madame Ex
Chapitre septième – Le Conseil des Cent-vingt
Chapitre huitième – Télipinu
 
 
 
 
Préambule
 
 
Comme on dit de nos jours : je ne vais pas la faire à l'envers. Pour cette raison, commençons par le début, bien évidemment, même si cela semble un peu désuet.
Moi, c'est Noé. Je pense être un beau mec, ne le dis pas. Certains le disent, ne le pensent pas. D'autres le pensent, le disent. Donc, la majorité ayant toujours raison, comme tout le monde pense ou dit que je suis un beau mec, c'est donc une vérité incontournable !
Ceci établi, je bouffe la vie comme un mort de faim boufferait un plat de pâtes avec ou sans beurre. Je ne me freine en rien, partant du principe louable qu'à tout moment un accident peut retirer de cette Terre un beau type. Ce qui serait bien regrettable pour mes amants certes, mais surtout pour moi. Je considère que partir ainsi, dans l'au-delà, sans avoir connu le maximum de choses dans la vie, ressort de l'inadmissible. Quand ça viendra, je n'aurai aucun regret dans la mesure où je n'aurai pas perdu une seule minute à savourer ce qu'il y a de beau, de merveilleux, de palpitant.
Par-dessus tout : Aimer mon prochain. Rien de religieux dans cette phrase (athée que je suis), une généralité tout bonnement. J'aime ma famille, mes amis, mes amants. J'aime les aimer, j'aime être aimé d'eux.
Ensuite : Aider. C'est une très agréable obligation que d'aider, une merveilleuse occupation. Je fais mon possible pour aider qui en a besoin. Ce qui ne m'empêche nullement de rester vigilant afin de ne pas se faire avoir, même si ça arrive de temps à autre.
Que l'on se rassure, ce préambule n'a pas pour but de donner certaines indications pour une quelconque épitaphe. Pas plus que ce propos se veut leçon de morale. Je n'en ai pas assez, de morale, pour la faire à autrui. Il ne s'agit là que d'une simple mise au point sur ma façon de voir la vie et le monde.
Cette sorte de philosophie, quand on veut l'appliquer, demande beaucoup de travail. Et bosser, ça je connais. Pas question de trente-cinq heures par semaines, plutôt soixante heures en période creuse. Attention, j'adore mon boulot, me régale à trimer, heureux en fin de mois de percevoir un bon paquet de fric que j'estime mérité. Mon patron aussi pense que je mérite ce pognon. Comme quoi, une bonne entente évite la guerre des classes ! Cette aisance financière m'autorise à mieux aimer, à mieux aider. J'oubliais : mon patron, c'est moi !
Créer ! Je crée quotidiennement, même s'il n'est pas question d'art et autre fabrication artisanale ou industrielle.
Ce bonheur, que d'aucuns qualifieraient de béatitude, trouve son origine dans mes … origines. Jetons un œil sur la couvée dont je suis partie intégrante.
Dix-sept frères et sœurs, ce qui avec ma personne compose une fratrie de dix-huit membres ! Les têtes pensantes des services sociaux appellent cette nichée une "famille nombreuse". Famille sur laquelle régna, et règne encore, un couple dont on ne connaît qu'un seul exemplaire en ce bas monde, selon moi. Maman, une amoureuse de l'enfantement que la nature a généreusement exaucée. Elle voulut une ribambelle de gamins, elle enfanta presque une fois tous les dix-huit mois. Et encore, elle regrette de ne pouvoir agrandir cette fratrie dont elle est si fière. Mais les pontes de la médecine mirent le haut-là, estimant qu'une septième césarienne serait fatale à la mère comme à l'enfant. Enfin le croyons-nous. Papa, un qui bougonna qu'une telle chiée de gosses ça vous fout en l'air votre vie parce que ces braillards exigent sans cesse, toujours et encore plus. Il marmonna cela dans sa barbe, loin de maman pour qu'elle n'entendît pas, mais cacha un petit sourire de bonheur tant cette "chiée" de mômes le réjouit. Bosseur, évidemment, pour apaiser les appétits de tous ses oisillons affamés, papa ne rechigna pas à faire des heures supplémentaires voire des jours supplémentaires au boulot. Ce qui ne l'empêcha pas, les jours de repos, de passer son temps avec ses gosses même si parfois, trop fatigué pour jouer avec l'un ou l'autre de ses enfants, il s'offrit une sieste en compagnie des plus jeunes. Une autre façon de passer un peu de temps avec eux.
La clef de cette unité familiale, résida-t-elle dans le fait que papa, stérile depuis toujours, trouva un système afin d'être chef de famille ? Question épineuse pour qui n'est ni toubib ni "psy-chose". Sachant cela depuis sa plus tendre enfance, cet excellent père de famille, avant que de l'être, dut réfléchir au moyen le plus simple de coucouner une nichée. L'adoption lui sembla bien trop compliquée et les démarches longues à perdre patience. Devenir le chef d'une famille d'accueil lui parut inapproprié à son important besoin de donner tout l'amour qui était en lui. Être payé pour aimer ne le convainc guère. Il trouva cela malsain, bien qu'il comprît. Ne voyant aucune autre solution à son problème existentiel (s'il en fut !) il se résolut à laisser le hasard effectuer son travail.
Hasard qui ne l'oublia pas, mettant sur son chemin une damoiselle des plus adorables côté caractère. La mâtine, fêtarde impénitente, se trouva tout émerveillée en apprenant que ses entrailles se chamboulaient en vue de faire place à un bébé tout récemment conçu. Elle ne chercha pas le père. D'ailleurs, à quoi bon ? Depuis la joyeuse perte de son pucelage, au lendemain de ses seize ans, la jeune fille (qui ne l'était donc plus) connut tant de beaux mâles qui l'honorèrent de leur piston qu'elle prit l'habitude de les oublier dès la chose sexuelle terminée.
Elle rencontra son futur mari, chez le docteur. Elle venait passer la première visite de grossesse quand lui consultait pour un très sérieux rhume des foins. Ils parlèrent dans la salle d'attente. Le toubib la reçut en premier, l'enrhumé juste après. Rassurée quant à sa forme et celle du bébé, elle attendit que son interlocuteur tousseux sortit à son tour. Ils quittèrent le cabinet ensemble. Il lui offrit une véritable glace à l'italienne qu'ils dégustèrent sur un banc au jardin de la mairie. Ils parlèrent de leurs maux respectifs, de leurs projets personnels, de leur passé. Ils flânèrent dans le parc avant de s'asseoir à une table au restaurant. Là, tout en dégustant certains mets de choix, ils envisagèrent un avenir en commun. La conversation dura près de deux heures. Le dessert avalé, ils allèrent, bras dessus, bras dessous, au logis du coquin tout heureux d'avoir appâté une aussi belle personne. Auparavant, ils firent un détour par la pharmacie. Ils dormirent ensemble toute la nuit, enfin une petite partie de la nuit, la plus grande ayant été fort agitée. Le lendemain, sans plus de discussion ni hésitation, la demoiselle et son chenapan en devenir emménagèrent dans le même nid d'amour. Ils vécurent un mois ensemble, afin de voir comment serait leur vie de couple, puis ils procédèrent à la régularisation de leur nouvelle vie. Ils payèrent deux inconnus pour leur servir de témoin afin de passer devant Madame la Maire. Ils évitèrent Monsieur le Curé qui, à leur sens, représentait un mythe et non une réalité. Un gueuleton mémorable, auquel assistèrent les témoins, acheva les festivités de leurs épousailles. Le couple se retrouva en tête-à-tête aux environs de seize heures, main dans la main. Arrivé au domicile conjugal, l'épousée rougit, exigea une imposante marmaille, quinze au moins insista-t-elle. Le tout juste marié comprit son devoir d'époux Il promit de laisser à la jeune épousée le soin de choisir les moyens de parvenir à ce rêve, à savoir quérir la petite graine. Il ajouta assurer le bien-être de tout ce petit monde, pourvu que les procréateurs soient définitivement tenus à l'écart une fois l'acte accompli. Il jura aimer cette progéniture le plus paternellement qui soit. En outre, ils se promirent un amour éternel fait de douceurs, de tendresses. Ils tinrent parole tant en pensées qu'en actions, considérant les serments précités.
Les années s'écoulèrent, les naissances se succédèrent. Très vite, le couple fut dépassé par les tâches à accomplir. Il engagea une cousine éloignée, femme disgracieuse physiquement, mais adorable, qu'aucun homme ne voulut prendre pour partager sa vie. Dès l'adolescence, Brigitte se rendit rapidement à l'évidence de sa laideur et se jura de satisfaire son plaisir comme elle pourrait, sans jamais espérer plus qu'une partie égrillarde autant que salace. Elle connut maintes aventures très passagères, entre les bras d'hommes soucieux d'anonymat. Elle s'adonna même au saphisme avec un plaisir identique. Néanmoins, elle fut si discrète qu'aujourd'hui encore biens des gens la croient toujours vierge. Brigitte s'accoutuma à la maison, à l'ambiance, gâtant tant et plus cette marmaille comme s'il s'agissait de ses propres enfants.
Aucun vêtement ne provint de chez un tailleur ou autre magasin. Tout fut fabriqué par maman et Brigitte. Elles suivirent la mode, la copièrent fidèlement. Les jouets furent l'œuvre de papa et de ses copains de boulot. Des artistes dans leur genre qui ne rechignèrent pas à passer des heures à confectionner ce qui leur sembla le jouet au goût du jour comme ils affrontèrent les difficultés dues à la modernité ambiante.
Les repas, surtout ceux du soir, furent l'occasion de nombreuses conversations, échanges bruyants et animés, destinés à resserrer les liens. Papa, pupille de la nation, donc sans famille, maman rejetée par la sienne pour cause de procréation intempestive alors qu'elle ignorait tout du père, se virent soulager de n'avoir aucun compte à rendre, exception faite à la fameuse cousine Brigitte. En conséquence, l'unité ne fut jamais mise en danger par des "parents proches".
Les filles, devenues adolescentes, aidèrent maman et Brigitte. L'aînée, Suza

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